Pour sa première conférence de presse en tant que Ministre de la Santé de la Communauté française, Fadila Laanan a choisi comme thème la nouvelle campagne de promotion du programme organisé de dépistage du cancer du sein, ‘N’attendez pas que vos seins vous le réclament’.
Une communication entièrement renouvelée, donc, ce qui était bien nécessaire vu le faible niveau de couverture de la population des femmes concernées à Bruxelles et en Wallonie par rapport à la Flandre.
L’enjeu est d’importance, car si un nombre important de femmes sont suivies dans le sud du pays, trop peu se sont inscrites dans la démarche ‘mammotest’, qui offre pourtant la garantie d’une assurance de qualité que ne peut pas toujours assurer la mammographie diagnostique.
Car il ne suffit pas de convaincre un maximum de femmes de ‘faire une mammographie’, contrairement à ce que trop de médecins francophones pensent. Encore faut-il que cela se passe dans le cadre d’un programme rigoureux, avec un protocole solide offrant les meilleures garanties de déceler les cas nécessitant des mises au point complémentaires tout en évitant le plus possible les faux ‘positifs’ et les faux ‘négatifs’. Et ces garanties, il n’y a que le programme organisé de dépistage pour les offrir.
Dans ce numéro, vous trouverez un rappel du fonctionnement du programme par sa coordinatrice le Prof. Anne Vandenbroucke , un article collectif de collaborateurs de Question Santé précisant les défis futurs du programme, un autre de la même équipe jetant un regard rétrospectif sur la communication passée, et enfin la relation par le Dr Pascale Jonckheer d’une enquête sur la perception du programme par les médecins généralistes.
À propos de la communication, le spot TV de cette année tranche avec le style ‘lessiviel’ des témoignages de femmes montrés dans la campagne précédente, qui manquaient sans doute de force de conviction. Ici, les publicitaires ont choisi la carte de l’humour et de la dédramatisation, en nous proposant des ‘seins animés’ fort sympathiques (1).
Une option plus légère donc, qui pourrait toutefois ne pas convenir à toutes les femmes de 50 à 69 ans, comme le rappelait la ministre elle-même en citant sa propre maman.
D’où l’importance une fois de plus soulignée, à côté du soutien des médias de masse, d’un travail de proximité vis-à-vis de certains publics, pour tenter de réduire la fracture ‘culturelle’, l’obstacle financier étant déjà levé par la gratuité du mammotest.
Christian De Bock , rédacteur en chef
(1) Élément positif: le groupe CLT-UFA, auquel appartient la principale chaîne privée émettant en Communauté française, a accepté de diffuser gratuitement le spot sur RTL-TVI et Club-RTL, en vertu d’un protocole de coopération en matière de services de médias audiovisuels conclu le 4 juin 2009 entre le Gouvernement de la Communauté française et le Gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg.