Janvier 2012 Par Christian DE BOCK Editorial

Comme nous le rappelait Pascale Dupuis le mois dernier (1), 25 ans après la publication de la charte d’Ottawa la promotion de la santé reste encore le parent (très) pauvre de la santé publique. Cela vaut pour les pays développés comme pour les pays en voie de développement, et le rouleau compresseur de la mondialisation libérale ne fait rien pour arranger les choses, au contraire.
Ce n’est pas une raison suffisante pour baisser les bras, il y a même peut-être quelques motifs d’y croire envers et contre tout. Il nous semble ainsi observer depuis quelques mois comme un frémissement ténu, les concepts de la promotion de la santé commencent doucement à percoler, et à quitter le cercle très fermé de ses acteurs professionnels et bénévoles.
Deux exemples concrets. Un grand quotidien francophone belge évoquait récemment le projet de réforme du champ de la santé de la compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles en lui consacrant une pleine page. Étonnant pour un sujet aussi peu porteur et croustillant.
Au sein même de l’assemblée francophone, les inquiétudes des travailleurs concernés par cette réforme ont reçu un bon écho de la part des élus, tous partis confondus. Le contraste est net et encourageant quand on se souvient qu’il n’y a pas si longtemps, une journée de rencontre entre parlementaires et professionnels de la prévention des assuétudes, pourtant organisée dans les locaux du parlement, avait été quasi complètement désertée par les politiques !
Notre pays sort (temporairement ?) d’une crise sans précédent, crise financière mais aussi d’identité. À son niveau, notre Communauté française elle-même repense sa politique de promotion de la santé et de médecine préventive, ce qui n’est pas sans susciter de vives craintes parmi ses travailleurs. Auditionnée par la Commission de la Santé, Pascale Anceaux rappelait avec une certaine ironie un premier mérite de cette réforme, celui d’avoir permis à un secteur non organisé jusqu’ici de resserrer les rangs.
Bien vu, comme aussi la volonté affichée aujourd’hui par la Ministre de la Santé Fadila Laanan d’élaborer sa réforme en concertation avec le terrain. L’implication du Conseil supérieur de promotion de la santé dans la rédaction du futur code de la santé francophone en est une manifestation tout à fait concrète que nous nous plaisons à souligner.
2012 sera une année importante pour la santé en Fédération Wallonie-Bruxelles. Éducation Santé se devait de marquer le coup, ce que nous avons fait en rafraîchissant quelque peu sa maquette. De quoi, espérons-le, rendre le suivi de ce dossier important aussi agréable qu’utile…
Bonne année !
Christian De Bock , rédacteur en chef
(1) Ottawa: une génération de promotion de la santé , Pascale Dupuis, Éducation Santé n°273, décembre 2011