Les médias ont relayé début octobre les résultats d’une étude américaine du Professeur Ricaurte qui prétend établir le lien entre la consommation de MDMA et le développement de la maladie de Parkinson, et ce même après une seule prise. Les signataires de cet encadré, professionnels de la prévention, de la promotion de la santé et de la réduction des risques, s’inquiètent de la diffusion d’une telle information sans vérification minimale et préalable de sa fiabilité. En effet, selon d’autres chercheurs et spécialistes, également américains, la méthodologie de cette étude serait discutable, ce qui en invaliderait les conclusions. Par ailleurs, malgré 20 ans de recul aux USA, aucun cas de maladie de Parkinson en lien avec la consommation d’XTC n’a été signalé jusqu’à ce jour.
Mais surtout, la diffusion de ce type d’information induit trop d’effets pervers qui contrarient les efforts de la prévention: en angoissant les adultes (par une information au contenu effrayant) et en braquant les jeunes usagers (qui ne programment généralement pas la préservation de leur capital-santé). Le risque de rupture de dialogue entre jeunes et adultes s’en trouve accru.
Certes les signataires n’expriment aucun doute sur la nocivité probable de la consommation à doses massives ou chronique d’XTC, (risque de dépression par exemple), et ne ménagent pas leurs efforts pour en informer les usagers, dans un dialogue qui respecte la culture de ces derniers. Il faut rappeler que les informations exagérées ou peu vraisemblables, créant des rumeurs fausses, nuisent à une politique raisonnée d’information et de prévention. Ce faisant, les adultes perdent de leur crédibilité auprès des jeunes, ceux-ci refusant alors toutes informations provenant des adultes et des médias.
Infor Drogues, Prospective Jeunesse et Modus Vivendi