Dans le cadre de son expertise en soutien d’élaboration et de pilotage de politiques publiques, ESPRIst-ULiège a été mandatée, en 2016, par le Cabinet alors en fonction pour élaborer un plan de promotion de l’alimentation et de l’activité physique à des fins de santé (WALAPSanté). Un processus de construction participatif et itératif du plan visait à intégrer les enjeux des parties prenantes concernées dans la gestion même du plan.
En octobre 2024, la revue Santé Publique (France) publiait un article détaillé sur ce processus. En voici un aperçu.
De 2016 à 2022, le Gouvernement wallon a initié une démarche durable de prévention en santé à l’horizon 2030. Dès les premières étapes de préparation du plan wallon Prévention et Promotion de la Santé, l’objectif était d’agir sur la transition des environnements et des modes de vie, notamment en matière d’alimentation et d’activité physique, tout en identifiant les leviers influençant ces déterminants de la santé. Une succession d’approches méthodologiques a été développée par ESPRIst-ULiège pour favoriser la mise en œuvre des principes de promotion de la santé et encourager la collaboration entre différents secteurs.
Cette mission d’expertise a ainsi impliqué la participation de plus de 160 parties prenantes issues de secteurs variés (santé, action sociale, sport, culture, enseignement, éducation permanente, économie sociale et solidaire, mutuelles, associations de patients, acteurs locaux, fédérations…), au travers de multiples consultations, d’études exploratoires et d’analyses de faisabilité. Les mesures qui composent le WALAPSanté s’inscrivent au croisement des expertises scientifiques et professionnelles recueillies par les chercheurs.
Le paradigme de « Santé dans toutes les politiques » a été adopté afin de mettre en lumière des leviers d’actions pour soutenir le développement de pratiques inclusives à l’échelon local et régional par une diversité d’acteurs.
Un plan riche en propositions concrètes et intersectorielles
L’aboutissement de cette mission fut la rédaction d’un référentiel stratégique pour l’action structuré en quatre axes stratégiques : l’accès à une information de qualité, le soutien à l’innovation sociale, l’accès à une offre de qualité et la gouvernance du plan. Chaque axe est décliné en objectifs stratégiques, eux-mêmes déclinés en objectifs opérationnels et en actions.
Si cette démarche de construction participative est favorable au déploiement de dynamiques intersectorielles sur les territoires, l’article montre qu’elle se heurte aux réalités temporelles des agendas politiques ainsi qu’au cloisonnement des politiques publiques.
Les auteur.es précisent que « […] plusieurs mécanismes liés à la décision et à l’implantation des politiques publiques ont amené une réduction progressive de la complexité et de la diversité des propositions issues de la construction participative.
L’article illustre que la construction intégrée d’un dispositif d’action publique, qui transcende les frontières disciplinaires, organisationnelles et politico-administratives, n’a rien d’évident.
Pour découvrir plus en détail la méthodologie de construction participative d’un plan de promotion de la santé intersectoriel et les enseignements que l’on peut en retirer, nous vous invitons à lire :
- Pour retrouver l’ensemble des travaux d’ESPRIst-ULiège en lien avec l’élaboration du WALAPSanté.
- Le poster présenté dans le cadre de l’UIHPE 2022, une politique ambitieuse face aux syndémies.