Octobre 2010 Par S. TRAPPENIERS Carole FEULIEN Vu pour vous

Nous avons déjà évoqué dans nos colonnes les grands moments du Festival ImagéSanté qui s’est tenu à Liège en mars dernier, nous avons aussi évoqué son palmarès, avec une interview d’Orane Burri, la réalisatrice de ‘Tabou’, 1er Prix dans la catégorie Éducation et Promotion de la santé. Nous terminons aujourd’hui ce large tour d’horizon du festival en présentant un certain nombre d’ateliers éducatifs et quelques réalisations marquantes.

Quelques ateliers, testés pour vous

Harcèlement moral au travail

Animation: Unité d’apprentissage et de formation continue des adultes de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation de l’ULg
Thomas témoigne du harcèlement qu’il vit tous les jours au travail: humiliation, mise à l’écart, sabotage… Cela le met hors de lui, le fait douter de ses capacités et le prive finalement de toute vie sociale. Mais il dit comprendre le point de vue de ses harceleurs. «Après tout c’est le business qui veut ça…»
Après le visionnage de ce reportage de 8 minutes, les jeunes présents à l’atelier sont invités à endosser les rôles de Thomas et de ses collègues: les uns interprètent les représentants syndicaux, censés le défendre ; les autres, la direction du magasin, mise sous pression par la direction régionale du groupe qui veut faire du chiffre ; d’autres encore sont consultants externes et ont pour objectif de rencontrer chaque partie et de faire émerger une solution.
Les élèves débattent, ils ont des divergences de points de vue. Certains veulent que la direction du magasin se remette en question et réorganise ses équipes, d’autres proposent l’intervention d’un psychologue, d’autres encore n’ont qu’une chose en tête: éliminer le problème, c’est plus facile. Et le problème s’appelle Thomas, bien sûr…
À la fin de la mise en situation, l’animateur, Daniel Faulx , passe en revue avec les jeunes leurs représentations du harcèlement moral au travail. On constate que la plupart ont découvert qu’il recouvre de nombreuses formes. Ils sont assez unanimes sur le fait qu’il s’agit d’une situation malheureusement plus fréquente qu’on ne le croit, contre laquelle il faut agir. Aucun doute, l’animation a pris!
Pour en savoir plus : Université de Liège Unité d’Apprentissage et de Formation des Adultes Boulevard du Rectorat 5 ( B32 ), 4000 Liège , tél .: 04 366 81 86 , fax : 04 366 29 44 , courriel : daniel.faulx@ulg.ac.be, Internet : http://www.uafa.ulg.ac.be

Paroles de jeunes

Animation: Univers santé
Pendant une vingtaine de minutes a lieu une projection durant laquelle les jeunes parlent aux jeunes, face caméra, au travers de micro-trottoirs. Les drogues c’est quoi? Quelle est ta consommation d’alcool? Tu bois parfois seul? Tu fais quoi quand t’as bu?
Chaque séquence fait réagir les participants d’une vingtaine d’années présents dans la salle, certains rient, d’autres acquiescent. D’autres semblent gênés…
Vient alors l’heure d’en apprendre plus sur l’alcool et sa consommation. Martin de Duve , responsable d’Univers Santé, leur présente des diapositives leur expliquant de la manière la plus objective possible les effets de l’alcool sur leur corps, les différents degrés de dépendance (psychique et physique), les différents niveaux d’ivresse… Il leur donne des pistes pour boire sans aller trop loin et surtout, sans jamais interdire ou sombrer dans un discours moralisateur difficilement entendu par les jeunes.
Pour en savoir plus : Univers Santé , Place Galilée 6 , 1348 Louvain la Neuve , tél .: 010 47 28 28 , fax : 010 47 26 00 , courriel : univers-sante@uclouvain.be, Internet : http://www.univers-sante.ucl.ac.be

Comment se crée une campagne de prévention sida ?

Animation: Plate-forme Prévention Sida
Pendant une bonne heure, Mary Stevens , Responsable de projets à la Plate-forme Prévention Sida, a expliqué aux jeunes participants comment se crée une campagne de communication en promotion de la santé et, pour ce faire, a présenté les dessous de la conception de la campagne préventive de l’été 2009 (1), «K-potes», mettant en scène deux ombres de lapin particulièrement bavards.
De la participation du public à la création des concepts (via focus groupes) à l’évaluation, en passant par la concertation avec le secteur, tout y est pour une campagne réussie! Interviewée par Éducation Santé, l’animatrice souligne: « c’est une bonne chose pour la Plate forme Prévention Sida d’aller donner de temps en temps des animations , pour garder un lien avec le public , même si , lors de la création de nos campagnes , il est évidemment consulté . Cela permet d’observer leurs réactions , ce qui est toujours intéressant pour nous Ici , j’ai eu une classe d’infirmiers . C’était bien car j’ai pu leur montrer la place qu’ils pouvaient prendre dans ce genre de campagne ».
Et l’on sait l’importance des personnes relais pour ce type de campagne…
Pour en savoir plus: Plate-forme Prévention Sida asbl, rue Jourdan 151, 1060 Bruxelles, tél.: 02 733 72 99, fax: 02 646 89 68, courriel: info@preventionsida.org, Internet: http://www.preventionsida.org

Alcool, jeunes et publicité

Animation : Jeunesse & Santé et la Mutualité chrétienne de Liège
Les animatrices de Jeunesse & Santé ont pour objectif d’apprendre aux jeunes à décoder les messages véhiculés par les publicités pour l’alcool. Elles présentent aux jeunes 6 affiches publicitaires et les invitent à répondre à 4 questions: de quel type de boisson s’agit-il? Quelle est la marque? Qu’est-ce qui est interpellant? À quel public est destinée cette boisson? Timmermans, Gordon, Stella Artois…
«Cette bière, on dirait un jus de fruits, c’est fait exprès je pense… », « Ici, on te dit ‘essaye si t’es un homme’»… Cathy Meysman et sa collègue leur expliquent que certaines couleurs, certains éléments sont uniquement destinés à attirer un public particulier. La plupart du temps, on ne leur vend pas un goût mais une ambiance, une image. Après cela, les animatrices veulent mettre en avant la réaction des jeunes par rapport à certains slogans ou à certaines musiques de pub très connus (Martini, Jupiler, Red Bull…). Elles leur montrent et dénoncent les stratégies des marques et les canaux utilisés pour les atteindre. Antoine et Mathieu, 16 et 18 ans, élèves au Collège Saint-Union de Caen (France) ont participé à l’animation. Antoine: « moi, j’ai trouvé ça très sympa, très instructif. Mais j’aurais préféré pouvoir parler un peu plus… On n’a pas assez débattu. Mais c’était sympa les interactions entre nous quand même ». Mathieu, quant à lui trouve que « c’est bien de faire participer les élèves car c’est comme ça qu’ils se rendent compte eux-mêmes qu’ils savent détecter toutes les informations dans les publicités en fait… C’est bien aussi de parler des messages subliminaux car peu de gens se rendent compte de cela ». Et leur professeur, qu’en a-t-il pensé? « C’est la 4ème fois que je viens. Je suis enseignant en sciences et je profite du Festival ImagéSanté pour appréhender des thèmes qu’on n’aborde pas spécialement au cours comme par exemple les méfaits de la cigarette ou de l’alcool. Concernant cette animation, je crois que c’est pas mal de leur ouvrir les yeux sur le fait qu’ils sont manipulés et que la publicité les vise bien spécifiquement, sur le fait qu’on leur fait croire qu’ils sont libres mais qu’en fait, c’est tout le contraire. Et je vois bien que les élèves sont réceptifs à ça! ».
Pour en savoir plus : Jeunesse & Santé Liège , Place du XX Août 38 4000 Liège , tél .: 04 221 74 41 , fax : 04 221 74 21 , courriel : js.liege@mc.be, Internet : http://www.jsliege.be

Les manipulations derrière le tabac

Animation : Fonds des Affections Respiratoires (FARES)
Le principal matériau de cet atelier dirigé par Françoise Cousin et Hernando Rebolledo est le dvd pédagogique «Résister à l’industrie du tabac», de Nadia Collot , dont les jeunes participants visionnent des extraits avant de débattre.
Le DVD dénonce les nombreuses manipulations de l’industrie du tabac de manière documentée et intelligente via 10 modules courts qui abordent différents thèmes, comme par exemple la panoplie marketing et le lobbying déployés par les grands groupes, la banalisation de la cigarette dans le cinéma français (de nombreux extraits à l’appui et le constat est réellement alarmant), la recherche de nouveaux marchés de futurs accros au tabac, etc.
Ensuite, les deux animateurs du FARES demandent aux jeunes présents ce qu’ils pourraient mettre en place dans leur école pour lutter contre les différents phénomènes abordés dans les extraits. Certains veulent organiser une journée sans tabac, d’autres inviter d’anciens malades du cancer pour faire de la sensibilisation (une fausse bonne idée qui fait florès depuis des dizaines d’années)… Les idées fusent. Il y a beaucoup de réactions pertinentes, les jeunes semblent avoir parfaitement compris le sens des extraits proposés. Certains iront même se confier aux animateurs un peu après l’animation: «cela fait 6 ans que j’ai envie d’arrêter de fumer… J’ai mal au cœur parfois…». Un atelier très riche et qui a très certainement su toucher les participants.

Le regard des animateurs de l’atelier du FARES

Éducation Santé: Pourquoi être venus à ImagéSanté? Et pourquoi cet atelier?
Hernando Rebolledo : On a déjà participé à l’édition 2008 du festival donc on est revenus et on leur a proposé une animation basée sur le film « Résister à l’industrie du tabac ».
Françoise Cousin : C’est une animation qu’on donne habituellement à la demande des écoles ou autres. Ca fonctionne bien en général.
HR : La dénormalisation de l’industrie du tabac est une stratégie de prévention recommandée par la Communauté française. Notre atelier est construit là-dessus. On n’y aborde pas uniquement les méfaits de la cigarette sur la santé mais aussi les facteurs personnels et sociaux qui se cachent derrière l’acte de fumer.
ES: Pourquoi avoir choisi les manipulations de l’industrie du tabac comme thème central de votre animation?
FC : C’est un bon point de départ pour une discussion. Comme vous l’avez vu, on n’est pas restés centrés sur la manipulation, on a abordé d’autres thèmes. Cela permet de lancer une bonne réflexion.
ES: Pensez-vous que les étudiants ont appris quelque chose aujourd’hui?
HR : Ils ont bien discuté, ils sont même venus nous poser des questions après l’atelier. Mais on essaye toujours qu’il y ait une suite car une activité ponctuelle, qui n’est suivie de rien ensuite, ça n’est pas vraiment efficace en termes de prévention.
ES: Des animateurs d’autres ateliers nous disent voir une différence quand les profs sont là, ce qui est souvent le cas ici à Liège. Qu’en pensez-vous?
FC : En général, quand on fait des activités dans des écoles, on réfléchit avec les élèves et les profs à cette question: doivent-ils venir ou non? Cela permet de mettre les choses à plat et d’aborder l’animation plus sereinement.
HR : Ceci dit, c’est bien que des professionnels de l’école assistent à l’animation pour pouvoir continuer la réflexion avec les jeunes par après. On essaye aussi de proposer des activités qui permettent aux jeunes de parler de la thématique de manière indirecte, sans qu’ils doivent parler d’eux-mêmes ou de leur propre consommation.

Pour en savoir plus: FARES asbl, rue de la Concorde 56, 1050 Bruxelles, tél.: 02 512 29 36, fax: 02 512 32 73, Internet: http://www.fares.be (formulaire de contact disponible sur le site Internet)

Le coup de cœur d’Éducation Santé

Je peux améliorer la qualité de l’air dans ma maison

Animation : Espace Environnement Charleroi
L’organisme indépendant d’intérêt public Espace Environnement de Charleroi, proposait, lors du Festival ImagéSanté 2010, un atelier à destination des jeunes adultes, dont l’objectif était de sensibiliser les participants à toutes les sources de pollution de l’air intérieur, souvent méconnues mais bien présentes au cœur de la maison, notre espace de vie par excellence.
Après une très courte présentation d’Espace Environnement et une contextualisation de l’atelier et de ses objectifs, les jeunes sont entrés directement dans le vif du sujet. L’animatrice, Françoise Jadoul , a en effet choisi de miser sur l’hyper interactivité, en avançant «l’air de rien» dans son exposé de questions en réponses – justes ou pas, peu importe, cela permet de lancer le dialogue, parfois entre jeunes eux-mêmes.
Ensuite, on passe à une partie plus ludique, en petits groupes de quatre ou cinq: l’animatrice distribue de grandes reproductions dessinées de l’intérieur d’une maison. Les participants ont pour mission de repérer, dans chaque pièce, les sources de pollution, les produits allergènes, etc. visibles ou plus difficiles à repérer tels que les moisissures, les produits d’entretien, les solvants contenus dans la peinture qui orne nos murs, les colles utilisées dans certains contreplaqués, etc.
La mise en commun du travail réalisé par chaque groupe a permis de rappeler que la gestion de l’air intérieur et la prévention de ces pollutions sont souvent à notre portée et que la plupart des actions permettant de minimiser les impacts négatifs de l’habitat sur notre santé ne sont pas forcément lourdes à mettre en place, au contraire!
En un peu plus d’une heure, l’animatrice d’Espace Environnement est parvenue à captiver l’attention de tous les jeunes présents, à les faire participer de manière active et – visiblement – à amorcer une réelle sensibilisation: la plupart des participants sont repartis avec la série complète des fiches d’information « la Santé et l’Habitat », réalisée par l’association (2).
Partant d’un auto-diagnostic par l’habitant lui-même, les fiches invitent à se poser les bonnes questions en vue de prévenir les problèmes et suggèrent des solutions simples en termes de changements de comportement. Elles informent et proposent également des pistes et organismes ressources pour qui souhaite aller plus loin dans la démarche.
Pour en savoir plus : Espace Environnement , rue de Montigny 29 , 6000 Charleroi , tél .: 071 300 300 , fax : 071 50 96 78 , courriel : sante-habitat@espace-environnement.be, Internet : http://www.espace-environnement.be

Vie affective, relationnelle et sexuelle

Animation : Centre de planning Louise Michel
Quand l’atelier commence avec cette classe d’une quinzaine de futurs instituteurs de maternelle, les jeunes sont un peu gênés, ils écoutent plus qu’ils ne parlent… Comment va-t-on bien pouvoir parler de vie affective et sexuelle avec quelqu’un qu’on ne connaît pas ?
Mais quelques dizaines de minutes plus tard, l’animateur a su les mettre à l’aise.
Il aborde avec eux la manière de parler de sexualité aux jeunes enfants dont ils auront bientôt à s’occuper. Il leur parle de leur développement sexuel, des mots à utiliser lorsqu’ils posent des questions, des attitudes à adopter si les enfants sont un peu trop tactiles entre eux, etc.
Son truc pour faire parler les jeunes: leur poser des questions simples puis n’aborder que les choses qu’ils lui demandent en retour. Et cela porte ses fruits, les jeunes sont de plus en plus à l’aise et débattent de manière totalement libre sur le sujet.
Pour en savoir plus : Centre de planning Louise Michel , rue des Bayards 45 , 4000 Liège , tél .: 04 228 05 06 , fax : 04 228 04 77 , courriel : louise.michel@belgacom.net

Les séries médicales: réalité et fiction ?

Animation : Médiathèque de la Communauté française
Urgences , Dr House , Grey’s Anatomy , Private Practice , etc.
Autant de séries qui ont pour matériau romanesque le monde hospitalier. Les étudiants – des étudiantes en très large majorité, en fait – présents pour cette animation revoient quelques scènes cultes de ces séries médicales américaines qui font le tour du monde et sont ensuite invités par l’animatrice de la Médiathèque, Chantal Stouffs , à s’interroger sur le réalisme de celles-ci. Pour chaque séquence, un médecin (un vrai cette fois, ni le docteur Ross, ni Meredith Grey!) du CHU de Liège est là pour en donner son interprétation. Chouette concept pour permettre à ces futurs membres du corps médical d’appréhender les réalités de la vie d’un hôpital.
Pour en savoir plus: Médiathèque de la Communauté française, Place de l’Amitié 6, 1160 Bruxelles, tél.: 02 737 19 30, courriel: service.educatif@lamediatheque.be, Internet: http://www.lamediatheque.be/edu

L’influence des médias sur la santé, Le micro à ta portée et La force de l’âge

Animation: Centre liégeois de promotion de la santé
Le CLPS liégeois était comme il se doit très présent sur le festival. Il a notamment proposé trois ateliers. Nous avons interrogé une de ses collaboratrices, Élise Malevé .
Éducation Santé: Dans quel cadre le CLPS de Liège participe-t-il au Festival ImagéSanté?
Élise Malevé, Responsable de projets au CLPS de Liège : Nous participons à ImagéSanté depuis deux ou trois éditions. Initialement, ce sont les organisateurs qui nous ont contactés puisqu’ils cherchaient à développer le volet éducation pour la santé du festival, qui était très orienté «secteur médical» au départ.
Lors de nos premières participations, nous avons d’abord travaillé sur le public du secondaire et mis sur pied, avec des associations de terrain locales liégeoises, des ateliers spécifiques pour cette tranche d’âge. Cette année, il nous a semblé plus pertinent d’organiser quelque chose pour les étudiants de l’enseignement supérieur, puisqu’il s’agit d’un public «direct» du CLPS, en tant que futurs professionnels de la santé. Nous commençons ici avec des étudiants qui passent le master en santé publique.
Autre nouveauté cette année, nous intervenons «en direct». Précédemment, nous demandions à nos partenaires locaux si une participation au festival les intéressait et notre mission consistait principalement à coordonner l’ensemble du processus. Maintenant, les contacts sont pris, les animateurs liégeois connaissent les organisateurs et tout se fait sans nous. C’était donc l’occasion de développer autre chose.
ES: Pouvez-vous nous parler de l’atelier «L’influence des médias» organisé par le CLPS?
EM : L’idée était de partir de films primés lors des éditions précédentes, de les mettre en valeur et de montrer, à travers eux, des stratégies de promotion de la santé ou en tout cas, d’essayer de sensibiliser les étudiants à ces stratégies.
Pour le premier atelier d’une durée de 3 heures, nous avons d’abord sélectionné Dognews (3), un court métrage très drôle réalisé par des enfants du primaire avec l’atelier de production Caméra Etc (4). Le contenu est intéressant mais c’est surtout pour la stratégie participative qui a été mise en place que ce film a été choisi, puisque les enfants l’ont créé de A à Z. Le réalisateur Mathieu Labaye est venu le présenter et expliquer aux étudiants ce processus participatif et original de création.
La seconde partie de l’atelier portait à proprement parler sur l’influence des médias. L’idée était de montrer en quoi cette influence pouvait être extrêmement positive, mais aussi, malheureusement, tout à fait négative.
Deux intervenants sont venus parler aux étudiants de cette influence négative. Le premier, membre de la Coordination pour l’égalité des chances au Ministère de la Communauté française, leur a présenté une étude, réalisée par l’Université de Liège, sur les stéréotypes dans les médias et sur la manière dont ces derniers les véhiculent. Il leur a ensuite présenté la campagne mise en place suite à cette recherche: «Stéréotype toi-même». Par le biais des dessins de Fred Jannin & Catheline, elle vise à faire prendre conscience à tous, jeunes et moins jeunes, à quel point il est important de développer son sens critique face aux médias qui nous entourent et, parfois, nous submergent.
La seconde intervenante, du Service Latitude Jeunes de la Mutualité Solidaris, a présenté aux étudiants le film Sexy INC . Nos enfants sous influence de la réalisatrice Sophie Bissonnette . Ce court métrage analyse l’hypersexualisation de notre environnement, à travers le point de vue percutant de plusieurs spécialistes, ainsi que ses effets nocifs sur les jeunes. Dénonçant une culture malsaine qui bombarde les enfants d’images sexualisées et sexistes, ce film mobilisateur propose plusieurs façons de lutter contre cet inquiétant phénomène.
À la fin de l’atelier, nous avons présenté la collection Éducation pour la Santé de la Médiathèque de la Communauté française car il est indispensable pour les étudiants de connaître cette ressource pour leur future vie professionnelle.
ES: L’atelier qui se base sur le film «Le Micro à ta portée» est une façon originale d’aborder les relations amoureuses et le sida. Pouvez-vous nous en parler?
EM : Cet atelier aborde en effet le thème de la prévention du sida au travers d’un court métrage réalisé par le réalisateur Berni Goldblat . Ce film fait partie d’une trilogie et aborde, sous forme d’un micro-trottoir, la vie affective et sexuelle des habitants du Burkina Faso. La séquence sélectionnée ici recueille les représentations des personnes «de la rue» sur le sida.
Le réalisateur est présent ici à Liège et est invité à répondre aux questions des étudiants. Une animatrice d’un planning familial de Liège est également présente pour faire le parallèle avec le travail qu’elle mène ici, en Belgique. Les étudiants découvrent ainsi qu’il y a finalement pas mal de similitudes entre les représentations africaines et européennes.
ES: Enfin, le dernier atelier aborde la thématique des relations intergénérationnelles.
EM : C’est ça. Il s’appuie sur un film présentant le quotidien d’un home de personnes âgées qui accueille des jeunes en stage et le choc que cela engendre entre les cultures et les âges. Au travers de ce film, nous voulons mettre particulièrement en avant la stratégie participative. Nous voulons montrer que même avec ce public qu’on connaît moins, une telle démarche peut être mise en place.
Les deux invités du service Respect Senior (Agence wallonne de lutte contre la maltraitance des personnes âgées) attirent l’attention des étudiants sur cette question.
Pour en savoir plus : CLPS de Liège , Bd de la Constitution 19 , 4020 Liège , tél .: 04 349 51 44 , fax : 04 349 51 30 , courriel : promotion.sante@clps.be, Internet : http://www.clps.be

Quelques films en compétition, vus pour vous

À l’ouest , un souffle nouveau ( Frédéric Lebugle , 2009, 52’) – Sélection Éducation et Promotion de la SantéRésumé Six personnes atteintes de la mucoviscidose se retrouvent pour une randonnée de 8 jours dans la région du Burren à l’ouest de l’Irlande . Ils ont tous échappé à la mort grâce à une greffe de poumons . Véritable défi à la fois physique et psychologique pour ces malades en pleine reconstruction , ce trek en terres inconnues est le voyage de leur renaissance .
Notre avis – Un film très émouvant, plein de joie de vivre et d’espoir pour les nombreux malades de la mucoviscidose.C’est comment une opération ? ( Michèle et Bernard Dal Molin , 2010, 12’) – Sélection Mutualités‘Avec Scoop , extra terrestre en mission spéciale , tu vas pénétrer dans l’espace top secret du bloc opératoire et découvrir toutes les étapes et aussi les secrets d’une opération chirurgicale ! Surtout , bon voyage ! ’ Ce film est destiné aux enfants qui s’apprêtent à subir une intervention chirurgicale , qui pourront ainsi se familiariser avec cette expérience nouvelle .
Notre avis – Ce court métrage est né grâce à un chirurgien pédiatre qui ressentait le besoin d’informer les enfants et leurs parents avant les opérations. Il est actuellement diffusé dans les salles d’attente mais son utilisation pourrait sans doute être étendue. Il s’agit d’un petit film tout a fait sympathique, bien réalisé, au langage adapté.C’est fini ( Guy Wach , 2006, 52’) – Sélection MutualitésLa mort d’un proche est un événement à la fois unique et universellement partagé . La plupart des êtres humains y sont confrontés et si les vécus sont personnels , les questions liées aux attitudes sont souvent les mêmes . Ce film souhaite jouer dans les deux dimensions : rencontrer et interroger des personnes qui font métier de côtoyer ces questions , et en même temps , faire part des interrogations personnelles . L’implication des auteurs est implicite , on n’envisage pas un tel sujet par hasard ni même par simple curiosité . Leur expérience est le moteur du film , elle n’a donc pas de raison de rester en retrait . Elle est de plus en adéquation avec le sujet , éminemment humain et intime .
Si le questionnement est incarné , il conserve d’autant plus une nécessaire dimension personnelle et émotionnelle . Par conséquent , le film parle à la première personne .
Notre avis – Un moyen métrage mêlant émotion personnelle d’une part – via le point de vue du narrateur qui aborde la fin de vie et la perte d’un être cher – et témoignages de professionnels qui côtoient la mort au quotidien ou l’assistent, médicalement ou philosophiquement: oncologue, médecin légiste, fossoyeur d’une part, prêtre, rabbin et imam d’autre part.Chaîne alimentaire ( Marie-Louise Sarr , 2008, 28’) – Sélection Santé & TravailL’Université Gaston Berger du Sénégal compte près de 5000 étudiants . Le restaurant universitaire assure la nourriture quotidienne de tout ce petit monde . Une chaîne alimentaire qui fonctionne chaque jour , des premières lueurs de l’aube jusqu’à la tombée de la nuit . Ce film donne à découvrir la transformation lente et minutieuse des aliments , mais aussi les corps au travail de ceux et celles qui préparent et servent les repas .
Notre avis – Plusieurs tonnes de riz, des milliers d’étudiants… 78 travailleurs…
28 minutes de silence, ou presque… ce reportage nous présente d’une manière tout à fait inattendue les réalités de travail des Sénégalais qui travaillent jour et nuit à la préparation des repas des étudiants.D’une rive à l’autre ( Aline Brechbühl , 2009, 53’) – Sélection Éducation & Promotion de la SantéIl est des moments que nous redoutons tous d’affronter . Ce sont ceux où la fin se fait imminente , la nôtre ou celle d’un proche . Mais il est aussi une maison , Rive Neuve , établissement de soins palliatifs , où l’on sait que jusqu’au bout , la vie peut encore nous apprendre et nous étonner . Loin des a priori sur les mouroirs sinistres et impersonnels , ‘ D’une rive à l’autre présente un espace de vie où accompagner rime avec partager et où l’authenticité des rapports humains permet à chacun d’exprimer ses peurs et d’y faire face . À l’image du lieu que nous sommes invités à explorer , le film nous présente sans faux semblants le quotidien de la maison , avec ses joies et ses peines , mais surtout avec un magnifique message de foi en l’être humain .
Notre avis – La réalisatrice a osé entrer dans cet espace où les personnes doivent faire face à leur mort et partager avec eux des instants de vie. Elle nous propose un court métrage touchant et nous fait découvrir un lieu pas comme les autres.Des trucs pour avoir la pêche ( 8 élèves du collège St François d’Assise d’Ans et Delphine Hermans , 2008, 4’40) – Sélection MutualitésCes cinq spots fournissent des petits conseils astucieux pour avoir une alimentation saine
Notre avis – Il s’agit d’un film au délicieux accent liégeois des enfants qui l’ont réalisé. Simple et efficace même si l’on reste un peu sur sa faim (c’est le cas de le dire!). C’est surtout la démarche qui vaut le détour: il s’agit d’un véritable projet de classe, les élèves à la réalisation, les professeurs en support. Tous y ont mis du leur et ont créé des petits films positifs, délivrant quelques messages pertinents pour promouvoir une alimentation saine.Je me souviens mieux quand je peins ( Éric Ellena et Berna Huebner , 2009, 52’) – Sélection Éducation & Promotion de la SantéUne implication des malades d’Alzheimer dans l’art et la création donne des résultats surprenants . Les scientifiques ont découvert que la maladie épargne les parties du cerveau qui ont trait à la créativité et reconnaissent aujourd’hui les bienfaits de thérapies non médicamenteuses impliquant le dessin , la peinture ou les visites de musée .
Notre avis – Au travers du portrait de la peintre américaine de Chicago Hilda Gorenstein , sortie de sa totale apathie et ayant retrouvé un niveau d’échanges et de communication étonnant en reprenant la peinture avec l’aide d’étudiants en beaux-arts, ce film aborde de manière très documentée et via de nombreux témoignages les thérapies par l’art pour les malades d’Alzheimer. Un film très réussi.

Le coup de cœur d’Éducation Santé

Les mots du Scrabble ( Mathias Desmarres , 2007, 23’) – Sélection Éducation & Promotion de la Santé
Chaque semaine , je joue avec Paulette , une centenaire atteinte par la maladie d’Alzheimer , des parties de scrabble surréalistes
Paulette Jacquot, centenaire…
« Comment je m’appelle moi ? vous vous souvenez
« Ben non …»
« Allez , j’ai une tête à m’appeler comment Mme Jacquot
«… Robert »
« Robert ?!?!?»
… atteinte de la maladie d’Alzheimer…
« J’aime bien jouer au scrabble avec vous toutes les semaines Mme Jacquot »
« Le Scrabble ? C’est quoi le Scrabble déjà
… joue toutes les semaines au scrabble avec Mathias…
« On peut écrire FOUSSY’
« Foussy ? c’est quoi exactement foussy’ Mme Jacquot
« Ben FOUSSY comme des vêtements qui sont serrés par exemple …»
« Donc on dit des vêtements foussy’ , c’est ça
« Non non , ça s’dit pas pour des vêtements …»
Notre avis – Un petit bijou de reportage, présentant de manière touchante les réalités d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer… À voir absolument!

Napo dans protégez votre peau ( Éric Scandella , 2009, 6’15) – Sélection Santé & TravailNapo découvre plusieurs situations où l’exposition à des produits chimiques et à d’autres substances peut provoquer des problèmes de peau . Il apprend tout sur les qualités étonnantes de la peau . Il décrit les mesures à prendre pour éviter tout problème et a trois messages importants à transmettre : éviter protéger vérifier .
Notre avis – Les films de Napo et ses amis, conçus par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, constituent une manière originale de répondre au besoin d’information du monde du travail sur diverses thématiques touchant à la sécurité et à la santé.
Dans celui proposé pour le festival, le rôle de Napo et ses amis est de nous prodiguer, en quelques minutes, des conseils pour protéger notre peau.
Positif, les films sont muets pour pouvoir être utilisés dans plusieurs pays. Les personnages ont une allure sympathique, les histoires sont amusantes et pleines d’humour.
Moins convaincant, le film manque d’un fil conducteur… Les conseils s’enchaînent sans réel lien. Dommage car le personnage est attachant et les conseils intéressants.Parce que vous ne valez rien ( Olivier Sarrazin , 2009, 52’) – Sélection Environnement & SantéDéodorants cancérigènes , rouges à lèvres qui plombent le foie , crèmes de jour stérilisantes Mais qu’il y a t il dans nos cosmétiques ? La réglementation sanitaire des produits de beauté en France est encore balbutiante : agents de synthèse pétrochimiques , nanomatériaux non dégradables et vivisections hasardeuses font peser un risque sur l’environnement , la biodiversité et sur notre santé . Les alternatives d’une cosmétique naturelle existent et les fabricants s’engouffrent dans cette nouvelle brèche bio ‘. Pourtant aucun statut n’est encore reconnu à cette cosmétique différente .
Notre avis – Une première partie de film très intéressante, aux séquences bien rythmées présentant l’industrie des cosmétiques et ses alternatives bios. La seconde partie, quasiment exclusivement réservée à des témoignages de producteurs de produits «naturels» n’apporte pas grand-chose au propos.Un médecin légiste au secours des victimes ( Pierre Mathiote , 2007, 52’) – Sélection Éducation & Promotion de la SantéUne jeune femme arrive au CHU de Bordeaux, elle vient d’être victime d’un viol…
Immersion dans le CAUVA ( Centre d’Accueil en Urgence de Victimes d’Agression ). Cette unité de médecine de service légale du CHU de Bordeaux , a la particularité unique en France de prendre en charge dans un même lieu les victimes dans les heures qui suivent l’agression . Médecins légistes , psychologues , juristes , assistantes sociales , vont ici au devant des victimes .
Notre avis – Par sa prise en charge pluridisciplinaire, ce centre permet à des personnes traumatisées suite à une agression d’éviter le parcours du combattant entre l’hôpital, le commissariat et le cabinet d’avocats…
Un reportage intéressant, une réalité dure, parfois crue, filmée avec humanité.Pour en savoir plus sur les films en compétition et primés , rendez vous sur http://www.imagesante.org , ou demandez au CLPS de votre région un exemplaire du catalogue de films distribué lors du Festival .
La liste des films en compétition disponibles à la Médiathèque peut être obtenue auprès de Christel Depierreux , Service Éducatif de la Médiathèque , Place de l’Amitié , 6 1160 Bruxelles , tél . : 02 737 19 29 , fax : 02 737 18 88 , courriel : christel.depierreux@lamediatheque.be, Internet : http://www.lamediatheque.be .(1) Campagne reprise cet été 2010.
(2) La série « La Santé et l’Habitat » compte actuellement 8 fiches d’information:
Fiche 1 – Je peux résoudre les problèmes d’humidité dans ma maison!
Fiche 2 – Je peux éviter d’utiliser des pesticides à la maison!
Fiche 3 – Je peux éviter de polluer l’air de ma maison avec des substances chimiques dangereuses!
Fiche 4 – Je peux réduire les causes d’allergie dans ma maison!
Fiche 5 – Je peux améliorer la qualité de l’air dans ma maison!
Fiche 6 – Je peux entretenir ma maison sans nuire à ma santé!
Fiche 7 – Je peux renouveler l’air intérieur de ma maison!
Fiche 8 – Je peux réduire mon exposition aux champs électriques, magnétiques et électromagnétiques dans ma maison!
(3) Court métrage dans lequel 8 chiens sont interviewés sur leurs habitudes alimentaires, calquées sur le mode de vie de leur maître. Ce micro-trottoir canin illustre différentes réalités socio-économiques. Il dénonce des situations de précarité et de manque d’attention.
(4) Atelier de production dont l’objectif est de contribuer à l’émergence d’une expression cinématographique en Communauté française, en encourageant la production de premières œuvres d’enfants, de jeunes auteurs ou d’adultes. L’atelier est aussi un centre d’expression et de créativité qui entend susciter les capacités créatives des participants en les initiant à la réalisation de films d’animation, depuis l’écriture du scénario jusqu’au tournage et à la sonorisation. http://www.camera-etc.be