Bien manger c’est d’abord y prendre plaisir
Le CRIOC a analysé quelque cinq cents produits alimentaires introduits sur le marché en 2010, et a identifié les principales tendances d’innovation. Ainsi, il s’avère que le motif d’innovation le plus fréquent vise à améliorer le goût du produit. L’étude montre également que tous les pays n’innovent pas de la même manière. Ainsi, la Belgique occupe une position proche des innovations françaises ou hollandaises alors que l’Italie innove surtout dans le secteur des apéritifs et snacks et se focalise sur la recette et développe la sophistication des produits. Les innovations en provenance des USA sont focalisées sur le bénéfice santé et la technologie.
Pour commencer, le CRIOC a examiné sur quels aspects du produit alimentaire portaient les innovations. En Belgique, l’élément qui change le plus souvent est la recette ou la composition (quatre nouveaux produits sur cinq ou 79%), suivi par un repositionnement sur le marché pour mieux répondre à la demande du groupe cible (58%), une nouvelle technologie ou une adaptation du procédé de fabrication (38%), et finalement une modification de l’emballage ou de la présentation du produit (34%). Les producteurs belges suivent en grande partie la tendance internationale en la matière, avec comme différence que dans notre pays les producteurs attachent beaucoup plus d’attention à l’emballage et relativement moins au marketing et à la technologie sous-jacente.
Les producteurs appliquent une stratégie réfléchie et ont un objectif précis lorsqu’ils décident d’innover un produit. Les changements apportés à ces nouveaux produits nous permettent de déduire l’objectif recherché. Il s’agit avant tout de différencier leurs produits. Ici, nous remarquons encore une fois que la recherche d’un meilleur goût (59%) est le facteur le plus important et que les producteurs belges suivent la tendance internationale. Il est suivi par l’amélioration de la condition physique (45%), l’amélioration de l’aspect pratique (31%), les considérations éthiques (17%). ‘Meilleur pour la santé’ ferme la marche (14%).
En ce qui concerne la signification symbolique portée par une innovation et l’image qu’un producteur veut obtenir par le biais de ses innovations, c’est encore une fois le un goût agréable (plaisir sensuel) qui est primordial (59%). La recherche d’une image distinguée vient en deuxième place (31%). Les innovations qui rendent un aliment plus facile à consommer sont également importantes (28%), tout comme la recherche d’un produit d’origine naturelle (24%). L’aide à l’amaigrissement (10%) ou la ‘fonction médicale’ (3%) ne font pas… recette !
Il faut remarquer que toutes les innovations ne signifient pas nécessairement un progrès pour les consommateurs. Les producteurs de denrées alimentaires suivent en effet les lois du marché, qui leur imposent de proposer régulièrement de nouveaux produits. Il convient de bien vérifier que l’innovation apporte réellement une valeur ajoutée, ou encore que le produit tient ses promesses, ce qui est loin d’être toujours le cas.
D’après un communiqué du CRIOC