Avant le décret de 1997
Depuis de nombreuses années, le volet «formation» de la Commission locale de coordination (CLC) puis du Centre local de promotion de la santé (CLPS) s’est développé selon les axes suivants:
- la formation des futurs professionnels: accueil de nombreux stagiaires (étudiants bibliothécaires, en communication, en éducation pour la santé, sciences sociales, adultes en réinsertion ou en formation complémentaire, etc.);
- l’accueil au centre de classes de l’enseignement secondaire ou supérieur ou de groupes d’adultes inscrits dans des démarches d’éducation permanente ou de réinsertion professionnelle. La démarche inclut une présentation du concept de promotion de la santé, de la structure existante en Communauté française, des missions des CLPS, des services offerts par le CLPS Charleroi-Thuin ainsi que l’encadrement de recherches documentaires individuelles ou en groupe;
- l’intervention lors de journées de réflexion, tables rondes, dans des groupes de travail, etc.
Aujourd’hui
Le CLPS Charleroi-Thuin s’est constitué en asbl en janvier 1998 et a démarré ses activités en septembre de la même année.
Actuellement, il se compose de 163 membres représentant 91 institutions (communes, CPAS, centres PMS, IMS, associations de médecins généralistes, mutualités, organismes d’éducation permanente, associations locales diverses…).
Trois groupes de travail constitués de membres ont été mis en place dès le début: le groupe «décentralisation», le groupe «communication» et le groupe «évaluation-formation». Chacun de ces groupes a défini des priorités qui ont été intégrées dans le projet pluriannuel du CLPS Charleroi-Thuin.
En matière de formation, la priorité est l’intégration de la promotion de la santé dans les pratiques des professionnels en développant de nouvelles compétences transférables sur le terrain.
Deux démarches parallèles sont mises en œuvre.
Primo, faciliter l’accès à la formation en délocalisant des formations dispensées par des organismes pour la plupart situés à Bruxelles et permettre ainsi la création de réseaux au niveau local. Dans ce cas, le CLPS assure le suivi de la formation sous forme de consultance et de suivi méthodologique.
Exemple: «Equilibre», 3 modules de formation destinés aux professionnels travaillant auprès des personnes âgées.
Secundo, proposer des formations visant à intégrer la démarche de la promotion de la santé dans les pratiques à partir de l’apprentissage d’un outil. Ici, c’est l’approche du concept de santé globale et de santé communautaire qui est privilégiée.
Exemple: «Les Amis de mon Jardin», programme de santé communautaire visant la prévention des assuétudes auprès d’enfants de 5 à 8 ans en suscitant l’acquisition précoce de la confiance en soi et en développant les aptitudes facilitant les relations interpersonnelles.
Des formules souples sont proposées: des formations à l’utilisation d’outils sur rendez-vous, individuellement ou en équipes.
Le public formé et ses attentes
126 professionnels ont été formés: travailleurs de la santé, du social et de l’éducation: infirmières, éducateurs, assistants sociaux, animateurs, psychologues principalement. Les infirmières des PMS sont majoritaires et le monde enseignant est peu représenté.
Les institutions participantes sont très diversifiées: IMS, PMS, maisons de jeunes, mutualités, écoles, services communaux, organismes d’accompagnement ou d’hébergement d’enfants ou d’adolescents,…
Ce sont les intervenants auprès des jeunes et des enfants qui sont les plus nombreux.
On constate que les participants utilisent fréquemment les outils découverts en formation dans le cadre de leurs projets ou pour des animations ponctuelles, et que les demandes d’achat de certains outils sont monnaie courante.
Début 2002, un questionnaire d’évaluation des besoins en formation a été envoyé à 80 personnes ayant participé aux formations durant 2001. 38 questionnaires ont été renvoyés soit un taux de réponse de 47,5 %.
A l’analyse, les intervenants manifestent un important besoin d’apprendre à utiliser des outils de promotion de la santé et à dégager des pistes concrètes d’exploitation autour de ces outils; ils formulent également un besoin de pouvoir échanger leurs expériences.
Les thématiques qui interpellent le plus les intervenants sont la prévention et la gestion de la violence, la maîtrise de soi, la citoyenneté, les conduites à risques et l’éducation affective et sexuelle chez les jeunes. En ce qui concerne la violence et les assuétudes en milieu scolaire, la demande de stratégies d’intervention est particulièrement soulignée.
La demande de découverte et d’appropriation d’outils est toujours importante. Les contacts avec les professionnels révèlent que ceux-ci leur apportent des aménagements et des adaptations qui rendent ces outils plus pertinents par rapport à leurs pratiques.
Dans cette perspective, une nouvelle orientation se dessine, à savoir la tenue de séminaires d’échanges de pratiques autour des outils. Ils seront enrichis par les apports des collègues français (Nord-Pas-de-Calais). Cette démarche sera soutenue par le financement d’un projet initié par Educa-Santé, la Maison régionale de promotion de la santé de Lille, l’asbl Santé Communauté Participation et le CRES de Lille, dans le cadre du programme Interreg III.Martine Bantuelle, Delphine Riez et Viviane Vandenberg, Centre local de promotion de la santé de Charleroi-Thuin
Adresse des auteurs: avenue Général Michel 1B, 6000 Charleroi.