Novembre 2001 Stratégies

Les ministres représentant la Communauté française, la Communauté flamande, la Communauté germanophone et la Commission Communautaire Commune (COCOM) de la région de Bruxelles-Capitale ont signé le 19 juin un accord de coopération en matière de ‘pratique du sport dans le respect des impératifs de santé’.
L’accord de coopération a pour objectif d’harmoniser et de coordonner au niveau de l’ensemble du pays les politiques liées à la pratique du sport dans leurs composantes ayant trait à la santé. C’est-à-dire les mesures, dispositions et recommandations destinées à protéger la santé des sportifs, ou à contribuer à leur bien-être physique et psychique. Ces dispositions impliquent la mise en cohérence des politiques menées, concernant les prises d’échantillons à contrôler, la liste des produits considérés comme dopants, les sanctions aux sportifs, les règlements sportifs (par exemple l’âge d’accès des jeunes aux compétitions cyclistes), ou encore les actions de promotion de la santé et de prévention du dopage.
Il faut savoir que la base d’un accord de coopération existait entre les trois Communautés depuis 1991 mais il n’avait jamais reçu l’assentiment d’aucune assemblée. Un groupe de travail fonctionnait néanmoins dont la présidence est actuellement exercée par la Communauté française.
Sous l’impulsion de la Communauté française, l’accord a été revitalisé et la Région bruxelloise y a de surcroît été associée. En effet, la COCOM est compétente pour régler la matière à l’égard des sportifs bruxellois et pour couvrir l’ensemble du territoire.

Une coopération en sept points

Elle vise à:
– assurer un échange régulier d’informations, de documentation, de spécialistes et de services;
– définir une procédure identique en ce qui concerne la prise d’échantillons pour le contrôle de l’emploi par les sportifs de produits, substances et moyens qualifiés de pratiques de dopage;
– remplacer, pour les sportifs convaincus de dopage, les sanctions pénales par des sanctions disciplinaires;
– établir, pour certaines disciplines sportives, en ce qui concerne les âges minima de participation, une concertation sur les critères médicaux d’admission;
– établir une liste identique de produits interdits ainsi que de substances et de moyens qualifiés de pratiques de dopage, sur base de la liste reconnue internationalement;
– mener des actions communes en matière de promotion de la santé dans le sport et de prévention de la pratique du dopage;
– permettre de conclure des protocoles d’accords bilatéraux en vue de faire effectuer des contrôles antidopage par les médecins agréés d’une partie contractante.
Pour assurer la mise en œuvre de l’accord un Conseil de coordination est créé, présidé à tour de rôle par chaque partie contractante pendant deux ans.
L’accord s’inscrit par ailleurs dans l’esprit du décret ‘Sport en santé et lutte contre le dopage’ voté en mars dernier par le Parlement de la Communauté française , suivi de l’approbation par le Gouvernement de la Communauté française de l’arrêté créant la Commission francophone de promotion de la santé dans le sport dont la mission est, entre autres, relative à l’opérationnalisation du décret.
L’accord de coopération, comme le décret de la Communauté française, vise aussi une action de fond à beaucoup plus long terme, sur la promotion de la santé dans le sport et la prévention de la pratique du dopage.
Si le contrôle et la sanction sont indispensables à court terme, il revient aux pouvoirs publics, de façon plus globale, de réinjecter de l’éthique dans le sport et d’en faire une question de santé publique. Il est important que les campagnes d’information à l’attention des sportifs de tous âges et de tous niveaux, mais aussi à l’attention des personnels d’encadrement (profs, entraîneurs, fédérations…), soient organisées, rappelant les dangers d’un sport mal pratiqué, l’intérêt de ne pas prendre de risque et prodiguant des conseils de prévention.
Concernant cette problématique, on visera à l’éducation et à la responsabilisation des consommateurs de produits dopants ainsi qu’à la réduction des risques via des campagnes grand public ou ciblées sur les sportifs. L’objectif est que chacun adopte de façon responsable des comportements qui préservent la santé.
d’après un communiqué de presse de la Ministre de la Santé