Pourquoi une page Facebook pour Education Santé?
Le responsable du mensuel, Christian De Bock : «Nous observions voici deux ans une présence frileuse du secteur francophone de la promotion de la santé sur les réseaux sociaux. Une collaboratrice freelance de la revue, issue de la génération ‘Y’, était convaincue que ce nouvel outil de communication renforcerait Éducation Santé comme publication accessible aux étudiants ‘santé’ et ‘social’ et aux jeunes professionnels du secteur. Cette intuition a été confirmée par une rapide étude de faisabilité à l’occasion d’une évaluation complète des services de la revue auprès de ses abonnés. C’était en 2012, une éternité en matière de nouvelles technologies…»
Les contraintes au démarrage
Un obstacle de poids a dû être franchi : la revue est éditée par une grande entreprise du non-marchand, qui a une politique d’accès aux réseaux sociaux très restrictive pour ses collaborateurs. D’ailleurs, au démarrage de la page, il était impossible au rédacteur en chef de la consulter ou d’y travailler dans le cadre professionnel.
Heureusement, dans la mesure où il s’agissait d’une initiative qui n’était pas financée sur fonds propres, les procédures internes liées à un nouveau projet ont pu être allégées.
Autre difficulté : le coût de la mise en place (dépense unique) et de l’animation quotidienne. Christian De Bock : «Dans une enveloppe fermée, cela a un impact immédiat, cela se fait à la place d’autres développements du projet de la revue (rénovation en profondeur du site, amélioration de la lettre d’information électronique, collaborations payantes, etc.). Nous avons dû reporter d’un an certains investissements»
Une bonne complémentarité avec la revue imprimée et le site internet
La revue est mensuelle et compte 2100 abonnés. Elle possédait une rubrique reprenant des nouvelles brèves et un agenda jusqu’en juillet 2012. Inconvénient : le rythme mensuel est souvent incompatible avec la publication d’infos courtes et nombreuses, question de calendrier.
Le site http://www.educationsante.be comprenait aussi un agenda et des brèves. Cela permettait déjà de réagir plus rapidement à l’actualité, grâce à des mises à jour hebdomadaires. Mais le CMS (1) n’offrait pas beaucoup de possibilités techniques, vu que le site avait été conçu comme base de données d’articles. Pas moyen d’y injecter facilement des images, du son, des vidéos…
La page Facebook permet au contraire d’exploiter chaque mois des dizaines d’infos jugées utiles qui auraient été perdues auparavant et de varier les modes de communication.
À noter aussi, les mises à jour sont automatiquement répercutées sur le compte Twitter de la revue. Cela permet de toucher un public français manifestement plus accro que les Belges aux ‘gazouillis’…
Petit bilan après un peu moins de deux ans
Environ 400 sujets ont été publiés en 2013, contre une centaine dans la revue. Évidemment, il serait absurde de comparer un lien vers un spot de prévention et un article de quatre pages qui analyse une campagne radiodiffusée. N’empêche, cela témoigne de la flexibilité intéressante de ce medium. C’est d’ailleurs indispensable pour conserver les fans de la page (environ 700 pour le moment) et en attirer de nouveaux.
Autre atout, la rapidité de réaction du net peut s’avérer sympa. Un exemple récent : pendant la table ronde de la journée d’hommage à Luc Berghmans à l’Observatoire de la Santé du Hainaut, une image d’ambiance a pu être postée sur la page au moment même où l’échange se déroulait, alors que l’article d’ambiance relatif à cet événement est paru six semaines plus tard. Mais rassurez-vous : la plupart du temps, la revue évite de tomber dans le gadget de l’immédiateté, assez peu en phase avec le ‘temps long’ de la promotion de la santé.
Autre constat : de nombreuses pages Facebook vivotent avec peu de mises à jour après l’enthousiasme de la phase de démarrage. Christian De Bock: «Nous sommes bien conscients de la nécessité de publier plusieurs fois par semaine, même quand on n’a pas le temps… C’est le prix à payer pour avoir une présence significative sur les réseaux sociaux, et il n’est pas négligeable en termes de temps de travail. Cela a donc un coût qu’il ne faut pas sous-estimer.»
‘Une page Facebook et un compte Twitter pour Éducation Santé’, Christian De Bock, n° 281, septembre 2012
‘Éducation Santé et le web 2.0: bilan d’une année de présence sur les réseaux sociaux’, Carole Feulien, n° 296, janvier 2014
Site: http://www.educationsante.be
Facebook: http://www.facebook.com/revueeducationsante
Twitter: http://www.twitter.com/EducationSante
(1) CMS ou ‘content management system’ : logiciels destinés à la conception et à la mise à jour dynamiques de sites web et d’applications multimédia.