Communiqué de presse (08/10/2020)
Plusieurs facteurs, tels que le goût, l’emballage, la publicité, la facilité de consommation ou le mode de vie, ont un impact sur les choix alimentaires des Belges. Le prix des aliments est également un facteur important, surtout pour les familles disposant d’un budget limité. L’alimentation industrielle étant meilleure marché, cela entraîne certaines conséquences sur la santé des consommateurs. C’est ce qui ressort d’une étude de Sciensano, qui pour la première fois, évalue le prix des régimes alimentaires comportant plus ou moins d’aliments ultra-transformés.
Consommation de régimes alimentaires ultra-transformés en Belgique
Ces dernières années, on suggère de plus en plus souvent que la transformation des aliments, en particulier du type, de l’intensité ainsi que le but de cette transformation, peuvent avoir un impact sur la santé. Une précédente étude de Sciensano montre que le Belge moyen tire environ un tiers de son énergie journalière de produits alimentaires ultra-transformés. Une consommation élevée de cette alimentation ultra-transformée engendre un régime alimentaire moins sain en raison d’une ingestion plus importante de sel et de graisses saturées et d’une consommation plus faible de fruits et légumes.On note, en outre, les tendances remarquables suivantes :
- la consommation de produits alimentaires ultra-transformés est plus élevée chez les enfants
- aucune différence n’a été trouvée dans la consommation de produits ultra-transformés entre les personnes ayant un niveau de formation différent
- les personnes dites plus éduquées tirent, outre la consommation de denrées alimentaires ultra-transformées, davantage d’énergie d’une alimentation peu ou pas transformée, en comparaison avec les personnes dites moins éduquées.
La raison en est, en grande partie, le prix à payer pour une alimentation saine.
Les régimes alimentaires comportant plus de produits ultra-transformés sont meilleurs marché
Il existe une différence de prix significative entre les différents régimes alimentaires dans notre pays : moins le régime alimentaire comporte de produits ultra-transformés, plus les consommateurs doivent débourser pour leur alimentation quotidienne. De plus, les aliments ultra-transformés sont clairement moins chers (€0,55/100 kcal) que les aliments peu ou pas transformés (€1,29/100 kcal). Les familles bénéficiant d’un faible revenu choisiront donc une alimentation conforme à leur budget. L’alimentation ultra-transformée sera préférée à des produits sains peu transformés.
Qu’entend-on par produits alimentaires ultra-transformés?
Les produits alimentaires ultra-transformés se trouvent hors de la pyramide alimentaire et sont donc mauvais pour la santé, ce qui signifie que leur consommation doit être limitée autant que possible. Les produits ultra-transformés contiennent généralement beaucoup de sucres ajoutés, de sel et de graisses saturées ainsi que de nombreux arômes, colorants et autres additifs. Ils sont transformés pour être facilement consommés, attractifs et accessibles pour le consommateur et, par la même occasion, rentables pour l’industrie alimentaire.
Comment s’attaquer à ce problème?
Compte tenu des résultats de cette étude, il est conseillé, comme c’est le cas dans certains autres pays (Royaume-Uni, Hongrie, etc.), de rendre les produits ultra-transformés moins intéressants financièrement. De plus, les produits peu ou pas transformés devraient, à leur tour, être rendus plus intéressants sur le plan financier. Cela permettra de stimuler des habitudes alimentaires saines, principalement pour les familles avec moins de moyens financiers.Sciensano invite les autorités belges à suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé pour la création d’un environnement alimentaire sain, entre autres :
- introduire des mesures fiscales visant à décourager les mauvais choix alimentaires et à stimuler les bons
- limiter la publicité sur les produits malsains destinée aux enfants par le biais d’une réglementation
- stimuler une alimentation saine à l’école.
La précédente enquête nationale de consommation alimentaire a également montré que la moitié à trois quarts des Belges sont favorables à l’introduction de telles mesures. Divers facteurs influencent nos choix en matière alimentaire, mais devoir choisir entre une alimentation saine et son portefeuille ne devrait pas en faire partie.
Pour consulter l’enquête dans son intégralité : https://fcs.wiv-isp.be/nl/Gedeelde%20%20documenten/FRANS/FP_FR.pdf