L’an dernier, la Société scientifique de médecine générale et la Fédération belge contre le cancer lançaient le ‘bilan de santé’, en collaboration avec la mutualité libre Partena (1) . Concrètement, il s’agit d’une consultation basée sur la prévention, et dont les sujets ont été établis avec l’aide d’une série d’experts. Les membres de Partena âgés de 25 à 69 ans peuvent bénéficier du remboursement du ticket modérateur de cette consultation préventive une fois tous les deux ans.
A l’occasion du démarrage du projet, on nous avait annoncé que des données seraient recueillies qui fourniraient des informations sur le comportement et les connaissances des consultants et les actions entreprises ou envisagées par les médecins.
Sur quelque 5000 documents distribués par Partena, l’Institut de médecine préventive de la SSMG a pu traiter 799 documents exploitables reçus avant le 31/12/2002.
Voici les résultats résumés par le Dr Pierre Legat :
– le succès de l’initiative est jugé appréciable, étant donné qu’il s’agit d’une démarche tout à fait volontaire du patient;
– les consultants connaissent bien leur statut vaccinal, leur pression artérielle et leur taux de cholestérol;
– le pourcentage de fumeurs est (nettement) plus faible que dans la population générale;
– la couverture de la population féminine (49,6% des réponses pour 50,4% d’hommes) en ce qui concerne le frottis du col de l’utérus et la mammographie/mammotest est intéressante;
– 34% des répondants présentent un excès de poids et 15% peuvent être considérés comme obèses;
– si le patient signale un passé ou un antécédent familial cardiovasculaire, le médecin effectue une démarche ciblée sur cet aspect dans presque tous les cas, la même préoccupation se retrouvant pour le diabète.
Commentant ce bilan d’un an de fonctionnement, le Dr Vander Steichel (Fédération belge contre le cancer) estime que cette approche globale de la prévention au cabinet du généraliste est validée. Il plaide en faveur du développement de cette initiative. Selon lui, les médecins généralistes doivent être encouragés à s’approprier l’outil; il faut obtenir l’adhésion d’un maximum de structures et associations compétentes en prévention; les priorités des Communautés doivent y être intégrées; le secteur associatif doit être partie prenante du projet: ‘Parler d’une seule voix en matière de prévention permettra à la fois une simplification des messages et un gain majeur de crédibilité’ .
Il ajoute que ‘l’intégration systématique du bilan de santé dans le dossier médical global ( DMG ) semble la manière idéale de reconnaître la nécessité d’une prévention de qualité dans la pratique médicale de première ligne’ .
Reste à convaincre le grand public d’adhérer à une démarche qui n’est pas la réponse à une plainte ou la prévention d’une maladie particulière…
(1) Voir l’article de Pascale Jonckheer, Vous avez dit bilan de santé?, dans Education Santé 172, septembre 2002.
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