Février 2002 Par Christian DE BOCK Initiatives

Le 21 novembre dernier, l’Institut provincial des Arts et Métiers de La Louvière accueillait une journée consacrée au tabagisme des adolescents. Le lieu était propice pour permettre à près de deux cents personnes d’écouter les intervenants du matin et de partager leurs expériences en ateliers l’après-midi.
Le sujet du jour, ‘La prévention peut-elle faire un tabac auprès des jeunes?’, ne manque pas d’accrocher l’attention au moment où d’aucuns s’inquiètent d’une recrudescence du phénomène tabagique, en particulier chez les jeunes en âge scolaire.
En début de journée, la Ministre de la Santé, Nicole Maréchal , a rappelé sa conception non intrusive de la prévention, et s’est réjouie de la perspective de voir prochainement des moyens très importants débloqués pour la lutte antitabac, en bonne entente entre le pouvoir fédéral, les Régions et les Communautés.
Elle ajoutait un bémol à cette bonne nouvelle en insistant sur le fait que les moyens ne suffisent pas si les interventions manquent de pertinence, et qu’en prévention tabac chez les jeunes, le défi à relever pour être efficace dans le respect de l’autonomie des personnes n’est pas simple.
Ensuite, Bernard Defrance , professeur de philosophie en banlieue parisienne, nous a rappelé que ce comportement est une bonne occasion de prendre le temps de réfléchir à des choses aussi fondamentales que le permis et l’interdit, la Loi et les lois, le pouvoir et l’autorité, la douleur et la jouissance.
Pour répondre aux demandes d’outils concrets, plusieurs initiatives étaient présentées dans un ‘espace pédagogique’ animé par l’asbl Educa-Santé. La démarche d’un de ces outils, Libre comme l’air , axé sur le développement des compétences psychosociales des adolescents, a été détaillée par Michelle Perrot , chargée de mission au Comité français d’éducation pour la santé.
Enfin, le Dr Laurence Galanti , tabacologue aux Cliniques universitaires de Mont-Godinne, a fait une mise au point technique mais néanmoins vivante sur les dépendances physique, psychique et comportementale induites par le tabac chez le fumeur. Les questions posées par la salle confirmaient le bien-fondé d’une intervention de ce genre.
L’après-midi, les participants se répartirent classiquement en ateliers pour débattre de pistes concrètes pour gérer le problème avec intelligence en milieu scolaire. Et même si la journée ne leur offrit pas le même feu d’artifices d’idées percutantes que celle de Namur en mai 2001, ils auront pu se familiariser avec plusieurs approches intéressantes et adaptées à leur public; ce n’est déjà pas si mal…
C.D.B.