Février 2004 Initiatives

Le CRIOC a réalisé une étude sur la manière dont les consommateurs perçoivent et interprètent les allégations de santé. Ce terme peut être défini comme suit: ‘ tout message ou représentation, non prescrit par la législation communautaire ou nationale, y compris une représentation sous la forme d’images, d’éléments graphiques ou de symboles, qui affirme, suggère ou implique qu’une denrée alimentaire possède des caractéristiques particulières’ (selon la proposition de règlement européen en la matière, du 16/7/03).
Outre la mesure de la compréhension de ce concept par les consommateurs, nous avons voulu savoir quelle crédibilité ceux-ci accordaient à des allégations de santé connues. Nous épinglons ici les principaux résultats de cette enquête.

Une connaissance limitée de la nutrition

87 % des consommateurs pensent que l’alimentation influe sur la santé et que bien manger équivaut à manger raisonnablement de tout. Ils recherchent une alimentation saine. 38% estiment que pour manger équilibré, il faut avoir des connaissances en diététique.
Conscients de leurs limites en matière de nutrition, une majorité de consommateurs souhaite plus d’informations, surtout dès le plus jeune âge. Le médecin généraliste ne paraît pas le mieux placé pour ce faire; quant au diététicien, il ne serait consulté que pour des problèmes majeurs.

L’information émanant des producteurs

:

désinformation

!
L’information émanant des producteurs est reçue avec circonspection. La publicité concernant les bienfaits sur la santé fait douter les consommateurs qui ne sont pas prêts à essayer n’importe quoi. 70% d’entre eux pensent que les producteurs mentent ou omettent de préciser que quand un ingrédient est bon pour la santé, d’autres qui composent le produit le sont moins. Même des grandes marques connues n’échappent pas aux critiques.

Le danger de certaines allégations de santé

Le danger de confondre un aliment avec un médicament est réel. De plus, certains producteurs mettent en évidence des bénéfices nutritionnels de produits qui, de par leur composition, sont déséquilibrés en sucres et en matières grasses, ou évitent d’évoquer les risques d’une surconsommation de certains nutriments (vous trouverez des exemples dans l’étude complète en ligne [L=http://www.crioc.be]www.crioc.be[/L]).
Enfin des produits auxquels on a ajouté des nutriments, sont vendus plus cher alors que ces nutriments pourraient être apportés par une alimentation équilibrée et souvent meilleur marché.

Etiquettes

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le règne du charabia

!
Les consommateurs jugent les étiquettes illisibles et incompréhensibles. Les producteurs devraient leur fournir une information de qualité, transparente et vérifiable, écrite dans une taille suffisante.

Recommandations

Les consommateurs devraient être mieux informés sur le rôle fonctionnel des aliments, sur l’impact des aliments sur la santé, le sens des allégations de santé et l’équilibre à rechercher dans leur alimentation quotidienne.
Avant diffusion, les allégations de santé devraient être validées par une instance indépendante (scientifiques, organisations de consommateurs).
L’étiquetage nutritionnel doit être rendu plus lisible: caractères plus grands, intitulés plus faciles à comprendre. Pourquoi pas une double étiquette? L’une destinée aux consommateurs, l’autre aux spécialistes et consommateurs intéressés, reprenant toutes les informations spécifiques et éventuellement accessibles sur Internet.
Les médecins généralistes devraient encourager leurs patients à prendre contact avec un diététicien.

Une législation plus claire

La proposition de ‘Règlement du Parlement européen et du Conseil concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires’ du 16 juillet 2003 donne une définition claire des allégations concernées ainsi que leurs conditions d’utilisation générales et spécifiques.
Un tel règlement européen sera un grand progrès par rapport à la situation actuelle et aux codes de conduite existants. En précisant les allégations autorisées et leurs conditions d’utilisation, il apportera un cadre de références plus clair et stable pour le consommateur. Celui-ci aura aussi la garantie que les affirmations des producteurs sont prouvées scientifiquement. Le CRIOC espère donc que ce règlement sera adopté dans les plus brefs délais.

D’après un communiqué de presse du CRIOC