Mai 2007 Par Pierre SQUIFFLET F. VANDERSTICHELEN Initiatives

Une animation pour et par les étudiants pour mieux vivre le premier blocus

Les étudiants le disent: les premiers blocus et examens génèrent des appréhensions et du stress. Depuis plusieurs années, Jeunesse & Santé et Univers santé organisent des «ateliers du blocus» à destination des étudiants de l’Université catholique de Louvain et des écoles supérieures du Brabant wallon. L’idée est simple et elle plaît: créer des groupes de discussion autour des questions que se posent ces étudiants à propos du blocus et des examens.
Le pari, c’est qu’ils ont les réponses, les ressources pour bien gérer cette période de leur vie d’étudiant, du moins collectivement. Ce temps d’échanges fait émerger les différentes manières de bloquer, permet aux étudiants de leur donner confiance, les aide à mieux se connaître, parce qu’il n’existe pas de réponses miraculeuses, même si quelques balises sont parfois nécessaires.

Reportage-interview

Une vingtaine d’étudiants papotent, assis derrière leurs tables disposées en carré. Ils attendent, curieux, le début des ateliers du blocus. « C’est mon premier blocus , explique Anne , je ne sais pas très bien comment m’organiser , alors je suis venue en discuter .» Pour Greg , c’est le lieu d’étude pour lequel il est hésitant. « A la maison , au kot , seul , avec des copains ?» Quant à Amélie , elle a peur de perdre tous ses moyens à cause du stress et de toute cette pression.
Un animateur ouvre la séance par une courte présentation de l’atelier du blocus. « Malheureusement on ne vous apporte pas encore LA potion magique pour réussir vos examens . On va partir de vos questions et surtout de vos réponses .» Il invite ensuite les étudiants à exprimer les questions qu’évoque pour eux ce premier blocus en études supérieures ou à l’université. Quelques instants de silence. Une première idée est lancée. Les autres fusent alors et se font écho: temps d’étude, fêtes, fatigue, famille, méthode de travail… Un autre animateur note ces questions au tableau et les classe par rubrique: organisation du temps, stress, sommeil, alimentation, détente, relations… L’attention est réelle, des dialogues s’ébauchent.

Matos

Jeunesse & Santé et la Mutualité chrétienne offrent aux étudiants le «Starting bloque», un outil qui vient en soutien aux ateliers du blocus.
Le kit «Starting Bloque» a été créé par des jeunes pour les jeunes qui démarrent leurs études. Son ambition est d’aider les étudiants pendant cette période parfois difficile d’étude intensive et d’examens stressants… Le kit est un bon compagnon d’étude sur qui on peut compter et qui regorge de trucs et astuces pour traverser le blocus le plus sereinement possible. Il se compose de cinq éléments:
Le planning d’étude à afficher et… à remplir! Parsemé d’humour, de conseils et de techniques de relaxation. Il permet d’organiser son effort en déstressant sympa.
Le livret ‘Ta bloque, mode d’emploi’: une mine d’or de principes faciles qui rendent le travail efficace et agréable: que faire ou ne pas faire pendant la bloque, comment étudier, comment s’alimenter, comment gérer son stress.
Le ‘ Bloque Post-it ®’, illustré de slogans d’encouragement, pour jeter des idées, pour noter une définition ou les choses à ne pas oublier…
Un ‘ dialogueur’ , un panneau pour communiquer avec ses supporters, leur dire ses envies, ses besoins, ses coups de gueule. C’est aussi le moyen pour l’entourage d’encourager et soutenir l’étudiant, de se comprendre dans une période difficile.
Un carton à accrocher à la porte: d’un côté ‘Je bloque’ et de l’autre ‘Je débloque’, histoire de prévenir les éventuels visiteurs de son état d’esprit!
Info et renseignements sur l’outil et les ateliers en Wallonie: Jeunesse et Santé, François Galand, 02 246 49 85 ou sur le site http://www.startingbloque.be

La séance se poursuit par un échange autour de chacune de ces questions. « Comment envisages tu , cette journée d’étude , le rythme étude / détente / pauses ?» Chacun y va de son avis, tente une réponse. « Moi je suis du matin , alors je vais me lever tôt , commencer à 8 heures . Mais le soir , c’est terminé j’arrête avant le souper .» « Moi au contraire , je m’y mets à partir du milieu d’après midi , il fait plus calme le soir , une partie de la nuit . Je suis un lève tard .» Des étudiants plus âgés apportent leur expérience, non comme des modèles, mais comme des témoignages. Les animateurs adultes sont là pour animer le débat, rappeler des balises lorsque celles-ci n’ont pas émergé à partir de la discussion. « Travailler la nuit , oui , mais attention , en période d’examen il faut retrouver le rythme diurne parce que les examens se passent le jour

Articuler études et bien-être

Il ne s’agit pas d’un atelier centré sur la méthodologie. Pour cela les étudiants sont renvoyés vers leur faculté, leur école. L’accent est mis sur la gestion saine du blocus. Comment bien vivre son blocus pour être mieux dans sa peau d’étudiant, moins stressé et donc plus efficace.
Plusieurs années de collaboration autour de ce projet ont permis aux animateurs de se créer une «culture commune», des balises qui semblent pertinentes à faire émerger de ce temps d’échange.
Beaucoup de questions se posent sur la gestion du temps, du planning. Articuler le temps d’étude avec les pauses, la détente, le mouvement, le maintien des relations sociales indispensables au soutien moral. Les questions d’hygiène de vie sont abordées: préserver un sommeil de qualité et suffisant, adopter une alimentation équilibrée, éviter l’automédication (la pilule magique du copain), souvent très mauvaise conseillère.
Une brève évaluation au terme de ces ateliers conforte les deux partenaires de leur pertinence. Tous les étudiants participants apprécient la méthode. Plus des trois-quarts affirment trouver réponse à leur questions. Quant à l’aide que leur apporte l’atelier à long terme, nous n’avons pas encore eu la possibilité de l’évaluer. Cette étape est encore dans nos cartons pour les prochaines années!
Pierre Squifflet , Infor Santé Brabant wallon, Florence Vanderstichelen , Univers santé