Les firmes pharmaceutiques dépensent des dizaines de millions d’euros par an en lobbying et disposent de dizaines de lobbyistes auprès des institutions européennes. Nombre de décisions ayant un impact sur le quotidien des personnes vivant en Europe sont prises par les institutions européennes. Une étude réalisée par l’association Corporate Europe Observatory (CEO) dans le domaine pharmaceutique révèle une activité de lobbying intense et multiforme des firmes sur ces institutions.Les firmes pharmaceutiques, leurs syndicats, et les 10 principales agences de lobbying ayant les firmes pour clients, ont déclaré des dépenses de près de 40 millions d’euros en 2014. 40 firmes pharmaceutiques ont déclaré 23 millions d’euros d’activité de lobbying. C’est considérablement plus que les sommes déclarées par les organisations non gouvernementales ayant une activité dans le domaine du médicament et de la santé publique (2,7 millions d’euros).Ces 40 firmes pharmaceutiques déclarent disposer de 108 lobbyistes à temps plein, dont 89 personnes ayant un droit d’accès permanent au Parlement européen. En outre, 18 syndicats de firmes ont déclaré 68 lobbyistes à temps plein, dont 24 ayant un droit d’accès permanent au Parlement européen.Ainsi, la firme GlaxoSmithKline a rencontré une fois la Direction générale du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME et 14 fois la Direction générale de la recherche et de l’innovation sur une période de 5 mois, au moment des débuts de la nouvelle Commission Juncker.Selon les institutions européennes, «Les citoyens peuvent, et même doivent, attendre du processus décisionnel de l’UE qu’il soit aussi transparent et ouvert que possible. Plus le processus est ouvert, plus il est facile d’assurer une représentation équilibrée et d’éviter les pressions excessives et l’accès illégitime ou privilégié aux informations et aux décideurs politiques».En 2016, nous sommes encore loin du compte en termes de service rendu aux citoyens.
Sur le même sujet
Réflexions
Parents d’aujourd’hui, tous égaux face à la santé ?
Manon GOBEAUX
Le 19 janvier dernier, la Société Française de Santé Publique (SFSP) organisait…
Réflexions
L’adolescence et le risque. 3e partie – Quelques perspectives d’intervention
P. DE SMET
Dans les numéros précédents (Éducation Santé 265 de mars et 266 d’avril…
Réflexions
Difficultés et pistes pour un dialogue entre musulmans et non musulmans
la Fondation Roi Baudouin
Les récentes attaques terroristes et les tensions qu’elles ont mises en lumière…
Réflexions
Faire face à une crise et se préparer pour l’avenir, deux défis à relever avec la promotion de la santé !
IREPS Nouvelle-Aquitaine
Dans ce contexte de crise sanitaire, nous entendons fréquemment ce rapprochement fait…
Réflexions
Soins de santé : les vidéo-consultations doivent être encouragées
Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE)
À la demande de l’INAMI et du CHU de Namur, le Centre fédéral d’Expertise des Soins de santé…
Réflexions
L’ADN : une molécule hypersensible
Julie LUONG
Notre ADN ne détermine que pour une part notre état de santé.…
Réflexions
Mes stress d’école
J. NEVE
«Le monde serait meilleur si on pouvait mettre des patrouilles de police…
Réflexions
L’hésitation vaccinale: menace ou opportunité?
Hélène LAMBERT
Dans le contexte de pandémie que nous traversons, le Service Universitaire de…
Réflexions
Dépistage du VIH: dépistage décentralisé et démédicalisé
Conseil supérieur de la Santé
À l’heure actuelle, la stratégie de dépistage de pointe du VIH est…
Réflexions
L’adolescence et le risque. 2e partie L’évolution des usages
P. DE SMET
Dans la première partie de notre article (Éducation Santé 265, mars 2011),…
Réflexions
Investir en santé
D. PIETTE
Investir en santé peut apparaître incongru en promotion santé. Cela peut en…
Réflexions
L’éducation relative à la santé environnementale: un nouveau champ en émergence?
«Air, eau, lieux» , Hippocrate envisageait déjà la relation entre l’environnement et…