Articles de la catégorie : Lu pour vous

Mourir en société

Le 30 Déc 20

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Le tabou de la mort est aujourd’hui ébranlé. A la critique de l’acharnement thérapeutique succède la réflexion sur l’accompagnement, la prise en compte de la douleur, les soins palliatifs, la mort dans la dignité, l’euthanasie, le don d’organes.
Mais la mort reste encore le lieu ultime de cristallisation des inégalités régionales, sociales, professionnelles et culturelles. Ce sont ces différents sujets qu’aborde aujourd’hui la revue Prévenir .
La première partie de ce numéro est consacrée à la présentation du ‘grand passage’, en conjuguant les analyses de l’histoire et de la philosophie aux constats épidémiologiques et sociologiques, à la description des espaces où survient la mort aujourd’hui.
L’accroissement du nombre de décès en institution a contribué au développement des soins palliatifs et à une meilleure prise en charge de la douleur, mettant ainsi l’accent sur le travail d’accompagnement des soignants.
La deuxième partie de ce numéro rend compte des interrogations vécues par les professionnels de santé confrontés à la fin de vie des malades, des pratiques qu’ils ont élaborées, alors que leurs formations initiales et l’organisation des structures de soins ne les y préparaient guère.
Il n’en reste pas moins que la majorité des décès surviennent dans des services non spécialisés, ceux qui accueillent les personnes très âgées, les personnes cancéreuses, les suicidants et les services de réanimation. Ici, les questions posées par la douleur et la souffrance, le choix de l’abandon ou de l’acharnement thérapeutique sont récurrentes.
La mort pose d’autres questions à la médecine. Elle bouscule ses paradigmes fondamentaux. Les diagnostics précoces et la fonction prédictive peuvent annoncer une mort programmée. La mort de l’autre peut permettre la vie par l’attribution d’organes, après prélèvement et greffe. Le suicide assisté, l’acte d’euthanasie peuvent être des actes médicaux.
Une troisième partie de cette livraison de Prévenir est consacrée aux liens familiaux et aux rites entourant la mort. La personne en fin de vie et son entourage cheminent dans un système d’interactions complexes liées à des filiations, des territoires, des représentations, des pratiques. Le deuil reste une expérience tout à la fois intime et sociale.
Mourir en société, Revue Prévenir, n°38, 2000, 253 pages, 160FF.
Disponible à l’adresse suivante: Prévenir – Coopérative d’édition de la vie mutuelliste, BP 92, F – 13362 Marseille cedex 10, tél. +04 91 18 49 58, fax +04 91 18 49 62, mél prevenir-]marseille@viva.presse.fr
Site internet: https://www.mutuelles-de-France.fr/prevenir

Evaluation participative et négociée

Le 30 Déc 20

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Pour tous ceux, promoteurs de projet ou non, qui sont confrontés aux questions de l’évaluation d’actions communautaires, voici un «Manuel d’évaluation participative et négociée» produit dans le cadre du programme «Pratiques novatrices en milieu communautaire» (Québec). Ce manuel s’inscrit de manière explicite dans le paradigme communautaire en intégrant la négociation de l’évaluation et en favorisant davantage l’autonomie des organismes quant à la maîtrise indispensable du processus d’évaluation, même lorsque l’intervention d’un expert externe s’avère nécessaire.
Bref, ce manuel vise à améliorer les compétences des organismes en matière d’évaluation, à les outiller à négocier, notamment avec les pouvoirs subsidiants, une évaluation véritablement respectueuse de la nature et de la mission du mouvement communautaire.
Ce manuel contient 4 cahiers. Le premier «S’approcher de l’évaluation» resitue les principaux aspects de l’évaluation et permet de la préparer. Il indique ce qu’il importe de savoir pour bien saisir le sens de la démarche d’évaluation et il annonce les grandes étapes de l’itinéraire à parcourir. On y trouvera les enjeux, conditions de réalisation et conséquences de l’évaluation en milieu communautaire ou bénévole, et un aperçu global des principaux mécanismes qui doivent être enclenchés pour la préparer.
Le deuxième cahier «Plonger dans la création d’une évaluation» donne toutes les indications pour qu’un organisme communautaire ou bénévole puisse élaborer une évaluation participative et négociée.
Le troisième cahier «Nager en pleine évaluation» est consacré à la mise en œuvre de l’évaluation, à la diffusion de l’information et aux suites à donner.
Le quatrième et dernier cahier «Ne pas se noyer dans les techniques» est une banque de techniques applicables pendant une évaluation participative et négociée. Il donne aussi les indications nécessaires pour se servir de ces techniques et savoir comment les présenter dans un projet d’évaluation et dans le rapport final.
GAUDREAU L., LACELLE N., Manuel d’évaluation participative et négociée, printemps 1999, produit et distribué par l’Université du Québec à Montréal.
Pour commander des exemplaires du document, s’adresser au Service aux collectivités, Université du Québec à Montréal, CP 8888, Succursale Centre-ville, Montréal (Québec) H3C 3P8, tél. (514) 987-3177, fax (514) 987-6845.

Les registres réalisés ou subventionnés par la Communauté française

Le 30 Déc 20

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La Direction générale de la santé ainsi que le service communautaire de promotion de la santé – SIPES (ULB-PROMES) ont réalisé un document reprenant tous les registres réalisés ou subventionnés en tout ou en partie par la Communauté française. Au total, 18 registres ont été ainsi identifiés.

Qu’est-ce qu’un registre?

Il s’agit d’une institution chargée de réaliser l’enregistrement systématique et continu de nouveaux événements ou de nouveaux cas dans une région géographique donnée.
Les 18 registres répertoriés en Communauté française couvrent des domaines très variés:
– 8 registres portent sur des pathologies: tuberculose active, infarctus (3), infection au VIH, sida, diabète, myélome;
– 4 registres portent sur du dépistage: dépistage des anomalies congénitales métaboliques (3), dépistage du cancer du sein;
– 2 registres portent sur la démographie: naissances, décès;
– 4 registres portent sur des domaines divers: maladies à déclaration obligatoire, résistance à des médicaments antituberculeux, index tuberculinique, demande de traitement de substitution.

Des critères de qualité

Un registre doit délimiter précisément l’entité géographique qu’il couvre.
Au sein de l’entité géographique, la population éligible doit être clairement définie et quantifiée.
Le critère essentiel concerne l’exhaustivité : le registre doit relever les informations concernant tous les nouveaux événements/cas.
Autre qualité, la validité du registre: il doit mesurer uniquement ce qui doit être mesuré, sans sources d’erreurs.
Les registres sont bâtis sur une base de permanence .
Enfin, les registres doivent fournir des informations utiles, utilisables et qui ne soient pas disponibles par d’autres sources.
Les registres en Communauté française ne répondent pas tous à l’ensemble de ces critères mais ils tentent de les atteindre.

Utilité

Les registres recensés en Communauté française portent principalement sur l’incidence d’événements/cas c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas. Certains registres cependant peuvent mesurer une prévalence, tel celui consacré à l’index tuberculinique.
L’intérêt des registres est donc de suivre l’évolution d’un problème de santé, d’une maladie au fil du temps dans la population et de pouvoir ainsi aider à définir des objectifs de santé, en matière de soins mais aussi de promotion de la santé.
Direction générale de la santé du Ministère de la Communauté française & Service communautaire de promotion de la santé – SIPES (ULB-PROMES), Les registres réalisés ou subventionnés par la Communauté française, octobre 2000, 58 p.
Ce document est disponible auprès de la Direction générale de la santé, boulevard Léopold II 44, 1080 Bruxelles.

Un programme national de prévention du tabagisme

Le 30 Déc 20

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Alors que notre pays se contente de dépenser bon an mal an quelques malheureux millions, la France s’est dotée d’un programme à trois ans 2000-2003 piloté par le Comité français d’éducation pour la santé (CFES) à la hauteur du défi que représente ce qui est rappelons-le de très loin la première cause de mortalité évitable dans nos contrées.
Une épaisse brochure nous présente ce programme, qui brosse d’abord le contexte dans lequel les actions devront s’inscrire: état de la recherche sur les effets et risques du tabac, données épidémiologiques, données de consommation, état des lieux du sevrage, opinions associées au tabac, acteurs, dispositif légal et politique de lutte contre le tabagisme, stratégies suivies ces 25 dernières années dans la communication de masse sur le tabac.
La deuxième partie développe les objectifs et orientations pour l’avenir, qu’il s’agisse d’encourager et aider les fumeurs à arrêter, de valoriser une culture ‘non fumeur’ ou d’accompagner des publics spécifiques: femmes (triomphe de l’émancipation: les jeunes femmes fument plus que les jeunes hommes aujourd’hui), jeunes (50% des jeunes de 19 ans fument), populations défavorisées (ce point n’est malheureusement pas développé), salariés en entreprises (logique, la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés finance le programme).
Les relais essentiels que sont les professionnels de santé (dont la formation en matière de sevrage devra être optimalisée) et les journalistes n’ont pas non plus été oubliés.
Prévention du tabagisme 2000-2003, Dossiers techniques, 67 pages, CFES, 2 rue Auguste Comte BP 51, F – 92174 Vanves Cedex

Dossiers documentaires sur l’exclusion et les accidents domestiques

Le 30 Déc 20

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Le RESO publie deux nouvelles revues de la littérature sur les thèmes de l’exclusion, pour l’une, et de l’évaluation des actions dans le domaine des accidents domestiques, pour l’autre.

L’exclusion de la santé: comment le processus se construit-il et quels facteurs y contribuent-ils?

Ce dossier a été réalisé dans le cadre d’un projet de recherche fondamentale sur les processus d’exclusion. Il vise à analyser les points de vue disciplinaires sur le sujet et comprendre les interprétations existantes du processus d’exclusion, notamment dans le champ de la santé psychosociale.
Après avoir fait le point sur les différentes définitions de l’exclusion sociale et de santé, le dossier s’attache aux questions suivantes: suivant quel processus l’exclusion de la santé se construit-elle? Quels sont le facteurs qui influencent le processus d’exclusion de la santé? Quelles actions peut-on mettre en place pour lutter contre l’exclusion?
DOUMONT D., AUJOULAT I., DECCACHE A., L’exclusion de la santé: comment le processus se construit-il et quels facteurs y contribuent-ils?, UCL-RESO Unité d’éducation pour la santé, 2000, (Série de dossiers documentaires; réf. 00-10), 19 pages.

Quelle est la place de l’évaluation de la qualité des actions de prévention des accidents

?
Ce dossier a été réalisé en collaboration et pour Educa-Santé, dans le cadre de la préparation du 4ème Séminaire international francophone de prévention des accidents et des traumatismes et de promotion de la sécurité qui s’est tenu à Bruxelles au début du mois de juillet. Ce séminaire était consacré à la gestion de l’évaluation de processus et de qualité dans les programmes de prévention des accidents.
Le dossier tente d’apporter un éclairage sur le concept de qualité appliqué à la prévention des accidents domestiques et vise à faciliter la formulation de recommandations de bonnes pratiques dans la prévention de ces sources de traumatismes (tant dans une démarche éducative que dans une démarche technique).
La plupart des documents sélectionnés pour cette revue de la littérature décrivent des programmes de prévention d’accidents domestiques. Une brève description peut être consultée en annexe du dossier.
DOUMONT D., DECCACHE A., Quelle est la place de l’évaluation de la qualité des actions de prévention des accidents?, UCL-RESO Unité d’éducation pour la santé / Educa-Santé, 2001, (Série de dossiers documentaires; réf. 01-11), 24 pages.

Pour tout renseignement sur les dossiers documentaires: UCL-RESO Unité d’éducation pour la santé, avenue Mounier 50, 1200 Bruxelles. Tél. 02-764 50 70. Fax: 02-764 50 74. Internet: https://www.md.ucl.ac.be/entites/esp/reso

Regards croisés sur l’anorexie

Le 30 Déc 20

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Le corps s’atrophie. La silhouette s’émacie. Une vie s’effiloche pendant que d’autres se déchirent…
L’anorexie mentale est la forme la plus spectaculaire des troubles des conduites alimentaires. Longtemps on a invoqué avant tout des causes religieuses et surnaturelles pour expliquer ces cas extraordinaires de jeunes filles refusant de s’alimenter. Il faudra attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir émerger le concept d’anorexie mentale et pour que les jeûneuses soient reconnues comme des malades.
Aujourd’hui, l’anorexie reste encore une énigme. Loin de prétendre y apporter une réponse définitive, l’objectif de ce livre est de sensibiliser le lecteur à ce mal étrange et surtout complexe qui ravage l’existence des malades autant que celle de leur entourage.
Autour du témoignage autobiographique d’une jeune femme anorexique, les expériences et les regards de psychologues, de psychiatres et de médecins se croisent et se complètent avec une seule ambition: donner au public des éléments pour une meilleure compréhension de l’anorexie et contribuer à la recherche de traitements et de solutions plus efficaces.
CRAHAY M., GOFFINET C., et al., Regards croisés sur l’anorexie, Liège, Les Editions de l’Université de Liège, 2001, (Synopsis), 143 pages, 635 F/17,5 €.

Deux approches des drogues

Le 30 Déc 20

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Prévenir les toxicomanies

La prévention des abus de substances psycho-actives est depuis des décennies affichée comme une priorité politique. Elle motive des campagnes d’information publiques et des multitudes d’actions s’en réclament.
Pourtant, jamais les usages de drogues (licites et illicites) ne se sont autant répandus et, parallèlement, la confusion règne dans les idées comme dans les actions.
Devant un tel bilan, deux nécessités s’imposent: s’interroger sur les raisons de cet échec et ouvrir de nouvelles pistes afin de rendre la prévention plus cohérente et efficace.
L’ouvrage d’A. Morel veut y contribuer, à la fois en interrogeant les fondements éthiques d’une entreprise qui vise à empêcher ou contrôler des conduites individuelles de modification de ses propres états de conscience, et en analysant les divers modèles et méthodes d’intervention.
Cette synthèse permet de jeter les bases d’une approche transdisciplinaire, intégrant notamment la dimension sociale, souvent réduite au profit des aspects psycho-pharmacologiques.
L’objectif est de proposer un guide à tous ceux qui ne se satisfont pas des lieux communs sur la drogue et la toxicomanie. Pourquoi intervenir vis-à-vis de l’usage, par des individus et des populations, de substances modifiant ponctuellement ou de façon continue leur rapport au monde? Quels risques faut-il prévenir et quels changements viser dans les attitudes et les comportements? Comment parvenir à ces changements et quels moyens sont les mieux adaptés?
‘Au fil des étapes de cette réflexion, se dessine inévitablement un projet sur l’homme et une conception sociale. Car l’usage des substances psycho-actives soulève des questions qui touchent au plus profond de l’humain et de la culture: l’accès aux plaisirs, la liberté de choisir les risques d’y recourir, le pouvoir de se transformer et les menaces d’assujettissement qu’il comporte, les limites et les modes de protection que peut se donner une collectivité… pour n’en citer que quelques-unes.
Toute prévention passe par l’action, mais se définit par l’objectif qu’elle poursuit et les relations sociales qu’elle induit. Raison de plus pour que la prévention fasse l’objet d’un vrai débat dans lequel chacun puisse s’inscrire, au-delà des préjugés et des lieux communs’.
MOREL A., et al., Prévenir les toxicomanies, Paris, Ed. Dunod, 2000, (Thérapie), 319 pages, 26,68 €.

Drogues et dépendances

Avec ce ‘Dominos’, la consommation des drogues est envisagée exclusivement sous l’angle de la problématique pharmacologique.
Ecstasy, héroïne, cocaïne, crack, LSD, cannabis, tabac, alcool… Que sont exactement ces substances? Quelle est leur origine, leur nature, leur mode d’utilisation? Quels effets produisent-elles? Avec quels risques? Quel type d’action des molécules sur les cellules y a-t-il à l’origine des divers processus de dépendance et d’accoutumance?
RICHARD D., Drogues et dépendances, Paris, Ed. Flammarion, 2001, (Dominos; n°66), 127 pages, 41FF.

Données sur la petite enfance

Le 30 Déc 20

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Depuis plus de 15 ans, l’Office de la naissance et de l’enfance recueille de nombreuses données médico-sociales, qui constituent un riche outil dans le domaine de la médecine préventive de la maternité et de la petite enfance.


Jusqu’à présent, ces informations étaient relativement peu accessibles en dehors de l’ONE. Cette lacune a été comblée cette année avec la publication du Rapport 2000 de la Banque de données médico-sociales et la mise à disposition directe sur le site https://www.one.be.


La banque fournit des données générales sur les consultations prénatales, les naissances (sexe, prématurité, poids,…), ainsi que des informations spécifiques sur les marqueurs sociaux de petits poids à la naissance.


Le suivi des enfants de 0 à 1 an est décrit, avec une attention particulière au statut vaccinal, à l’alimentation et au dépistage de troubles divers.
Le rapport contient aussi des données relatives à la mortalité foeto-infantile.

Quelques données concrètes

Légère progression des poids inférieurs à 2500 gr. à la naissance, de 7,3% des nouveau-nés en 1994 à 7,7 % en 1997.


Progression continue de l’allaitement maternel, de plus de 70% actuellement pour 40% dans les années 70.


Excellentes couvertures vaccinales en 1998 pour la polio (96%) et diphtérie-tétanos-coqueluche (95%). En ce qui concerne des vaccinations recommandées depuis moins longtemps, la progression est intéressante: de 3,5% pour l’haemophilus influenzae en 94 à 89,7% en 1998, et de 0% en 1994 à 46,1% en 1998 pour l’hépatite B, c’est-à-dire avant la mise à disposition gratuite du vaccin par la Communauté française.

De quoi vous donner l’envie d’en savoir plus…
Banque de données médico-sociales de l’ONE, av. de la Toison d’Or 84-86, 1060 Bruxelles. Tél.: 02-542 14 16. Fax: 02-537 35 03. Mél: mc.mauroy@one.be.

Petit guide d’évaluation en promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Régulièrement, les professionnels de la santé s’interrogent sur le bien-fondé et sur l’utilité de leur action en promotion de la santé. Sans se le dire clairement, car le mot reste rébarbatif, ils sont donc demandeurs d’une évaluation de leur action. Evaluer, en effet, ne signifie rien d’autre que d’accepter de se poser de bonnes questions, accepter de remettre sa pratique en cause, accepter d’interroger les objectifs de son programme, accepter de discuter des valeurs qui les sous-tendent, accepter d’évoluer.
Tout ceci est plus vite dit que fait… Pour évaluer correctement une action, il faut en effet accepter le regard de l’autre sur sa pratique, mais aussi utiliser une démarche adéquate, mettre en œuvre une stratégie et des outils opérationnels. Pour cela, la seule bonne volonté ne suffit pas. La Mutualité française a donc rédigé un Petit guide de l’évaluation en promotion de la santé . Se fondant sur l’expérience professionnelle des acteurs de terrain et en collaboration avec eux, ce guide se veut résolument pratique et concret.

Un outil de travail

Le premier chapitre donne un aperçu synthétique du monde complexe de l’évaluation. Dans le maquis de références, de terminologies et de stratégies, l’auteur, Francis Nock , opère des choix et les expose clairement. Son but est de donner un outil pratique aux équipes engagées dans un programme qui fonctionne sur le terrain depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, et soucieuses de l’évaluer.
Le deuxième chapitre plonge donc dans le vif du sujet en définissant le cadre de l’évaluation. « Evaluer , c’est produire des connaissances sur lesquelles on applique un jugement pour prendre des décisions » affirme Francis Nock. Pour évaluer un programme, il faut donc s’assurer que ses objectifs sont clairement définis. L’évaluation sera alors l’occasion d’une discussion sur les valeurs qui animent les intervenants et fondent le programme. Il faudra ensuite définir les indicateurs à recueillir pour rassembler suffisamment de connaissances sur le programme et ses effets.

Soumettre son activité aux regards

L’observation de l’activité fait l’objet du troisième chapitre sous le titre explicite « Dire ce que l’on fait ». En effet, chacune des activités que l’on veut évaluer, nécessite un recueil de données spécifiques. Il faut partir des données «naturellement» disponibles (comptes rendus de réunions, éléments de communication, etc.) puis affiner les données recherchées. Il faut alors imaginer des grilles ou des fiches, les tester pour les améliorer, les analyser régulièrement. Fastidieux? Sans doute, mais indispensable pour avoir la distance qui permet de piloter le programme. Cette phase se fera en équipe, chacun acceptant de soumettre son activité au regard de tous. Toutefois, pour en savoir plus, il faut solliciter aussi les destinataires du programme. C’est l’objet du quatrième chapitre du Guide .

Rigueur et imagination

Comment utiliser les résultats? C’est l’objet du cinquième chapitre «Juger et décider». Maîtres mots de l’exploitation des données: rigueur et imagination. Rigueur dans l’analyse des données et dans l’examen des faits. Rigueur aussi dans l’interprétation des données, mais rigueur mélangée de curiosité et d’imagination. Il est utile de comparer les résultats obtenus avec les résultats d’autres enquêtes et utile aussi de les soumettre à différents intervenants ainsi qu’aux bénéficiaires du programme. Souvent, l’évaluation permet de répondre à certaines questions, mais elle en soulève d’autres…
Enfin, que faire des résultats? Les diffuser bien sûr et ceci sous des formes variées en fonction des objectifs poursuivis: rapport complet pour les décideurs et les principaux partenaires, résumé pour d’autres professionnels, synthèse vulgarisée pour le public…
Comme il se doit, le guide se termine sur une bibliographie détaillée qui permettra aux personnes intéressées d’approfondir encore la démarche.
Anne Marie Pirard
NOCK F., Petit guide de l’évaluation en promotion de la santé , Paris , Département Santé Publique de la Fédération nationale de la Mutualité française , 2000 , 89 pages .
Tél.: 1 40 43 31 30. Fax: 1 40 43 36 83. Site internet: https://www.fnmf.fr

Suicide, adolescents et milieu scolaire

Le 30 Déc 20

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Chez les ados, les idées de suicide sont fréquentes: entre 15 et 19 ans, 23% des garçons et 35% des filles disent avoir déjà pensé au suicide. Mais c’est surtout leur récurrence, leur chronicité qui doit être prise au sérieux car elle représente un réel facteur de risque de passage à l’acte: ainsi, si seulement 8% des garçons et 13% des filles pensent souvent au suicide, 41% d’entre eux ont déjà fait au moins une tentative. Tout passage à l’acte révèle une intense souffrance psychique et une impossibilité à y faire face. Qu’il s’agisse d’un appel un peu théâtral, d’une pression sur l’entourage, d’une fuite, le geste témoigne d’un vécu dépressif, d’un profond désespoir qu’il serait dangereux de mésestimer, de banaliser car il existe toujours un risque élevé de récidive.
Il n’existe pas de profil type de l’adolescent suicidaire mais différents signes peuvent être repérés sans qu’ils soient spécifiques pour autant. Transformations radicales de l’allure, et/ou du comportement, perturbations de la scolarité (effondrement des résultats ou à l’inverse surinvestissement intense) adoptions de conduites dangereuses, automutilations, perception négative de soi, des autres, de la vie, plaintes somatiques fréquentes, troubles du sommeil, des conduites alimentaires, agressivité, anxiété majeure…
La prévention du suicide chez les jeunes passe par l’identification des sujets à risque. Mais si le fait semble acquis, comme du reste le fait que l’école soit le lieu de prévention par excellence, pas mal de questions restent en suspens. Qui doit être en charge de cette identification? En France, l’infirmière scolaire occupe une place privilégiée. Avec quels outils, quels critères? Le repérage des jeunes plus fragiles ou pouvant être considérés comme à risque ne doit pas aboutir à un étiquetage qui nuirait aux jeunes plus qu’il ne les aiderait. Quelles aides, quelles assistances, formations donner aux enseignants? Comment impliquer la famille? Quelles suites donner? ‘Bien souvent le jeune tente de se suicider non pas parce qu’il veut mourir mais parce qu’il veut vivre mais ne sait ni pourquoi, ni comment’.
L’Observatoire, revue d’action sociale et médico-sociale, trimestriel n°30, 2001, 100p. Prix du n°: 350 F (8.68 €) + 80 F (1.98€) de frais de port (possibilité d’abonnement également), commande par fax 04-232 31 79 ou par e-mail: revueobservatoire@skynet.be

Croiser savoirs ‘savants’ et ‘profanes’

Le 30 Déc 20

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Les professionnels de la santé, après de longues études et plus riches, au fil des années, d’une expérience «en béton», ont l’impression – légitime – de posséder les bons savoirs sur la maladie et sur la santé.
Sans être dotés de ce bagage théorique, les usagers de la santé possèdent, eux aussi, de réels savoirs sur la maladie. Tout d’abord, ils en ont l’expérience pratique, personnelle, tant physique qu’affective et psychologique. Ensuite, ils sont les dépositaires de représentations culturelles et sociales, héritées de leur famille et de leur entourage.
Un important «Cahier» intégré dans la revue Santé conjuguée confronte sans préjugé ni hiérarchie les représentations profanes et les représentations «savantes» de la maladie. L’objectif du trimestriel des maisons médicales et collectifs de santé est, bien sûr, de questionner le sens de la gigantesque machine curative qui mobilise les professionnels de la santé.
Le cahier s’interroge d’abord sur les représentations de la maladie. « Santé et maladie sont des objets dont la définition ne va pas de soi , mais sont le résultat d’élaborations intellectuelles qui sont des processus sociaux ». Ceci signifie donc que « le savoir profane n’est pas un objet de manipulation ; il questionne ceux qui le confrontent ». Cette confrontation, pour autant, n’a rien de simple. Les représentations des uns et des autres sont largement conditionnées par les cultures: ainsi, les représentations des patients issus d’autres cultures peuvent interpeller celles du soignant.
S’ajoutant aux différences de représentations, ces différences culturelles rendent plus complexe encore la relation entre soignant et soigné. Les professionnels de la santé, s’ils veulent agir au mieux de la santé de leurs patients, doivent oser faire face et se laisser questionner par ces représentations. Le Cahier de Santé conjuguée propose différents exemples intéressants de cette confrontation/interrogation: les représentations et perceptions de la maladie chez les personnes âgées, celles des femmes de 50 à 69 ans face au dépistage du cancer du sein, le rapport entre la religion et la santé traduit par certains patients par la question «Pourquoi Dieu nous envoie-t-il des maladies?», etc.
Ensuite, le cahier présente diverses représentations «savantes»: il analyse notamment les représentations de deux médecins au sein d’un même service hospitalier, l’évolution de l’hypothèse psychosomatique, la représentation de la maladie par les kinés, etc.
Le cahier en arrive ainsi aux confrontations proprement dites avec, notamment, un détour par l’histoire, une analyse de la médecine comme « lieu d’où les malades tirent leur légitimité de patients et les médecins leur légitimité de soignants » et la perspective d’une «nouvelle alliance», c’est-à-dire d’ « une pratique où les représentations de la maladie mettent à la question la hiérarchie des savoirs ». En guise d’épilogue, Axel Hoffman , généraliste à la maison médicale Norman Bethune, auteur de nombreux articles de ce dossier, rappelle que si savoirs savants et profanes semblent aujourd’hui s’ignorer, ce ne fut pas toujours le cas. Soulignant qu’il n’y a pas de neutralité du savoir, il constate qu’ « entre science des maladies et représentations de la maladie , il y a autre chose qu’une hiérarchie ». Et il plaide pour que la prise en compte de la diversité des représentations fasse prendre conscience de l’intérêt du discours profane et « pousse les professionnels de la santé à comprendre quel rôle ils jouent , avec ses aspects positifs et négatifs , dans l’organisation de la société ». Pour, in fine, prendre conscience que « le système des soins de santé est sans doute organisé davantage pour les soignants que pour les usagers et que peut être cela vaudrait la peine de reconsidérer cela ».
Anne Marie Pirard
Des savoirs qui s’ignorent ? Des représentations de la maladie in Santé conjuguée n° 16, avril 2001. Prix : 350 F (8,68 €). Renseignements: Jacques Morel. Tél. 02–514 40 14. Site internet : https://www.maisonmedicale.org

Rencontrer les jeunes dans les nouveaux lieux d’extase

Le 30 Déc 20

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‘Techno, rêves… et drogues?’ , le livre d’ Alain Vanthournhout , relate une expérience. Il cherche à témoigner d’une autre approche de l’usage de drogues dans un contexte festif.
Cet usage suscite de nombreuses questions souvent sans réponses. Il implique des concepts idéologiques, moraux et aussi politiques.
Si le doute et le débat contradictoire sont pris en compte par les travailleurs sociaux, ces derniers ne peuvent se permettre d’attendre le consensus social pour s’investir dans la prévention.
Les travailleurs de Canal J , service tournaisien d’aide aux jeunes dans leur milieu de vie, ont été interpellés par cette particularité du Hainaut occidental. Les dancings et mégadancings (voir encadré) y accueillent chaque semaine des milliers de jeunes originaires de France, de Flandre et de Wallonie.
L’engouement pour la musique techno a vu de nombreux établissements se convertir dans ce genre musical auquel est associée généralement la consommation de drogues de synthèse comme l’ecstasy.
Ce constat (le mégadancing facilite l’offre de drogues de synthèse) a conduit l’équipe de Canal J à investir ces lieux et l’a amenée à construire un projet particulier dans le cadre européen transfrontalier avec un partenaire français, l’AIDE, un service de soins aux toxicomanes établi à Lille.
Cette immersion dans les dancings du tournaisis fait l’objet de la première partie de l’ouvrage. Elle témoigne de la réalité rencontrée. Elle tente une représentation de ce que sont les mégadancings, des règles qui y ont court, de ce que cherchent les jeunes qui les fréquentent.
Elle essaye d’en dresser un portrait. Elle illustre les motivations de cette clientèle particulière de jeunes qui ont le désir de s’éclater des nuits entières sur les rythmes de la musique techno. Elle a aussi voulu présenter les relations qui s’établissent entre ces jeunes, loin des clichés de violence ou encore de déchéance.
Y sont présentés également les autres acteurs de ces mégadancings que sont les patrons de ces établissements et leur personnel: serveurs, service d’ordre, etc. Les rôles des forces de police et des instances judiciaires y sont également évoqués. Enfin, l’ouvrage aborde la question de la consommation de produits psychotropes, c’est-à-dire non seulement celle des drogues de synthèse comme l’ecstasy et les amphétamines, mais aussi celle d’autres substances comme le cannabis et la cocaïne. La consommation d’alcool et la tabagie ambiante y sont également observées.

Limiter les risques

La deuxième partie du livre est entièrement consacrée aux mécanismes de prévention à mettre en place pour permettre à ces usagers de limiter les risques liés à la consommation de ces drogues de synthèse. Après un aperçu des projets de prévention en milieux festifs dans la Communauté européenne, l’auteur présente les principes qui ont guidé l’action de l’équipe d’intervenants de Canal J . Ceux-ci témoignent de la volonté de respecter les jeunes et de les approcher prudemment. Il ne s’agit nullement de proposer des messages de dramatisation dans le but de décourager ces consommations mais bien davantage de donner aux jeunes un maximum d’information sur les produits consommés: leur composition, leurs effets tant positifs que négatifs ainsi que les risques encourus. L’équipe s’attache aussi à offrir aux jeunes un espace de rencontre et d’écoute qui leur permet d’exprimer leur vécu, lié de près ou de loin à ces consommations.

Première rencontre (extrait)

Quatre ans se sont passés et chacun de nous a toujours en mémoire cette première fois où nous avons franchi la porte d’un de ces temples de la house music.
C’était pour nous entrer dans un pays étranger. L’estomac se noue un peu à la perspective d’affronter l’inconnu. Allions-nous être repérés? Serions-nous perçus comme des gendarmes? L’âge serait-il un handicap ou un atout?
Dès l’approche de ces discothèques, le mot méga s’impose: des parkings dignes des hypermarchés, des projecteurs dont les faisceaux trouent la nuit, des néons multicolores qui appellent les clients. Une file s’allonge à l’extérieur, les jeunes attendent sagement de pouvoir pénétrer dans le ‘temple’. L’entrée elle-même est imposante, gardée par des ‘sorteurs’ impressionnants, et pas toujours sympathiques. L’organisation elle-même étonne par son ampleur: un guichet où il faut accepter de se laisser photographier, où votre carte d’identité est scannée, avant de se voir délivrer une carte magnétique, sésame qui ouvre les portes de la discothèque. Rapidement, votre tête s’imprimera sur un écran vidéo que vérifie un autre préposé. Déjà à ce niveau la technologie s’impose et anticipe le style techno.
L’accès à la première salle amplifie le sentiment de gigantisme: dimension respectable des lieux, immense bar tournant, une fontaine comme celles qui décorent les jardins publics et une nouvelle file de quelques dizaines de mètres pour accéder aux caisses. Aux moments d’affluence, deux caisses permettent aux clients de régler une somme rondelette (10 ou 15 €) pour accéder à l’intérieur. Nouveau sas de contrôle gardé par des ‘sorteurs’ à la carrure respectable, donnant sur un vaste forum et une nouvelle fontaine illuminée. Dès cet instant, des milliers de points lumineux contribuent à accroître ce sentiment d’immensité. Des murs de miroirs prolongent cette sensation de vertige.
Mais déjà cette débauche lumineuse laisse la place à la puissance acoustique. La musique, bien que lointaine, vous envahit par les basses assourdissantes. La salle de danse principale, temple pharaonique, vous attend, vous engloutit. Des milliers de danseurs (1) vous entourent. Les amplificateurs déversent leur flot de décibels. Vous êtes au cœur du mégadancing.
(1) La Bush, par exemple, situé à 10 km de Tournai, 12 km de Lille et 15 km de Courtrai, peut accueillir 6.000 clients.

Un chapitre central du livre est consacré aux outils de prévention que sont les documents d’information, la personne des travailleurs sociaux et les jeunes relais qui ont accompagné ces travailleurs. Il présente ces documents d’information, leur élaboration ainsi que la forme de leur utilisation. Par la plume de l’auteur, l’équipe de Canal J met en évidence combien une telle action suppose la participation des bénéficiaires de celle-ci. C’est pourquoi, la mission des jeunes relais, leur statut et leur cadre de travail sont développés. L’impact des rencontres avec les jeunes ainsi que les conditions de celles-ci au sein de ces mégadancings sont abondamment illustrés.
Les lecteurs seront particulièrement intéressés par la philosophie qui sous-tend ce travail, celle de la réduction des risques . Il s’agit non seulement d’évoquer l’émergence de cette approche, son histoire, mais aussi d’examiner comment elle s’inscrit dans une perspective éducative et même thérapeutique. Aborder les usagers de drogues par le discours de la réduction des risques, c’est présenter tous les effets des produits tant positifs que négatifs et donner également les moyens de réduire ces risques par des informations pertinentes et des rencontres questionnantes.
Les limites de la réduction des risques liés à l’usage de drogues de synthèse alimentent le débat en cours, celui de la libéralisation de la consommation de produits psychotropes. Les propos de l’équipe de Canal J vont cependant au-delà de ce débat en mettant en évidence les effets pervers possibles de ce discours. Dans ce contexte, la question du testing des produits est aussi abordée en comparant les systèmes mis en place dans les pays limitrophes.

Autres risques

Lors de la présentation de son livre à la presse, l’auteur nous rappelait que les jeunes fréquentant les dancings et mégadancings paient un lourd tribut en termes de mortalité à cause des accidents de circulation du dimanche matin. En effet, si les décès dus à une overdose de drogue de synthèse sont très rares, les accidents mortels de roulage sont quant à eux banalement fréquents. Les consommations diverses doivent être incriminées, mais aussi la fatigue, l’excitation provoquée par la musique,…

Tout en s’éloignant d’une approche théorique, l’auteur aborde, par la suite, un concept important dans la rencontre des jeunes, celui de la distance nécessaire à un contact de qualité. Toute l’expérience est relue à la faveur de cette hypothèse. Sont ainsi remises en évidence les conditions d’une rencontre positive et non stigmatisante avec les adeptes de la musique techno. En cherchant continuellement la bonne distance, en jouant sur la relative proximité, les travailleurs se sont donné des repères pour se faire accepter par ces jeunes, pour éviter des réactions de rejets mais aussi pour trouver la place la moins inconfortable possible.
Le dernier chapitre recadre l’action mégadancings dans l’ensemble des missions des équipes en milieu ouvert et de Canal J en particulier. C’est toute la démarche communautaire qui est ainsi illustrée, particulièrement celle qui s’inscrit en termes de promotion de la santé des jeunes. Le développement de nouvelles actions y est ébauché.
En guise de conclusions, l’auteur restitue l’action dans une démarche plus globale. Il interroge les jeunes sur le sens de leur présence au sein de ces mégadancings mais il questionne aussi les travailleurs qui s’y sont investis sur les apports de la démarche, sur les risques qu’ils ont eux-mêmes courus en s’y impliquant. Les coûts de cette action y sont également évalués. Il ne s’agit pas seulement des coûts humains et financiers mais également de ceux des personnes qui s’y sont investies: risques sanitaires, inconforts multiples sans oublier l’abandon d’autres projets au bénéfice de celui-ci.

L’action de la Communauté française Wallonie-Bruxelles

Nicole Maréchal , Ministre de la Santé, nous rappelle à l’occasion de la sortie de cet ouvrage que la Communauté française consacre chaque année environ 50.000.000 F à la prévention des assuétudes via:
– l’information et la formation de relais;
– la réalisations d’études;
– la création d’outils de prévention;
– le recueil de données épidémiologiques.
La Communauté subventionne 12 équipes, dont Canal J et son partenaire sur le projet décrit dans l’ouvrage, Citadelle .
La ministre souligne aussi son engagement en faveur d’une prévention ‘participative, responsabilisante et émancipatrice’, et défend clairement le choix politique d’investir dans la réduction des risques plutôt que dans l’interdiction, totalement inopérante en matière de drogues.

Il essaie aussi d’articuler l’action préventive avec celle d’autres intervenants, les autorités judiciaires et policières. Celles-ci sont particulièrement en relation avec d’autres acteurs de ces mégadancings: les patrons des discothèques.
L’équipe de Canal J y présente enfin ses réflexions sur une approche préventive globale qui inclut l’intervention du législateur. Elle interpelle ainsi les pouvoirs publics qui ont la capacité d’imposer un dispositif préventif au sein de ces discothèques. Un tel dispositif suppose la limitation des nuisances sonores et celle des heures d’ouverture. Il signifie le respect de conditions d’environnement comme la température ambiante, le renouvellement de l’air vicié. Il suppose aussi la création d’espaces de repos et de refroidissement (les fameuses ‘chill out zones’) auxquelles les équipes de prévention auraient accès sans devoir négocier avec les patrons de ces établissements.
La lecture de ce livre devrait convaincre l’ensemble des intervenants auprès des jeunes de la pertinence de la démarche et solliciter ainsi la constitution de nouvelles équipes d’actions préventives au sein de ces lieux d’extase moderne.
VANTHOURNHOUT A., Techno, rêves… et drogues?, Bruxelles, De Boeck & Belin, 2001 (Collection ‘Comprendre’), 224 pages, 425 F.
Cet ouvrage bénéficie du soutien de la Communauté française Wallonie-Bruxelles.

Aliments, alimentation et santé

Le 30 Déc 20

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Conçu par des professionnels de l’éducation nutritionnelle, cet ouvrage a pour objectif de fournir des réponses aux questions nombreuses et variées que les consommateurs se posent sur les aliments, leur composition, leur intérêt nutritionnel, les effets des traitements qui leur sont appliqués et les relations entre alimentation et santé.
Cet ensemble de fiches a été rédigé par les membres du Groupe de recherche en éducation nutritionnelle (Green), en collaboration avec le Comité français d’éducation pour la santé.
Une liste des 160 questions les plus souvent formulées a été établie. Chaque question fait l’objet d’une réponse précise et argumentée.
Cette 2e édition actualisée comporte 25 fiches nouvelles: organismes génétiquement modifiés; maladie de la vache folle; eau du robinet / eau en bouteille; radicaux libres et antioxydants; allégations santé; apports nutritionnels conseillés; alimentation de petit budget…
Rédigé dans un langage simple, ce livre s’adresse à un large public de consommateurs de plus en plus préoccupés par les nouveaux modes d’alimentation. Il constitue aussi un précieux soutien pour les diététiciens, médecins, pharmaciens, conseillers en économie sociale et familiale, éducateurs pour la santé, enseignants…
Aliments, alimentation et santé, Groupe de recherche en éducation nutritionnelle/Comité français d’éducation pour la santé, Paris, Tec&Doc; Lavoisier, 2000, 435 pages. Disponible en librairie.

Bien dans son assiette

Le 30 Déc 20

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Manger est à la fois l’acte le plus banal (et le plus nécessaire) de notre vie et le plus exceptionnel par l’accumulation de valeurs symboliques qu’il mobilise. De tout temps, l’acte de partager la nourriture au sein de la famille, de la tribu, du cercle des amis a toujours dépassé la simple nécessité physiologique. La fête est indissociable de l’alimentation et celle-ci fait partie de nombreux rites sacrés.
Cette approche globale de l’alimentation se trouve au cœur de la démarche de «Bien dans son assiette!» , un numéro spécial de Contact Santé , le journal de promotion de la santé du Nord – Pas-de-Calais.
Le numéro s’ouvre sur une série de repères utiles pour qui s’intéresse à l’alimentation, notamment un décodage des sigles et codes fréquemment utilisés en matière d’alimentation et des renseignements sur les dispositifs institutionnels et notamment sur la nutrition comme priorité européenne (Résolution du 14 décembre 1999).
Contact Santé consacre ensuite plusieurs pages à l’alimentation aux divers stades de la vie: l’enjeu de l’alimentation sur le développement du bébé, la fringale de chocolat, chips, frites, pâtes et bonbons des enfants et la place privilégiée des écoles comme lieu d’éducation alimentaire, l’alimentation et ses troubles chez les ados et l’exemple du plan alimentaire des cantines de Lille, la protection de la santé par une alimentation équilibrée chez l’adulte, la nutrition des personnes âgées.
Le numéro n’oublie pas le rapport difficile entre alimentation et précarité économique et sociale.
Enfin, Contact Santé rappelle quelques données fondamentales sur les relations entre alimentations et santé et termine ce numéro spécial par une intéressante sélection documentaire.
A.M.P.
“Bien dans son assiette’ in Contact Santé n° 159, avril 2001.
Renseignements : Maison Régionale de Promotion de la Santé Nord Pas-de-Calais à Lille. Tél.: 3 20 15 49 49. Fax: 3 20 55 59 17.

La Nouvelle encyclopédie de bioéthique

Le 30 Déc 20

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Un outil précieux pour tout citoyen désireux de comprendre les grands enjeux techno-scientifiques et environnementaux du monde contemporain
Les éditions De Boeck Université viennent de publier un ouvrage collectif monumental et assez unique en son genre, surtout en langue française, concernant l’ensemble des rapports que peuvent entretenir entre eux la médecine, le développement technologique appliqué aux organismes vivants (humains, plantes, animaux) et la morale personnelle ou civique.
Il ne s’agit pas pour autant d’un ouvrage indigeste, que du contraire. Conçu comme un dictionnaire, il est à la fois clair et facile à manier selon l’information que l’on cherche. Un index extrêmement détaillé permet de s’orienter directement vers le ou les article(s) où on va trouver des éléments d’information relatifs à une question précise (ex.: accès aux soins, adoption, alimentation, Alzheimer, apprenti-sorcier, arme chimique, etc.). A l’inverse, si on désire aller plus loin, chaque article renvoie à d’autres sections de l’ouvrage et à une bibliographie essentielle.
Sous la direction générale de deux professeurs de l’Université Libre de Bruxelles – un philosophe, Gilbert Hottois et un médecin également formé en philosophie, Jean-Noël Missa -, ce ne sont pas moins de 120 collaborateurs spécialisés de divers pays, de diverses professions et de diverses sensibilités philosophiques qui ont rédigé les quelque 924 pages reprenant 250 articles de synthèse qui composent cette ‘Nouvelle encyclopédie de bioéthique’.
Pour la facilité du lecteur, chaque article comporte d’abord en caractères gras une définition succincte du sujet traité. Ensuite, la définition est approfondie et replacée dans son évolution historique. Enfin, sont présentés les ‘problèmes éthiques’ qui s’y rapportent, avec un souci constant non pas de neutralité absolue mais d’inventaire consciencieux des positions et des arguments qui s’affrontent en la matière au coeur de la société.
La double ambition principale de l’ouvrage est de mettre à la portée d’un maximum de personnes dont la ‘bioéthique’ n’est pas le métier (citoyens, soignants, malades ou proches de malades, juristes, décideurs, journalistes, militants associatifs, étudiants…) un savoir actualisé et documenté sur la recherche et le développement technoscientifiques, d’une part, sur les grandes ‘familles de pensée’ et leurs valeurs, d’autres part.
D’un côté, on trouvera donc des articles sur le génome humain, sur les banques d’embryons, sur la psychochirurgie, sur les greffes d’organes ou de cellules issus d’animaux, etc.). D’un autre côté, on trouvera des articles sur les visions éthiques du judaïsme, du protestantisme, du catholicisme, de l’islamisme, du bouddhisme, de l’animisme, de la laïcité et autres, sans oublier les courants et principes d’apparition plus récente: droits de l’homme, protection animale, protection environnementale, respect des générations futures, etc.).
A côté de ces sujets spécifiques, bien des notions plus familières ou plus ordinaires (mais pas toujours saisies par les profanes ni présentées par les médias dans leurs implications éthiques et philosophiques les plus subtiles) font également ici l’objet d’articles: contraception, dopage, parentalités nouvelles, dignité humaine, droits des malades, O.G.M., allocation des ressources, suicide, toxicomanie…
Le prix de l’ouvrage (3.565 F) est à la mesure de la somme d’informations qu’il contient et de l’utilité prolongée qu’il pourra avoir pour tout un chacun, à l’instar d’un bel Atlas du monde ou d’un grand livre de cuisine illustré. Un cadeau idéal (à faire à autrui ou à suggérer pour soi) en cette fin d’année prochaine? Thierry Poucet HOTTOIS G., MISSA J.N., et al., Nouvelle encyclopédie de la bioéthique, Bruxelles, Ed. De Boeck Université, 924 pages, 88,37 €.

De l’éveil à la sexualité à la prévention des abus sexuels

Le 30 Déc 20

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Un jour, dans une cour de récréation en France, Rémi, presque 5 ans, a fait une drôle de proposition à Clara et Lorène, une demande qui entrait dans la catégorie ‘jeux de docteur’. Le soir-même, Clara et Lorène ont tout raconté à leurs parents.
Les jours suivants, des conflits entre grandes personnes ont éclaté. Déconcertés par la proposition de Rémi et les mots que les parents ont utilisés pour en parler, les enseignants n’ont pu apaiser les choses. La directrice fit alors appel au pédopsychiatre, au médecin de P.M.I., au médecin de l’Education nationale.
Etonnés par l’ampleur donnée à cet événement, les trois spécialistes se sont interrogés sur le sens de ce qui s’était passé.
Ils ont finalement compris que la demande de Rémi faisait écho à des inquiétudes qui habitent les parents et renvoyait au problème grave, largement évoqués dans les médias depuis ‘l’affaire Dutroux’, des abus sexuels.
Dans cette histoire pourtant, tout s’est passé comme si la sexualité des enfants était confondue avec celle des adultes, comme si ce qu’on disait de l’une pouvait se calquer sur l’autre, comme si on ignorait qu’elles étaient différentes.
D’où l’idée d’un projet construit en commun par des professionnels et des parents d’enfants scolarisés en école maternelle. Cette recherche-action a pu être menée à bien, sous forme de rencontres qui ont permis des échanges d’expériences et de savoirs.
Un document a ensuite été rédigé pour transmettre à d’autres la richesse de ces partages et des réflexions qu’ils ont induits.
Le but de ce livre est d’informer et d’aider les parents à mieux percevoir l’éveil à la sexualité de leurs enfants, à mieux la différencier de celle des adultes. Il propose des réponses aux questions qu’ils se posent, aux questions qu’ils ne se posent pas, ou que leurs enfants leur posent.
Il aborde le douloureux problème des abus sexuels (définition, révélation, conduite à tenir, prévention), avec comme fil conducteur que, même si l’impensable est arrivé, l’enfant victime aura été écouté, cru, protégé, accompagné, soigné, respecté.
L’auteur, Martine Huot-Marchand est médecin de PMI au Conseil général de Meurthe et Moselle, qualifiée en santé publique et en pédiatrie.
HUOT-MARCHAND M., 0 à 6 ans: de l’éveil à la sexualité… à la prévention des abus sexuels, Haroué, PLI Editions, 2001, 95 pages, 12€

Ma santé, ma famille

Le 30 Déc 20

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Un ‘Guide des premiers soins à la maison’, un de plus? Sans doute, mais celui-ci est belge, et bénéficie du soutien moral de la Ministre de la Santé publique, Magda Aelvoet , ainsi que d’une aide des Mutualités neutres.
On y trouve les rubriques suivantes: urgence (réanimation, intoxications, traumatismes, pharmacie familiale), soins de l’adulte (hygiène, peau, allergie, fièvre et maladies respiratoires, système digestif, articulations, traumatismes), soins de l’enfant (hygiène, peau et cuir chevelu, fièvre et maladies infectieuses, système digestif).
Ce livre de 196 pages contient 15% de publicités (médicaments en vente libre et parapharmacie), et est en vente en pharmacie au prix de 200 F (4, 96 €).
Ma santé, ma famille, une réalisation de la firme Silhouette sprl.

Les services sociaux à l’épreuve de l’informatique

Le 30 Déc 20

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Le temps des rendez-vous manqués entre l’informatique et les services sociaux serait-il révolu? Alors que les premières applications mises en œuvre au cours des années quatre-vingt s’intéressaient principalement à des fonctions périphériques, sans effet sur les savoir-faire professionnels, les développements récents concernent pour leur part un acte au cœur de l’exercice du métier: la tenue du dossier social. Cette utilisation rapprochée de l’informatique interpelle fortement les travailleurs sociaux et questionne leur professionnalité.
Ni révolution, ni simple substitution de l’écran au papier, l’informatisation du dossier traduit la recherche d’adaptation du métier à un nouveau contexte d’intervention. Elle témoigne de l’évolution de son objet et de sa technicité. Elle constitue un marqueur et un activateur du changement qui signifie et active l’émergence d’un nouveau modèle professionnel, plus stratégique qu’ontologique, centré sur le projet.
Abordant le phénomène dans sa complexité, évitant les écueils du déterminisme technique et de la résistance au changement, cette analyse fine et sans concession des pratiques professionnelles, qui s’inscrit dans la démarche de la sociologie compréhensive, renvoie in fine à la question du sens du travail social.
Ce livre destiné à l’ensemble des acteurs, praticiens et décideurs, du travail social et de l’action sociale, éclaire les enjeux d’une question qui suscite des débats passionnés depuis plus d’une vingtaine d’années et propose des repères pour l’action.
CHEVALIER G., Les services sociaux à l’épreuve de l’informatique, de l’écrit à l’écran, E S F Editeur, collection Actions Sociales/Société, 152 pages, 134 FF