Parmi les différentes actions menées par la Mutualité chrétienne et ses partenaires, voici trois exemples, à la fois pour un public large et pour un public de personnes diabétiques.
Deux initiatives en Brabant wallon
Dès le lancement du Passeport du diabète, le secteur socio-éducatif de la Mutualité chrétienne du Brabant wallon a manifesté son intérêt pour relayer l’information auprès de ses membres et du public mutualiste.
En premier lieu, d’octobre à novembre 2003, Infor Santé, l’ACIH-AAM (Association chrétienne des invalides et handicapés- Aide aux malades) et l’UCP (Union chrétienne des pensionnés) ont lancé un cycle de conférences ouvertes à tous et ayant pour but une information généraliste sur le diabète. Six villes ont été choisies : Nivelles, Tubize, Braine l’Alleud, Wavre, Genval, Jodoigne.
De plus, pour coller à la réalité du terrain, les intervenant(e)s étaient des infirmier(e)s référent(e)s de l’ASD (Aide et Soins à Domicile) de la région sensibilisée. On peut parler de succès puisque chaque conférence a touché entre 30 et 50 personnes.
Le projet a été ensuite, en 2004, de créer un ou deux ateliers diabète sur Tubize et Wavre. Le but, cette fois, était de toucher clairement un public de patients diabétiques et de leur fournir une information sur des aspects spécifiques de la maladie (diététique, podologie…) La première tentative, en juin, a été un relatif échec : la réunion à Tubize n’a pu être organisée faute de participants, pour celle de Wavre, 5 personnes se sont présentées. Cela dit, ces cinq personnes, trouvant le concept intéressant, ont manifesté leur souhait de poursuivre le travail.
Le deuxième atelier, qui a eu lieu début septembre, était consacré aux collations des diabétiques avec dégustation de produits adéquats. Cette fois, le succès était au rendez-vous puisque nous étions une trentaine. En novembre, une troisième réunion a été consacrée, à la demande du public, à l’équilibre alimentaire du diabétique tout au long de la journée.
Eric Jauniaux , Infor Santé, Mutualité chrétienne du Brabant wallon
Renseignements : Infor Santé BW, Eric Jauniaux, 067 89 36 87; ACIH-AAM BW, Fabrice Laurent, 067 89 36 80.
Ateliers diététiques en province de Luxembourg
La surveillance quotidienne de l’alimentation constitue pour tout patient diabétique une nécessité dans la prise en charge de la maladie. Cela demande souvent des adaptations et changements d’habitudes alimentaires qui impliquent aussi la famille.
D’une manière préventive et afin d’éviter des complications, il convient d’insister sur les bienfaits d’une alimentation saine et équilibrée. Comment s’y retrouver, que choisir… autant de questions qui ont motivé notre choix à proposer aux personnes diabétiques ainsi qu’à leur entourage des séances d’information sur l’aspect diététique.
Il s’agit de quatre ateliers de deux heures animés par une diététicienne de la Mutualité. Ces réunions ne sont pas des consultations, elles ont pour objectifs d’apporter un savoir supplémentaire afin de gérer encore mieux la maladie, de recevoir des conseils pratiques, de partager ses expériences et de se sentir moins seul(e) face à la maladie.
Au programme:
Reconnaître les différents sucres au quotidien
Glucose, glucide, glycémie, édulcorant, comment s’y retrouver?
Principes de la pyramide alimentaire, teneur en sucre des différents aliments et savoir les reconnaître. Comprendre l’index glycémique et les facteurs qui l’influencent.
Lecture des étiquettes et emballages
Quand les courses deviennent corvée, comment faire les bons choix?
Reconnaître et comprendre la composition nutritionnelle des produits au travers d’exercices pratiques.
Les produits « lights » et les édulcorants
Aspartame ou « faux sucre », que faut-il comprendre ? Les différentes sortes d’édulcorants.
Cuisine et plaisir, c’est possible
Cuisiner et manger rime avec plaisir et non frustration! Echange de recettes, de trucs et astuces, composition de menus variés et équilibrés.
Une dizaine de personnes ont assisté à ces séances.
Jeunes ou moins jeunes, directement concernées ou venues pour un proche, dans l’ensemble les personnes présentes avaient le sentiment de ne pas maîtriser suffisamment l’alimentation au quotidien. Un constat général: l’information de départ qui leur a été fournie en début de maladie par le diabétologue, l’infirmière ou autre n’est plus d’actualité ou encore a été mal comprise. Avec les années, celle-ci s’est modifiée. Le fait de se rafraîchir la mémoire était une des principales motivations.
Avoir la possibilité de poser des questions au fil des explications de la diététicienne, échanger directement avec d’autres patients et surtout s’exercer pratiquement comme par exemple dans la lecture des emballages, tout cela dans une ambiance conviviale, est profitable pour tous et surtout un excellent moyen de s’approprier ou se réapproprier l’information.
«Gérer son alimentation au quotidien, après tout ce n’est pas si compliqué!» tel pourrait être le sentiment général au terme des ateliers.
Sylvie Reuter , Infor Santé, Mutualité chrétienne de la Province de Luxembourg
Renseignements : Infor Santé Province Luxembourg, Sylvie Reuter, 063 21 18 80.
Et l’hôpital? A-t-il sa place dans l’éducation des patients diabétiques?
A travers les Initiatives de Qualité, Solimut (1) et la Mutualité chrétienne cherchent à soutenir les dynamiques qui existent au sein des hôpitaux en faveur de la qualité des soins. Parmi les projets soutenus, un s’intéressait à l’éducation des patients diabétiques en milieu hospitalier.
A l’occasion d’un séjour à l’hôpital, 800 patients diabétiques de deux hôpitaux ont ainsi bénéficié d’une séance d’éducation sur le diabète, alors qu’ils étaient hospitalisés pour une autre raison.
La responsable d’unité identifiait les patients et informait l’infirmière éducatrice qui passait environ une demi-heure avec chaque patient, pour lui rappeler les principales complications et lui recommander de retourner voir son généraliste, de faire doser régulièrement son hémoglobine glyquée, de passer chez son ophtalmologue et de faire vérifier l’état de ses pieds. Le diabète de ces patients était plutôt bien équilibré.
Nous étions très intéressés de savoir ce que les patients retiendraient de cette séance d’éducation. Le Centre d’appel de la Mutualité chrétienne (0800) a appelé chacun d’entre eux pour leur poser quelques questions. La plupart des patients se souvenaient bien de l’entrevue et de son contenu. Ils déclaraient également avoir parlé de leur diabète à leur généraliste et avoir bénéficié d’un examen du fond de l’œil.
Nous sommes encore occupés à valider ces résultats par une analyse de notre base de données informatique. En effet, bien que ces premiers résultats soient encourageants, la question reste posée de savoir quelle place l’hôpital devrait occuper dans l’ensemble de la prise en charge des patients diabétiques.
A ce stade, on peut en tout cas dire que l’éducation du patient diabétique à l’hôpital peut renforcer le travail réalisé par les autres intervenants. Les activités mises en place à l’hôpital devront donc veiller, comme dans notre projet, à garder au médecin généraliste le rôle central qui lui revient.
Xavier de Béthune , Coordinateur des Initiatives de Qualité, Solimut
Renseignements : 02 246 49 65; xavier.debethune@worldonline.be
(1) Solimut est une société mutuelliste des Mutualités chrétiennes gérant notamment le projet collectif Hospi solidaire , dans le cadre duquel des conventions ont été passées avec une trentaine d’hôpitaux du pays.