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Quel vaccin choisir pour protéger les personnes âgées contre le pneumocoque?

Le 30 Déc 20

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Quel vaccin choisir pour protéger les personnes âgées contre le pneumocoque?

Avec la vaccination contre la grippe, se pose aussi, pour les personnes âgées, la question de la vaccination contre le pneumocoque. Une vaccination assez peu suivie chez nous malgré la virulence redoutable de cette bactérie qui cause pneumonies, méningites et septicémies, avec une mortalité qui peut dépasser 20% chez les plus de 85 ans. Le Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) et l’Universiteit Antwerpen ont réalisé une étude coût-efficacité des deux vaccins contre le pneumocoque commercialisés en Belgique, pour déterminer quel serait le schéma de vaccination de notre population de seniors qui permettrait de les protéger de façon optimale sans grever trop lourdement le budget de la santé.

Une maladie fréquente et grave

Les pneumocoques (Streptococcus pneumoniae) sont des bactéries redoutables qui peuvent provoquer des pneumonies, des méningites et des septicémies, surtout chez les nourrissons et les personnes âgées. Chez ces dernières, on estime qu’ils ont causé, en Belgique, en 2015, environ 5800 hospitalisations et 430 décès. Dans les cas les plus graves, la mortalité peut atteindre 23% chez les plus de 85 ans. Les pneumocoques peuvent également laisser de lourdes séquelles, notamment des pertes auditives et des troubles neurologiques après une méningite.

Il existe plus de 90 souches différentes de pneumocoques (on appelle ces souches des ‘sérotypes’); certaines sont bien plus fréquentes ou virulentes que d’autres. Il est donc important que les vaccins ciblent les sérotypes les plus fréquents.

Deux vaccins différents

Dans notre pays, deux vaccins contre les pneumocoques sont disponibles pour les personnes âgées: le PPV23 (Pneumovax 23®), qui existe depuis les années 1980 et qui protège contre 23 sérotypes (31,93 €), et le PCV13 (Prévenar 13®), plus récent, qui couvre 13 sérotypes (74,55 €). Ce dernier a également été utilisé en Belgique chez les nourrissons de 2011 à 2015 (il est aujourd’hui remplacé par le PCV10). Ces vaccins diffèrent par leurs mécanismes de protection mais aussi par les sérotypes qu’ils contiennent: en 2015, le PPV23 contient les sérotypes responsables de 66% de toutes les maladies graves à pneumocoques en Belgique, contre environ 25% pour le PCV13.

En 2014, le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) a recommandé d’utiliser le PCV13, suivi du PPV23 (à 8 semaines d’intervalle) chez toutes les personnes de 65 ans et plus, ainsi que chez les personnes à haut risque de maladie. Mais aucun des deux vaccins n’est remboursé en Belgique. Et contrairement à ce qui se passe chez les nourrissons (pour qui le vaccin est gratuit), la vaccination des seniors contre le pneumocoque n’a jamais rencontré beaucoup de succès: on estime que seuls 10% des plus de 65 ans étaient vaccinés en 2013.

Match nul

Il a été demandé au KCE d’évaluer le nombre de maladies et de décès que ces vaccins pourraient éviter dans la population âgée s’ils étaient plus largement administrés, mais aussi – dans la situation budgétaire tendue que l’on sait – de calculer leurs rapports coût-efficacité (valent-ils leur prix?) et leur impact sur le budget des soins de santé.

Après avoir analysé toutes les données disponibles, les experts du KCE et de l’Universiteit Antwerpen ont conclu que le PPV23 et le PCV13 sont tous deux susceptibles de réduire le nombre d’épisodes de maladies à pneumocoques (et de décès) chez les personnes entre 50 et 84 ans, mais qu’il n’est pas possible d’affirmer avec certitude que, dans l’absolu, l’un des deux a plus d’impact que l’autre, étant donné les possibles évolutions de l’épidémiologie et des données scientifiques disponibles au sujet de l’efficacité de ces deux vaccins. Par ailleurs, au-delà de 85 ans, aucun des deux vaccins n’a fait la preuve de son efficacité. Le choix de vacciner ou non dans cette tranche d’âge doit alors se faire au cas par cas.

La vaccination des nourrissons brouille les cartes

Mais, dans le cas du pneumocoque, le choix du vaccin doit aussi tenir compte d’un autre facteur plus surprenant: l’effet de la vaccination des nourrissons. En effet, dans les pays comme le nôtre, où les bébés sont quasi tous vaccinés contre le pneumocoque, la transmission ‘naturelle’ de la bactérie est profondément modifiée. Les sérotypes contre lesquels protège le vaccin diminuent tandis que d’autres sérotypes, non ciblés par le vaccin des nourrissons, deviennent plus fréquents. Résultat: étant donné que les nourrissons belges ont été vaccinés pendant plusieurs années avec le PCV13, les sérotypes actuellement couverts par ce vaccin circulent progressivement moins dans la population âgée et l’impact de ce vaccin diminue donc de plus en plus.

À l’inverse, les 11 sérotypes supplémentaires présents uniquement dans le PPV23 sont aujourd’hui responsables de 42% des maladies à pneumocoques les plus graves. C’est d’ailleurs pour cette raison que le CSS avait recommandé, en 2014, de compléter le PCV13 par le PPV23 de manière à protéger les patients contre les sérotypes non couverts par PCV13.

Le PPV23, plus coût-efficace que le PCV13

Mais une telle vaccination combinée, outre qu’elle revient fort cher au patient (plus de 100 € tant qu’il n’y a pas de remboursement), ne permet d’éviter ‘que’ quelques hospitalisations et décès supplémentaires, pour un coût très élevé: plus de 500.000 euros par année (gagnée) de vie en bonne santé, ce qui est nettement plus élevé que la vaccination avec le PPV23 seul (voir encadré).

D’après les estimations du KCE et de l’Universiteit Antwerpen, la stratégie qui offre le meilleur rapport coût-efficacité est la vaccination avec le PPV23 des personnes de 75 à 84 ans.

En quelques chiffres

La vaccination par PPV23 coûterait en moyenne 83.000 €, 60.000 € et 52.000 € par QALY pour les tranches d’âge respectives de 50-64, 65-74 et 75-84 ans(compte tenu du coût de la vaccination mais aussi du coût des traitements évités).

Le choix du PCV13 représenterait des coûts par QALYNote bas de page significativement plus élevés: environ 201.000 €, 171.000 € et 338.000 € respectivement, pour les mêmes tranches d’âge.

L’ajout du PCV13 au PPV23 (recommandation du CSS) ne permettrait d’éviter ‘que’ quelques hospitalisations et décès supplémentaires par rapport au PPV23 seul, et ce à un coût par QALY supérieur à 500.000 € pour la tranche d’âge 75-84 ans.

Un QALY (Quality-adjusted Life-Year) correspond à une année de vie gagnée, pondérée par la qualité de vie. Il s’agit de l’unité de mesure d’un bénéfice de santé. Elle englobe à la fois la ‘quantité de vie’ et la ‘qualité de vie’.

La conférence interministérielle santé publique: double échec

Le 30 Déc 20

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Le communiqué officiel

Sous la présidence de la Ministre Maggie De Block, 13 ministres se sont réunis le lundi 24 octobre à propos de la politique en matière de drogues et d’alcool dans notre paysNote bas de page.

Différentes priorités ont été discutées, parmi lesquelles la note cadre de sécurité intégrale, la problématique des jeux de hasard, la faisabilité des salles de consommation à moindre risque, l’approche des nouvelles substances psychoactives et la consommation d’alcool dans notre pays.

Les ministres ont pris, entre autres, les décisions suivantes:

  • une vision commune sera développée sur l’approche de la problématique des jeux de hasard dans notre pays;
  • les ministres ont approuvé une note de synthèse sur les salles de consommation à moindre risque. Une telle salle offre la possibilité à des consommateurs précarisés de consommer leurs drogues sur place, en présence de personnel de soins. La loi belge interdit actuellement de telles salles et le gouvernement fédéral ne soutiendra pas une modification de cette loi. Le dossier fera l’objet d’une étude;
  • la mise en place cette année d’une réglementation qui améliore l’approche des marchés illégaux de nouvelles substances psychoactives;
  • la réunion a souligné l’importance d’une approche globale et intégrée de la problématique de l’alcool. Sur base des informations scientifiques, des expériences pratiques et des consultations, plus de trente mesures ont été présentées dans les domaines tels que la prévention, le soin, l’alcool dans la circulation, la politique alcool sur le lieu de travail… À ce jour, la Conférence interministérielle n’a pas pu parvenir à un accord définitif sur un ensemble de mesures. Il y aura de nouvelles négociations pour parvenir à un accord à court terme.

La réaction de la Fédito bruxelloise

«Il n’y aura pas de salle de consommation à moindre risque sous cette législature»

C’est, en substance, ce que le gouvernement fédéral a décidé lors de la conférence interministérielle en matière de politique drogue, et ce malgré le soutien formel et explicite des ministres bruxellois et wallon.

Tout au plus y aura-t-il une étude de faisabilité, pour une application future… mais pas sous cette législature. La même conférence interministérielle a pourtant avalisé une note de synthèse très complète et soulignant la plus-value des salles de consommation à moindre risque (SCMR), déjà vérifiée en de nombreux pays.

Cette note objective n’est pas loin de reprendre tous les arguments en faveur des SCMR, dans la droite ligne des résultats de la recherche sur le coût social des drogues légales et illégales (SOCOST) organisée par la Politique Scientifique Fédérale, et qui soulignait la plus-value des SCMR en termes de santé publique.

Cela fait longtemps que nous tentons de faire entendre nos arguments en vue d’une politique de santé publique plus efficace en matière de drogues. C’est tous les jours que nous constatons les limites et faiblesses du cadre actuel. Ce cadre, c’est notamment la loi du 24 février 1921: au nom de l’incitation et de la facilitation (!), elle empêche le développement de dispositifs de santé comme les salles de consommation à moindre risque.

«Aucun projet [de salle de consommation à moindre risque] ne pourra être mis en place sans ce changement législatif», rappelle la conférence interministérielle, et «toute modification de cette loi est exclusivement de la compétence du fédéral.»

Le gouvernement fédéral actuel choisit donc de ne pas agir, si ce n’est en en sollicitant une étude supplémentaire sur la question. Question de priorité… ou d’encommissionnement. En tout cas les choses sont claires: «le gouvernement fédéral ne soutiendra ou initiera pas une modification de la loi du 24 février 1921».

La réaction du Groupe porteur ‘Jeunes, alcool et société’

À l’instar de ce qui s’est passé en 2013, l’adoption d’un plan alcool vient de capoter, ajoutant un nouvel épisode à une saga déjà bien trop longue. Les associations belges du secteur de la Jeunesse, de la Santé et de l’Éducation déplorent avec force le nouveau blocage.

Faut-il rappeler que ces mesures sont recommandées depuis des années par les instances internationales, OMS en tête? Combien de négociations faudra-t-il pour faire reconnaître qu’il n’est pas normal d’assaillir les plus jeunes avec des publicités vantant l’alcool? Qu’il n’est pas cohérent de vendre de l’alcool dans des stations-service? Ou encore que l’État investisse 70 fois plus dans la sécurité et la répression que dans la prévention? Simples exemples parmi d’autres…

Il est indispensable qu’un plan national ambitieux et consistant se concrétise, mettant en priorité les intérêts de santé publique, tout en tenant compte des arguments économiques. En effet, dans notre pays, la surconsommation d’alcool représente la troisième cause de morbidité et de mortalité précoce (la première chez les jeunes de 15 à 24 ans) et coûte près de 5 milliards d’euros par an à charge de l’État!

Contrairement aux arguments avancés, l’objectif du plan n’est pas de pénaliser le consommateur mais bien d’accompagner une consommation responsable, particulièrement pour les jeunes.

Pour Anne-Sophie Poncelet du Groupe porteur ‘Jeunes, alcool et société’, «L’État est totalement incohérent. La législation est complexe et difficile à comprendre: comment peut-on à la fois interdire l’offre d’alcool aux mineurs tout en permettant aux alcooliers de matraquer ce public en les poussant à la surconsommation?»

Le Groupe porteur ‘Jeunes, alcool et société’ exige donc, une nouvelle fois, que les responsables politiques prennent rapidement la mesure des enjeux afin de faire primer les intérêts des citoyens plutôt que des lobbies et de l’industrie brassicole.

Les membres de la Conférence sont M. Charles Michel, Premier Ministre; Mme Maggie De Block, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé Publique; M. Jan Jambon, Vice-Premier Ministre et Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur; M. Koen Geens, Ministre de la Justice; M. Jo Vandeurzen, Ministre flamand du Bien-Être, de la Santé et de la Famille; M. Maxime Prévot, Ministre wallon des Travaux publics, de la Santé, de l’Action sociale et du Patrimoine; M. Rudy Demotte, Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles; Mme Alda Greoli, Vice-Présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Ministre de la Culture et de l’Enfance; Mme Cécile Jodogne, Ministre, Membre du Collège de la Commission Communautaire française (COCOF), en charge de la Politique de Santé; M. Didier Gosuin, Membre du Collège réuni de la Commission communautaire commune (COCOM), chargé de la Politique de la Santé, de la Fonction publique, des Finances, du Budget, du Patrimoine et des Relations extérieures; M. Guy Vanhengel, Ministre, Membre du Collège Réuni de la COCOM, en charge de la Politique de Santé; M. Rudi Vervoort, Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé des Pouvoirs locaux, du Développement territorial, de la Politique de la Ville, des Monuments et Sites, des Affaires étudiantes, du Tourisme, du Port de Bruxelles; Herr Antonios Antoniadis, Minister der Deutschsprachigen Gemeinschaft für Familie, Gesundheit und Soziales.

Le plan prévention santé wallon, un peu de patience…

Le 30 Déc 20

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Le plan prévention santé wallon, un peu de patience…

Voici la réponse donnée par Maxime Prévot en Commission de la santé du 21/09/2016 relative à une question sur la prévention santé des seniors.

Il est vrai que j’avais formulé le souhait en Commission de venir avec le nouveau plan prévention et promotion de la santé à la faveur de la sixième réforme de l’État qui nous a octroyé de nouvelles compétences en la matière fin de l’année dernière.

Je vais vous faire l’aveu que ce calendrier, vous l’avez constaté, n’est pas respecté et ne le sera manifestement pas, notamment en raison d’un changement dans mon équipe de collaborateurs et de la personne qui a dû reprendre le flambeau de celle qui nous a quittés et qui travaillait sur cette question.

Aujourd’hui, j’ai rappelé à mes collaborateurs l’importance de l’échéance. Je compte donc bien ne plus mettre trop de temps même si quelques mois seront encore nécessaires avant de venir avec ce nouveau plan général et ses axes stratégiques.

Il est évident que l’enjeu de la nutrition pour toutes les générations, mais plus spécifiquement aussi pour les personnes âgées, va être intégré à cette approche. Vous avez raison de rappeler que c’est une préoccupation réelle et sincère de beaucoup de familles, de beaucoup de nos proches.

L’enjeu d’ailleurs de la promotion de la prévention de la santé ne doit pas non plus se concevoir qu’à travers un prisme générationnel. Vous avez donné l’exemple de déficit du dépistage du cholestérol. Je confesse que je ne suis probablement pas exemplaire en la matière non plus. Il faudrait que davantage de Wallons et de Wallonnes, sans attendre d’avoir les cheveux poivre et sel, fassent cette démarche de prévention spontanée. Cela fait partie des axes sur lesquels nous allons travailler.

De la même manière – vous le savez – un Plan wallon Nutrition-Santé à l’égard des personnes âgées avait pu être notamment impulsé par mon prédécesseur au département de l’action sociale. Il est évident que ce sera un effort poursuivi pour essayer de retrouver d’ailleurs du plaisir aussi à la nutrition, singulièrement dans les maisons de repos. Des initiatives multiples ont déjà pu voir le jour, notamment ce que l’on appelle en mauvais français le finger food, cette volonté de développer une nutrition plus gélifiée ou compacte qui peut être mangée avec les doigts, ce qui est aussi un élément de plaisir et de dignité pour permettre à la personne âgée qui souffre de tremblements par exemple de pouvoir toujours manger sans s’imposer le fait de prendre sa fourchette et de faire tomber la moitié à côté. Quand on a toute sa tête, c’est aussi un élément qui reste humiliant pour la personne âgée elle-même.

Ces enjeux-là de la bonne santé, notamment à travers la nutrition des personnes âgées, constituent un axe pour lequel nous comptons amplifier les moyens de la promotion et de la prévention.

Vous avez raison de me rappeler, en me tirant adéquatement l’oreille, l’importance de ne plus traîner avant de venir avec ce plan qui intégrera aussi de nouveaux aspects stratégiques liés à la réforme de l’État. J’évite désormais de donner un calendrier, mais en tout cas on presse le pas, soyez-en sûrs.

La Fédération bruxelloise de promotion de la santé est née

Le 30 Déc 20

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La Fédération bruxelloise de promotion de la santé est née

Six mois après la Fédération wallonne de promotion de la santé, sa ‘petite’ sœur bruxelloise a été fondée le 21 novembre 2106, une date hautement symbolique, trente ans jour pour jour après la signature de la Charte d’Ottawa, qui inspire encore aujourd’hui bon nombre d’acteurs francophones de la promotion de la santé.

Les 33 membres fondateurs

Ils sont un peu moins nombreux qu’en Wallonie (45 membres au départ). En toute logique, plusieurs équipes financées par les deux régions se retrouvent dans les deux fédérations, comme par exemple Cultures & Santé, Question Santé, Solidaris, Point Culture ou encore les universités de Liège et Louvain. Il y a 30 asbl, deux universités et une mutualité. En voici la liste:

  • Alias ASBL, représentée par Françoise Bocken, coordinatrice.
  • Association de recherche et d’action en faveur des personnes handicapées (ARAPH) ASBL, représentée par Lucie Taquin, coordinatrice.
  • Centre bruxellois de promotion de la sante (CBPS) ASBL, représenté par Catherine Végairginsky, directrice.
  • Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers (CCR) ASBL, représenté par Michel Candeur, coordinateur.
  • Centre de formation à la promotion de la sante (Repères) ASBL, représenté par Pierre Brasseur, formateur.
  • Coordination éducation & santé (Cordes) ASBL, représentée par Cristine Deliens, coordinatrice.
  • Cultures et Santé (C&S) ASBL, représentée par Denis Mannaerts, directeur.
  • Entr’Aide des Marolles ASBL, représentée par Cristina Ornia, chargée de mission.
  • Espace P… ASBL, représentée par Téréza Tylova, travailleur social.
  • Eurotox ASBL, représentée par Lucia Casero, coordinatrice et chargée de projets scientifiques.
  • Ex Aequo ASBL, représentée par Arnaud Rusch, coordinateur.
  • Fédération des maisons médicales et des collectifs de sante francophones (FMMCSF) ASBL, représentée par Yves Gosselain, responsable de service.
  • Fédération laïque de centres de planning familial (F.L.C.P.F.) ASBL, représentée par Alexandra Mertens, chargée de mission promotion de la santé.
  • Femmes et Santé ASBL, représentée par Catherine Markstein, médecin coordinatrice.
  • Fonds des Affections Respiratoires (FARES) ASBL, représenté par Caroline Rasson, attachée principale service prévention tabac.
  • Forest-Quartiers-Santé ASBL, représenté par Bruno Vankelegom, secrétaire.
  • Centre national d’études et d’information sur les drogues et d’accueil aux jeunes usagers de drogues (Infor-Drogues) ASBL, représenté par Maud Devroey, directrice.
  • Les Pissenlits ASBL, représentée par Frédérique Déjou, co-coordinatrice et responsable de projets.
  • Ligue des Usagers de Services de Santé ASBL, représentée par Dominique Rozenberg, chargée de projet.
  • Modus Vivendi ASBL, représentée par Matthieu Mean, coordinateur.
  • Plate-forme pour les campagnes de prévention du sida (plate-forme prévention sida) ASBL, représentée par Thierry Martin, directeur.
  • PointCulture ASBL, représentée par Christel Depierreux, chargée de projet.
  • Promo Santé et Médecine Générale ASBL, représentée par Valérie Hubens, coordinatrice.
  • Prospective Jeunesse ASBL, représentée par Guilhem de Crombrugghe, directeur.
  • Question Santé ASBL, représentée par Bernadette Taeymans Bernadette, directrice.
  • Réseau Santé diabète Bruxelles ASBL, représenté par Murielle Norro, coordinatrice.
  • Santé, communauté, participation (SACOPAR) ASBL, représentée par Jacques Morel, président.
  • Service de Santé Mentale Le Méridien, représenté par Nathalie Thomas, coordinatrice équipe communautaire.
  • Service éducation pour la santé (SES) ASBL, représenté par Martine Stouffs, coordinatrice administrative.
  • Service universitaire de promotion de la santé UCL, établissement public, représenté par Ségolène Malengreaux, assistante de recherche.
  • Union nationale des Mutualités Socialistes, mutualité, représenté par Jean-Pascal Labille, Secrétaire général.
  • Univers santé Bruxelles ASBL, représenté par Martin de Duve, directeur.
  • Université de Liège, établissement public, représenté par Chantal Vandoorne, directrice de l’Appui en Promotion de la santé et en Éducation pour la Santé.

Un environnement différent

L’objet social de l’association découle du mémorandum bruxellois du secteur de la promotion de la santé de mars 2014 de la Plateforme bruxelloise de promotion de la santé et consiste à :

  • faire connaître, reconnaître et défendre l’existence structurelle et financière des membres dans leurs missions de promotion de la santé;
  • assurer la représentation de la promotion de la santé dans les organes de concertation et de décision qu’ils soient institutionnalisés ou non;
  • soutenir un plaidoyer et valoriser l’action de ses membres en matière de promotion de la santé.

Contrairement à ce qui se passe en Wallonie, la Fédération bruxelloise connait le contexte légal dans lequel elle va inscrire ses activités, puisque les ‘francophones bruxellois’ se sont déjà doté en début d’année d’un décret de promotion de la santé. Elle aura donc un rôle intéressant à jouer dans le cadre de l’implantation concrète du dispositif bruxellois, qui devrait se préciser à la mi-2017…

Fédération bruxelloise de promotion de la santé, c/o Centre bruxellois de promotion de la santé, rue Jourdan 151, 1060 Bruxelles.

Tabac: paquet neutre et interdiction totale de la publicité

Le 30 Déc 20

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Tabac: paquet neutre et interdiction totale de la publicité

À l’occasion de la Journée mondiale sans Tabac du 31 mai, la Coalition nationale contre le TabacNote bas de page a demandé à la Ministre de la Santé publique Maggie De Block, dans l’élan de son plan antitabac, d’introduire sans tarder en Belgique les paquets neutres et d’instaurer parallèlement une interdiction complète de toute publicité pour le tabac dans les points de vente.

Ces deux mesures permettent de rendre le tabac moins attractif auprès des jeunes et de stimuler les fumeurs à arrêter. Une interdiction totale de la publicité mettrait aussi un terme à la confusion et aux contournements de la loi par l’industrie du tabac.

Plan anti-tabac de la Ministre De Block

La Coalition nationale contre le tabac salue le plan présenté par la Ministre De Block. C’est un pas dans la bonne direction. L’objectif chiffré global de baisser la proportion de fumeurs quotidiens à 17% en 2018 est un bon stimulant pour la politique anti-tabac en Belgique.

Des mesures supplémentaires permettraient de réduire encore plus la consommation de tabac dans notre pays: l’augmentation des accises sur le tabac à rouler, le renforcement des services de contrôle, un meilleur remboursement des produits d’aide à l’arrêt ou, encore, l’introduction des paquets neutres.Les paquets neutres sont des emballages dépourvus de tout logo, couleur et/ou éléments graphiques attrayants. De tels paquets perdent donc leur nature actuelle de support publicitaire. La ministre De Block souhaite introduire ces paquets sur le marché en 2019. Si elle veut vraiment atteindre cet objectif, il faut qu’une décision soit prise dès l’année prochaine.

Il faut, de plus, que l’introduction des paquets neutres soit couplée à l’interdiction totale de la publicité dans les points de vente. Une mesure qui est cependant absente du plan anti-tabac. Une belle opportunité serait perdue en ne liant pas l’introduction des paquets neutres à l’interdiction totale de la publicité dans les points de vente. Sans compter que cette mesure pourrait avoir un effet significatif sur le nombre de fumeurs, et serait donc un atout substantiel pour atteindre l’objectif fixé par la ministre.

La France, l’Irlande et le Royaume-Uni prennent de l’avance

Les paquets neutres permettent de diminuer l’attractivité des cigarettes, d’augmenter l’impact des avertissements de santé et de faire obstacle aux techniques d’influence des industriels du tabac. Ils font également diminuer le nombre de jeunes qui commencent à fumer, et motivent les fumeurs à arrêter. Ces observations ont été réalisées en AustralieNote bas de page, où les paquets neutres sont obligatoires depuis décembre 2012. Selon une étude menée par les autorités australiennes, un quart de la baisse de consommation de tabac peut être imputée à l’introduction du paquet neutre.

Le 20 mai 2016, la France, l’Irlande et le Royaume-Uni sont passés aux paquets neutres, suite au feu vert de l’Union européenne en la matière. En effet, et malgré une plainte introduite par Philip Morris et British American Tobacco, la Cour de Justice européenne a établi dans un arrêt du 4 mai 2016 que les paquets neutres répondaient à toutes les exigences légales. La Belgique pourrait donc parfaitement prendre la même mesure.

Les deux faces d’une même pièce

Les pays ayant opté pour les paquets neutres ont introduit simultanément l’interdiction totale de publicité dans les points de vente, et pour de bonnes raisons. Il n’est pas logique d’autoriser la publicité dans les magasins si elle est interdite sur les paquets. Sans compter que cet état de fait laisse la porte ouverte à l’industrie du tabac, avec tous les problèmes et procédures qui peuvent en découler.

Le principe de proportionnalité juridique ne serait en effet pas respecté. Ce principe dit en substance que pour atteindre un objectif fixé, ce sont d’abord les mesures les moins drastiques qui doivent être prises. Les paquets neutres et l’interdiction de la publicité doivent donc être introduits simultanément.

La publicité ‘classique’ pour les marques et produits du tabac est interdite depuis 1999, mais les affiches et panneaux lumineux sont toujours autorisés dans les magasins de tabac et de journaux. Or, il existe dans notre pays un soutien certain du public à un élargissement de l’interdiction. C’est ce qu’a en tout cas montré une enquête réalisée auprès de 3001 Belges en 2015 par GFK, à la demande de la Fondation contre le Cancer: 71% étaient en faveur d’une telle mesure.Il a été démontré à maintes reprises que les jeunes sont particulièrement réceptifs à la publicité pour les cigarettes. Et celle-ci est fréquemment présente dans les endroits où les jeunes se rassemblent aux alentours des écoles. Dans les magasins de journaux, par exemple, elle côtoie les étalages de boissons, chips et autres bonbons. Toute cette publicité contribue à normaliser la cigarette.

Trompeuse, disproportionnée, voire même illégale

L’industrie du tabac dispose des moyens humains et financiers, ainsi que de l’inventivité nécessaire, afin de jouer systématiquement avec les limites de la loi.

Certains magasins de journaux se spécialisent quant à eux dans la vente de tabac, avec la débauche de publicités et de présentoirs qui en découle.

Quelques exemples:

  • la publicité est volontairement trompeuse concernant les risques pour la santé, avec des mentions telles que ‘no additives’ ou ‘smooth’ qui semblent suggérer que le tabac n’est pas forcément mauvais pour la santé, ou que certaines marques sont moins dangereuses que d’autres;
  • aussi bien la publicité que l’offre sont massivement présentes: voir par exemple les étalages et réclames pour le tabac à rouler dans les régions frontalières ou dans certains magasins de journaux;
  • des infractions sont très régulièrement constatées sur des vitrines latérales ou aux alentours immédiat des points de vente, alors que la législation n’autorise que la publicité en façade.

Les membres de la Coalition nationale contre le tabac sont: Fondation contre le Cancer (FCC), Vlaams Instituut voor Gezondheidspromotie en Ziektepreventie (VIGeZ), Kom op tegen Kanker (KotK), Fonds des Affections Respiratoires (FARES), Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH), Vlaamse Vereniging voor Respiratoire Gezondheidszorg en Tuberculosebestrijding (VRGT), Ligue cardiologique belge, Arbeitsgemeinschaft für Suchtvorbeugung und Lebenbewältigung (ASL), Association pharmaceutique belge (APB), Service d’Étude et de Prévention du Tabagisme (SEPT), Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG).

L’assurance autonomie wallonne

Le 30 Déc 20

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L’assurance autonomie wallonne

Faire face aux enjeux de l’allongement de la vie et de la perte d’autonomie

À l’horizon 2061, la Wallonie comptera deux fois plus de personnes âgées de 80 ans et plus qu’aujourd’hui. Face à ce véritable enjeu, le Gouvernement wallon a décidé, sur proposition de Maxime Prévot, Ministre de la Santé et de l’Action sociale, de mettre en place une Assurance autonomie. Cette couverture sociale permettra au citoyen wallon de pouvoir être accompagné dans la perte d’autonomie tout au long de sa vie.

Selon l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS), la population wallonne âgée de plus de 80 ans passera de 188.368 individus en 2015 à 404.961 d’ici 2061. Cette augmentation se fera de manière encore plus marquée à partir de 2025-2030.

Ceci constitue une excellente nouvelle, d’autant plus que cette évolution ira de pair avec un allongement de la ‘vie en bonne santé’. Néanmoins cela générera parallèlement un besoin croissant en soins et en services d’aides auquel la Wallonie doit apporter une réponse.

En matière de santé, le milieu de vie compte parmi les facteurs les plus importants. Si l’accueil en résidences-services, maisons de repos et autres institutions de soins peut constituer une des réponses, permettre au citoyen de rester le plus longtemps possible dans son milieu de vie habituel, dans de bonnes conditions, favorise indéniablement la qualité de vie et se révèle moins coûteux pour le portefeuille du citoyen et de son entourage.

C’est la raison pour laquelle la Wallonie soutient depuis de nombreuses années des services d’aides aux aînés et aux familles ainsi que des centres de coordination.

Au moment d’accueillir de nouvelles compétences, telles que l’allocation pour l’aide aux personnes âgées (APA), la Wallonie planche sur la mise en place d’une Assurance autonomie afin d’harmoniser les dispositifs d’aide et de garantir un accompagnement tout au long de la vie en cas de perte d’autonomie.

L’objectif de l’Assurance autonomie, qui repose sur un système assurantiel, est l’accompagnement de la dépendance, qu’elle soit due à l’âge, au handicap ou à la maladie. De cette manière, le citoyen aura la capacité de financer, tout au long de sa vie, son accompagnement au domicile ou en maison de repos et d’augmenter sa capacité d’autonomie, tant sur le plan psychique que physique, au travers d’une solidarité nouvelle entre tous les wallons.

L’Assurance autonomie vise également à renforcer le secteur de l’aide à domicile par la régulation des prestations et le contrôle de la qualité des services d’aide à domicile. Si les recettes liées à la cotisation de l’Assurance autonomie permettront de diminuer l’intervention personnelle du bénéficiaire en situation de dépendance, elles auront également pour effet d’augmenter l’offre des services à domicile et de renforcer les équipes sociales encadrant les services d’aides à domicile et les centres de coordination.

De plus, en intégrant les différents dispositifs d’aide en un seul, les conditions d’accès au droit gagnent en lisibilité pour le citoyen et les différents acteurs concernés.

Fonctionnement et budget de l’Assurance autonomie

Concrètement, toute personne habitant en Wallonie sera d’office affiliée au service Assurance autonomie de son organisme assureur, soit la plupart du temps de sa mutuelle.

L’organisme assureur prélèvera une cotisation obligatoire annuelle auprès de ses membres âgés de 26 ans et plus. Elle sera de 50€ (25 pour les bénéficiaires de l’intervention majorée. Des sanctions seront prévues pour ceux qui ne respectent pas l’obligation de paiement: le bénéfice de l’Assurance autonomie pourra être suspendu pour une durée déterminée et une amende administrative pourra être réclamée.

Si la cotisation obligatoire est liée à l’âge, le droit à l’Assurance autonomie pourra, lui, être ouvert à tout citoyen en situation de dépendance, indépendamment de son âge.

Les conditions pour pouvoir bénéficier de l’intervention de l’Assurance autonomie sont les suivantes:

  • être dans un état de dépendance grave et prolongée;
  • être en ordre de cotisations auprès de son organisme assureur;
  • résider sur le territoire wallon (sauf si accords de coopération ou règlement européen).

Il ressort de l’analyse actuarielle réalisée à la demande du Gouvernement wallon que l’Assurance autonomie permettra, à ceux qui en bénéficieront d’en avoir un retour de 300 €/mois, en moyenne. Ceci équivaut à 15 h de prestations d’une aide-ménagère aux barèmes actuellement en vigueur.

Par ailleurs, le montant moyen de l’APA attribuée aux personnes de plus de 65 ans qui résident en MR/MRS s’élève également à 300 €/mois. Le remplacement de l’APA par l’intervention de l’Assurance autonomie n’engendrera donc pas de pertes financières pour les actuels bénéficiaires de l’APA. Indirectement, les CPAS ne devront donc pas intervenir davantage que ce n’est le cas aujourd’hui auprès de ce public fragilisé.

La mise en place de l’Assurance autonomie n’aura donc pas d’impact négatif sur les populations les plus fragilisées et les CPAS wallons.

Cette configuration offrira le libre choix entre rester au domicile ou le résidentiel (MR/MRS).

Au niveau du processus administratif, c’est l’organisme assureur qui réceptionnera la demande d’intervention de l’Assurance autonomie. Après les vérifications administratives d’usage, il chargera ensuite un évaluateur, enregistré et répondant à des conditions de diplôme (infirmier, assistant social, médecin généraliste, etc.), de procéder à l’évaluation du niveau de dépendance du demandeur. Il utilisera, pour ce faire, une échelle d’évaluation unique et commune à l’ensemble du territoire belge. Une concertation avec le Fédéral et les autres entités fédérées à ce sujet est en cours.

Un plan d’aide sera ensuite défini par un service d’aide à domicile, après visite au domicile de la personne. Celui-ci prendra en compte le niveau de dépendance, l’environnement social du bénéficiaire et la place de l’entourage.

Sur base de ce plan, le bénéficiaire pourra faire appel, en toute liberté, au(x) service(s) prestataire(s) de son choix, agréé(s) par la Wallonie. C’est l’AViQ, l’Agence wallonne pour une Vie de Qualité, qui sera amenée à contrôler les évaluations effectuées ainsi que les plans d’aide, l’organisme assureur se chargeant de contrôler les factures des prestations réalisées.

La philosophie de l’Assurance autonomie est donc bien de concourir à diminuer le coût de la dépendance par des services octroyés à des personnes. Elle s’inscrit également dans la complémentarité avec les autres dispositifs de protection et d’assurance sociale existants pour les personnes qui relèvent d’autres politiques ciblées sur des problématiques particulières (indemnité d’invalidité, allocation d’insertion pour personnes handicapées…).

Les cotisations obligatoires constitueront une des sources de financement de l’Assurance autonomie, avec une partie des budgets que la Wallonie consacre actuellement au soutien des services d’aide à domicile et le budget consacré à l’APA. À terme, le budget annuel global qui financera l’Assurance autonomie est estimé à 381 millions €.

L’AViQ sera chargée de gérer le budget de l’Assurance autonomie, dans le cadre de la Commission de convention ‘Autonomie et grande dépendance’.

À terme, la Wallonie sera dotée d’une sécurité sociale qui lui permettra de faire face à l’enjeu de l’autonomie des personnes en situation de dépendance, tout en encourageant l’accompagnement au domicile, primordial pour la qualité de vie de nombreux Wallons.

Bruxelles: La réduction des risques en matière de drogues (enfin) reconnue

Le 30 Déc 20

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Bruxelles: La réduction des risques en matière de drogues (enfin) reconnue

Le 5 juillet 2016, l’assemblée du Parlement francophone bruxellois a voté les amendements au décret ambulatoire apportant la reconnaissance pleine et entière de la Réduction des Risques en matière de drogues comme stratégie de santé publique.

Le secteur spécialisé bruxellois accueille cette nouvelle très favorablement. En effet, après les auditions parlementaires sur la Réduction des Risques, en commission santé du parlement francophone bruxellois (2011-2012), après la réalisation et le soutien d’un Plan de Réduction des Risques à l’échelle de la Région (2014) commandité par la Ministre de la Santé COCOF, et après les nombreuses évaluations positives des pratiques et dispositifs de Réduction des Risques, plébiscité par l’OMS et par les acteurs spécialisés, il semblait nécessaire que celle-ci soit reconnue formellement.

La réduction des risques est une stratégie de santé publique qui vise à réduire les risques liés à l’utilisation de ‘drogues’ (entendues comme toute substance psychoactive, licite ou illicite, pouvant provoquer des dommages pour la santé mentale, physique et sociale, susceptible d’un usage abusif et pouvant ou non faire l’objet d’une dépendance).

Elle concerne tous les usages, qu’ils soient expérimentaux, récréatifs, ponctuels, abusifs ou inscrits dans une dépendance. Les risques principalement associés aux drogues sont les risques de dépendance, de lésions somatiques et les risques psychosociaux. Ils peuvent avoir pour conséquences une morbidité, une exclusion sociale ou une mortalité que ces stratégies visent à réduire.

Cette approche s’inscrit dans une démarche de promotion de la santé physique, mentale et sociale. La Réduction des Risques se distingue de la prévention de l’usage et des traitements, dont elle se veut complémentaire. En effet si les traitements ont pour objectif un changement d’ordre sanitaire et / ou psychosocial, si la prévention a pour objectif de diminuer l’incidence de l’usage de drogues dans la population, la réduction des risques, quant à elle, a pour objet de réduire les risques que l’usage de drogues peut occasionner chez les personnes qui ne peuvent ou ne veulent pas s’abstenir d’en consommer.

Concrètement, la Réductions des Risques peut, notamment, se traduire sur le terrain sous forme d’une information objective, exempte de tout jugement, concernant l’utilisation de l’un ou l’autre produit; il peut aussi s’agir de faciliter l’accès au matériel stérile pour les usagers injecteurs de drogues; le testing de pilule en milieu festif constitue également un moyen de diminuer les risques.

Peu à peu, Bruxelles se dote des moyens de développer des actions de promotion de la santé et de santé publique à l’égard des usagers de drogues. Grâce à cette reconnaissance, la Réduction des Risques pourra déployer ses actions de manière plus fondée en Région de Bruxelles-Capitale, au bénéfice de la santé des usagers et de la collectivité.

Pour en savoir plus: https://reductiondesrisques.be.

FEDITO Bruxelles, Fédération bruxelloise francophone des institutions pour toxicomanes asbl, rue du Président 55, 1050 Bruxelles. Tél.: 02 514 12 60. Courriel: courrier@feditobxl.be. Internet: www.feditobxl.be

La fonction consultative se met en place à Bruxelles

Le 30 Déc 20

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Depuis 1997, la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale dispose d’un Conseil consultatif bruxellois francophone de l’Aide aux personnes et de la Santé.

Cet organe consultatif a pour mission de donner des avis sur six matières, faisant chacune l’objet d’une section du Conseil: l’aide et les soins à domicile, les services ambulatoires, l’hébergement, les personnes handicapées, la cohésion sociale et la promotion de la santé.

Cette dernière section vient d’être créée dans le cadre du tout récent décret ‘promotion de la santé’. Elle a pour mission «de donner des avis sur toutes les questions concernant la promotion de la santé, y compris sur la médecine préventive et d’instruire les questions d’éthique.

Son avis est requis sur les projets de décret et d’arrêtés d’exécution relatifs à la politique de santé et plus particulièrement de la promotion de la santé, ainsi que sur le plan de promotion de la santé. Il est aussi requis sur les appels à candidatures du service d’accompagnement et des services de support et les appels à projets destinés aux acteurs, ainsi que sur les dossiers de candidatures et les réponses aux appels à projets pour des subventions supérieures à un montant fixé par le Collège.»

Composition

Après un appel à candidatures qui s’est clôturé le 15 mai 2016, le Collège a nommé les 14 personnes suivantes effectifs à gauche, suppléants à droite):

Trois représentants des pouvoirs organisateurs

  • Yves Gosselain (Fédération des Maisons médicales) – Olivier Chenebon (Alias)
  • Bernadette Taeymans (Question Santé) – Patrick Trefois (Question Santé)
  • Émilie Vanderstichelen (Mutualité libre) – Julie Rodriguez-Lopez (Solidaris)

Trois représentants des travailleurs

  • Antoine Boucher (CNE) – Emmanuel Bonami (CNE)
  • Michael Dufrane (CGSLB) – Philippe Vandenabeele (CGSLB)
  • Yves Dupuis (SETCA) – Abder Chafi (SETCA)

Deux représentants des utilisateurs ou des publics cibles

  • Chantal Williot (Mutualité S-Michel) – Élise Dubetz (Solidaris)
  • Virginie Lambert (LUSS) – Fabrizio Cantelli (LUSS)

Six représentants des experts

  • Myriam Dieleman (Observatoire du sida et des sexualités) – Thierry Martin (Plateforme prévention sida-
  • Denis Mannaerts – (Cultures et Santé) – Frédérique Déjou (Les Pissenlits)
  • Isabelle Godin (ULB) – Isabelle Aujoulat (UCL)
  • Lucia Casero (Eurotox) – Catherine Van Huyck (Modus Vivendi)
  • Christian De Bock (Éducation Santé) – Bruno Vankelegom (Forest Quartiers Santé)
  • Jacques Morel (SACOPAR) – Catherine Vegairginsky (CBPS)

Le Collège a nommé Jacques Morel (SACOPAR) et Myriam Dieleman (Observatoire du sida et des sexualités) respectivement Président et Vice-présidente de la section.

Installation

La section a tenu sa première réunion très rapidement, le 5 juillet, en présence d’un nombre important de membres effectifs et suppléants.

La Ministre Cécile Jodogne a procédé à son installation en précisant que le Plan bruxellois francophone de promotion de la santé serait probablement décalé de quelques mois, avec des priorités et des lignes directrices élaborées d’ici la fin de l’année et un appel à projets pour le concrétiser courant 2017. Elle a aussi annoncé que la période de statu quo que connaît le secteur depuis la mi-2014 serait sans doute prolongée (pour une durée non précisée) en 2017.

Cette première réunion n’avait rien de ‘protocolaire’ puisque la section est entrée ensuite directement dans le vif du sujet en examinant l’arrêté d’application précisant les différentes dispositions du nouveau décret.

Nous ne manquerons pas d’y revenir dans Éducation Santé à la parution de cet arrêté.

La Fédération wallonne de promotion de la santé, enfin!

Le 30 Déc 20

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La Fédération wallonne de promotion de la santé, enfin!

Le 19 mai dernier, la Fédération wallonne de promotion de la santé (FWPS) a vu le jour. Nous avons posé quelques questions à sa présidente et à son vice-président fraîchement élus, Chantal Leva et Yves Gosselain. Par convention, nous indiquons leurs réponses par FWPS.

Éducation Santé: Pourquoi une fédération et pourquoi en 2016?

FWPS: Effectivement, ce n’est pas la première fois que des associations du secteur de la promotion santé se réunissent et envisagent de créer quelque chose qui les rassemble dans la durée. Il n’existait jusqu’à présent pas de structure dans laquelle ces associations pouvaient se retrouver et agir de concert en faveur de la promotion de la santé.

Le contexte institutionnel et politique récent explique certainement pourquoi cette année ce projet a enfin pu se concrétiser sous la forme d’une fédération. La réponse à cette question demande donc un bref rappel historique!

La Communauté française adoptait, en 1997, une position novatrice en Europe en mettant en place un cadre légal pour développer une politique de promotion de la santé. Depuis lors, les nombreux acteurs de terrain ont été invités à développer des programmes basés sur les besoins de la population en bénéficiant d’une procédure de financement et d’accompagnement.

Dans le cadre de la 6e réforme de l’État, le 19 septembre 2013, les 4 partis francophones ont adopté un projet commun d’organisation des nouvelles compétences en matière de santé, d’aide aux personnes et d’allocations familiales.

Cet accord dit ‘de la Sainte Émilie’ propose un transfert particulier des compétences ‘santé’ (promotion de la santé en fait) de la Fédération Wallonie-Bruxelles vers les Régions.

Ce contexte a conduit à un certain nombre de questions et d’incertitudes quant à leur avenir pour l’ensemble des organismes concernés par ces financements. En Wallonie, afin de prendre le temps d’élaborer sa nouvelle politique en la matière, le Ministre a finalement instauré plusieurs années de statu quo qui garantissent une continuité des financements et donc des programmes en cours.

ES: Et à quel moment les acteurs ont-ils commencé à se rassembler?

FWPS: Plusieurs mois avant les dernières élections fédérales, l’ensemble des acteurs se sont constitués en Plateforme tant du côté wallon que du côté bruxellois, afin de rassembler leurs efforts et de faire entendre leurs points de vue auprès des ‘politiques’.

En d’autres mots, l’idée était de construire ensemble une dynamique de réflexion pour comprendre les enjeux des politiques futures, s’y préparer le mieux possible et y valoriser la promotion de la santé.

La Plateforme wallonne du secteur de la promotion de la santé a été créée le 3 février 2014. Elle regroupait les 57 organismes ayant reçu un subside l’année précédente de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour développer des services et des programmes de promotion de la santé sur le territoire wallon.

Même si cette plateforme a préfiguré l’actuelle fédération, cette institutionnalisation ne figurait pas parmi ses objectifs de départ qui étaient plus spécifiquement:

  • d’échanger des informations sur le transfert des compétences santé dans le cadre de la régionalisation;
  • d’être une interface avec l’Administration wallonne et le monde politique afin de co-construire l’implantation de la promotion de la santé en Région wallonne;
  • de faire inscrire la promotion de la santé dans les axes prioritaires des politiques sociales et de santé en Région wallonne;
  • de valoriser le travail mené par ces organismes de promotion de la santé auprès des décideurs politiques et administratifs;
  • de poursuivre une concertation avec la Plateforme bruxelloise de promotion de la santé en vue d’assurer une cohérence des politiques sociales et de santé au sein des deux entités fédérées.

Dans le même temps, une plateforme similaire voyait le jour à Bruxelles. Avec d’ailleurs une série d’acteurs communs aux deux plateformes: toutes les associations qui travaillent sur l’ensemble de la Communauté française, tant en Wallonie qu’à Bruxelles. Elles sont plusieurs dizaines.

Très vite, les deux plateformes ont veillé à se concerter, puis à unir leurs forces de travail. Ainsi deux groupes de travail communs ont vu rapidement le jour, l’un pour mener un travail auprès des représentants politiques, l’autre pour envisager l’une ou l’autre forme de pérennisation, à moyen terme…

Une des réussites de cette période d’existence de la Plateforme, c’est d’avoir pu travailler pendant plus de deux ans, avec des réunions très régulières et une participation active de nombreux membres. Une autre réussite, c’est d’être parvenu à produire des documents à la fois forts et porteurs tout en étant synthétiques et résultant d’un travail collectif exigeant. Une belle gageure pour notre secteur.

Ainsi, les trois principaux documents produits (un mémorandum, des recommandations et une ‘photographie’ du secteur) sont le résultat d’un consensus de tous ses membres. C’est au départ d’une démarche participative et volontaire que ceux-ci ont souhaité rendre plus lisible leur secteur dans le cadre de la construction de la nouvelle politique de santé en Région wallonne.

Ces documents sont le reflet d’une dynamique et d’une réflexion permanente sur les pratiques. Ils ne prétendent pas mettre en avant les spécificités de chaque opérateur au niveau local et/ou régional mais ils donnent une vision globale de la promotion de la santé. Ils mettent également en lumière les valeurs fondamentales des Droits de l’homme défendues par les opérateurs telles que le respect, l’équité, la liberté de choix, la lutte contre la discrimination et les inégalités sociales…

Ils montrent la transversalité et la grande diversité des méthodes utilisées, des publics touchés et des thématiques abordées, ainsi que la capacité des professionnels à s’adapter aux besoins qu’ils ont identifiés sur le territoire wallon.

On peut imaginer que ces documents pourraient être une première pierre pour la construction des priorités politiques de promotion de la santé en Wallonie!

Les membres de la Plateforme ont rapidement souhaité créer une fédération, notamment pour pouvoir être représentés officiellement au sein de l’AViQ (Agence pour une Vie de Qualité), qui venait d’être mise en place et d’y proposer leur expertise collective.

ES: Quels sont les objectifs de votre association?

FWPS: Elle a pour but de valoriser la promotion de la santé notamment au sein des politiques actuelles et futures.

Nous avons souhaité que le mémorandum de juin 2014 de notre (ancienne) Plateforme reste un texte fondateur pour la Fédération. C’est ainsi que l’objet social de cette dernière découle de ce mémorandum:

  • faire connaître, reconnaître et défendre l’existence structurelle et financière des membres dans leurs missions de promotion de la santé;
  • assurer la représentation du secteur de la promotion de la santé dans les organes de concertation et de décision, qu’ils soient institutionnalisés ou non;
  • soutenir un plaidoyer, c’est-à-dire partager une vision commune de la promotion de la santé et lui donner de la visibilité; défendre et promouvoir la promotion de la santé auprès des hommes et femmes politiques, des médias et d’autres secteurs d’activités;
  • valoriser les activités des membres en matière de promotion de la santé;
  • renforcer les pratiques communes en s’appuyant sur l’expertise des membres;
  • rassembler et fédérer les membres, favoriser la cohérence et la cohésion tant en interne qu’avec des associations similaires aux niveaux régional, communautaire, fédéral et international.

ES: Qui sont les membres fondateurs de la fédération?

FWPS: C’est une large palette d’associations du secteur qui ont signé l’acte constitutif. Cela témoigne d’une belle diversité et de la volonté de porter collectivement cette nouvelle institution qui nous rassemble. Au total, il y a 45 membres fondateurs:

  • PointCulture asbl, «Collection Éducation pour la santé», représentée par Depierreux Christel, chargée de projets;
  • l’asbl Centre local de promotion de la santé de Charleroi-Thuin, représentée par le Docteur Jean-Pierre Rochez, président;
  • l’asbl Centre local de promotion de la santé du Luxembourg, représentée par Lydia Polomé, coordinatrice;
  • Service de santé mentale de Verviers – Service de Prévention A.V.A.T. (Aide Verviétoise aux Alcooliques et Toxicomanes), représenté par Morgane Steffen, psychologue;
  • Modus Vivendi asbl, représenté par Cécile Béduwé, coordinatrice;
  • l’asbl Espace P…, représentée par Cécile Cheront, coordinatrice;
  • Univers santé Wallonie asbl, représentée par Martin de Duve, directeur;
  • Service de santé mentale ALFA, représenté par Catherine Dungelhoeff, directrice administrative, coordinatrice et administratrice;
  • l’asbl Centre local de promotion de la santé Huy-Waremme, représentée par Sabine Dewilde, coordinatrice;
  • le Centre liégeois de promotion de la santé asbl, représenté par Chantal Leva, directrice;
  • le Centre verviétois de promotion de la santé asbl, représenté par Robert Botterman, président;
  • la Plate-Forme Prévention Sida asbl, représentée par Thierry Martin, directeur;
  • Question Santé asbl, représentée par Bernadette Taeymans, directrice
  • Eurotox asbl, représenté par Lucia Casero, coordinatrice;
  • Nadja asbl, représentée par Dominique Humblet, directrice
  • la Ligue des Usagers des Services de Santé, LUSS asbl, représentée par Virginie Lambert, chargée de projets;
  • Sida Sol asbl, représentée par Joëlle Defourny, directrice;
  • la Fédération laïque des centres de planning familial asbl, représentée par Christophe Moeremans, chargé de formation et promotion de la santé;
  • l’asbl Santé Communauté Participation (SACOPAR), représentée par Jacques Morel, administrateur;
  • Éduca Santé asbl, représentée par Martine Bantuelle, administratrice déléguée;
  • Cultures & Santé asbl, représentée par Denis Mannaerts, directeur;
  • Promo Santé et Médecine générale asbl, représentée par Valérie Hubens, coordinatrice;
  • Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers asbl (CCR), représenté par Michel Candeur, coordinateur;
  • Centre local de promotion de la santé en province de Namur, asbl, représenté par Benoît Dadoumont;
  • Fédération des maisons médicales et collectifs de santé francophones asbl, représentée par Yves Gosselain, responsable de service;
  • Prospective Jeunesse asbl, représentée par Julien Nève, directeur;
  • Université de Liège, établissement public, représentée par Albert Corhay, recteur;
  • Alliance nationale des mutualités chrétiennes – revue Éducation Santé, Mutualité, représentée par Christian De Bock, rédacteur en chef;
  • l’asbl Comme chez nous, représentée par Emmanuel Condé, Responsable du Service de recherche-action en promotion de la santé;
  • Centre local de promotion de la santé du Hainaut Occidental asbl, représenté par Jean-Pierre Demoulin, président;
  • Fonds des affections respiratoires asbl, représenté par Caroline Rasson, attachée principale au Service prévention tabac;
  • Centre local de promotion de la santé des Arrondissements de Mons et de Soignies asbl, représenté par Michel Demarteau, président;
  • Centre local de promotion de la santé du Brabant wallon, asbl, représenté par Maryline Nicolet, directrice;
  • Union nationale des mutualités socialistes Solidaris, Mutualité, représentée par Jean Pascal Labille, secrétaire général;
  • Coordination Éducation & Santé asbl (Cordes asbl), représentée par Cristine Deliens, coordinatrice;
  • Icar Wallonie asbl, représentée par Luc Schuurwegen, conseiller RH;
  • Association de recherche-action en faveur des personnes handicapées ARAPH asbl, représentée par Michel Mercier, président;
  • Service universitaire de promotion de la santé de l’UCL/IRSS, université, représenté par William d’Hoore, Professeur et directeur du service;
  • Infor Drogues asbl, représentée Maud Devroey, directrice;
  • Citadelle asbl, représentée par Julie Faucon, chargée de projets;
  • Sida IST Charleroi, asbl, représenté par Jean-Claude Legrand, président;
  • Ex Aequo asbl, représentée par Arnaud Rusch, délégué à la gestion journalière;
  • Repères asbl, représentée par Benoit Dadoumont, président;
  • Service éducation pour la santé promotion de la santé en milieu carcéral asbl, représenté par Michèle Quinet Le Docte, présidente;
  • De Bouche à Oreille, secteur Li Cramignon, représentée par Christel Haulet, chargée de projets.

Trois organismes, qui n’ont pas pu – pour des raisons administratives – être membres fondateurs sont devenus membres effectifs en date du 16 juin :

  • l’Observatoire du Sida et des Sexualités, représenté par Myriam Dieleman;
  • Siréas Sid’Aids Migrants, représenté par Maureen Louhenapessy;
  • Service de prévention des assuétudes en milieu scolaire de la Ville de Mons, représenté par Mélody Marriquez.

ES: Si je suis une association active en promotion de la santé sur le territoire wallon et que cet article d’Éducation Santé m’en apprend la création, comment puis-je devenir membre?

FWPS: La Fédération est disposée à accueillir de nouveaux membres, c’est prévu dans ses statuts.

Les personnes morales qui souhaitent y adhérer doivent introduire une demande écrite et motivée à la Présidente du Conseil d’administration, accompagnée de leur rapport d’activité et de leurs statuts.

Deux membres du Conseil d’administration rencontrent alors le candidat et font rapport à la prochaine réunion de l’Assemblée générale qui statuera.

Le candidat membre peut être amené à présenter sa candidature lors de cette Assemblée générale.

ES: Les statuts de l’association insistent à plusieurs endroits sur l’importance d’une concertation avec une future Fédération bruxelloise. Pourquoi ne pas avoir plus simplement constitué une seule fédération active sur les deux territoires? Après tout, un nombre important d’équipes et projets subventionnés en promotion de la santé exercent leurs activités tant en Wallonie qu’à Bruxelles…

FWPS: Plusieurs scenarii ont été envisagés pour structurer les deux entités. Deux organisations séparées? Une seule asbl? Deux entités distinctes mais reliées entre elles? Ces questions ont été longuement débattues lors des réunions des deux plateformes et finalement au sein d’une réunion conjointe. Elles ont rapidement fait l’objet d’un sondage et des arguments pour chaque scenario ont été compilés. En bout de course un vote a tranché la question en faveur de deux entités distinctes.

Les arguments balançaient d’un côté pour renforcer la cohésion et la force d’action de tout le secteur sur un territoire (Wallonie + Bruxelles) somme toute assez petit; et d’un autre côté des arguments pour faciliter la prise en compte d’enjeux régionaux.

Lors de la rédaction des statuts, nous avons essayé de trouver une formule qui équilibre ce double enjeu ‘cohésion – réalités régionales’ dans une structure à la fois participative et efficace.

Aujourd’hui la Fédération bruxelloise n’existe pas encore, mais ça ne saurait tarder… Et nos statuts prévoient effectivement déjà des liens étroits et de la concertation avec elle.

ES: Une dernière question, quels vont être vos chantiers prioritaires d’ici la fin de l’année?

FWPS: Créer cette nouvelle institution avec des processus participatifs a demandé beaucoup de temps et d’énergie. Maintenant qu’elle existe, nous pouvons effectivement mettre notre élan au service de nos objectifs, qui sont ambitieux. À commencer par faire (re)connaître notre asbl.

Nous souhaitons organiser une journée d’étude pour mettre en valeur le secteur de promotion de la santé en Wallonie en saisissant si possible l’opportunité des 30 ans de la Charte d’Ottawa en décembre 2016.

Côté politique, nous voulons faire connaître notre fédération auprès de la Commission santé du Parlement wallon. Une délégation de la FWPS a déjà rencontré la Présidente de cette Commission, Madame Joëlle Kapompolé, le 1er juillet 2016.

Nous souhaitons aussi intensifier le travail du groupe ‘politique’: rencontre avec la cheffe de Cabinet du Ministre, Madame Anne Boucquiau le 9 septembre et avec l’Administratrice générale de l’AViQ, Madame Alice Baudine prochainement.

Et enfin, nous mettons la dernière main à notre règlement d’ordre intérieur: assurer un fonctionnement sain pour garantir un avenir durable.

Fédération wallonne de promotion de la santé, c/o CLPS Namur, Bd Cauchy 16-18 (appt C03 rez), 5000 Namur. Courriel: info.fwps@gmail.com.

Plan transversal autisme

Le 30 Déc 20

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Plan transversal autisme

Communiqué par les ministres francophones

Une politique commune forte entre la Wallonie, Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles

Maxime Prévot, Ministre wallon de la Santé et de l’Action sociale, Marie-Martine Schyns, Ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Alda Greoli, Ministre de l’Enfance de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et Céline Frémault, Ministre bruxelloise du handicap, ont coordonné leurs actions avec l’ensemble des secteurs liés à l’autisme afin de mettre en place une politique commune et volontariste pour que la prise en charge et les conditions de vie de toutes les personnes concernées (enfants, adultes, familles…) puissent être améliorées.

Le principal objectif poursuivi vise à permettre une individualisation du soutien à la personne tout au long de sa vie et à lui garantir son inclusion dans la société.

Les quatre ministres ont souhaité répondre à la demande du secteur, des personnes concernées et de leur famille, en proposant une stratégie d’actions concertées qui valorise les mesures existantes, les renforce où cela est nécessaire, soutient des initiatives nouvelles et propose des pistes complémentaires.

Cette politique conjointe présente un tronc commun pour la Wallonie, Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles complété de mesures spécifiques à chaque entité.

Les axes d’actions communs

Un état des lieux précis du manque de solutions pour les personnes atteintes d’autisme ou de handicap de grande dépendance

Objectif

Réaliser une identification précise des besoins et des places disponibles tant chez les jeunes (que ce soit à l’école ou dans les structures du secteur du handicap) que chez les adultes afin de rendre efficiente toute programmation de nouvelles offres de services.

Actions

  • Croiser les sources d’informations dont disposent chacune des entités administratives pour coller au plus près des besoins en termes de programmation pour les jeunes de 0 à 21 ans.
    Les sources sont les suivantes : centres de référence et organismes de diagnostic, identification des élèves en intégration scolaire et de ceux qui ont une dispense d’obligation de scolarité, liste de données de l’AViQ et de PHARE (Personne handicapée autonomie recherchée), données fournies par les associations de parents. Le fichier devrait être disponible et opérationnel pour l’automne 2016.
  • Concrétiser la mise en place en 2017 de la liste d’attente partagée entre administration (AViQ) et service des secteurs du handicap et de la santé mentale.

Le dépistage et l’annonce du handicap

Le diagnostic de l’autisme est essentiellement de nature clinique. Cependant, s’il est difficile de diagnostiquer plus précocement encore l’autisme, certains signes doivent alerter les professionnels de la santé et les parents. Il est aussi indispensable d’accompagner les parents dès l’annonce du handicap.

Objectifs

  • Mettre l’accent sur la détection des signaux d’alerte et accorder une attention particulière aux groupes à risques.
  • Assurer un diagnostic rapide et multi disciplinaire.
  • Donner une information claire aux parents.

Actions

  • Former les professionnels de la première ligne à la détection de l’autisme (personnel ONE, centre PMS, PSE, …).
  • Renforcer le soutien professionnel à même de poser le plus tôt possible un diagnostic (centre de référence fédéral, organisme de santé…).
  • Poursuivre le soutien à la Plateforme annonce handicap qui offre une première information transversale à tous ceux qui sont concernés par les questions liées au handicap.

L’information et la sensibilisation

Rendre l’information accessible est indispensable pour aider les familles face aux difficultés qu’elles rencontrent quotidiennement. Les parents se sentent bien souvent désemparés face à cet inconnu et aux innombrables questions qu’ils se posent sur l’avenir de leur enfant. Il est donc essentiel de fournir une communication bienveillante et respectueuse à l’égard des familles afin que les parents se sentent soutenus et entendus, et ce dès l’annonce du handicap. Les professionnels du secteur qui côtoient tous les jours ces jeunes sont aussi en demande constante d’informations tant l’autisme recouvre des spécificités différentes qui nécessitent des prises en charge adaptées et individualisées.

Les administrations concernées par la thématique et les associations de parents informent déjà les parents et les professionnels du secteur sur les ressources et les démarches à réaliser pour obtenir différents services tant du réseau de la santé et/ou du handicap que des autres secteurs. Force est de constater qu’aujourd’hui l’information est trop souvent dispersée. Il faut donc la rassembler, au-delà de la fragmentation institutionnelle que nous connaissons.

Objectif

  • Diffuser de l’information sur différentes pratiques appliquées pour l’autisme, fondée sur différentes approches éducatives et thérapeutiques ainsi que les différentes études ou avis. Cela permettra d’offrir une information claire et centralisée.

Actions

  • Le site internet Participate sera renforcé cette année afin de compléter l’information disponible en y ajoutant les liens fournis par les différents services (PHARE, AViQ, enseignement.be) et par les associations (Plateforme Annonce Handicap, SUSA…). Un montant de 30.000 € est prévu en 2016 pour réaliser cet objectif dans le cadre du système de co-financement CAP 48 / PHARE / AViQ.
  • Dès le début de l’année 2017, le site www.enseignement.be centralisera également sur une page spécifique toutes les informations relatives à l’autisme.
  • Le soutien aux actions de sensibilisation sera renforcé afin d’informer les parents et les usagers des services offerts et de leurs modalités d’accès. Cette sensibilisation est principalement organisée par le secteur associatif. À titre exemplatif, il s’agit de soutenir des initiatives telles la grande manifestation dénommée Opération Chaussettes Bleues qui s’est tenue le 2 avril dernier à l’occasion de la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme.

La formation

La formation est un axe essentiel à la prise en charge et à l’accompagnement des personnes autistes. Il est primordial de comprendre les gestes qui risquent d’entraîner des modifications de comportement voire des crises, de mieux appréhender les réactions des personnes autistes et de tenter de comprendre leurs expressions surtout lorsqu’elles n’ont pas accès au langage verbal.

La formation doit être accessible à la fois aux parents et aux proches ainsi qu’aux professionnels (puéricultrices, enseignants, éducateurs, psychologues, psychomotriciens, logopèdes, assistants sociaux…) et être adaptée à chacun de ces groupes cibles.

Objectif

  • Assurer et actualiser la formation des familles et des professionnels aux spécificités de l’autisme et de son accompagnement.

Actions

  • Pour les familles, organiser conjointement ou soutenir financièrement l’organisation d’actions de sensibilisation et des formations qui seraient accessibles aux parents et aux aidants proches.
  • Pour les professionnels, assurer une formation à l’autisme dans la formation de base des acteurs de terrain. Cette formation ou ces stages d’apprentissage seront l’occasion de susciter des vocations particulières pour la prise en charge de ce public.
  • Poursuivre et renforcer l’offre de formation continue pour les professionnels en place (IFC, SUSA, Petite enfance…) et compléter l’offre de formation par la création de groupes de parole pour les parents et les professionnels via un soutien financier conjoint.
  • Former les professionnels de l’enseignement à anticiper et prévenir le comportement qui engendre souvent des exclusions en outillant l’école avec des indicateurs de facteurs de risque permettant de déceler la crise.

L’adaptation de l’encadrement à la population prise en charge

Objectif

  • Garantir une meilleure prise en charge adaptée à l’autisme et un bien-être accru pour les bénéficiaires.

Action

  • Développer au moins un projet pilote de classes spécialisées dans l’enseignement ordinaire : projet expérimental de classes qui bénéficieraient d’un encadrement plus important. Un comité de suivi pourrait mettre en évidence les bénéfices obtenus par ce type d’encadrement et servir de base à une révision des normes d’encadrement. Cela permettrait également de déterminer les critères d’organisation de la pédagogie adaptée pour élèves autistes.

Le suivi pour une meilleure transversalité

Tout le monde reconnait aujourd’hui l’importance du dépistage et du diagnostic afin d’intervenir au plus tôt dans la prise en charge des tout-petits atteints d’autisme. Cela permet bien souvent d’éviter les sur-handicaps et le développement de troubles associés du comportement.

Objectifs

  • Garantir la mise en place d’un plan individualisé pour assurer, dès le dépistage, une prise en charge immédiate et transdisciplinaire. Ce plan doit être élaboré, évalué et adapté régulièrement en concertation avec les responsables légaux, les thérapeutes et autres intervenants notamment les centres et services du monde du handicap. Il s’agit d’une prise en charge globale où le travail en réseau est essentiel puisqu’il permet d’orienter les parents vers les services qui offriront des réponses les plus adaptées possibles face aux besoins de leurs enfants.
  • Assurer les différentes transitions que rencontre un jeune tout au long de son parcours de vie afin de favoriser systématiquement son inclusion par une approche adaptée à ses besoins, qu’il s’agisse du passage de la crèche à l’école, ou encore de l’école à la vie adulte. Chaque jeune doit pouvoir bénéficier à l’approche de la fin de sa scolarité d’un accompagnement préparant à sa vie adulte.
  • Coordonner davantage les actions de l’ensemble des secteurs permettra d’assurer une plus grande cohérence dans la prise en charge au niveau régional (via les services d’accompagnement, les semi-internats, les centres de jour et d’hébergement) et communautaire (via l’enseignement).

Action

  • Mise en place d’un projet pilote, en collaboration avec le Réseau santé wallon, via une action commune ONE/Enseignement/Handicap afin d’assurer un continuum du parcours de l’enfant par l’informatisation du carnet ONE qui sera donc prolongé, à l’image du dossier médical global. Cela permettra d’assurer la complémentarité des actions. Il est important que chaque professionnel amené à intervenir auprès de la personne ayant des troubles autistiques dispose d’information complète quant au parcours de la personne et à son évolution.

La participation à la vie sociale

L’inclusion des personnes autistes dans la société passe notamment par leur participation à des actions citoyennes (sport, culture et loisirs).

Objectifs

  • Favoriser l’inclusion des personnes autistes dans la société notamment dans les actions citoyennes (sport, culture et loisirs).
  • Favoriser les partenariats entre les associations sportives, culturelles et de loisirs et les associations œuvrant pour l’inclusion des personnes handicapées pour mener à bien des projets visant à développer une société inclusive.

Action

  • Favoriser des partenariats entre les associations sportives, culturelles et de loisirs et les associations œuvrant pour l’inclusion des personnes handicapées pour mener à bien des projets visant à développer une société inclusive. Par exemple, en Wallonie, une journée sportive a été organisée en collaboration avec la FéMA (Fédération Multisports Adaptés). Ce type d’initiative est à poursuivre et à développer.

Le transport scolaire

Objectif

  • Assurer un transport scolaire décent pour tous. Trop d’enfants ou d’adultes sont confrontés à des trajets trop longs. Ces trajets représentent une source d’angoisse et de comportements ‘défis’ pendant ou après le temps de trajet.

Action

  • Le transport scolaire étant de la responsabilité des Régions, un groupe de travail transversal fera des propositions aux Services du transport scolaire en matière de temps de trajet et de formation des accompagnateurs. Pour l’ensemble des transports, la diminution du temps de trajet et les aspects liés la sécurité des transports sont les deux priorités.

Les axes d’actions supplémentaires pour la Wallonie

Des moyens budgétaires accrus pour les prises en charge prioritaires

Pour 2016, Maxime Prévot dégagera 3 millions € supplémentaires pour la création de places pour des cas prioritaires dont un grand nombre de cas d’autistes profonds. Déjà en 2015, le Ministre avait augmenté le budget de 2,3 millions € à cette fin (41 nouvelles situations dramatiques ont pu être solutionnées durant l’année 2015). Au total, dans le cadre de la politique de la grande dépendance, le budget global annuel passe donc de 19,7 millions € en 2014 à plus de 25 millions € en 2016.

De plus, il a décidé d’innover en matière de formation durant cette année 2016. Ainsi, le personnel de première de ligne de l’AViQ, l’Agence pour une Vie de Qualité (les psychologues des bureaux régionaux, les auditeurs qualité et les agents de la cellule cas prioritaires…) a suivi une formation sur l’autisme. Outre cet aspect, en plus des modules habituellement exclusivement destinés aux professionnels des services, deux formations ont été proposées aux parents d’enfants présentant des troubles autistiques. Une évaluation sera réalisée afin que ces initiatives soient renouvelées et largement amplifiées.

La création de nouvelles places d’accueil et d’hébergement

L’autisme dans la diversité de ses formes, dans son intensité variable, dans sa persistance tout au long de la vie nécessite d’une part une détection précoce et plus fine mais également un accompagnement plus adéquat, différencié et personnalisé. Dès l’annonce du handicap, il faut pouvoir recourir à des services spécialisés, il est donc nécessaire de continuer à développer l’offre de services.

Il faut par conséquent veiller à développer un continuum en matière d’hébergement et varier les formules existantes pour tenir compte des différentes lourdeurs des symptômes autistiques et ce en parfait maillage avec les services d’accompagnement et d’aide à l’intégration.

Un lancement d’appels à projets visant la création de places d’accueil et d’hébergement sera lancé au second semestre 2016 pour un budget de 10 millions € visant prioritairement la thématique de l’autisme et le double diagnostic.

Les initiatives de répit

Le besoin des enfants, adolescents et adultes autistes d’être accueillis, au domicile ou sous forme résidentielle, de manière ponctuelle ou plus régulière, et de bénéficier, ainsi que leur entourage, de temps de repos, est exprimé de manière pressante et régulière. Une évaluation de l’action des services de répit sera lancée au 2e semestre 2016. L’objectif vise à renforcer les services et soutenir de nouveaux projets dans des zones géographiques où la demande n’est que partiellement rencontrée, dont notamment en province de Luxembourg, la Botte du Hainaut et la Wallonie picarde.

Lors de cet appel à projets ‘infrastructures’, une attention particulière sera donnée aux services de répit institutionnel pour jeunes.

Le soutien à l’accueil de crise et aux petites unités spécialisées

L’offre en services de crise est quasiment inexistante alors que les besoins sont bien présents. Les unités en psychiatrie jouent actuellement partiellement ce rôle mais elles sont toutes saturées et se disent également peu outillées pour faire face à des bénéficiaires agressifs et violents.

En fonction des moyens budgétaires disponibles à l’horizon 2017 et 2018, nonobstant la ferme volonté de les renforcer, il est prévu de :

  • soutenir et renforcer les cellules mobiles d’intervention dans le secteur du handicap et de la santé mentale;
  • créer des unités spécialisées pour prendre en charge des personnes à besoins complexes et pour répondre aux situations de crise.

L’analyse autour du double diagnostic

Sur base du rapport issu de la mission exploratoire que le Ministre a confiée au député wallon Matthieu Daele, dont le rapport est attendu pour septembre 2016, il s’agira d’évaluer la faisabilité des recommandations énoncées dans le cadre du double diagnostic. Les recommandations qui pourraient être opérationnalisées seront présentées aux associations de familles afin de dégager les priorités.

La pérennisation de dispositifs existants

En Wallonie, des projets ont vu le jour dans le cadre d’initiatives spécifiques et s’adressent à des personnes atteintes de toutes formes de handicap en ce compris de troubles du spectre autistique. Ces services sont subsidiés par le biais de convention, ce qui est peu sécurisant et ne permet pas de se projeter à long terme. Le Ministre entend bien pérenniser ces dispositifs qui ont fait leurs preuves dans une perspective pluriannuelle. Il s’agit concrètement de projets Petite Enfance, de projets Transition 16-25, de Cellules Mobiles d’Intervention (CMI).

Les axes d’actions supplémentaires pour Bruxelles

La poursuite de la création de places en centre de jour et d’hébergement

Il est indispensable de poursuivre les efforts afin de créer de nouvelles places en Région de Bruxelles-Capitale tant pour les personne en situation de grande dépendance, dont des autistes, que pour les personnes avec un handicap moyen ou modéré qui ont également besoin de soutien spécifique. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement bruxellois a adopté le jeudi 21 avril 2016 un plan global d’investissement pour la période 2016-2020.

Cette programmation pluriannuelle prévoit l’ouverture de places en Centre de jour et d’hébergement mais également en termes de service d’aide aux personnes et aux familles. 18 millions € sont prévus pour les infrastructures et 7,5 millions € pour les frais de fonctionnement récurrents. Ce plan vise à créer à moyen terme environ 150 places.

L’adoption de ce Plan est un acte officiel qui assure que des moyens budgétaires seront dégagés chaque année et que la création de nouvelles places sera l’une des grandes priorités du Gouvernement francophone bruxellois pour les cinq prochaines années.

La révision de la mission et du fonctionnement des centres de jour pour enfants scolarisés afin de favoriser davantage l’inclusion

La Région de Bruxelles-Capitale compte aujourd’hui 8 centres de jour pour enfants scolarisés. Ils sont tous agréés et subventionnés par le Service PHARE et concernent environ 1.115 élèves. Actuellement, chacun de ces centres est systématiquement adossé à une école d’enseignement spécialisé. L’école bénéficie ainsi de différentes interventions du centre afin de permettre une prise en charge de qualité, plus adaptée et plus individualisée. Les interventions sont médicales, paramédicales, psychologiques, sociales et éducatives dans un esprit pluridisciplinaire et complémentaire à l’enseignement organisé par l’école adjacente.

L’objectif est d’améliorer ce mode de fonctionnement afin de favoriser toujours plus l’inclusion des jeunes. Trois nouvelles dispositions seront mises en place.

Premièrement, il s’agira d’élargir la mission des centres de jour afin qu’ils travaillent avec plusieurs écoles. Davantage d’écoles spécialisées pourront ainsi bénéficier de l’aide d’un centre via un encadrement complémentaire.
Un montant de 500.000 € sera dégagé à partir de 2017 afin d’assurer la mise en place d’un premier centre de jour pour enfants scolarisés ‘multi-écoles’ spécialisé dans la prise en charge des enfants autistes.

Deuxièmement, toujours dans le but de favoriser l’inclusion des jeunes, la notion de scolarité à temps partiel sera développée. Il s’agit de permettre une prise en charge mixte de l’élève entre l’école et le Centre ou le Service d’accompagnement.

Enfin, les services d’accompagnement ayant une mission d’accompagnement en intégration scolaire seront renforcés pour favoriser davantage l’intégration en enseignement ordinaire.

La poursuite des initiatives qui visent à assurer la Transition 16 – 25 des jeunes autistes

Offrir diverses solutions aux jeunes autistes après l’école est essentiel pour assurer leur intégration dans la vie adulte. À Bruxelles, différentes orientations sont actuellement proposées à l’image des centres de jour, des projets de participation par des activités collectives (PACT) ou encore des projets d’utilité sociale (PUSH) et de volontariat.

Afin d’élargir ce panel de débouchés, un nouveau projet pilote va être soutenu pour la première fois à Bruxelles via le système de cofinancement avec CAP 48. Le projet est portée par l’entreprise de travail adaptée (ETA) ‘La Ferme Nos Pilifs’ en collaboration avec deux écoles spécialisées bruxelloises et consiste à permettre à de jeunes adolescents autistes de suivre, en fin de scolarité, un stage professionnel au sein de l’ETA.

L’objectif est d’investir dans la formation des jeunes autistes afin qu’ils puissent, eux aussi, exploiter leurs compétences, travailler et gagner en autonomie. Un montant de 127.000 € est prévu pour financer l’encadrement de cette cellule de mise à l’emploi. Une évaluation de ce projet pilote sera réalisée afin d’envisager de le renforcer pour le rendre accessible au plus grand nombre.

Les axes d’actions supplémentaires pour la Fédération Wallonie-Bruxelles

La prise en charge précoce (accueil de la petite enfance)

L’accompagnement précoce est reconnu par l’ensemble des acteurs comme une priorité qui permet dans un premier temps de réduire les handicaps associés.

Objectif

  • Assurer une prise en charge précoce et adaptée et favoriser le développement et l’apprentissage dès la petite enfance, en veillant à ce que la famille et l’enfant restent toujours au centre des préoccupations.

Actions

  • Poursuivre et amplifier la collaboration de l’ONE avec le Service PHARE, via le Projet OCAPI (organisation et coordination de l’aide précoce pour l’inclusion), qui offre un soutien en seconde ligne aux crèches bruxelloises par les services d’accompagnement.
  • Poursuivre et amplifier la collaboration de l’ONE avec l’AViQ qui offre aux crèches, via le projet Petite enfance, un renforcement temporaire pour mieux appréhender les aspects et difficultés liés à la déficience.
  • Envisager un modèle d’accompagnement dès l’enseignement maternel.

La création de nouvelles places et de nouvelles classes dans les écoles et dans les centres

En 2015, deux écoles pour adolescents autistes (Type 2 Forme 1 et Type 3 Forme 3) ont été créées dans le Brabant wallon. Cette province proposait en effet une offre d’enseignement trop faible pour ces élèves.

Objectif

  • Poursuivre la création de places dans les écoles mais aussi dans les centres de jour et d’hébergement.

Actions

Des projets de création de classes sont en cours :

  • la création de places dans l’enseignement de Type 2 à Ixelles (nouvelle école qui accueillera 60 enfants dès septembre 2016 et répondra à la demande la plus pressante, à savoir un enseignement maternel et primaire), à Berchem-Sainte-Agathe et dans la région de Charleroi (au sein d’un établissement primaire ordinaire);
  • la création d’une classe spécialisée pour les enfants autistes à Uccle;
  • la poursuite de l’augmentation du nombre de places en Brabant wallon.

L’intensification des formations ONE

Étant donné qu’un diagnostic certain ne peut être posé définitivement qu’après deux ans, l’ONE forme son personnel à un repérage des signes d’alerte et à l’observation des signes de retrait relationnel. Ces outils s’installent progressivement dans les consultations pour enfants de l’ONE qui intensifiera par ailleurs ces formations.

Des compétences relevant du fédéral

Outre les compétences relevant des Régions et Communautés explicitées ci-dessus, de nombreux secteurs concernant l’autisme relèvent également du niveau fédéral. Les Ministres interpelleront, par conséquent, le Gouvernement fédéral et en particulier la Ministre de la Santé. En effet, les personnes atteintes d’autisme et leur famille doivent pouvoir bénéficier d’une meilleure couverture de leurs soins de santé. Il s’agit par exemple d’un remboursement plus important des séances de logopédie.

Le Ministre wallon de la Santé continuera de son côté à poursuivre les conventions INAMI, transférées dans le cadre de la 6e réforme de l’État, permettant à des projets spécifiques d’accueil et d’accompagnement de se développer.

Ce Plan autisme est essentiel pour garantir une prise en charge de qualité des personnes autistes et de leur famille. C’est avec la collaboration de l’ensemble des acteurs concernés (les parents, les associations, les professionnels de tous les secteurs, les administrations…) que la qualité de vie des personnes autistes pourra véritablement être améliorée.

Lutte contre la tuberculose: une coordination très attendue!

Le 30 Déc 20

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Lutte contre la tuberculose: une coordination très attendue!

Le Conseil Supérieur de la Santé fait un appel pressant au renforcement de la coordination des initiatives en matière de tuberculose en Belgique.

Objectif : éliminer la tuberculose d’ici 2050

Bien que le risque de développer une tuberculose soit relativement faible en Belgique (incidence de 8,6/100.000 habitants en 2014), il est trois fois plus important pour les habitants des grandes villes et au moins dix fois plus important dans les principaux groupes à risque (sans domicile fixe, détenus, demandeurs d’asile).

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, l’incidence de la tuberculose en Belgique devrait diminuer de 12% en moyenne pour parvenir à son élimination d’ici 2050. À l’heure actuelle, cette diminution n’est que de l’ordre de 3.3 % chaque année (entre 2000 et 2012).

Une meilleure coordination dans la lutte contre la tuberculose

La Belgique ne dispose actuellement d’aucun plan national de lutte contre la tuberculose bien que des actions soient implémentées depuis des décennies. Cette situation est paradoxale, d’autant plus que notre pays s’est engagé à plusieurs reprises en signant des documents internationaux de consensus.

En juillet 2013, un protocole d’accord relatif à la tuberculose a été approuvé par les sept ministres responsables de la santé au niveau fédéral et au niveau des entités fédérées mais, jusqu’ici, peu de choses ont été mises en œuvre pour une meilleure coordination intersectorielle et intergouvernementale.

Régional ou fédéral ?

L’accompagnement des patients durant leur traitement est un exemple du manque de coordination qui prévaut en Belgique. Selon la région concernée, il peut relever du domaine de la prévention et dépendre du niveau régional, en charge de celle-ci.

A contrario, cet accompagnement peut aussi être considéré comme un aspect thérapeutique qui relève du domaine du curatif et dépend dès lors du niveau fédéral. La même situation est rencontrée chez les détenus et les demandeurs d’asile, qui sont des groupes à risque importants, pour lesquels la politique diffère en fonction des régions…

Manque de gestion centralisée

Le manque de gestion centralisée et de moyens mène à des politiques asymétriques de part et d’autre du pays, avec des méthodes de dépistage non harmonisées, des procédures et des financements différents.

Avant tout une maladie sociale

La tuberculose, également appelée ‘maladie de la pauvreté’, est principalement une maladie dite ‘sociale’. Les déterminants non médicaux de la santé jouent un rôle essentiel dans son développement et exercent une influence profonde sur l’observance thérapeutique. Les actions entreprises doivent dépasser le domaine médical et impliquer d’autres secteurs afin d’améliorer les conditions de vie, de logement et de travail, de réduire les inégalités sociales et de lutter contre la pauvreté. Une collaboration efficace est nécessaire entre ces secteurs et les acteurs de la lutte contre la tuberculose.

Évaluation insuffisante des stratégies de lutte contre la tuberculose

Récolter des données correctes, complètes et actualisées sur la tuberculose et son dépistage dans les différents groupes de la population s’avère extrêmement difficile dans la pratique, étant donné la multiplicité des acteurs et la complexité du système. Or, ces informations sont indispensables pour définir, planifier, suivre et évaluer les stratégies mises en place et pour une utilisation optimale des ressources disponibles.

Pistes pour une meilleure politique en matière de tuberculose en Belgique

  • Réaliser une évaluation de la lutte contre la tuberculose en Belgique grâce aux services de l’Organisation mondiale de la Santé et l’European Centre for Disease Control via des experts externes.
  • Mettre sur pied une plateforme où sont représentés les différents secteurs (Affaires sociales, Santé publique, Justice, Asile et migration, Lutte contre la pauvreté) et les différents niveaux de pouvoir afin de coordonner leurs actions et de renforcer l’intersectorialité dans la lutte contre la tuberculose. Cette plateforme pourrait être pilotée par la Commission Interministérielle Santé sur base des protocoles d’accord politiques.
  • Définir, en collaboration avec les acteurs de terrain, une stratégie ambitieuse pour organiser la lutte contre la tuberculose de manière plus efficiente (en particulier un Plan national).

28 mesures et 42 millions pour promouvoir la santé à Bruxelles

Le 30 Déc 20

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28 mesures et 42 millions pour promouvoir la santé à Bruxelles

Le Gouvernement francophone bruxellois a organisé le 27 avril 2016 son Gouvernement thématique consacré à la Santé en présence de nombreuses associations et acteurs de terrain bruxellois.

La politique de la Santé des 4 années à venir se concentrera sur 8 thématiques :

  • les attitudes saines;
  • la santé mentale des enfants, adolescents et jeunes adultes;
  • la réduction des inégalités en matière d’accès à la santé;
  • la santé sexuelle;
  • la réduction des risques en matière de drogues et d’assuétudes;
  • la santé communautaire et l’empowerment;
  • la continuité des soins;
  • la médecine préventive.

Vingt-huit mesures concrètes seront prises en 2016 pour faire avancer les thématiques prioritaires du Gouvernement, parmi lesquelles :

  • l’élaboration d’un plan ‘attitudes saines’ promouvant l’alimentation équilibrée, l’exercice physique et le bien-être;
  • l’agrément d’une 38e maison médicale en 2016 et le déblocage d’aides au démarrage pour encourager la création de nouvelles structures;
  • une amélioration du programme de dépistage du cancer colorectal, grâce au passage au test immunologique iFOBT;
  • dix-huit places d’hébergement supplémentaires pour les malades chroniques et en soins palliatifs;
  • le renforcement des équipes pédopsychiatriques par davantage de logopèdes et de psychomotricien(ne)s
  • la création d’une ‘coordination de l’exil’ afin de renforcer l’action en faveur des personnes migrantes en accentuant notamment la formation des professionnels en contact avec ce public via les dispositifs d’urgence, d’accueil, de prévention ou d’accompagnement;
  • une réflexion sur la mise en place d’une salle de consommation à moindre risque, en concertation avec la Commission communautaire commune et dans le cadre de la Conférence interministérielle santé publique.

L’établissement de ces priorités apporte de la transparence quant à la manière dont les 42 millions d’euros qui seront investis en 2016 dans la Santé par la COCOF seront alloués. Les acteurs de terrain seront plus à même de comprendre les objectifs du Gouvernement et les projets qu’il désire mettre en place.

La COCOF œuvre au quotidien pour le bénéfice de plus d’un million de francophones bruxellois. Ce gouvernement thématique permet de mettre en exergue les synergies ainsi que les transversalités entre les différentes politiques menées par les pouvoirs publics sur le territoire bruxellois.

Cécile Jodogne, Ministre de la Santé : «Nous nous sommes donné les moyens d’agir pour réaliser une politique au service de la santé de tous. Pour réduire les inégalités de santé, je veux optimaliser toutes les ressources associatives, soutenir les projets de santé collectifs à l’échelle des quartiers, miser sur la première ligne de soins pour tous les citoyens bruxellois, créer de nouvelles maisons médicales, promouvoir la santé mentale et sexuelle des jeunes et concrétiser le plan de réduction des risques en matière de drogues et d’alcool.»

Fadila Laanan, Ministre-Présidente du Gouvernement francophone bruxellois : «Après le premier Gouvernement thématique dédié à la Culture et au Sport, il était également indispensable que le Gouvernement francophone bruxellois décide des grandes orientations en matière de promotion de la santé. Les décisions qui y ont été prises ont permis de donner un cadre commun, de façon à ce que les opérateurs et les actions puissent se développer en toute cohérence. En matière de santé, la transversalité est indispensable tant sur le terrain que dans le cadre institutionnel.»

Céline Fremault, Ministre en charge des Personnes handicapées, de l’Action sociale et des Familles : «Il était temps que le Gouvernement francophone bruxellois prenne des engagements plus forts pour lutter contre le phénomène extrêmement interpellant que sont les mutilations génitales. Les mutilations génitales féminines (MGF) ont des conséquences particulièrement néfastes sur la santé (physique, mentale ou sexuelle) des femmes et des filles. Elles sont considérées comme une atteinte grave aux droits fondamentaux. Environ 13.112 femmes excisées et plus de 4084 fillettes à risque de l’être, soit un total de 17.196 femmes et filles, vivent sur le territoire belge.

À l’occasion de ce Gouvernement thématique, un véritable Plan de lutte contre les mutilations génitales a été adopté avec toute une série de mesures fortes comme le renforcement des moyens pour les associations traitant cette problématique ou encore la mise en place d’un vrai réseau intra-bruxellois pour lutter contre ces violences.»

Didier Gosuin, Ministre chargé de la Formation professionnelle : «À Bruxelles, le secteur ‘social-santé’ est un des plus grands secteurs pourvoyeurs d’emplois. Près de 45.000 personnes y travaillent. Et pourtant la demande en main-d’œuvre qualifiée de la part du secteur est difficilement rencontrée. En tant que Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de la Santé au sein de la COCOM, je fais de la qualification des Bruxellois ma priorité. C’est pourquoi, j’organiserai en cours de législature une table-ronde sectorielle regroupant tous les acteurs de la santé. Elle aura pour objectif de répondre à la demande de qualification de la part du secteur tout en donnant la possibilité aux Bruxellois de se former et d’avoir toutes les cartes en main pour se lancer sur le marché du travail».

Maladies à dépister chez le nouveau-né : comment les sélectionner?

Le 30 Déc 20

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Maladies à dépister chez le nouveau-né : comment les sélectionner?

Dans notre pays, les nouveau-nés sont soumis, quelques jours après la naissance, au dépistage systématique d’une série d’affections congénitales rares. Ce sont les Communautés qui déterminent la liste de ces maladies; elle en comporte 13 en Fédération Wallonie-Bruxelles et 11 en Communauté flamande. Neuf affections sont communes aux deux listes.
Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a réalisé une étude pilote pour évaluer l’utilité et la faisabilité d’une méthode d’analyse décisionnelle multicritère (MCDA) dans cette prise de décision.

Dans notre pays, les nouveau-nés sont systématiquement soumis, quelques jours après la naissance, au dépistage d’une série de maladies congénitales dans le cadre du programme de dépistage néonatal sanguin organisé par les Communautés. Ce dépistage, également connu sous le nom de test de Guthrie ou ‘test du buvard’, se fait par prélèvement, au talon ou à la main du bébé, de quelques gouttes de sang qui sont récoltées sur un carton buvard pré-imprimé et envoyées dans des centres de référence pour analyse.Les affections recherchées sont des maladies congénitales rares, dont les premiers symptômes ne sont pas détectables à la naissance, mais qui peuvent donner des séquelles irréversibles si une prise en charge adéquate n’est pas mise en route rapidement. Les exemples les mieux connus sont la phénylcétonurie et l’hypothyroïdie congénitale. Dépister ces maladies avant l’apparition des premiers signes cliniques permet d’intervenir à temps pour freiner leur développement et prévenir l’apparition de séquelles, ou parfois même le décès prématuré de l’enfant.

Il n’existe pas de consensus international sur les maladies à dépister, ce qui explique la grande variabilité entre pays (de zéro à plus d’une quarantaine de maladies). En Belgique, la liste des maladies dépistées est différente dans le Nord et le Sud du pays : elle en comporte 13 en Fédération Wallonie-Bruxelles et 11 en Communauté flamande, dont 9 sont communes aux deux listes.

Le choix des maladies qui seront incluses dans les programmes de dépistage est actuellement basé sur des consensus entre experts. Ce sont des décisions complexes qui font intervenir de nombreux critères, notamment l’équilibre entre les bénéfices et les risques (liés principalement au risque de faux négatifs et faux positifs), mais aussi l’épidémiologie, les tests disponibles et les interventions existantes, en ce compris les aspects touchant à l’organisation, à l’économie de la santé et à l’éthique.

Le KCE a réalisé une étude pilote pour évaluer l’utilité et la faisabilité de l’analyse décisionnelle multicritère (MCDA) dans la prise de décision sur les pathologies à inclure dans les programmes de dépistage néonatal. La méthode MCDA consiste à sélectionner a priori un certain nombre de critères, auxquels on attribue une pondération spécifique, et à attribuer ensuite à chaque maladie un score pour chacun de ces critères. On peut alors classer les maladies sur la base du score global ainsi obtenu. Cette étude s’est inspirée de l’exemple québécois de l’INESSS (Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux).

Avec un groupe de pilotage composé d’experts et de représentants des Communautés française et flamande, les chercheurs du KCE ont testé cette méthode sur les six maladies qui ne sont actuellement dépistées que dans l’une ou l’autre des deux Communautés, pour voir si l’outil MCDA permettait de mieux cerner les critères de décision. Ils en concluent que l’outil MCDA peut aider à structurer le processus de décision et à le rendre plus transparent. L’application systématique d’une telle méthode peut aussi, à terme, mener à une plus grande cohérence dans la prise de décision. Le MCDA ne peut toutefois pas être utilisé comme seul outil de décision.

Les premières Maisons arc-en-ciel et leur Fédération enfin agréées et mieux soutenues

Le 30 Déc 20

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Les premières Maisons arc-en-ciel et leur Fédération enfin agréées et mieux soutenues

Maxime Prévot, Ministre wallon de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, vient de signer l’arrêté de reconnaissance de la Fédération des Maisons arc-en-ciel ainsi que les arrêtés d’agrément des deux premières Maisons arc-en-ciel à Liège et dans le Luxembourg.Ces décisions font suite à l’arrêté adopté en Gouvernement wallon, le 13 mai 2015, visant à développer et à pérenniser les subventions aux associations œuvrant à l’émancipation et au bien-être des personnes lesbiennes, gays, bisexuel(le)s et transgenres (LGBT).Concrètement, grâce à cet agrément, les subventions des Maisons arc-en-ciel de Liège (anciennement association Alliage) et à Libramont (anciennement Centre d’action Laïque) augmenteront, de 2015 à 2016, respectivement, de 6000 € et 6250 € à 40.000 € chacune.Par ailleurs, les subventions qui étaient demandées chaque année et au final accordées aux associations après un long parcours administratif seront à présent reconduites annuellement sous réserve du respect des conventions liées aux activités qu’elles développent. L’ensemble de ce dispositif vient donc d’entrer en vigueur et se mettra progressivement en place au cours des mois à venir et au gré des demandes d’agrément.De cette manière, le Maxime Prévot encourage également les associations œuvrant dans le secteur à mieux se coordonner et à signer des conventions entre elles. Les missions de ces Maisons arc-en-ciel consistent, pour rappel, à:

  • fournir une aide sociale, juridique et un accompagnement psychologique pour les personnes qui rencontrent des difficultés à vivre leur orientation ou leur identité sexuelle;
  • organiser, soutenir et coordonner des actions visant à lutter contre les discriminations sur la base de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre et la promotion de l’égalité des chances;
  • accompagner les initiatives locales publiques ou privées visant à fournir une aide aux personnes LBGT;
  • soutenir l’émergence d’un réseau local d’organisations LGBT;
  • créer un espace d’accueil à destination des associations LGBT actives localement;
  • informer les personnes LGBT et le public.

En 2015, plus d’une dizaine d’associations ont été subventionnées par la Wallonie, pour un montant d’environ 225.000 €. À terme, c’est un budget total de 374.000 € qui pourra être dégagé pour développer et pérenniser le tissu associatif LGBT au travers de sept Maisons arc-en-ciel et de douze antennes.Pour le ministre wallon, l’agrément des associations LGBT permettra de poursuivre la lutte contre l’homophobie et d’accompagner chaque personne dans son orientation sexuelle et son identité de genre de façon épanouie.

Nouveau décret bruxellois de promotion de la santé: plaidoyer pour plus de transversalité

Le 30 Déc 20

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Nouveau décret bruxellois de promotion de la santé: plaidoyer pour plus de transversalité

Ce commentaire d’un acteur politique a été fait avant le vote du 5 février dernier (ndlr).

Bruxelles va se doter d’un outil spécifique pour articuler la promotion de la santé en réponse à ses besoins qui restent immenses, pointant comme objectif majeur la réduction des inégalités sociales de santé.

Même si le décret devra encore faire ses preuves et relever l’enjeu de sa lisibilité, nous saluons cette étape qui a été franchie avec une collaboration déterminée du secteur tout en intégrant aussi quelques enseignements de l’évaluation de l’ancien décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles, réalisée voici quatre ans.

Nous nous réjouissons de voir un texte qui reprend l’historique de la promotion de la santé, concept qui percole de mieux en mieux auprès de multiples acteurs sociaux et publics. En effet, ce texte pose, pour la première fois, de nouvelles fondations solides quant à l’histoire de la promotion, tout en intégrant une vision globale et positive de la santé et en mettant l’accent sur les déterminants de la santé et ses inégalités sociales.

Ceci étant, la situation reste inconfortable. Largement. Parce que la promotion de la santé reste encore trop cantonnée dans le giron de la Commission communautaire française. Parce que ses champs d’action ne débordent que très/trop timidement des compétences de la Cocof. Parce que l’on cherche la volonté politique réelle d’assurer la transversalité de cette matière dans les autres secteurs de la politique bruxelloise, comme l’invite le projet de Bruxelles, Ville-Région en santé.

Pour rappel, l’adhésion au réseau européen des ‘Villes-Santé’ de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est l’engagement pris par les autorités publiques d’une ville, ou d’une région dans notre cas, à faire converger ses politiques vers un ensemble de principes de santé citoyenne et communautaire. Le projet Bruxelles, Ville-Région en santé se concentre sur trois grands objectifs:

  • améliorer la cohérence des politiques de santé bruxelloises;
  • développer des politiques de lutte contre les inégalités sociales face à la santé;
  • promouvoir la transversalité des politiques.

Plaidoyer pour plus de transversalité

Autant d’éléments qui sont en phase totale avec le nouveau décret et qui me donnent l’occasion de m’étendre davantage sur l’enjeu de la transversalité.

Cet objectif est un levier d’action que nous, politiques, détenons pour améliorer d’une façon plus efficiente, efficace et équitable la santé des Bruxellois en abordant les enjeux de la santé par un prisme plus large.

Pour illustrer mon propos, je développerai un exemple: le lien entre l’urbanisme et la santé. Actuellement, il existe encore un fossé entre ces deux domaines d’actions.

Les projets d’urbanisme restent, malheureusement, trop souvent centrés sur les aspects techniques et environnementaux. Les institutions et les procédures administratives cloisonnées sont aussi la cause d’une non-collaboration entre ces deux champs.

Or, il est important de rappeler que l’urbanisme et l’aménagement du territoire sont des déterminants majeurs de la santé. La plupart de leurs composantes l’influencent directement: le logement, l’emploi, l’accès aux services collectifs, la politique concernant les espaces publics, les transports, le cadre de vie, les espaces verts, etc.

Je prends un exemple plus précis encore, extrait du dernier numéro de la revue de l’INPES La santé en action, qui consacre un excellent dossier aux liens entre l’urbanisme et la santé.

Réfléchissons un instant à la façon dont un espace de jeux est pensé: est-il équipé surtout de mobilier tel que des balançoires, des structures pour grimper et escalader ou plutôt incitera-t-il à raconter des histoires, à se cacher, à favoriser des expériences sensorielles avec la terre, le sable, l’eau… Suscitera-t-il la rencontre et l’expression, ou participera-t-il surtout à la gestion de l’explosion psychomotrice? Ou un mixte des deux? Chacun des choix posé est porteur de sens et porteur de santé. C’est intéressant d’en prendre conscience.

Autre exemple, on connaît l’incidence sur la santé de la pratique régulière de la marche et de celle du vélo. Sur le plan urbanistique, la place consacrée aux vélos et aux piétons a une incidence directe sur la santé. Ce n’est qu’en multipliant les zones sécurisées pour les vélos que l’on augmentera le nombre de cyclistes. C’est en réfléchissant aux types d’aménagements urbains que l’on suscite des évolutions dans les comportements.

Tous ces éléments ont donc une incidence directe sur l’état de bien-être physique, mental et social.

L’urbanisme a aussi un impact majeur sur les inégalités sociales de santé. Ces dernières sont accrues par l’exclusion sociale en matière de logement, de transports et d’accès aux services. Ces inégalités peuvent être analysées à travers une perspective de planification spatiale de notre ville. Par exemple la façon dont est pensée l’offre de transports en commun peut ou non combattre les inégalités sociales de santé: en désenclavant certains quartiers, en renforçant la mobilité pour tous on donne à chacun l’occasion d’élargir la représentation mentale de son cadre de vie.

On connaît les résultats de l’étude d’ Andrea Rea sur les cartes mentales des adolescents, leurs représentations de Bruxelles qui varient suivant leurs quartiers de vie, et qui renforcent ou non le repli sur soi. Avec les ségrégations et exclusions sociales à la clé et le sentiment de manque de confiance en soi qui y est corrélé.

Un urbanisme qui suscite et favorise l’échange et la participation des habitants dans l’aménagement de leur propre quartier est éminemment porteur de santé, il lutte contre les inégalités spatiales de santé! Je sais que c’est un des objectifs, malheureusement non dit, non suffisamment reconnu, des contrats de quartiers.

Ces exemples permettent d’illustrer toute l’importance et l’impact réel que peut avoir une politique transversale de la santé. Ils illustrent notre responsabilité et notre devoir politique en la matière.

Le texte du décret fait aussi référence, et largement, au concept de transversalité. Le décret mentionne, à plusieurs reprises, que «la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire: elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être».

Dans son introduction, le décret évoque de façon remarquable l’ensemble des déterminants de la santé. Où il est question de niveau de revenu, de statut social, d’éducation, d’emplois, de culture, de conditions de travail, d’environnements physiques et sociaux, etc. Autant de matières qui débordent largement des compétences de la Cocof.

Cependant, après lecture et débat du texte, nous peinons toujours à comprendre comment le décret parviendra à faire comprendre, à assurer la plus-value de la promotion de la santé et à décliner cette transversalité de manière opérationnelle. Le texte pose les prémices théoriques d’une éventuelle transversalité mais nous sommes encore loin de sa mise en œuvre. Cette transversalité dépend encore trop du bon vouloir des autres compétences ministérielles avec lesquelles des accords de coopération devront être conclus.

La mise en œuvre d’une transversalité doit aussi passer par une cohérence des différents niveaux de pouvoir. Ce texte expose encore certaines incohérences, comme nous l’évoque le cas du FARES. Dans son avis, le Conseil d’État a émis une réserve quant aux publics cibles de l’ONE. Les programmes de promotion de la santé ne doivent pas viser les jeunes scolarisés, compétence restée du ressort de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Or, le volet tabagique du FARES travaille certes avec des professionnels, mais vise, in fine, les jeunes scolarisés. Une incohérence au niveau politique se répercute de manière concrète sur le terrain.

Mon groupe politique votera positivement ce nouveau décret relatif à la promotion de la santé. Parce qu’il représente une avancée dans le trop lent combat de la promotion de la santé qui devrait habiter toute réflexion politique. Et je persiste à croire qu’il s’agit d’une saine utopie que de poursuivre ce combat. Nous resterons donc vigilants quant à sa mise en œuvre, sa déclinaison opérationnelle sur le terrain mais surtout quant à la mise en place d’une progressive transversalité en matière de santé.

Rénovation de la politique vaccinale en France

Le 30 Déc 20

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Rénovation de la politique vaccinale en France

«Se vacciner, c’est un droit individuel, mais c’est aussi un devoir collectif. Se vacciner, c’est se protéger, mais c’est aussi protéger les autres et en particulier les plus fragiles.»Marisol Touraine, ministre française des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, a engagé en janvier de cette année un plan d’action pour la rénovation de la politique vaccinale, à la suite de la remise du rapport de l’ancienne députée Sandrine Hurel.Ce plan d’action poursuit un objectif clair: agir, auprès des particuliers, des professionnels de santé et des industriels, pour renforcer la confiance dans la vaccination. Il propose 4 axes d’intervention: informer, coordonner, sécuriser l’approvisionnement et débattre.

Informer

Assurer une meilleure information du grand public et des professionnels de santé.• Publication d’un bulletin trimestriel à destination des professionnels de santé;• Création d’un ‘Comité des parties prenantes’, sous l’égide de la direction générale de la santé (DGS) composé de professionnels de santé, d’associations d’usagers et d’institutionnels, pour mieux comprendre les réticences éventuelles et anticiper les situations de crise;• Accélération de la mise en oeuvre du carnet de vaccination électronique, entièrement personnalisé, pour améliorer le suivi du statut vaccinal des patients;• Mise en place par la future Agence nationale de santé publique (ANSP) d’un site internet dédié à la vaccination.

Coordonner

Assurer une meilleure gouvernance de la politique vaccinale.• Formalisation, sous l’égide de la DGS, des échanges entre le ministère, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (ONIAM) pour améliorer les connaissances sur les effets indésirables;• Rattachement du Comité technique des vaccinations (CTV) à la Haute autorité de santé (HAS) pour unifier les instances d’expertise et renforcer son indépendance;• Soutien à la recherche sur les vaccins et le développement de solutions facilitant et fiabilisant leur production, en lien avec le ministère chargé de la recherche.

Sécuriser l’approvisionnement

Lutter contre les tensions d’approvisionnement et les pénuries de vaccins.• Obligation pour les industriels produisant des vaccins inscrits au calendrier vaccinal de mettre en place des plans de gestion des pénuries (constitution de stocks réservés au territoire national, mise en place de chaînes alternatives de fabrication des vaccins et identification de différentes sources d’approvisionnement en matières premières). Ces obligations sont assorties de sanctions en cas de non respect;• Simplification des autorisations d’importation, notamment via l’harmonisation des conditionnements, afin de pallier un éventuel manque de vaccins en France.La Ministre réunira par ailleurs les industriels ainsi que le comité vaccination du LEEM (Les entreprises du médicament), pour qu’ils lui remettent des propositions pour empêcher toute rupture d’approvisionnement des vaccins inscrits dans le calendrier vaccinal et assumer ainsi leurs responsabilités.

Débattre

Lancer une grande concertation citoyenne sur le sujet de la vaccination.La concertation citoyenne sera organisée en trois temps tout au long de l’année 2016, par un comité d’orientation qui sera présidé par Alain Fischer, Professeur en immunologie pédiatrique et titulaire de la chaire Médecine expérimentale au Collège de France• L’expression des opinions. Dès le mois de mars, une plateforme web recueillera les contributions citoyennes, professionnelles, associatives, institutionnelles. À partir du mois de mai, un jury de citoyens, un jury de professionnels de santé et un jury d’experts scientifiques analyseront ces contributions en n’écartant aucune des questions de fond que se posent les Français. Faut-il maintenir une différence entre les vaccins obligatoires et les vaccins recommandés? Quelle perception du bénéfice/risque individuel? Quelle acceptation du risque lié à la vaccination ou à la non-vaccination, etc.• L’échange. Au mois d’octobre, un débat public national permettra d’échanger sur les avis des jurys et le contenu des contributions citoyennes.• Les propositions. Sur la base de l’ensemble des contributions recueillies, le comité d’orientation formulera dès décembre 2016 des conclusions sur l’évolution de la politique vaccinale en France.

Soins psychologiques: vers un nouveau mode d’organisation?

Le 30 Déc 20

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Soins psychologiques: vers un nouveau mode d’organisation?

Anxiété, stress, burnout, sentiments dépressifs, soucis relationnels ou familiaux… Nous traversons tous des moments de vie difficiles, qui pourraient souvent être surmontés si nous avions l’aide d’un professionnel formé à cet effet. Mais les soins psychologiques ne sont généralement pas pris en charge par l’assurance maladie, et ils restent donc peu accessibles.Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) a analysé les modèles d’organisation et de remboursement des soins psychologiques mis en place dans d’autres pays, pour ensuite élaborer un modèle adaptable à la réalité belge. Il propose un système à deux ‘étages’: un premier niveau généraliste, largement accessible, pour accueillir sans restriction les problèmes courants et modérés, et un second niveau, d’accès plus restreint, mais permettant de délivrer des soins spécialisés à ceux pour qui le premier niveau n’est pas suffisant.

Des besoins importants…

La population belge exprime régulièrement, à travers divers chiffres et enquêtes, un degré croissant de détresse psychique. Il ne s’agit pas nécessairement de graves maladies mentales mais de problèmes dits ‘courants et modérés’ comme de l’anxiété, du stress, du burnout, des sentiments dépressifs, des soucis relationnels ou familiaux… En d’autres mots, des moments de vie difficiles qui ne correspondent pas nécessairement à des diagnostics psychiatriques caractérisés.Cependant, si on n’intervient pas, cette détresse psychique peut s’installer dans la durée et devenir plus difficile à traiter. Au-delà des souffrances individuelles, elle viendra alors alourdir le fardeau social de l’absentéisme: d’après les chiffres de l’INAMI (2013), entre un tiers et la moitié des nouvelles demandes d’indemnités d’invalidité sont imputables à des troubles mentaux. C’est une hausse de près de 60% en 10 ans.

…mais une offre insuffisante

Pourtant, ces problèmes peuvent souvent être surmontés avec l’aide d’un professionnel formé à cet effet. Mais l’offre actuelle de soins psychologiques ne rencontre pas la demande: le secteur de la santé mentale est complexe, les intervenants sont nombreux et mal connus du public, les temps d’attente peuvent être longs, les tabous autour de ces questions sont persistants et, par-dessus tout, ces soins ne sont généralement pas pris en charge par l’assurance maladie.

Un modèle à deux étages

L’étude publiée aujourd’hui a été demandée par l’INAMI, le SPF Santé publique et une association professionnelle de psychologues, dans la foulée de la loi d’avril 2014 reconnaissant la profession de psychologue clinicien. Le KCE a analysé les modèles d’organisation et de remboursement des soins psychologiques mis en place dans d’autres pays, pour ensuite élaborer un modèle adaptable à la réalité belge, en concertation avec tous les acteurs concernés, dont les représentants des principales associations professionnelles et des patients.Il s’agit d’un système à deux ‘étages’: un premier niveau généraliste, largement accessible, pour accueillir sans restriction les problèmes psychiques courants et modérés, et un second niveau, d’accès plus restreint, mais permettant de délivrer des soins spécialisés à ceux pour qui le premier niveau n’est pas suffisant.

Un premier accueil large et sans conditions

Le premier niveau, inspiré des projets pilotes de ‘psychologie de première ligne’ (Eerste Lijns Psychologische Functie – ELPF) récemment menés en Flandre, se veut ouvert à tous, sans prescription, ni critère de diagnostic ou de gravité. Des psychologues spécifiquement formés à l’accueil et à la première prise en charge des problèmes psychiques les plus courants y recevraient rapidement, et pour une contribution financière très modique, tous ceux qui se présentent.Ces prises en charge de base seraient limitées à 5 séances; leur but se borne en effet à évaluer le problème et à donner le ‘petit coup de pouce’ professionnel qui devrait suffire, dans la majorité des cas, à retrouver en soi les ressources nécessaires pour tenir tête aux aléas de la vie. L’expérience des projets flamands ELPF montre d’ailleurs que 88% des personnes qui y ont eu recours ont été aidées en (moins de) 5 séances. Cette approche permet également d’identifier et de réorienter plus rapidement les personnes nécessitant des soins plus soutenus ou plus spécialisés.Les psychologues de première ligne pourraient exercer un peu partout: dans des cabinets de médecine générale ou des maisons médicales, des centres PMS, des plannings familiaux, etc. Cette grande flexibilité dans la localisation de cette fonction permettrait de lui garantir une large distribution géographique.Toutefois, certaines personnes préfèrent aborder leurs problèmes psychiques dans le cadre familier du cabinet de leur médecin généraliste. Pour permettre à ces acteurs centraux des soins de santé – ou du moins à ceux qui le souhaitent – de continuer à tenir ce rôle, le KCE recommande qu’il leur soit permis de percevoir des honoraires augmentés pour ‘consultation de longue durée’. Pour le patient, la participation financière resterait équivalente à celle payée en première ligne de soins psychologiques.

Des soins plus spécialisés pour ceux qui en ont besoin

Pour certaines personnes, les cinq séances ne suffiront pas, parce qu’elles ont besoin d’une prise en charge plus spécifique ou de plus longue durée. Elles auraient alors accès à des soins plus spécialisés (dont les psychothérapies), sur prescription cette fois. Le besoin de soins spécialisés devrait être conjointement attesté par un médecin généraliste et un psychologue de première ligne. Le nombre de séances remboursées serait également limité mais suffisant pour donner des résultats et renouvelable à certaines conditions.Comme les acteurs de terrain ont marqué leur souhait de ne pas créer de nouvelles structures de soins dans un paysage déjà complexe, le KCE propose que les soins psychologiques spécialisés soient délivrés à partir des Services de santé mentale (SSM) ou en collaboration avec ceux-ci. Les psychologues indépendants exerçant en privé seraient invités à signer une convention de collaboration avec un SSM pour avoir accès à l’intervention financière de l’INAMI. Il va de soi que tous les prestataires devront satisfaire aux critères de la loi sur les professions de la santé mentale (en cours de remaniement) et à un certain nombre de conditions destinées à garantir la qualité des soins.Il resterait évidemment possible de consulter un psychologue privé en dehors de ce système, mais il n’y aurait alors aucun remboursement par l’assurance maladie (sauf l’assurance complémentaire de certaines mutualités, comme c’est déjà le cas actuellement).

Et le psychiatre?

La place et le mode de financement des psychiatres ne sont pas modifiés dans le nouveau système, mais ils pourraient mieux y retrouver le rôle pour lequel ils ont essentiellement été formés, c’est-à-dire la prise en charge des pathologies mentales lourdes et/ou complexes. Leur avis pourrait également être demandé, de façon ponctuelle, par les intervenants de première ligne, lorsqu’ils ont des doutes sur la conduite à tenir face à certains patients.

Les orthopédagogues

L’étude demandée au KCE portait également sur la place à donner aux soins d’orthopédagogieNote bas de page. Étant donné la grande proximité entre les deux professions, le modèle proposé pour les soins psychologiques peut convenir pour les orthopédagogues, moyennant quelques adaptations en fonction de leurs publics et lieux de soins spécifiques.

Une réforme de longue haleine

Un tel bouleversement du paysage de la santé mentale ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra notamment former des intervenants en nombre suffisant, définir les critères de leurs formations spécifiques et accréditations, mettre en place les instances de régulation et organiser l’accès aux (futurs) dossiers informatisés partagés.Quant au nerf de la guerre… Le financement d’un tel système est compliqué à mettre en œuvre parce que la santé mentale est un secteur qui dépend à la fois des niveaux fédéral et fédérés. Le KCE a proposé des solutions créatives pour éviter l’apparition de deux systèmes parallèles. Ceci nécessitera une concertation entre les différents niveaux de compétence, et une volonté partagée de mettre sur les rails un système de soins psychologiques adapté aux besoins de la population.

Les orthopédagogues sont des praticiens spécialisés dans l’accompagnement et le traitement de personnes dites ‘à besoins spécifiques’, c’est-à-dire présentant l’une ou l’autre forme de handicap mental, sensoriel, physique, de troubles de développement ou d’apprentissage.

Le décret bruxellois de promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Le décret bruxellois de promotion de la santé

Le 5 février dernier, les parlementaires francophones bruxellois ont adopté le décret concrétisant le transfert vers les régions wallonne et bruxelloise d’une partie des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles en matière de promotion de la santé et de médecine préventive.Nous avons posé dix questions à la Ministre Cécile Jodogne, porteuse de cette matière au sein du collège francophone bruxellois.

Dépasser le modèle bio-médical

Éducation Santé: Pouvez-vous nous expliquer d’abord la philosophie qui a inspiré l’écriture du décret?Cécile Jodogne: La réponse à votre question peut être très vaste, tout dépend de ce que l’on entend par ‘philosophie’. Je pense qu’il faut replacer ce processus d’écriture dans le contexte de la sixième réforme de l’État et du transfert de compétences intra-francophone.Certains responsables politiques ont voulu ce transfert, d’autres pas, mais tous se sont engagés à honorer les engagements pris par les négociateurs. La Cocof a ainsi accueilli la compétence de la promotion de la santé venant de la Communauté française. Dès le départ, j’ai souhaité que les acquis du dispositif existant soient pris en compte tout en améliorant ses éventuels points faibles.D’autre part, la compétence n’arrivait pas en terrain vierge puisque la Cocof agréait ou subventionnait déjà diverses associations actives en santé. Une évaluation du décret dit ‘ambulatoire’ venait d’ailleurs de se terminer.Les enseignements tirés des évaluations du dispositif d’origine (notamment à travers les avis du Conseil supérieur de promotion de la santé) et ceux du dispositif ambulatoire ont donc été très utiles pour dessiner les contours du décret relatif à la promotion de la santé. Cela a été facilité par le fait que, même si les compétences de la Communauté française étaient différentes de celles de la Cocof avant le transfert, une série de principes communs rapprochaient ces deux entités: une confiance dans le monde associatif, la proximité avec le citoyen (qui peut être aussi un patient ou un usager), l’attention accordée aux inégalités sociales et aux populations précarisées, etc. Ajoutons à cela qu’une partie des opérateurs subventionnés en promotion de la santé étaient déjà agréés par la Cocof pour des missions différentes ou complémentaires. De nombreux ponts existaient donc d’emblée…ES: L’exposé des motifs s’inspire de la lente mais régulière progression d’une vision de la santé dépassant le modèle bio-médical, que ce soit dans les textes de référence ou les conclusions des grandes conférences internationales ces dernières décennies. Était-ce important pour vous de vous inscrire dans cette mouvance?CJ: Absolument. Je l’ai d’ailleurs évoqué dans mon discours introductif prononcé devant la Commission santé du Parlement francophone bruxellois lorsque le texte de ce qui était encore un projet de décret a été débattu. J’ai rappelé la définition de la santé formulée par l’OMS en 1946, «Un état de complet bien-être physique, mental et social…» et son caractère audacieux pour l’époque, puisqu’elle prenait ses distances par rapport aux conceptions strictement médicales de la santé.J’ai ajouté que c’était peut-être encore le cas aujourd’hui, puisque le paradigme bio-médical est encore bien ancré dans nos têtes et dans nos politiques. Sans être une spécialiste de la médecine ou de la santé, il me semblait évident dès mon entrée en fonction que la santé était une conception large et pas seulement une affaire de médecins. C’est une richesse mais aussi un risque pour le secteur, car faire comprendre ce que l’on fait n’a rien d’une évidence, et le terme même de ‘promotion de la santé’ n’est pas très parlant pour les non-initiés.Là encore, la Cocof et, au-delà, d’autres institutions bruxelloises constituaient un terrain favorable puisqu’elles cultivent une grande sensibilité quant à l’intrication des problématiques de la santé et du social, de la santé et de l’environnement, etc.ES: La promotion de la santé se caractérise (entre autres) par l’importance qu’elle accorde à la concertation et à la construction collective des projets. Avez-vous appliqué ces principes pendant l’élaboration du décret? En d’autres termes, avez-vous fait appel à des expertises externes pour nourrir votre projet?CJ: Oui, et je crois pouvoir dire que cela a été reconnu de manière consensuelle par les députés, tant de la majorité que de l’opposition. Mon cabinet a consulté les Administrations de la Communauté française et de la Cocof, le Conseil supérieur de promotion de la santé et le Conseil consultatif bruxellois francophone de l’aide aux personnes et de la santé. Il a rencontré plusieurs fois une délégation de la Plateforme bruxelloise de promotion de la santé.Des acteurs et des experts extérieurs ont également été consultés de manière individuelle. Chaque point de vue a été entendu et le texte a fortement évolué au fil des rencontres.

L’architecture du dispositif

ES: Certains observateurs et acteurs de la promotion de la santé se sont inquiétés de la lourdeur du dispositif que vous allez mettre en place. Pouvez-vous nous le décrire rapidement et lever ces craintes?CJ: La promotion de la santé à destination des francophones bruxellois s’articulera dorénavant autour d’un Plan de promotion de la santé qui sera défini pour une période de 5 ans. Ce Plan constituera le document de référence pour tous les acteurs du dispositif et sera élaboré avec eux.Afin de mettre en œuvre le Plan de promotion de la santé, le décret prévoit la création d’un nombre limité d’instances et le subventionnement de divers services et associations. Ces instances et organismes sont:

  • une instance de pilotage dont le secrétariat et la coordination sont assurés par un membre de l’Administration. Celui-ci a un profil de ‘coordinateur-chercheur’ remplissant une mission d’appui et d’aide à la décision;
  • des services de support et d’accompagnement apportant en deuxième ligne leur expertise aux acteurs de terrain;
  • des centres de référence qui coordonnent des programmes de médecine préventive (dépistage des cancers);
  • des acteurs et des réseaux qui mettent en œuvre des actions répondant aux stratégies de promotion de la santé;
  • une section de promotion de la santé au sein du Conseil consultatif.

Cette architecture me semble répondre à la nécessité de concilier l’initiative associative d’une part et la nécessité d’instaurer un mécanisme de pilotage bien identifié et transparent d’autre part. Cela se traduira par le lancement d’appels à candidatures (pour les services) et d’appels à projets (pour les acteurs et réseaux), élaborés sur la base du Plan de promotion de la santé.Je vous assure qu’il n’y a pas lieu d’être inquiet. Je comprends qu’il ait pu y avoir un peu d’appréhension lors des échanges sur les toutes premières versions du texte. Mais la plupart des remarques ont été prises en compte.Les seules véritables nouveautés sont l’instance de pilotage et les réseaux. Les autres éléments existaient dans le dispositif de la Communauté française, avec d’autres intitulés. À ce niveau, les changements se situent dans la modification de certaines missions ou dans les articulations entre acteurs. Mais, comme je l’ai dit en réponse à votre première question, ma volonté a été de maintenir ce qui était pertinent et qui fonctionnait bien.

Moyens, synergies et transversalités

ES: Le budget transféré de la Communauté française et les moyens propres que vous pourrez éventuellement dégager vous permettront-ils de mener une politique à la hauteur de vos ambitions?CJ: On sait que, de manière générale, la prévention et la promotion de la santé sont très insuffisamment financées en comparaison de ce qui est investi pour les soins curatifs.C’est d’autant plus vrai qu’une politique bien menée en la matière peut permettre de réaliser des économies substantielles tout en améliorant la qualité de vie de la population. C’est vrai pour Bruxelles, pour la Belgique et pour beaucoup de pays. Néanmoins, à l’échelle de Bruxelles, il faudra observer les effets démultiplicateurs qui vont découler du transfert de compétences.À l’occasion du prochain Gouvernement thématique santé, je compte présenter les grands axes de travail qui regroupent l’ensemble des agréments et des subventions accordés par la Cocof, tant en ambulatoire qu’en promotion de la santé et dans le cadre des initiatives. À l’intérieur de chacun de ces axes se retrouvent d’ailleurs les trois types de soutien.Je souhaite que la politique de la santé de la Cocof prenne cette forme-là: travailler moins secteur par secteur, mais davantage par axes de travail, ces axes devant eux-mêmes développer des synergies et des transversalités entre eux.Pour prendre un exemple dans le domaine de la prévention et de la réduction des risques en matière de drogues, une thématique dans laquelle la Cocof investit beaucoup, le secteur se compose de services ambulatoires agréés, d’une fédération, des associations de promotion de la santé et d’une asbl qui recueille des données. Dans le courant de cette législature, il faudra pouvoir réfléchir avec les divers acteurs à la meilleure manière d’organiser toutes ces expertises pour répondre aux besoins des Bruxellois en matière de santé. Plutôt que de superposer ces expertises, comment organiser le travail entre les acteurs de manière optimale? Quelles articulations et quelles synergies sont-elles possibles avec d’autres secteurs (la santé mentale ou les maisons médicales, par exemple) et d’autres entités institutionnelles? Je pense au Plan santé de la Cocom mais aussi aux concertations avec le fédéral, qui montre un réel intérêt pour les collaborations avec les entités fédérées en matière de prévention, et qui est aussi de plus en plus sensible à la question des inégalités.Pour résumer en deux points: la question du budget est importante et, au niveau de la Cocof, le travail par axe permettra un certain décloisonnement. Mais au-delà, l’arrivée de la promotion de la santé doit permettre d’avoir des effets sur l’ensemble de la politique de la santé de la Cocof et de Bruxelles, en termes de synergies et d’innovation.ES: Les régions disposent de réelles marges de manœuvre par rapport à des déterminants de la santé aussi importants que le logement, l’aménagement du territoire, la lutte contre le chômage, etc. Comment envisagez-vous la plus-value que les réalisations régionales en la matière pourraient apporter à votre politique de prévention?CJ: Le fait d’être à la fois Secrétaire d’État à la Région et Ministre à la Cocof me permet de faire des liens entre les décisions qui sont prises de part et d’autre, mais aussi d’observer la manière dont certains dossiers sont abordés par mes collègues. Je sais que le principe Health in all policies (La santé dans toutes les politiques) est cher au secteur de la promotion de la santé. Ce que je constate, c’est que de nos jours, la plupart des Ministres développent quasiment un ‘réflexe’ concernant la prise en compte de la santé dans la manière dont ils gèrent leurs dossiers, un peu comme ce qui se passe en matière d’écologie. Généralement, ils n’attendent pas que leur collègue en charge de la santé, ou que des parlementaires sensibles à cette question, les interpellent à ce sujet.C’est une avancée énorme, que j’observe en matière d’environnement, de logement, de mobilité, etc. Cela ne veut pas dire que tout est parfait et les choses doivent encore évoluer. C’est pourquoi j’ai souhaité la création d’une instance de pilotage qui soit aussi un lieu pour établir des transversalités avec d’autres politiques et niveaux de compétences.Au-delà de cette prise en compte transversale de la santé, des initiatives précises doivent faire l’objet de collaborations: je pense par exemple au plan Good food de la Ministre Fremault, qui vise à promouvoir une alimentation durable, ou encore, sur un tout autre sujet, les concertations entre les compétences santé et sécurité quant à la mise en place de dispositifs adaptés pour les personnes toxicomanes, comme les salles de consommation à moindre risque.

Les acteurs de terrain, incontournables

ES: Le tissu associatif bruxellois est très diversifié et dynamique. Quelle place pourra-t-il prendre pour contribuer à l’implantation de votre politique?CJ: Effectivement, il y a une richesse et un réel élan dans le monde associatif bruxellois, malgré des conditions de travail parfois difficiles et la confrontation avec des situations de plus en plus complexes sur le terrain. J’ai rencontré beaucoup d’acteurs et d’associations au cours de la première année de la législature et je continue à en rencontrer régulièrement. Ce contact direct, qui se traduit souvent par des échanges avec une équipe et la visite de ses locaux, est très important pour être à l’écoute, entendre les motifs d’enthousiasme autant que les difficultés, comprendre les logiques de travail…Des contacts plus structurés ont aussi lieu avec les fédérations de l’ambulatoire, tant avec mon Cabinet qu’avec l’Administration, qui a inscrit ce point dans son plan stratégique. Pour la promotion de la santé, je compte beaucoup sur les services de support et d’accompagnement pour jouer un rôle d’interface entre le terrain et les autorités.Des espaces plus institutionnels sont aussi mis en place, comme l’instance de pilotage et la section ‘promotion de la santé’ du Conseil consultatif. La première étape dans l’opérationnalisation de la politique sera l’élaboration du Plan de promotion de la santé, et le décret prévoit explicitement que les acteurs y soient associés. Mais le Plan est un point de départ. C’est aussi dans sa mise en œuvre que les échanges entre l’associatif, l’Administration et le Cabinet doivent avoir lieu de manière régulière. D’autant plus que, dans le cadre de cette législature, nous expérimenterons ce nouveau dispositif, dont il faudra repérer les éventuels manques ou difficultés afin d’y remédier ensemble.ES: La région bruxelloise se caractérise par une ‘première ligne’ très dense, avec notamment de nombreuses maisons médicales, qui depuis longtemps, envisagent leur offre de soins de santé dans une perspective plus large de promotion de la santé. Il y a aussi un grand nombre de pharmacies qui ont un contact tout aussi privilégié avec le public que les médecins généralistes. Quel rôle leur voyez-vous jouer, aux uns et autres?CJ: Je suis totalement convaincue de la plus-value qu’apportent les maisons médicales comme acteurs de première ligne. Je suis également très confiante dans leur faculté à développer une offre en matière de promotion de la santé. Rappelons que l’agrément par la Cocof leur permet déjà de financer la fonction d’accueil ainsi qu’un mi-temps de santé communautaire.Cela me semble essentiel, car les approches de santé communautaire sont pour moi une manière particulièrement appropriée de répondre aux besoins des populations, en particulier les plus précarisées. La proximité, le travail conjoint avec les habitants et les divers acteurs du quartier, l’approche globale, tout cela est certainement à valoriser et à développer. Une maison médicale supplémentaire sera d’ailleurs agréée cette année.Je réfléchis aussi à une manière de soutenir celles qui se créent, car on sait que le démarrage est une période difficile. Il existe aussi des réseaux en ambulatoire et le décret de promotion de la santé permettra également la création de réseaux. Ce sera l’occasion d’avoir une réflexion sur les besoins et les zones insuffisamment couvertes. Les pharmacies ont toute leur place dans ce maillage.

Prochaines étapes

ES: Maintenant que le cadre est acquis, pouvez-vous nous décrire rapidement la suite des opérations? Dans quel délai pourrez-vous compléter le décret pour lui permettre de ‘vivre’ sur le terrain? Quand espérez-vous que le dispositif sera pleinement opérationnel?CJ: En effet, si l’essentiel du travail politique est derrière nous, il reste encore quelques étapes, et non des moindres. Les arrêtés d’exécution sont en cours de rédaction et seront ensuite adoptés par le Collège (le gouvernement, ndlr).Par ailleurs, avant les vacances d’été, un premier Plan de promotion de la santé sera élaboré. Les appels à candidatures et appels à projets seront ensuite lancés sur la base du Plan. Dès la rentrée, les dossiers seront analysés et les décisions seront prises afin d’avoir un dispositif opérationnel au début de l’année 2017.ES: Pour terminer, quelles thématiques vous semblent-elles d’ores et déjà prioritaires, avec quelles perspectives concrètes pour cette année encore?CJ: Nous allons travailler dans la continuité des grandes priorités de la Communauté française, tout en les adaptant aux réalités bruxelloises.En matière de toxicomanie, le Plan bruxellois de réduction des risques sera progressivement mis en œuvre, avec comme première décision le renforcement du dispositif d’échange du matériel stérile d’injection. Je souhaite aussi mettre l’accent sur la prévention et les soins en matière d’alcool, puisque j’ai moi-même demandé que les discussions autour du Plan alcool puissent reprendre au niveau fédéral, dans le cadre de la Conférence interministérielle santé.En matière de prévention du VIH et des autres IST, je soutiendrai un projet de dépistage délocalisé et, lorsque la loi fédérale sera adaptée, démédicalisé.Je souhaite par ailleurs élaborer une politique volontariste de promotion des attitudes saines. Les indicateurs dont nous disposons l’indiquent clairement: il y a beaucoup à faire pour que les Bruxellois aient accès à une alimentation saine et équilibrée, qu’ils pratiquent une activité physique régulière, qu’ils ne commencent pas à fumer ou pour qu’ils soient soutenus dans leur démarche d’arrêt. Ce sont aussi des domaines où des inégalités sociales sont très marquées. Des initiatives existent déjà mais je souhaite pouvoir à moyen terme répondre à certaines questions comme: quelles stratégies sont les plus adéquates pour promouvoir les attitudes saines? Avec quelles populations et quels relais convient-il de travailler en priorité? Quelles synergies avec d’autres compétences et niveaux de pouvoir sont-elles les plus adéquates?Je souhaite donc qu’un plan d’action cohérent puisse être défini afin de réduire les risques de maladies cardiovasculaires, le surpoids, l’obésité, et globalement améliorer la qualité de vie des Bruxelloises et des Bruxellois.Je serai cependant très attentive à ce que les messages soient respectueux des conditions et des modes de vie de la population dans sa diversité. Il ne s’agit ni de juger, ni de culpabiliser, mais bien de soutenir les personnes afin qu’elles puissent devenir un peu plus actrices de leur propre santé.