Mai 2002 Outils

Les jeunes se croient souvent très au courant de tout ce qui concerne les relations sexuelles et la contraception. En réalité, leurs connaissances sont souvent imprécises et lacunaires. C’est le constat posé notamment par les responsables des centres de planning et les éducateurs. La petite brochure Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans oser le demander paraît donc à point nommé. Colorée, réalisée sous forme de questions-réponses et donc aisément accessible, elle propose des informations claires et précises. Sa présentation multicolore, illustrée de nombreuses photos de jeunes et grands adolescents, la destine essentiellement aux jeunes. On peut se la procurer dans les pharmacies, les salles d’attente des médecins, dans les écoles qui acceptent de la distribuer,… Cette manière discrète d’avoir accès à l’information convient bien aux jeunes souvent pudiques sur le sujet. Cette brochure est réalisée par la firme pharmaceutique Schering, mais elle évite l’écueil du message publicitaire et favorise une large information large.

Une brochure claire pour les jeunes

L’information véhiculée par Tout ce que vous avez toujours voulu savoir … est centrée sur la pilule contraceptive puisque c’est le moyen de contraception le plus utilisé. Selon une étude réalisée pour Schering1, 49 % des femmes belges utilisent la contraception. De plus, de nombreuses adolescentes de 15 ans sont déjà sous contraception: parmi elles, 25 % utilisent la pilule. Ce chiffre atteint 59 % pour les jeunes filles de 18 ans, 69 % chez celles de 19 ans et 63 % chez celles de 20 ans. Mais la brochure fournit aussi une information claire sur le préservatif (moins efficace que la pilule en matière de contraception, mais seule protection contre les maladies sexuellement transmissibles), le stérilet, les implants hormonaux. Elle aborde également les questions relatives à la pilule du lendemain.
Les auteurs n’ont pas voulu limiter l’information à ses aspects les plus « techniques ». La brochure traite donc aussi de nombreuses questions périphériques à la contraception que les femmes, et singulièrement les jeunes femmes, se posent souvent: la manière efficace de prendre la pilule, la durée d’efficacité d’un stérilet, l’efficacité des différents préservatifs. Elle fait également le point sur le chapitre de l’acné, si pénible pour de nombreux ados et pour bien des adultes: est-il lié à l’alimentation ? La pilule a-t-elle un effet négatif ou positif sur les boutons ? Enfin, elle traite de question comme pilule et prise de poids ou incompatibilité entre pilule et tabac.

Vision positive, connaissances erronées

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans oser le demander constitue donc un outil pratique, efficace, bien adapté au public des jeunes. Tout y est bien pensé jusqu’au titre, amusante allusion à l’un des premiers films de Woody Allen. La brochure est conçue pour renforcer l’information des jeunes sur des sujets qu’ils maîtrisent mal et sur lesquels circulent encore beaucoup de clichés erronés. Ainsi, pas moins de 18 % des jeunes filles interrogées pensent que le tout premier rapport sexuel ne peut pas provoquer de grossesse et 8 % d’entre elles disent que la pilule offre une protection contre le sida…
L’étude menée pour Schering recoupe donc le constat des travailleurs de terrain: manifestement, les jeunes filles surévaluent leurs connaissances et elles font preuve d’un excès de confiance en elles-mêmes. Si elles ne connaissent pas toujours correctement son mode d’emploi, les jeunes filles âgées de 15 à 20 ans ont une vision plutôt positive de la pilule: 92 % d’entre elles estiment que c’est un moyen de contraception pratique, 81 % qu’elle donne davantage de liberté à la femme. Elles apprécient aussi le fait qu’elle rend les menstruations plus régulières (52 %) et moins douloureuses (28 %). Certaines d’entre elles (14 %) apprécient son effet bénéfique sur l’acné. mais 33 % estiment malgré tout qu’il est nécessaire de suspendre de temps en temps la pilule pour permettre à son corps de souffler et 20 % estiment que prendre la pilule n’est pas bon pour la santé en général.

La pilule payée par les parents

Autres éléments intéressants apportés par cette enquête: une fille âgée de 15 à 20 ans sur deux prend la pilule. Cela va de minimum 25 % d’utilisatrices dans le groupe des moins de 15 ans jusqu’à maximum 69 % d’utilisatrices dans le groupe des 19 ans. Pourtant, 60 % des jeunes filles seulement la considèrent comme un moyen de contraception très fiable.
Important: dans 80 % des cas, ce sont les parents qui paient le contraceptif. La confiance dans le médecin traitant, mise en avant par d’autres enquêtes dans d’autres domaines, se retrouve également ici: en effet, la majorité des jeunes filles le considèrent comme la première source d’information sur la contraception. Viennent ensuite les pharmaciens, les parents et enfin l’école. Le gynécologue ou le planning familial ne viennent que bien après dans l’ordre des réponses. En revanche, l’internet n’est jamais considéré comme une source d’information importante en la matière. On peut y voir deux explications: un certain nombre de jeunes ne disposent pas encore de cet outil et il existe peu de bons sites sur le sujet.
La brochure « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir », réalisée en collaboration avec le docteur Roux, est éditée par N.V. Schering S.A., Mommaertslaan, 14, à 1831 Diegem (Machelen). Plus d’informations sont disponibles sur le site http://www.themax.be ouvert par la firme pharmaceutique. (1) Schering a fait réaliser par le bureau MediStrat une enquête par téléphone auprès de 300 jeunes filles sur la contraception et le comportement sexuel.