Maxime Prévot, Ministre wallon de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, annonce la concrétisation du premier état des lieux des violences faites aux femmes en Wallonie, qui permettra de mener plus efficacement des actions en matière de lutte contre les violences.En Wallonie, près de 28.000 femmes déclarent avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles au cours des douze derniers mois. Plus d’un dossier sur quatre pour coups et blessures volontaires rapportés aux parquets ont lieu au sein du couple. On enregistre aussi environ quatre plaintes pour viol chaque jour. Enfin, plus d’une femme sur quatre hébergée en maison d’hébergement spécialisée dans l’accueil de victimes de violences, a entre 18 et 25 ans.Ces chiffres sont le résultat d’un travail d’analyse statistique réalisé, pour la première fois, par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique(IWEPS) et par le Service public de Wallonie, en partenariat avec l’Observatoire wallon de la santé. Ce baromètre permettra d’avoir un nouvel éclairage sur la réalité des violences et de guider plus efficacement les actions en matière de lutte contre les violences en Wallonie.
Quelques chiffres
- 7700 plaintes à la police pour faits de violence dans le couple en Wallonie en 2014.
- Selon une étude française, seulement 16% des femmes victimes portent plainte.
- Dans 5 affaires d’homicides conjugaux sur 6, le prévenu est un homme.
- En Belgique, 36% des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles depuis l’âge de 15 ans.
- Une femme sur quatre a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire ou de son ex-partenaire.
- Plus de la moitié des demandes d’hébergement en maison d’accueil spécialisée concernent des femmes avec enfants.
- En 2014, la ligne d’écoute ‘Violence conjugale’ a reçu 13 appels par jour en moyenne.
Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants que les faits de violences sont largement sous-déclarés et sous-évalués.En matière d’élimination et de prévention des violences envers les femmes, le Ministre Maxime Prévot peut s’appuyer sur de nombreux acteurs de terrain: maisons d’accueil et services ambulatoires d’aide aux victimes de violences, services de prise en charge des auteurs de violences, centres de planning familial, services de santé mentale, services d’aide aux victimes dans les zones de police, etc.Afin de prendre les mesures les plus adéquates possibles, il s’agit tout d’abord de piloter et d’évaluer l’efficacité des actions menées en fonction des constats réalisés. Le Ministre a donc demandé que l’important travail de récolte de données entamé par cet état des lieux soit poursuivi afin de permettre une meilleure prise en charge de la réalité des violences faites aux femmes en Wallonie.Les axes de la politique à mener sur le terrain ont ensuite été définis dans le cadre du Plan intra-francophone 2015-2019 de lutte contre les violences sexistes et intra-familiales lancé en juillet dernier. Une version résumée et pédagogique du Plan est accessible sur le portail http://socialsante.wallonie.be.Parmi les actions concrètes de ce dispositif, il s’agit notamment de garantir à toutes et tous un service d’accueil et d’aide via la ligne d’écoute Violences Conjugales 0800 30 030 et le site www.violenceentrepartenaires.be.Les actions de sensibilisation constituent également un des maillons précieux sur le terrain. Du 8 au 21 février dernier, des spots radio-TV de la campagne No Violence – ne laisse personne décider en ton nom ont d’ailleurs été rediffusés pour poursuivre ce travail d’information. Cette campagne est menée conjointement par la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF.