Cécile Jodogne, Ministre de la Santé au sein du Gouvernement francophone bruxellois, présente le tout premier Plan de Promotion de la santé pour la période 2018-2022. À la suite de la sixième réforme de l’État et des accords intrafrancophones, la promotion de la santé est désormais exercée à Bruxelles par le Gouvernement francophone bruxellois (Cocof).
Un Décret a été voté en février 2016 : il prévoit notamment l’élaboration d’un Plan de promotion de la santé définissant pour cinq ans les priorités transversales et thématiques, identifiées à partir des besoins des citoyens bruxellois.Ces besoins sont nombreux ! La population bruxelloise est extrêmement diversifiée et est plus jeune que dans les deux autres Régions du pays. Son caractère urbain, son statut de « grande ville », sa diversité ethnique et culturelle, l’importance de populations en situation d’exil et les disparités de diplômes et de revenus constituent quelques-uns des facteurs qui influencent l’état de santé de la population.
Ils expliquent également la présence d’inégalités importantes en matière de santé et d’accès aux soins entre groupes sociaux mais également au niveau territorial.Les objectifs transversaux définis mettent l’accent sur la qualité des interventions qui seront soutenues : développement de moyens de communication modernes et adaptés aux réalités des groupes les plus vulnérables, renforcement des compétences des acteurs de terrain, promotion d’une culture de l’évaluation au sein du secteur et valorisation des « bonnes pratiques ».
Les objectifs thématiques combinent la prévention de problèmes de santé et les interventions globales dans des milieux de vie ou auprès de publics cibles prioritaires : promotion de l’alimentation équilibrée et de l’activité physique, promotion de la santé mentale, dépistage des cancers, prévention des infections sexuellement transmissibles, prévention et réduction des risques en matière d’usage de drogues licites (notamment l’alcool) et illicites.
Le Plan comporte un axe d’intervention vis-à-vis de la population générale et un axe plus spécifique permettant d’intervenir auprès de publics prioritaires : les jeunes, les personnes vivant dans des quartiers moins favorisés ou dans des situations de vulnérabilité accrue, en prison, etc. Les appels à candidatures et les appels à projets basés sur les priorités du Plan sont lancés dès ce mois de juin. Ils permettront de financer dès le 1er janvier 2018 les opérateurs qui seront chargés de sa mise en œuvre : des acteurs de terrain seront financés afin de travailler soit directement avec les publics cibles prioritaires, soit via les relais en contact avec la population. Des services mettront leur expertise scientifique à la disposition des acteurs de terrain afin de guider leur action sur des bases scientifiques et méthodologiques rigoureuses.
La question des inégalités de genre et celle de la santé des femmes occupent une place centrale dans le plan, qui invite les acteurs à mettre en place des projets spécifiques à destination des femmes et de leur santé, mais aussi à intégrer une préoccupation pour le genre de manière transversale à travers la constitution d’un réseau spécialisé en la matière.
La Ministre précise : « J’ai souhaité mettre l’accent sur le genre car on sait que les hommes et les femmes ne sont pas égaux en matière de santé notamment en ce qui concerne la distribution et la fréquence des pathologies ou encore le mode de recours aux soins. Comme pour la question des inégalités sociales, il s’agit d’adapter les actions aux spécificités et aux besoins des différents publics ».
La Ministre insiste sur les défis à relever en Région bruxelloise étant donné les caractéristiques de ses résidents : « La population bruxelloise est plutôt jeune en comparaison des autres Régions et elle est extrêmement diversifiée. Elle présente un potentiel considérable mais on sait aussi que des inégalités sociales de santé sont plus que jamais présentes. Les interventions que nous soutiendrons doivent tenir compte de ces inégalités en mettant l’accent là où les besoins sont les plus criants, tout en étant disponibles pour tous les Bruxellois ».
Le transfert des compétences permet de définir une politique de santé plus en phase avec les besoins réels de la population bruxelloise. Mais, en même temps, il a scindé le budget de la promotion de la santé, désormais réparti entre Région wallonne et Cocof. La rareté des moyens et l’ampleur des défis à relever à Bruxelles nous obligent à mener une politique claire, rigoureuse et rationnelle. Sur le plan politique, cette clarté et cette rigueur sont données par le Plan de promotion de la santé.
La Ministre adresse aussi un message fort au secteur de la promotion de la santé : « Je souhaite que chaque euro investi le soit pour répondre à des besoins identifiés. Et si certains se regroupent pour diminuer des frais de gestion et maximiser les frais dédiés à l’action, je ne pourrai que soutenir ces démarches ! Sur le terrain, je suis sûre que les acteurs comprendront l’importance de travailler plus que jamais en synergie, en concertation, autour de projets communs, en parfaite complémentarité. »
Partant du principe que toutes les politiques peuvent avoir un impact sur la santé, ce que l’OMS définit comme « La santé dans toutes les politiques », le Plan identifie aussi les nombreuses concertations interministérielles à mener avec les autres autorités.
Ce point est particulièrement important à Bruxelles où la complexité institutionnelle ne doit pas être un frein à la promotion de la santé des Bruxellois : « Mes collègues Didier Gosuin et Guy Vanhengel chargés de la santé à la Cocom partagent ce même souci de cohérence qui doit dépasser l’écheveau institutionnel bruxellois. C’est pourquoi nous nous engageons à mettre en place des mesures de gouvernance permettant une concertation structurelle en matière de santé du point de vue régional, mais aussi des synergies en matière de médecine préventive. Ces mesures sont décrites dans le Plan Santé bruxellois, document de référence pour les politiques de santé. Celui-ci sera présenté prochainement. »
Contact presse Cabinet Jodogne : Gaëlle Appelmans : gappelmans@gov.brussels, 0479 27 66 40