L’asbl Prospective Jeunesse en quelques mots…
Subsidiée conjointement par la Communauté française et la Commission communautaire francophone (Région de Bruxelles-Capitale, l’asbl Prospective Jeunesse est active depuis 1978 dans le champ de la prévention des assuétudes et des risques liés aux usages de psychotropes, qu’elle inscrit aujourd’hui dans une perspective de promotion de la santé. Contrairement à ce que son nom indique, Prospective Jeunesse ne travaille pas directement auprès des jeunes mais privilégie l’information, la sensibilisation, la formation et l’accompagnement des adultes ayant des responsabilités vis-à-vis des jeunes. En toute cohérence avec les critères de qualité et d’efficacité de la prévention, Prospective invite les relais à développer une réflexion dans les moyen et long termes et attire leur attention sur la nécessité d’intégrer les différents facteurs déterminant les consommations et notamment ceux liés au contexte (social, culturel, philosophique, économique, institutionnel…) tout en ne perdant pas de vue les interrogations immédiates des acteurs (entre autres, et c’est un grand classique, sur les produits et leur «dangerosité»).
Des repères philosophiques et conceptuels
L’équipe pluridisciplinaire de Prospective Jeunesse (anthropologue, sociologue, psychologue, spécialiste en promotion de la santé) pose un regard systémique et anthropologique sur la question des consommations, s’articulant autour des trois axes de réflexion que sont «le produit», «la personne» et «le contexte». Sont considérées autant la nature et les spécificités de chaque axe que les interactions entre les trois pôles. Dès lors, si l’on peut pointer quelques stratégies d’intervention liées au contexte, à la personne ou au produit, on se devra de ne jamais perdre de vue que la consommation coïncide avec «la rencontre d’un individu particulier avec un produit particulier dans un contexte particulier » (1).
Néanmoins, on peut, à titre d’exemples citer quelques points d’ancrage de notre travail de prévention:
– l’analyse de l’institution (école, association, lieu de travail…), c’est-à-dire du cadre d’où émerge la demande et dans lequel va se développer la réflexion (voire l’action): quelles sont les représentations de la problématique? Quelles sont les attentes en matière de prévention et par rapport à Prospective Jeunesse? Quelles sont les habitudes de fonctionnement? Quels sont les partenariats existants ou les partenaires habituels? Qu’est-ce que l’institution est prête à investir? Jusqu’où est-elle prête à induire/porter des changements?…;
– l’identification de l’estime de soi, des compétences sociales, de l’accès à une information objective (notamment sur les risques et les usages) comme des éléments à développer/renforcer pour permettre à la personne (vis-à-vis de laquelle intervient le relais) de faire des choix et d’avoir des attitudes responsables dans sa consommation comme en matière de bien-être en général;
– un discours le plus objectif possible sur les produits, leurs effets, leur toxicité… Un refus de la diabolisation, et la réinscription des produits dans une approche géo-politique, de même que des usages dans une perspective historique et sociale;
– enfin, la sensibilisation des acteurs aux différents types et niveaux de discours tenus sur les produits et leur consommation : du politique à la santé (et à la promotion de la santé), en passant par le juridique il y a des incohérences qu’il est judicieux de relever afin que le relais (éducateur, parent, enseignant, assistant social…) puisse se positionner en tant que partenaire de prévention. De manière synthétique, nous pouvons dire que nous cherchons véritablement à ré-introduire (ou ré-éclairer) la complexité dans le regard porté sur les usages de psychotropes, tout en invitant les relais à rester «modestes» dans la définition de leur rôle d’acteurs de prévention.
Prospective Jeunesse, comme d’autres partenaires abordant les consommations (et la santé), privilégie une approche positive et non culpabilisante tout en désignant une série d’attitudes et de savoir-faire favorables à la prévention, notamment la nécessité de poser des repères et des balises clairs dans les interventions des relais auprès des jeunes.
Une volonté d’interface entre terrain et recherche, projets concrets et espaces de réflexion
En partenariat avec Modus Vivendi et Infor-Drogues, Prospective Jeunesse est active, dans le cadre d’Eurotox, au sein de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies. Un tel investissement nous permet d’être au fait des «tendances» européennes en matière de consommations, principalement des types de produits et des modes de consommation.
En croisant les données d’Eurotox avec d’autres recherches plus globales, comme les enquêtes sur les comportements de santé des jeunes (HBSC) menées par l’Ecole de santé publique de l’ULB (PROMES), nous pouvons relier des notions telles que types, fréquences de consommation et confiance en soi, motivation scolaire… Ce matériel de recherche favorise une certaine objectivation des représentations et croyances lors de séances de sensibilisation ou de formation auprès des relais.
Les activités de Prospective Jeunesse
La formation
L’objectif global de nos activités de formation (mais aussi d’accompagnement et de communication) est la sensibilisation des relais et le développement de savoir-être et de savoir-faire appropriés en matière de prévention des assuétudes. Il est vrai que nous consacrons beaucoup de temps à la phase de sensibilisation tant il nous apparaît, aujourd’hui encore, que la question des consommations reste taboue et induit bon nombre de préjugés (moraux, sociaux). Comme nous l’évoquions précédemment, cette question est débattue dans plusieurs sphères (sociale, éducative, judiciaire, sanitaire…) et se voit par conséquent «brouillée» par des discours quelquefois antagonistes.
Un module interdisciplinaire
Prospective Jeunesse propose un module de trois journées aux relais issus de différents secteurs et rassemblés autour d’un intérêt commun pour la question des consommations et/ou qui côtoient des usagers. Le contenu s’articule véritablement autour des axes «produit-personne-contexte» que nous développons ci-dessus.
Les participants sont invités à débattre de leurs représentations des termes tels que «santé», «prévention», «toxicomanies», «assuétudes» pour en proposer leurs propres définitions. Dès l’entame du processus de formation, nous confrontons, à travers les paroles des participants, les différentes dimensions que peut recouvrir la santé, de même que les stratégies (parfois contradictoires et même contre-productives) de prévention et les regards portés sur usages et toxicomanies.
A titre d’illustrations, nous citons ici quelques croyances ou opinions qui s’expriment régulièrement en formation: l’équivalence entre consommation de psychotropes et assuétude ou toxicomanie, la vision d’une «bonne» santé s’opposant à la «mauvaise» santé induisant l’existence de «bons» et de «mauvais» comportements, la survivance d’une véritable «théorie de l’escalade» (celui qui consomme un joint en viendra irrémédiablement à d’autres produits), la certitude que la peur peut jouer un rôle en prévention, une certaine confusion entre prévention et répression, la difficulté de cerner distinctement le rôle de différents acteurs tels que l’enseignant, le policier, l’assistant social…
Dans un deuxième temps, nous recadrons les concepts de santé et de prévention en retraçant leur évolution progressive vers les paradigmes de bien-être global, de promotion de la santé et de réduction des risques. Aidés des éclairages de l’histoire, de la sociologie et de la systémique, nous amenons les notions d’«espaces d’usages», de motivations à consommer, de même que la distinction entre «usage», «abus» et «dépendance».
Enfin, lors du troisième jour, nous invitons les participants qui le souhaitent à replacer les consommations dans le cadre de leurs pratiques professionnelles et, le cas échéant, nous amenons le groupe à travailler sur différents projets institutionnels en présence.
Des formations «à la carte»
Ces formations ont les mêmes objectifs de départ que ceux du module interdisciplinaire: acquérir de nouvelles connaissances et porter un regard critique sur les drogues en général, leur consommation, les contextes sociologique, juridique, historique, anthropologique, géopolitique et institutionnel, l’adolescence, la jeunesse, les addictions. La différence est qu’elles abordent une thématique spécifique définie ensemble avec l’institution demandeuse. A travers les questions posées, les sujets abordés et les activités réalisées en sous-groupes, les formations permettent de construire un discours commun entre des acteurs qui se côtoient mais qui n’ont pas forcément l’habitude de travailler ensemble sur un projet commun.
Prospective Jeunesse collabore par exemple avec un CPAS bruxellois. Il s’agit d’après-midi de formation-information qui s’intègrent dans un cycle plus général destiné aux demandeurs d’emploi remplissant les conditions de l’Article 60 (2). Le public a un niveau socio-économique très varié. Ces séances de formation tentent de questionner les différentes conceptions se cachant derrière les mots «prévention», «santé», «drogues», «toxicomanie».
Nous clarifions (si cela est encore possible actuellement!) les aspects législatifs liés aux drogues. De nombreuses questions émergent lors de ces séances: quels comportements adopter face à «un drogué»? Quelles sont les raisons qui poussent à consommer? Peut-on fumer un joint en rue? Le cannabis est-il dangereux pour la santé? Pourquoi laisse–t-on les jeunes «s’enivrer» dans les cafés? Comment «protéger» les mineurs? Doit-on tout interdire à nos enfants? Le but de la formation ici est de rassembler un groupe de personnes différentes autour de réflexions communes, de créer un espace de parole où chacun peut témoigner (ou non!) de son expérience ou de son point de vue. A chaque groupe, le contenu de la formation se teinte des centres d’intérêts et des origines culturelles propres aux participants. Ces formations sont aussi pour nous un moyen de nous enrichir des différentes pratiques de consommation et des mécanismes variés mis spontanément en œuvre dans des sociétés diverses.
L’accompagnement
Les accompagnements individuels
En ce qui concerne les accompagnements individuels et familiaux, nos objectifs visent une autonomie des personnes dans la gestion de leur questionnement par rapport à leurs consommations ou celles de quelqu’un de leur entourage (privé ou professionnel). Les objectifs particuliers sont moins structurés dans la mesure où chaque «demandeur individuel» ou chaque famille se présente avec une demande éminemment personnelle à laquelle nous devons nous adapter et non l’inverse.
Le cadre de référence théorique privilégié pour mener ces entretiens est inspiré de l’approche systémique, et, entre autres du modèle de thérapie brève de Palo Alto. Dans la plupart des cas, il ne s’agit pas de ce que l’on pourrait qualifier comme une approche «thérapeutique» mais bien d’une démarche d’éclaircissement, de dédramatisation, d’accompagnement…
Il s’agit, tenant compte des croyances et des valeurs des personnes qui «consultent», de faire émerger les «solutions» qu’ils privilégient. Ces entretiens ne visent pas un retour à l’abstinence mais bien de pouvoir «vivre le mieux possible» dans le contexte de vie qu’ils traversent.
Le public se compose pour moitié de parents et pour moitié d’usagers/ex-usagers.
Les demandes se répartissent comme suit:
Usages problématiques 79 %
Usages récréatifs 12 %
Usages réguliers 9 %
Et concernent principalement le cannabis (94%), l’ecstasy (3%) et la cocaïne (3%).
Des demandes plus importantes nous sont adressées, mais nous n’avons pas pu y répondre systématiquement par manque de personnel. Nous les réorientons vers d’autres services, dont principalement la permanence téléphonique d’Infor-Drogues.
Les accompagnements collectifs
Nos accompagnements collectifs répondent au questionnement qu’une institution nous adresse par rapport à un sujet qui suscite fréquemment peur et incompréhension. Ces accompagnements débutent par une analyse de la situation qui met l’accent sur les objectifs à long terme: la gestion d’une situation «problématique» et/ou le développement d’un projet mettant davantage l’accent sur des compétences et des ressources plutôt que sur les aspects négatifs. Il s’agit bien souvent de démarrer un projet propre à une institution.
Nous concevons notre rôle dans ce travail comme celui d’un ‘tiers’, révélateur et catalyseur en gardant en vue la question de l’autonomie et de la responsabilisation du public. L’originalité est ici de rassembler des personnes faisant partie d’une même organisation mais n’y occupant pas forcément la même place et/ou fonction. Par exemple, s’il s’agit d’une école, les membres du groupe peuvent être professeurs, parents, directeurs, membres du pouvoir organisateur, éducateurs, membres du personnel de cuisine… Bien souvent, le programme débute par une formation «à la carte» qui permet à chacun de se situer face à ses propres représentations mais qui donne aussi l’occasion au groupe de se construire un langage commun.
A la suite de cette formation, nous constatons souvent le désir de construire un groupe d’adultes relais, une «cellule assuétudes» et la mise en œuvre d’actions de prévention adaptées au contexte et situations particuliers de l’institution. Prospective Jeunesse accompagne l’institution lors des différentes étapes de son projet. Ce suivi dans le temps assure une cohérence dans les actions déterminée par les objectifs à long terme et permet de construire l’évaluation.
Comme c’est le cas dans tous nos axes de travail, les institutions demandeuses sont inscrites dans des secteurs tels que l’enseignement, l’insertion socioprofessionnelle, le travail de rue, l’aide à la jeunesse…
En guise d’illustration, l’équipe de Prospective Jeunesse a réalisé un projet d’accompagnement dans une école secondaire du Brabant wallon. Ce projet a débuté par une intervention lors d’une journée pédagogique en 2001, suivie d’une série de formations «à la carte» adressées aux enseignants, aux éducateurs et à la direction.
Par la suite et à la demande de l’école, deux séances de supervision en collaboration avec une AMO du quartier ont été utilisées pour consolider concrètement la ‘cellule assuétudes’ au sein de l’école. Il faut souligner que celle-ci est intervenue entre temps pour informer les élèves et recueillir leurs questions de manière anonyme.
Ce matériel très intéressant a été analysé avec notre aide. La mise en place de la ‘cellule assuétudes’ a également soulevé des questions pertinentes au sein du groupe mais aussi dans toute l’école: ne faut-il pas laisser plus de place à ‘l’informel’ en identifiant auprès des élèves une liste de professeurs-ressources, en faisant confiance au ‘travail de couloir’ plutôt qu’en créant un bureau avec des permanences éventuellement inaccessibles et stigmatisantes pour les élèves? N’est-il pas également utile de rédiger une charte éthique permettant au groupe «assuétudes» de communiquer sa philosophie? Cette charte clarifierait également la position de l’école sur les thèmes délicats de la confidentialité et des limites de l’intervention. Notons que chaque décision prise au sein de la cellule a été négociée avec la direction dont un représentant était présent lors de nos réunions.
En 2002, des supervisions ont été effectuées afin de clarifier les questions sensibles autour du rôle et des limites de la cellule. Comme dans chaque institution, des personnes quittent leur lieu de travail et de nouvelles l’investissent. L’année 2002 à donc été pour nous l’occasion de rencontrer d’autres personnes de cet établissement qui désiraient participer à une formation.
En 2003, le groupe «assuétudes» a identifié les professeurs-ressources auprès des élèves, des parents et de leurs collègues. Une charte concernant leurs positions et leur type d’intervention (ou non-intervention) a été distribuée et expliquée aux différents acteurs de l’école.
La communication
Les différentes missions de Prospective Jeunesse sont complémentaires et s’enrichissent mutuellement. Dès lors, elles permettent de se situer dans une approche complexe du phénomène et d’éviter par là même une approche linéaire et réductrice de type sécuritaire ou stigmatisant le consommateur comme malade et/ou délinquant.
Pour mener à bien ces actions et réflexions, il faut les situer dans une rencontre continue reliant les savoirs pratiques des différents acteurs et des repères théoriques. C’est pourquoi, dans le cadre de nos missions de prévention des assuétudes et des toxicomanies et d’étude des politiques et pratiques sociales en matière de jeunesse, nous mettons en avant une politique de diffusion, de communication et de publication .
Ce projet est une continuité des actions de Prospective Jeunesse qui, depuis ses débuts, favorise une politique d’édition et de diffusion d’outils à l’intention de son public.
Parallèlement, les publications par le biais d’articles, d’exposés lors de journées d’études, séminaires, colloques, ou via notre site internet, nous semblent constituer le complément et la suite logique à nos réflexions et axes de travail multiples.
«Les Cahiers de Prospective Jeunesse»
La conception de la prévention développée à Prospective Jeunesse se situe du côté de la promotion de la santé, de la citoyenneté responsable, aussi essayons-nous, dans les sujets abordés au sein de la revue, de dépasser le cadre strict de la toxicomanie.
Dans ce but, nous souhaitons ‘mettre ensemble’, au sein des dossiers, des pratiques, des réflexions, des approches de différents acteurs, services, institutions, tous ‘observatoires’ privilégiés et partenaires potentiels dans le cadre des approches de prévention et de promotion de la santé. Nous tentons de mettre en évidence la richesse et la diversité de ces réseaux et de montrer que les différents ‘lieux’ peuvent s’ouvrir, augmenter les interactions en prenant conscience des différents acteurs présents autour de leur public.
Après avoir abordé entre autres des thèmes tels que les pratiques judiciaires en matière de consommation de produits illicites, l’école et la prévention, l’exclusion, les drogues de synthèse, la dépénalisation du cannabis et autres psychotropes, la famille, le secret professionnel, le monde du travail et les psychotropes… la dernière édition des Cahiers consacre non pas un mais bien deux tomes à cette approche relativement récente, relativement controversée et relativement novatrice qu’est la réduction des risques (RdR). Ce dossier interroge la RdR et les valeurs qui la sous-tendent en donnant la parole à divers intervenants pour que chacun, de sa place et de là où il parle, s’exprime par rapport aux notions de «risques» (une société sans risque est-elle possible/souhaitable?), de «bien-être» (existe-t-il sous une seule forme vers laquelle les individus devraient tendre?) et de «prévention» (quand commence et quand s’arrête le rôle de l’acteur de prévention?).
Trois Cahiers récents sur les drogues
Cahier n° 27 – Drogues et réduction des risques – Tome 1 – 2e trimestre 2003
Drogues et prévention: pour une réduction des risques… de confusion, H.P. Ceusters
Y a-t-il une issue entre le risque zéro et la catastrophe?, M. Bantuelle
Limites et enjeux de la prévention participative, C. Van Huyck
Maximiser les risques?, J.P. Jacques
La récupération politique des stratégies de réduction des méfaits en contexte prohibitionniste, L. Beauchesne
Des Assises de la réduction des risques?, Maryse Degraen
Cahier n°28 – Drogues et réduction des risques – Tome 2 – 3e trimestre 2003
La réduction des risques: une forme de prévention comme les autres?, D. Kamiski
La réduction des risques, approche hygiéniste ou humaniste?, G. Van der Straten
L’échange de seringues à Charleroi: une expérience pratique de réduction des risques, L. Przylucki
Vers la diversification de l’offre d’aide et de soins, Alex Neybuch
Cahier n°30 – Contextes et consommations – 1er trimestre 2004
Consommer pour exister ? Comment, quels produits et au nom de quelles valeurs ? Image de soi, reconnaissance sociale, appartenance au groupe, inscription culturelle,… Faut-il avoir pour être ?
Que signifie pour les jeunes « bien » consommer ? Jeunes, consommation et initiation
Le rôle des médias, un produit pour chaque problème : hyper dépendance ou toute puissance/existence?
Peut-on encore parler de société de consommation ?
La sécurité, un nouvel objet de consommation ?
Consommation et espaces d’usages : entre abstinence et abus
Consommer, à quels risques ?
La position de l’éducateur, quel apprentissage des consommations ?
Consommation de psychotropes et contexte prohibitionniste : enlisement ou pragmatisme ?
Pour commander l’un ou l’autre Cahier paru, contactez Claire Haesaerts, Secrétaire de Rédaction à Prospective Jeunesse, tél: 02 512 17 66, fax: 02 513 24 02, courriel: claire.haesaerts@prospective-jeunesse.be). Le somaire de tous les Cahiers parus peut être consulté sur le site http://www.prospective-jeunesse.be
Autres publications
Outre «Les Cahiers…», nous étendons sans cesse les lieux, espaces de communication et de transfert de nos réflexions et pratiques vers l’extérieur. Il s’agit toujours d’informer et de sensibiliser un public sans cesse plus large et de partager des modèles d’action mais également de susciter débats et controverses.
A titre d’exemples, quelques ouvrages publiés ou auxquels nous avons collaboré:
L’ouvrage de Michel Rozensweig «Les drogues dans l’histoire entre remède et poison, archéologie d’un savoir oublié», qui retranscrit en l’approfondissant le contenu des modules de formation;
La brochure «assuétudes» réalisée par les élèves et professeurs de l’Institut Saint-Dominique de Schaerbeek (3e degré de l’enseignement général secondaire): ce document illustre l’intégration de la problématique des assuétudes dans une démarche éducative interdisciplinaire;
Le livre de Gilles Hacourt, «Ecstasy, pilules sans ordonnances, usage et usagers de nouvelles drogues de synthèse », réalisé dans le cadre d’une recherche financée par l’asbl Eurotox, qui décrit le monde peu ou mal connu des usagers des nouvelles drogues de synthèse (3).
Enfin, nous travaillons actuellement à la réalisation d’autres outils destinés aux relais, tels qu’une brochure concernant l’accueil des parents en milieu scolaire (niveau fondamental) issue du projet Relations Ecole-Famille mené dans le cadre d’une subvention du Fonds Houtman (prévention de la violence à l’école); ou encore les brochures de «réduction des risques» réalisées en collaboration avec Infor-Drogues, Modus Vivendi, Citadelle, Liaison Anti-prohibitionniste, Alfa…).
Internet
Internet est devenu un canal médiatique qu’on ne peut plus négliger. Grâce à notre site www.prospective-jeunesse.be, nous disposons aujourd’hui d’un espace destiné à présenter et à promouvoir nos services et publications, à mettre des informations à disposition d’un public toujours plus important.
Le centre de documentation
Dans un souci permanent d’actualisation et d’information, notre asbl dispose d’une bibliothèque spécialisée ouverte au public (généralement des étudiants, professionnels de l’éducation ou du social). Le centre de documentation est accessible trois jours par semaine, le lundi et mercredi de 14 à 16 heures et le vendredi de 10 à 12 heures ou sur rendez-vous avec notre documentaliste, Danielle Dombret . Les ouvrages rassemblés et «empruntables» concernent bien évidemment le domaine des toxicomanies vues tant sous l’angle «produit» que «personne» ou «contexte». D’autre part, le centre propose une documentation sur les thèmes connexes à la réflexion sur les consommations, tels l’adolescence, la prévention, la santé, l’école…
Enfin, des revues de presse sont réalisées tous les quinze jours sur base de la consultation de journaux et revues généralistes, elles réunissent des articles sur des questions comme la dépénalisation du cannabis, la toxicomanie et le sida…
En conclusion
Dans un souci d’efficacité et pour éviter tant que faire se peut les effets contre-productifs, nous nous adressons généralement à un public relais « volontaire ». Cela nous semble pertinent dans la mesure où la problématique des consommations et des assuétudes reste un sujet tabou suscitant pas mal de controverses et d’a priori. Si les méthodes d’approche et certaines questions sont transférables à l’ensemble des secteurs de la prévention et de la promotion de la santé, la pratique et notre expertise (de même que celles de nos partenaires) renforcent notre conviction que nous n’abordons pas un sujet anodin.
D’autre part ce «volontariat» nous apparaît comme un préalable nécessaire à la mise en place d’une démarche de prévention dans une optique de promotion de la santé.
Néanmoins, à l’instar d’autres acteurs du secteur, nous questionnons sans cesse la qualité de nos interventions et notamment l’appropriation des concepts et des méthodes par les relais de terrain. Actuellement, les interrogations qui retiennent notre attention et qui articuleront l’évaluation de notre programme sont entre autres les suivantes: nos interventions en milieu scolaire n’ont-elles pas parfois pour effet pervers de stigmatiser certains public jeunes? Comment augmenter notre visibilité auprès des relais potentiels sans pour autant susciter des demandes, qui, faute de temps et de moyens, ne pourraient être rencontrées? Afin d’être cohérent, comment augmenter notre action sur les «contextes» institutionnel, décisionnel, juridique, notamment à travers la sensibilisation des décideurs ou des politiques? Comment favoriser la diffusion des idées et méthodes à travers la «formation de formateurs»? Comment contribuer efficacement à l’«empowerment» des relais, mais aussi du public cible final par rapport aux consommations?
Autant de questions qui ne laisseront certainement pas indifférents les lecteurs d’ Education Santé et à propos desquelles nous serions heureux d’échanger…
Isabelle Boquet , Emmanuelle Caspers et Henri Patrick Ceusters pour Prospective Jeunesse
Adresse des auteurs: Prospective Jeunesse, rue Mercelis 27, 1050 Bruxelles. Tél.: 02 512 17 66. Fax: 02 513 24 02. Site: http://www.prospective-jeunesse.be . Courriel: info@prospective-jeunesse.be
(1) C. OLIEVENSTEIN, médecin psychiatre connu pour ses travaux sur la toxicomanie, qui créa le Centre médical Marmottan à Paris en 1971. Ce centre, dont le travail est basé sur l’accueil, l’orientation et les soins aux toxicomanes a fait longtemps figure de référence en France.
(2) L’aide par la mise au travail constitue un type d’aide sociale permettant à terme aux personnes de réintégrer le circuit de la sécurité sociale. En effet, selon l’article 60, §7, de la loi organique du 8/7/1976 relative aux CPAS, ‘lorsqu’une personne doit justifier d’une période de travail pour obtenir le bénéfice complet de certaines allocations sociales, le centre public d’aide sociale prend toutes dispositions de nature à lui procurer un emploi. Le cas échéant, il fournit cette forme d’aide sociale en agissant lui-même comme employeur’.
(3) Voir l’article ‘Ecstasy, pilules sans ordonnance’ , n°175, décembre 2002.