Décembre 2014 Par Christian DE BOCK Portrait

Le 4 novembre dernier, la Fedito bruxelloise accueillait un atelier proposé par Modus Vivendi sur un thème d’une brûlante actualité: l’état de la réduction des risques (RdR) comme outil de santé publique de la ‘politique drogues’ dans notre pays.

En introduction, José Queiroz (Portugal) une des chevilles ouvrières du Réseau européen de réduction des risques, exprima dans un français remarquable (malgré les doutes de l’intervenant) nombre de considérations qui nous parlent autant en Fédération Wallonie-Bruxelles qu’elles peuvent mobiliser les associations de tout le continent regroupées au sein du Réseau. Il évoqua ainsi avec éloquence le poids que la société civile peut exercer sur les décideurs politiques, l’empowerment des usagers et leur apport dans le plaidoyer en faveur de la RdR, les incertitudes dans le financement des acteurs professionnels alors que leur action ‘sanitaire’ est particulièrement économe en termes de coût-efficacité par rapport à des politiques sécuritaires ruineuses et inopérantes.

Evidemment, les participants ne pouvaient qu’approuver cette leçon de plaidoyer en faveur d’un renversement paradigmatique dans la ‘lutte contre les drogues’.

Les niveaux de pouvoir concernés par la problématique étant ce qu’ils sont dans notre petit royaume si compliqué, une présentation par Katia Huard, attachée à la Cellule Drogues fédérale, sur la politique menée en Belgique et le rôle de la Cellule Drogues au SPF Santé publique, aurait dû suivre, mais l’intéressée, absente, n’a pas pu développer le projet de ‘politique globale et intégrée’.

Vladimir Martens, coordinateur de la Cellule politique francophone santé-assuétudes, était par contre bien présent pour expliquer l’historique de la mise en place de la Cellule, ses missions, la proposition de Plan ‘assuétudes’ à soumettre aux nouveaux exécutifs à Bruxelles et en Wallonie, l’impact des conséquences de la 6e réforme de l’Etat sur la dynamique qu’il essaie de mettre en place. Sans oublier bien sûr le rôle que la Cellule pourrait jouer pour favoriser la reconnaissance de la RdR.

Avant un échange avec la salle, question d’‘atterrir’, Lucia Casero (Eurotox) et Cécile Béduwé (Modus Vivendi) eurent l’occasion de présenter des exemples concrets d’action à mener, à l’échelle de la Communauté française ou spécifiquement bruxelloises. Actions de soins en rue à l’égard d’un public particulièrement vulnérable, amélioration de l’accès à du matériel d’injection propre, interventions en milieu festif et aussi en milieu carcéral, où la gestion du ‘risque drogue’ est très préoccupante.

Reste à espérer que l’approche de la RdR continuera à progresser dans les mentalités des professionnels comme du public, objectif qu’elle pourra peut-être atteindre en empruntant un chemin de traverse, celui d’une promotion de la santé globale et non stigmatisante…