Deuxième rencontre
Le 16 juin avait lieu à Namur la deuxième rencontre du réseau de mandataires communaux. A l’invitation de la Ministre Nicole Maréchal , quelque 130 personnes étaient présentes: des mandataires communaux (près de la moitié des participants représentant 35 communes ) ainsi que des intervenants en promotion de la santé.
Lancé il y a un an, le réseau ‘vers des politiques communales de santé’ s’est retrouvé autour de l’objectif commun d’améliorer la santé de la population par l’action communale. Proche du citoyen, la commune est un lieu idéal pour intervenir sur les facteurs ayant un impact sur la santé. Pour atteindre ces objectifs de communes en santé, différentes modalités sont proposées dans la Déclaration de Namur (17 juin 2000):
– un échevinat de la santé;
– une commission de la santé;
– l’organisation d’espaces de concertation.
Cette dynamique de promotion de la santé au niveau de la commune a aussi pour ambition de renouer les liens entre politique et citoyens en valorisant les initiatives existantes et en suscitant de nouvelles démarches. La ministre dans son intervention soulignait également les défis d’une telle approche: rencontrer des acteurs désireux de se mobiliser dans un tel projet et se retrouver autour de finalités communes en respectant les objectifs de chacun sans altérer les singularités.
Si la participation ne se décide pas d’autorité, elle se favorise en inventant de nouvelles méthodes. Afin de favoriser l’émergence de projets de promotion de la santé au niveau communal, la ministre a également évoqué le lancement d’un appel à projets d’ici la fin de l’année.
Un réseau qui se construit
Cette Deuxième rencontre était donc axée autour des questions suivantes:
– comment améliorer la qualité de vie de la population au niveau communal?
– Par quel bout aborder cette interrogation?
– Comment impulser des politiques de promotion de la santé dans les communes?
L’objectif du réseau est d’offrir un support aux communes qui souhaitent développer des projets dans le cadre de la promotion de la santé et de permettre les échanges d’expériences, de préoccupations ou de pratiques entre les membres.
Trois expériences ont été présentées: vers une politique de santé à Dinant, l’enquête sur la promotion de la santé au niveau communal réalisée par le CLPS de Mons-Soignies et le CERES (voir Education Santé n°158), la Ferme de la Vache située dans le quartier Pierreuse à Liège (2).
Trois ateliers ont ensuite été organisés simultanément, chacun s’attachant à éclairer une des questions suivantes: comment organiser la concertation? Comment écouter les attentes de la population? Comment impulser la promotion de la santé dans une commune?
Je vous rassure tout de suite, il n’y a pas eu de solutions miracles mais des expériences, des essais et surtout il faut de la persévérance! Quelqu’un disait: ‘Et que l’on arrête de dire que c’est simple!’. Au moins, cela permet à chacun de ne pas être gêné de parler de ses difficultés, de ses tâtonnements…
Capitaliser sans fossiliser
Pour terminer la matinée de travail, Michel Joubert (made in France) a fait part de son point de vue quant au rôle et à la place d’une municipalité dans un dispositif d’une politique de santé. Celui-ci a participé à la mise en place des Programmes régionaux d’accès à la prévention et aux soins (PRAPS – contrats de ville pour l’Ile de France). Dans ce cadre, des priorités étaient définies à l’échelle des régions, ce qui donnait un cadre tout en favorisant la mise en place d’actions de santé au niveau local. Cette stratégie a permis de capitaliser les expériences, les outils et les méthodes de travail et de favoriser les échanges entres les villes.
Michel Joubert a cité trois principaux outils. Les réseaux inter-professionnels , tout d’abord, ont permis de développer une culture commune, de décloisonner. Ensuite, les coordinations et comités de promotion de la santé ont soutenu les échanges et garanti un espace local. Les démarches communautaires ont, quant à elles, favorisé la participation de la population.
La méthode de développement de projets s’est basée sur quelques principes:
– la construction concertée de la démarche;
– le diagnostic participatif;
– la programmation et la priorisation;
– l’évaluation;
– l’intercommunalité car les problèmes ne s’arrêtent pas aux frontières géographiques!
– la participation de la population;
– le lien avec l’hôpital.
Certains priorités thématiques ont également été choisies pour agir sur les contextes et prendre en compte les ressources de l’environnement: la précarité et l’accès aux soins, les toxicomanies et conduites à risques, la santé des jeunes, la santé mentale.
Bernadette Taeymans
Pour en savoir plus: soit auprès du Cabinet de la Ministre 02-213 35 11, soit auprès de Question Santé 02-512 41 74.
(1) La Région wallonne compte quelque 250 communes.
(2) La Ferme de la Vache développe depuis 1998 trois axes: le développement communautaire de quartier, la redynamisation sociale via le jardinage biologique (jardin collectif d’insertion) et la valorisation du site et la sensibilisation à la protection de l’environnement par des jardins familiaux et des stages pour enfants défavorisés.