Le 23 mars dernier, les Femmes prévoyantes socialistes organisaient une matinée d’études sur le thème ‘Le tabagisme : prévenir, sensibiliser, accompagner’
Bien annoncée, bien préparée, animée par quatre intervenants aux approches intéressantes et complémentaires, cette matinée a mobilisé un public malheureusement très peu nombreux. Comme si la question du tabac était devenue secondaire après quelques années de diminution plus ou moins régulière du nombre des fumeurs et après quelques mesures législatives diminuant la visibilité de la cigarette dans les lieux publics.
Pourtant, le tabagisme reste aujourd’hui encore la cause de mortalité évitable à laquelle notre pays paie le plus lourd tribut.
Pour les absents qui ont eu tort donc, les questions suivantes ont été abordées: comment sensibiliser aux dangers du tabagisme? Qu’est-ce qu’une prévention efficace? Quel coût pour la société? Comment devient-on dépendant? Quels sont les outils mis à la disposition des patients et des médecins? Quels sont les risques propres aux femmes? Comment aider et accompagner au mieux les patients?
Les réponses nous ont été apportées par Bérengère Janssen , psychologue et tabacologue au FARES asbl, qui décrivit le programme ‘Naître et grandir sans tabac’ et par Pierre Nys , médecin généraliste et tabacologue, référent ‘tabac’ à la Société scientifique de médecine générale, qui expliqua de façon concrète l’aide que le médecin de famille peut apporter à un patient qui est mûr pour arrêter. Il souligna le fait positif que la relation au long cours avec son patient offre un contexte d’intervention favorable au médecin, mais aussi que seulement 5% des généralistes proposent spontanément à leurs patients fumeurs de tenter le sevrage.
Martial Bodo , psychologue-tabacologue à l’Institut Bordet nous montra de façon très vivante qu’arrêter est possible, improvisant sa démonstration avec beaucoup d’à propos en rebondissant sur le témoignage dans la salle d’une grosse fumeuse très bavarde qui l’interrompait plus souvent qu’à son tour. On aurait presque cru qu’il s’agissait d’une comparse dont les propos visaient à renforcer les arguments du conférencier!
Pour terminer, Régine Colot (psychologue-tabacologue, pour changer, mais à la Fondation contre le cancer cette fois), nous entretint de l’efficacité des campagnes de prévention, en faisant un détour historique par les publicités d’antan en faveur des produits du tabac. Elle présenta entre autres la ligne Tabacstop , très fréquentée lorsqu’elle peut bénéficier de spots publicitaires, en n’omettant pas de nous rappeler que l’important n’est pas le nombre des appelants mais la qualité des contacts avec les répondants de la ligne (voir aussi son article ‘La ligne Tabacstop’ , paru dans le n° 271 d’Éducation Santé en octobre 2011).
À noter enfin, dans la farde des participants, une plaquette reprenant une sélection judicieuse d’outils pédagogiques et autres références en lien avec le sujet, proposée par l’Outilthèque Santé .
Christian De Bock