Mai 2007 Initiatives

Le Comité de coordination interministériel influenza et la Fondation Roi Baudouin ont réalisé une enquête pour mieux comprendre ce que les citoyens belges savent de la grippe saisonnière et de la grippe aviaire, d’une éventuelle pandémie de grippe, et dans quelle mesure ils en ont peur et pensent pouvoir s’y préparer. Ils ont également profité de cet exercice pour évaluer plusieurs outils de communication et formuler quelques recommandations dans ce domaine.
Les résultats de cette enquête montrent que les Belges en savent encore trop peu sur la grippe saisonnière, la grippe aviaire et une éventuelle pandémie de grippe. Autre constat important: tant le citoyen que le médecin souhaitent être informés, mais seulement lorsque la menace se concrétise.

La grippe saisonnière: le Belge sait quoi faire

79% de la population belge connaît la grippe saisonnière, mais n’en a pas peur et ne cherche donc pas spontanément d’informations à ce sujet. Du fait de son expérience, le Belge se considère compétent, il essaie dans un premier temps de surmonter lui-même la grippe et prend des médicaments antipyrétiques pour se sentir moins malade (64%). La moitié de la population pense que les médicaments aident peu dans ce cas et qu’il faut simplement laisser la grippe suivre son cours (50%). Seules 49% des personnes interviewées savent que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre la grippe. A peine 48% estiment qu’un vaccin contre la grippe est le meilleur moyen de prévention. Une visite chez le médecin et une médication sont donc souvent reportés.
Les autorités peuvent améliorer leur communication en apportant des informations qui permettront au citoyen d’encore accroître son expertise et de garder le contrôle de la situation. On peut donner davantage d’informations concernant la prévention, les symptômes correspondant à chaque type de grippe, les mesures à prendre en cas de grippe, la manière de la gérer de manière responsable. Les autorités doivent jouer un rôle actif en matière de communication pendant les moments difficiles, sans pour autant adopter une attitude infantilisante.

Estimation du risque d’être confronté à la grippe aviaire: très faible

La grippe aviaire n’est pas considérée comme une menace ou une maladie. Le risque d’entrer en contact avec la grippe aviaire est estimé comme très faible et le rôle du citoyen dans ce domaine est considéré comme quasi nul. Le fait que la grippe aviaire n’ait pas atteint notre pays l’année passée procure un sentiment d’apaisement. En matière de communication, le citoyen veut des informations sur l’importance de la maladie, la manière de la détecter chez l’homme ou l’animal et le meilleur moyen de s’en prémunir. Lors de la crise de la grippe aviaire de l’année passée, 57% de la population a trouvé que les médias ont diffusé des informations claires et 66% a trouvé que les autorités en ont donné assez. En cas de crise semblable, le Belge ne veut pas être submergé d’informations. Il donne la préférence à un nombre limité de canaux et les autorités constituent à cet égard la source la mieux placée pour donner des informations objectives. Les mutualités sont également jugées de bons vecteurs d’informations fiables.

La pandémie: en quoi cela me concerne-t-il?

La pandémie de grippe est un concept connu de 47% de la population. Les citoyens trouvent qu’une pandémie ne mérite en fait pas beaucoup d’attention. La maladie est certes importante, mais est considérée plutôt comme quelque chose qui peut représenter un danger dans le futur, une affaire qui ne les concerne pas vraiment. Cette relativisation de la maladie résulte d’un manque de connaissances. On se fie pour cela aux autorités et à la science. Ici aussi, on ne veut être informé qu’une fois la menace réelle.
Attendre pour communiquer qu’une situation d’urgence se présente peut provoquer une angoisse collective, ce qui met les autorités dans une situation difficile. Si la menace se concrétisait, les gens auraient tout à coup besoin de beaucoup d’informations et se demanderaient pourquoi ils n’ont pas été mis au courant plus tôt. Les médecins aussi seront submergés de questions de patients inquiets. Il est important que les médecins sachent bien à l’avance ce qu’implique une pandémie et ce qu’on attend d’eux, de manière à bien savoir ce qui va se passer et pouvoir aider leurs patients le plus efficacement possible. En ce qui concerne le contenu, on peut conclure que la population a besoin de directives explicites. En cas d’apparition d’une pandémie, le Belge souhaite des informations actualisées et très claires sur ce qu’on attend et sur la meilleure manière de se prémunir et de protéger sa famille. Le Belge veut se forger une meilleure idée du phénomène. Une présentation visuelle est particulièrement intéressante dans ce cas-ci, mais pas d’images exagérées ou peu pertinentes comme lors de la précédente crise de grippe aviaire.

Le but de l’enquête

Cette enquête a été réalisée par InSites Consulting, leader sur le marché belge des études de marché en ligne, à la demande du Comité de coordination interministériel influenza (CCII) et de la Fondation Roi Baudouin.
L’enquête comportait deux volets. Le volet qualitatif consistait en 10 groupes de discussion correspondant à cinq profils (pour chaque région linguistique): des allochtones, des personnes défavorisées, des personnes âgées, des ‘Belges moyens’ et des médecins généralistes.
Le volet quantitatif consistait en une enquête en ligne menée auprès d’un millier de citoyens, l’échantillon tenant compte de l’âge, de la langue, du sexe et de l’activité professionnelle.
L’enquête a été réalisée en novembre et décembre 2006.
L’objectif était de vérifier ce que les gens savent de la grippe, de la grippe aviaire et d’une éventuelle pandémie et dans quelle mesure ils pensent pouvoir se protéger contre ces variantes de la grippe. Les moyens de communication des autorités concernées ont été évalués dans le but de formuler des recommandations, en particulier à l’intention des groupes cibles difficiles à atteindre.
Cette démarche a aussi l’avantage d’impliquer davantage les citoyens dans le processus décisionnel et la mise au point de la communication des autorités, ce qui est au cœur de la philosophie de travail de la Fondation Roi Baudouin.
Pour plus d’information sur la grippe, la grippe aviaire et une éventuelle pandémie: http://www.influenza.be
D’après un communiqué de la Fondation Roi Baudouin