La consommation de la chicha s’est considérablement développée en Europe ces dernières années. Des bars à chicha ont fleuri un peu partout en Belgique. Se retrouver entre amis autour d’un narguilé est une habitude que l’on retrouve chez de plus en plus de jeunes. Cet engouement est souvent entouré d’une fausse croyance selon laquelle cet usage serait moins nocif que la cigarette.
Cette nouvelle manière de consommer le tabac – «nouvelle» arme des cigarettiers – synonyme pour beaucoup de convivialité et de dépaysement, suscite de vives inquiétudes auprès des acteurs de la santé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est, d’ailleurs, saisie de ce problème qui touche aujourd’hui tous les pays. Elle conclut que l’usage du narguilé constitue un risque sanitaire sérieux aussi bien pour le fumeur que pour les personnes exposées à la fumée.
Dans le cadre de la campagne européenne Help «Pour une vie sans tabac», le Service Prévention Tabac du Fares vient de publier un dépliant informatif destiné aux jeunes, intitulé «Chicha, agréable à fumer… dangereux pour la santé ».
Rêve d’Orient
La chicha est une pipe orientale à long tuyau flexible dans laquelle la fumée passe par un vase rempli d’eau. La prise d’une chicha se fait en 45 à 60 minutes au cours de laquelle le consommateur inhale une quantité importante de fumée (entre 40 et 90 litres).
Selon une enquête conduite à Paris en 2008, 50% des jeunes de 16 ans ont déjà essayé la chicha et ils sont 70% à 18 ans.
Au-delà de la convivialité procurée par cette pratique, il faut savoir que la quantité de nicotine inhalée au cours d’une séance représente environ deux paquets de cigarettes. De même, la production de goudrons est 10 à 100 fois plus élevée qu’avec une cigarette. La combustion du tabac à faible température est responsable d’une importante production de monoxyde de carbone, gaz très toxique, indolore et invisible. Ce gaz remplace l’oxygène dans les cellules du sang et des muscles. Des métaux lourds comme le plomb se retrouvent également dans la fumée.
De plus, contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’eau ne filtre pas les substances nocives; elle ne fait qu’humidifier et refroidir la fumée, ce qui diminue légèrement les effets irritants.
Une question importante lorsqu’on parle de chicha concerne les risques du tabagisme passif. En effet, en Belgique, le narguilé est généralement fumé dans des lieux fermés, en privé ou dans des bars à chicha. Rappelons d’ailleurs au passage que la législation belge n’interdit toujours pas la consommation de tabac dans les bars et les cafés, contrairement à de nombreux autres pays européens. Les non-fumeurs sont ainsi exposés au tabagisme passif de la fumée de chicha. Les petites particules qui composent la fumée peuvent provoquer des irritations oculaires, de la gorge et des bronches, mais aussi des malades coronaires et pulmonaires.
Comme le mentionne le Service Prévention Tabac du Fares dans le dépliant, diverses structures d’aide existent pour accompagner le fumeur à réfléchir à sa consommation et pour l’aider dans sa gestion ou son sevrage.
La liste des Centres d’Aide aux Fumeurs et des consultations de tabacologie est accessible sur le site http://www.fares.be . Le consommateur peut également contacter la ligne gratuite Tabac Stop au 0800 111 00. Un tabacologue y est accessible en semaine de 15 à 19 heures.
Le dépliant «Chicha, agréable à fumer… dangereux pour la santé» est largement diffusé en Communauté française auprès de différentes associations dont les Centres locaux de promotion de la santé, la Fédito wallonne et la Fédito bruxelloise, etc.
FARES, Service Prévention Tabac, rue de la Concorde 56, 1050 Bruxelles. Tél.: 02 512 29 36. Fax: 02 512 32 73. Courriel: prevention.tabac@fares.be