L’alimentation est reconnue comme étant un déterminant important pour le maintien de la santé. Le développement fulgurant, et de plus en plus précocement, de l’excès de poids et de l’obésité figure aujourd’hui parmi les grandes préoccupations pour la santé publique.
Au moins un Belge sur trois souffre d’une surcharge pondérale et un sur dix d’obésité (1).
L’alimentation et l’activité physique représentent les deux leviers les plus importants pouvant être actionnés pour relever ce défi.
Les habitudes alimentaires sont influencées par de nombreux facteurs, notamment l’offre. De nombreux repas sont pris dans une collectivité, que ce soit à l’école ou sur les lieux de travail, et contribuent ainsi à influencer les apports nutritionnels.
C’est précisément la stimulation de l’offre en matière d’alimentation saine pour les jeunes dans les collectivités, en particulier dans les écoles, que la Fondation Roi Baudouin s’est fixée comme objectif dans le cadre de son programme «santé». Il s’agissait, pour atteindre cet objectif, d’identifier et de réunir différents acteurs (gestionnaires de cantines scolaires, responsables de la santé dans les écoles) qui souhaitent relever le même défi: offrir une alimentation plus saine en tenant compte de différents facteurs, comme les préférences alimentaires des jeunes, la rentabilité de la cantine, des prix accessibles pour tous, la logistique, le fonctionnement de la cantine.
La Fondation a ainsi lancé un appel à projets auprès des écoles qui se sont déjà lancées ou souhaitaient se lancer dans une démarche concernant cette thématique. Un réseau «Mieux manger à l’école», ouvert à tous les acteurs impliqués dans ce défi, a été mis sur pied afin de favoriser les échanges de bonnes pratiques, les partages d’expériences et d’informations, à travers des visites d’une dizaine de projets concrets au contenu très varié.
Les visites du réseau
Des «bons grammages» aux produits bio (Ottignies – Louvain-la-Neuve)
«De la soupe à 10 heures aux tartines du goûter» (Woluwe-Saint-Lambert)
«Refaire la cuisine en interne: quel investissement pour quels résultats?» (Ath)
«Cuisine en interne, et légumes produits en partie sur place, internat avec «vrai» souper et participation des élèves» (Izel-sur-Semois)
«Manger sain sans croquer la planète – un restaurant scolaire à l’ère du développement durable» (Eupen)
«Tartine maligne», kit rééquilibrant le repas tartines (Intercommunale de Santé Harmegnies-Rolland)
«Un institut où les élèves sont des clients qui vont au restaurant» (Huy)
«La sensibilisation est en marche» (Marche-en-Famenne)
«Des mamys pour dîner comme à la maison» (Courrière)
Au terme des visites, le réseau comprenait environ 400 personnes. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du plan d’action «Politique de promotion des attitudes saines sur les plans alimentaire et physique pour les enfants et les adolescents en Communauté française», développé par les ministres de l’Enseignement, de la Santé et des Sports de la Communauté française (2). Les écoles visitées émanaient du réseau de la Communauté française (villes, communes, provinces), ainsi que du réseau libre.
Le guide qui synthétise cette démarche participative se nourrit des expériences menées dans les projets des écoles visitées (3), ainsi que des échanges effectués dans le cadre du réseau. Il n’a pas la prétention d’apporter des réponses ou des solutions toutes faites à la problématique de la qualité de l’offre alimentaire. Il vise à identifier et à explorer les différentes lignes de force impliquées dans ce qui conditionne l’offre alimentaire dans les collectivités pour tenter de mieux comprendre la situation, et, au travers des diverses expériences, à dégager des messages clés, des trucs et astuces, pour tracer les pistes susceptibles d’être des facteurs de succès pour faire évoluer l’offre alimentaire dans un sens qui soit favorable à la santé.
Après avoir exposé les différents modes de fonctionnement qui caractérisent l’organisation de l’offre alimentaire, rappelé les objectifs nutritionnels poursuivis dans le cadre d’une alimentation saine et dressé un état des lieux dans les écoles, le guide aborde les différents paramètres qui apparaissent comme des points clés. Ces paramètres sont développés et illustrés par des exemples concrets en faisant référence aux projets visités (voir encadré). La description des projets permet de mettre en valeur ce qui a bien marché, sans omettre les problèmes rencontrés.
Guggenbühl N., Améliorer l’offre en matière d’alimentation saine dans les écoles et les collectivités: expériences et pistes pour relever le défi, Fondation Roi Baudouin, juin 2008. Vous pouvez obtenir gratuitement ce guide à la Fondation (070 233 728), ou le télécharger à l’adresse [L]http:/www.kbs-frb.be/publication.aspx?id=235906&LangType;=2060[/L] (4 Mb). (1) Plan national nutrition santé belge, texte scientifique, version finale 2005.
(2) Pour consulter le plan: http://www.sante.cfwb.be/publications-et-periodiques/alimentation/
(3) Ces écoles ont été visitées en Communauté française et en Communauté germanophone. Un autre guide a été élaboré en Communauté flamande. Nous vous en recommandons aussi la lecture, il ne fait pas double emploi avec le guide francophone. Il donne plus de conseils de ‘bonnes pratiques’ que son pendant francophone, mais ne s’appuie pas sur un réseau d’expériences de terrain.