Les CEMEA (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active – Mouvement d’Éducation Nouvelle) proposent des actions de formation ou d’accompagnement fondées sur l’expérimentation personnelle et l’appropriation active des connaissances pour favoriser l’émancipation. C’est dans cette perspective que nous avons opéré des accompagnements de projets Cellule bien-être.
Au départ, les établissements scolaires avaient des compréhensions et des niveaux d’appropriation du projet de natures très différentes : des attentes plus ou moins précises, des structures s’apparentant relativement aux objectifs possibles d’une Cellule bien-être… Nous avons choisi de travailler au départ de l’existant, des compétences propres à chaque équipe dans sa dimension collective, tout en considérant les forces en présence et en recherchant celles qui manquaient parfois.
Les moyens développés visaient à révéler, dans le souci d’une appropriation collective, l’existant et ainsi à participer à la connaissance et la reconnaissance des acteurs de terrain, de même qu’à mettre en œuvre des démarches participatives.
Dans certains cas, nous avons mis en lien des personnes qui ne se connaissaient parfois que très peu et qui avaient une connaissance parcellaire des missions et fonctions des autres. Dans d’autres cas, nous avons d’abord dû interroger les obstacles dans la mobilisation avant d’aller plus loin.
Nous avons observé et tenté de dégager ce qui compose des lignes de force pour un mieux-être dans les établissements au départ d’une démarche réflexive, alliant pratique professionnelle et prise de recul.
Il a souvent été question de temps pour ‘faire collectif’ et permettre un engagement durable.
Par ailleurs, nous avons constaté que l’École a ses contraintes organisationnelles et institutionnelles conjuguées aux divers décrets qui, par leur caractère ‘désincarné’, fragilisent les enseignants dans leur rôle, les directions dans leur légitimité d’action, de même que les élèves dans leur vécu scolaire.
La ‘forme scolaire’ (répartition par âge, tests normés sur les savoirs pour passer d’une année à l’autre…) nous semble avoir pour effet de rigidifier le rythme que l’enfant se voit contraint d’adopter dans ses apprentissages sous peine de redoublement.
Nous avons aussi souvent constaté que les rôles des protagonistes de l’école sont de plus en plus flous…
Ces quelques éléments questionnent les conditions nécessaires pour que l’école puisse être un lieu de vie et d’expérimentation. Ils plaident aussi pour assurer cohérence et continuité en rassemblant les acteurs et actrices de l’école pour en faire une équipe…
La question du bien-être dans les écoles serait finalement plutôt la conséquence d’un fonctionnement serein (donc ses effets) plutôt qu’un objectif; l’école est tiraillée entre reproduction sociale et volonté d’émancipation. Le bien-être doit en résulter. Ni être une condition, ni un objectif. Mais plutôt une réalité.
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