Mai 2010 Par P. DEWAELE Réflexions

La vedette 2009 aura été incontestablement la grippe A/H1N1v (1), quel que soit le nom que lui ont donné les responsables politiques, scientifiques ou les médias. Mais il est peut-être intéressant de se pencher sur ce succès soudain… Un besoin de catastrophisme, une menace réelle ou la grippe aurait-elle été seulement «première» à un concours de circonstances? Tentatives de réponses…

Une grippe pas comme les autres?

Tout d’abord, qu’a fait cette grippe de si particulier pour avoir suscité un tel émoi? Quelle est sa différence avec les autres?
Pratiquement rien! Cependant, direz-vous, à l’échelle du code génétique d’un virus, il en faut probablement peu pour passer de l’innocuité à la maladie mortelle! C’est vrai. Grosso modo, les virus grippaux sont forgés à partir du même moule. Cependant, il en existe de 3 types: A, B et C. Ils comportent du matériel génétique sous forme de 8 brins indépendants qui sont entourés par une enveloppe. Celle-ci comporte pour tous les types une protéine de type M qui est la base de l’enveloppe. Ensuite, dans les virus A et B, deux protéines doivent être distinguées: les hémagglutinines (H) et les neuraminidases (N). Vu la variation de ces protéines, on leur octroie un numéro selon leur conformation: 1, 2, 3… Chez les virus de type C, il n’y a qu’une seule protéine.
La combinaison des deux protéines pour les virus A renseigne ainsi sur le virus: H1N1, H9N2, etc.
Cette variation est due à des mutations aléatoires des protéines. Parfois ces mutations sont minimes; parfois elles sont plus importantes et sont dites majeures. Ce sont ces dernières qui peuvent donner lieu à une pandémie. En effet, la modification du virus est telle que personne ne l’a jamais rencontré et il constitue donc une nouveauté pour le système immunitaire humain. Le plus souvent cette recombinaison survient chez un animal (canard) qui le transmet à un autre (porc) pour arriver jusqu’à l’homme. Or avant que ce dernier réagisse, il faut un peu de temps. Le virus a alors l’occasion de créer plus de dégâts à l’organisme, mais aussi de se propager dans la population humaine.
C’était le premier motif d’inquiétude des autorités sanitaires concernant le virus A/H1N1. Celui-ci ne correspondait à rien de connu.
Les virus de la grippe sont des Orthomyxovirus du genre Influenzavirus. Ce nom Influenza (qui donne en anglais «Flu», prononcez «Flou») viendrait d’une expression italienne «influenza di freddo», influence du froid, ce qui rend compte du caractère saisonnier de la maladie (même si on peut contracter une grippe en été).
Il s’agit du deuxième motif d’inquiétude: le caractère non saisonnier de cette grippe a fait craindre une transmission très facile du virus. Et c’est effectivement le cas! En Belgique, le premier pic épidémique de cette grippe apparaît à la fin du mois d’octobre 2009 alors que l’épidémie grippale classique atteint son paroxysme en février habituellement.
Les symptômes grippaux sont bien connus: douleurs articulaires et musculaires, fièvre, troubles gastro-intestinaux… Habituellement ceux-ci passent rapidement et la maladie touche principalement les personnes à risque: les personnes âgées, les malades chroniques (cœur, rein, poumons), les diabétiques et les femmes enceintes… Bien sûr, sans surprise la grippe A/H1N1v a atteint aussi ces personnes, mais elle a touché aussi et surtout des jeunes adultes de 30-40 ans en parfaite santé et sans risque ajouté.
La gravité de la symptomatologie chez certaines de ces personnes constitue la troisième raison d’inquiétude, car le mécanisme par lequel agit le virus semble prendre tout le monde au dépourvu. Ce n’est que récemment que cela a été expliqué en partie du moins puisque ce virus s’attaquerait plus facilement aux poumons en provoquant une réaction immunitaire paroxystique détruisant tout sur son passage.
Par chance, cette réaction immunitaire aberrante est rare. Mais elle est suffisamment grave pour faire craindre des conséquences dramatiques au sein de la population. La question des enfants a également été soulevée au cours de cette épidémie. Habituellement, ils sont exclus des programmes de vaccination. Tout d’abord, on considère (à tort) que la grippe ne les atteint pas ou dans une moindre mesure que les adultes. Cette notion est fausse et plusieurs études montrent que les conséquences peuvent au contraire être très importantes allant jusqu’à des méningites. Cependant, les symptômes qu’ils présentent ne sont pas reconnus comme étant ceux de la grippe. Ensuite, il n’est pas matériellement possible de produire autant de doses pour vacciner tous les enfants. Et d’un point de vue économique, le coût ne pourrait pas être supporté par la communauté, ce qui ne serait pas éthique… Notons quand même que pour cette fois, les autorités sanitaires leur ont trouvé des vaccins. Et avec raison. Une étude toute récente publiée dans le très sérieux The Lancet montre que les enfants anglais ont été probablement les plus grands diffuseurs de la maladie dans nos sociétés. La raison est à rechercher d’une part dans le fait que la maladie n’est pas reconnue chez eux, et d’autre part, parce qu’ils restent contaminants bien longtemps après la disparition des symptômes (voir l’encadré pour plus de détails).

Mexicaine ou californienne?

Mais d’où vient ce virus? Voilà la question qui était sur toutes les lèvres lorsque l’épidémie s’est déclarée. Et c’était une quatrième source d’angoisse.
La réponse n’est venue que bien plus tard: le premier cas se situe aux alentours de fin mars 2009, dans l’État de Vera Cruz au Mexique. Cependant, cette découverte est remise en question et le premier cas serait survenu 15 jours plus tôt, voire en janvier 2009.
Cela n’a pas tellement d’importance, car il faut distinguer l’origine du premier cas de l’origine du virus! Concernant celle-ci il y a peu de chance qu’on puisse retracer l’histoire de la recombinaison du virus. Ce que l’on sait est qu’il s’agit d’un virus dont différents éléments viennent de l’homme, du porc et d’oiseau, probablement des canards. Le Center for Diseases Control (CDC) estime qu’il y a 4 virus différents qui ont participé à ce réassortiment, soit du «jamais vu», selon les spécialistes.
Comme le cas a été découvert au Mexique, le qualificatif de mexicaine a été rapidement attribué à cette grippe. Pourtant il faut savoir qu’habituellement, le nom donné au virus vient de la ville ou de la région du laboratoire où il a été isolé la première fois. En l’occurrence, c’était en Californie, la souche actuelle porte d’ailleurs le nom de «California 2009». On aurait donc dû parler de «grippe californienne», ce qui on s’en doute n’était pas bien vu par les autorités sanitaires… américaines.

Pandémie ou pas pandémie

Les mots des maux ne sont pas sans effet secondaire! Et ils s’avèrent même être la cinquième source d’inquiétude.
Par définition, une épidémie est l’émergence de nombreux cas d’une maladie dans une région déterminée tandis que la pandémie concerne de nombreux pays voire une extension au niveau mondial. L’Organisation mondiale de la santé définit 6 phases pour une pandémie (voir tableau ci-dessous)

Tableau: les différentes phases d’une pandémie (Source OMS)

Phase 1

Aucun cas d’infection chez l’homme due à un virus circulant chez les animaux n’a été signalé.
Phase 2 On sait qu’un virus grippal animal circulant chez des animaux domestiques ou sauvages a provoqué des infections chez l’homme et il est de ce fait considéré comme constituant une menace potentielle de pandémie.
Phase 3 Un virus grippal réassorti animal ou animal-humain a été à l’origine de cas sporadiques ou de petits groupes de cas de maladie dans la population, mais n’a pas entraîné de transmission interhumaine suffisamment efficace pour maintenir les flambées à l’échelon communautaire.
Phase 4 La transmission interhumaine d’un virus grippal réassorti animal ou animal-humain capable de provoquer des flambées à l’échelon communautaire a été vérifiée.
Phase 5 Le virus identifié a provoqué des flambées soutenues à l’échelon communautaire dans au moins deux pays d’une même région OMS.
Phase 6 Outre les critères définis pour la phase 5, le même virus a provoqué des flambées soutenues à l’échelon communautaire dans au moins un pays d’une autre région de l’OMS.

Or ce qu’il faut savoir est que dans une définition précédente, le nombre de personnes infectées et le nombre de décès dus à la maladie étaient pris en considération. Tel n’est plus le cas aujourd’hui. Il se fait que les responsables du CDC ont affirmé que sur base des données disponibles au 1/5/2009, il fallait estimer qu’une personne sur 20 infectées était détectée. Si les chiffres obtenus par l’OMS sont multipliés par 20, cela fait froid dans le dos. En fait, rien de neuf sous le soleil: on connaît la même proportion pour la grippe saisonnière.
Les explications des autorités n’étaient pas toujours claires. D’ailleurs, d’autres responsables du CDC annonçaient en même temps que le nombre de cas est sous-estimé, mais que la dangerosité du virus n’atteint pas celle du virus de la grippe de 1918.
Il n’en faut pas plus pour accuser l’OMS de favoriser ainsi l’industrie pharmaceutique (voir «Le grand complot?»). On ne peut pas dire que l’industrie n’a tiré aucun profit de l’opération, mais en l’occurrence il faut savoir aussi que l’OMS avait apporté ce changement de définition à cause de la grippe H5N1 dès 2005.
Par ailleurs, plusieurs voix se sont élevées dès le mois d’avril 2009 estimant au contraire que l’OMS n’allait pas assez vite pour relever le niveau d’alerte. Encore une fois, c’est la peur qui a incité les autorités internationales à agir. La peur, certes mais la pression des États aussi.
En augmentant le niveau d’alerte, l’OMS a permis également à toute une série de mesures préventives d’être prises. Bien sûr, on ne peut pas savoir ce qu’aurait été la pandémie sans celles-ci, plus grave ou identique, mais reconnaissons qu’elles ont probablement contribué à la limitation des dégâts dans nos pays industriels.
Attention en effet! Le virus circule toujours et il risque d’être bien plus mortel dans les populations les plus pauvres de la planète. C’est la raison pour laquelle la vigilance reste de mise et qu’une aide doit être proposée de manière proactive par nos dirigeants aux pays en développement.

Comme un ouragan…

Le tsunami médiatique qu’a soulevé le vent de la grippe A/H1N1v restera certainement dans les annales des écoles de journalisme. Si l’objectif des autorités sanitaires mondiales et nationales était de ne pas engendrer de panique, leur but a été réduit à néant par les médias qui en ont fait leurs choux gras.
Toute proportion gardée, il faudrait analyser le bénéfice net récolté par les médias avec tout ce battage et le mettre en balance avec celui de l’industrie pharmaceutique. Si les derniers chiffres sont potentiellement accessibles, les premiers ne le seront jamais… Transparence?
Peut-on alors en vouloir aux médias? La réponse est évidemment négative pour ceux en tout cas qui ont tenté d’y voir clair dès le départ. Or, et c’est là où le bât a blessé, la plus grande confusion régnait auprès des scientifiques interviewés.
La réponse la plus détestée probablement par un journaliste est quand la personne se trouvant en face de lui avoue honnêtement son ignorance. Or il en est souvent comme cela en sciences: on peut souvent plus qu’on ne sait. Le réflexe journalistique veut, mû probablement aussi par une parano professionnelle et un besoin de scoop, que l’on mette en doute celui qui dit qu’il ne sait pas. Avec un peu de manque de discernement, la nécessité de publier et la pression du rédacteur en chef, le journaliste trouvera «l’expert» qui voudra bien lui révéler quelque chose. C’est évidemment la porte ouverte à un grand charivari où la science n’a finalement plus grand-chose à voir.
Doit-on en vouloir aux journalistes alors? Encore une fois, ils ne sont responsables que de ce qu’ils écrivent, relatent ou narrent et cela, normalement, ils ne l’inventent pas! Face à des communiqués de presse de plus en plus alarmants émanant de différentes autorités, la tendance est forcément de toujours aller vers le pire. Ce «pire» relayé par les médias est amplifié par d’autres et repris par ces mêmes autorités. On arrive très vite à un phénomène similaire à une bombe nucléaire.
De plus, le message manque de cohérence, mais encore une fois, il semble que c’est la crainte d’une violente flambée pandémique mortelle qui dirige la manœuvre. Le premier rapport officiel date du 24/04/2009 et fait mention de quelques cas, 4 jours plus tard, une quarantaine de laboratoires américains confirme avoir retrouvé du H1N1 nouveau variant!
Il y a de quoi perdre son calme même si on ne déplore pas de décès. Le décès du premier patient ajoutera encore à la frénésie de contrôle des autorités. Il faut dire à leur décharge que la mortalité due aux H5N1 était beaucoup plus importante et que la dangerosité du virus n’était pas connue. Si un virus tue rapidement, il ne pourra se répandre que sur un petit nombre de personnes, comme c’est le cas pour le virus Ébola, par exemple. En revanche, s’il provoque des maladies mortelles, mais à long terme, il aura évidemment l’occasion de contaminer un grand nombre de personnes comme pour le papillomavirus humain. Entre ces deux extrêmes, toutes les variantes sont possibles.
Le paroxysme de l’incohérence est atteint lorsque l’OMS décide de relever le niveau d’alerte au maximum tout en demandant aux personnes de ne pas paniquer! Or ce que n’expliquent pas immédiatement (ou mal) les autorités est que ce relèvement de niveau d’alerte répond à une définition mathématique permettant la mise en place d’une surveillance mondiale de la maladie et du virus avec l’accession pour les états à des budgets réservés à cette fin. Il s’agit aussi d’un signal auprès de l’industrie pour le début de la fabrication d’un nouveau vaccin.
Le public comprend, lui, que nous sommes face à une menace imminente de mort!
La nouvelle se répand d’autant plus vite que les réseaux sociaux tels Facebook, Twitter, etc. amplifient une fois de plus la rumeur qui tient plus de la crise de folie collective que de la simple crainte.
La faute à qui? Nous sommes habitués à devoir trouver des responsabilités. Il faut bien avouer qu’au début la crise a été globalement assez mal gérée au niveau mondial. Vu les mutations forcément aléatoires du virus, il est difficile de prévoir la réponse autrement dit le vaccin à fabriquer. Toutes les firmes s’étaient attachées à créer un vaccin anti-H5N1 depuis 2005, d’autres laboratoires cherchaient à créer un vaccin absolu dirigé contre une protéine non variable du virus. Les spécialistes de la grippe estimaient lors du congrès trisannuel de l’European Scientific Working group on Influenza (ESWI, http://www.eswi.org ) en septembre 2008 que la menace viendrait d’un virus H9N2 et non d’un H5N1… Quelques mois plus tard, c’était le H1N1v qui frappait à nos portes. Pas simple!
Par ailleurs, beaucoup se sont plaints du délai qu’il fallait pour élaborer un vaccin. Deux soucis existaient.
D’une part, il fallait concevoir un vaccin inactivé correspondant au virus H1N1v sans entraver la production du vaccin contre la grippe saisonnière qui permet de protéger contre 3 autres types de virus de la grippe. Or à ce moment, il n’était pas possible de créer un vaccin sur cellules, mais uniquement à partir d’œufs fécondés. L’équation pour le vaccin contre la grippe saisonnière est simple: un vaccin, un œuf! En effet, on peut créer trois doses dans un œuf mais comme il y a trois types contre lesquels protéger, il faut donc un œuf par personne. Obtenir des œufs fécondés suppose non seulement d’avoir des poules pondeuses en suffisance, mais aussi des coqs fertiles… La question soulevée par le vaccin contre le H1N1v est d’un autre ordre puisque pour cette grippe pandémique, il fallait obtenir beaucoup de doses de vaccins protecteurs en peu de temps. L’utilisation d’adjuvants (2) était alors très logique. C’est l’option retenue par la firme GlaxoSmithKline, contrairement à Baxter par exemple.
Les firmes productrices comme Sanofi Pasteur, Novartis en plus des deux précédentes, avaient bien auparavant consacré des budgets importants en recherche et développement pour un vaccin contre le H5N1. Ils étaient prêts à réagir mais un vaccin ne se fabrique pas sans précaution et il eut été irresponsable de ne pas lui faire subir les tests habituels de sécurité et d’innocuité même si ceux-ci ont dû être accélérés.
Du côté des autorités publiques en Belgique, le plan était également prêt et a bien fonctionné dans l’ensemble. À posteriori, il apparaît que l’isolement des personnes potentiellement atteintes s’est avéré salvateur et a permis de limiter rapidement la propagation du virus.
Chez nos voisins français, la quarantaine n’a pas été respectée et le nombre de cas par habitant a été proportionnellement bien supérieur.
On peut reprocher un certain cafouillage de communication envers les professionnels de la santé, pharmaciens et médecins. Une fois de plus, cela s’est produit à certains moments de grande tension et quand les discours étaient peu clairs, voire discordants. C’est donc probablement une des leçons à retenir: il faut une communication cohérente et validée tant sur le plan scientifique que politique, ce qui n’est pas toujours facile à concilier.
Si on se place du point de vue des Belges, le CRIOC a publié récemment les résultats d’une enquête très intéressante. Elle se base sur 660 interviews téléphoniques chez des particuliers de 17 ans et plus (avec une marge d’erreur de 3,9%, les résultats peuvent donc être considérés comme significatifs). Elle a été menée entre le 13 et le 28/01/2010, soit après la crise.
Le public semble rassuré par rapport à la grippe dans 52% des cas et pas très inquiet dans 30%. Les personnes interrogées se disent d’ailleurs très bien informées (46%) ou bien informées (42%). Seuls 2% estiment ne pas être informés. Les Belges connaissent d’ailleurs très bien les mesures préventives comme l’hygiène des mains ou éviter un contact avec un malade.
En revanche, seuls 42% estiment que la vaccination contre la grippe est un «geste de prévention». Il y a une nette différence entre francophones (25%) et néerlandophones (55%) qui estiment la vaccination comme utile d’un point de vue préventif. Les trois quarts des personnes vaccinées contre la grippe saisonnière en sont convaincus également.
Près de 90% des personnes interrogées pensent qu’il est important que les personnes à risque se fassent vacciner et aussi que le vaccin contre la grippe A/H1N1v est efficace. Cela dit, la moitié des Belges pensent que ce vaccin comporte un risque pour la santé.
Un tiers des personnes interrogées pensent qu’une cure de vitamine C permet de réduire le risque de grippe (3).
Concernant l’action des autorités, elle est considérée comme trop importante par rapport à la menace réelle par 42% de la population, et 39% des gens estiment qu’elles font ce qu’il faut. Le bilan n’est donc pas négatif de ce point de vue.

Le «grand complot»

La peur engendre des réactions diverses, mais peu cristallisent aussi fort l’attention que celles qui concernent la vaccination, et ce depuis la première expérience de Jenner au XIXe siècle.
Il faut dire que la variolisation importée de pratiques du Moyen-Orient engendrait effectivement des effets secondaires importants, les «variolisés» développant même la maladie.
Pasteur et d’autres à sa suite ont permis la mise au point de vaccins de plus en plus sûrs et de plus en plus efficaces. Malgré tout, les fantasmes et les peurs persistent. Ainsi, ce n’est que récemment que le Lancet a accepté de retirer un article célèbre qui accusait, sur base de 12 cas rapportés, le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons de provoquer un autisme chez les enfants vaccinés… Cet article, publié il y a 12 ans, avait fait l’objet d’une polémique. Plusieurs dizaines d’équipes de chercheurs ont tenté de reproduire les résultats comme cela se fait en science, mais rien à faire! Tous sont arrivés à la même conclusion: il n’y a aucun lien entre vaccin RRO et autisme. Le même type de craintes était apparu entre le vaccin anti-hépatite B et la sclérose en plaques. Encore une fois, aucun lien n’a pu être établi.

Comme Caïn !

Pour en revenir à l’influenza, lors de l’épidémie de grippe due au type New Jersey, un autre A/H1N1 montrant beaucoup de similitudes avec celui que nous connaissons aujourd’hui, la campagne de vaccination a été liée à l’apparition de syndrome de Guillain-Barré (4). Des études rétrospectives menées après l’épidémie ont montré que le risque de développer cette maladie était 10 fois plus important si on était atteint par la grippe ou une autre infection. Il est apparu que le nombre de cas chez les personnes vaccinées n’excédait pas ce qui était attendu dans la population générale. Toutefois, la mise en place d’un réseau de vaccino-vigilance a permis de détecter les cas plus tôt qu’auparavant. C’est notre point de vue qui change et non la maladie elle-même…
En parcourant ce qui est paru sur les blogs et autres réseaux sociaux, on s’aperçoit que la crainte liée au vaccin est liée à celle de l’implantation de micropuces électroniques chargées de nous surveiller, un peu comme l’œil divin sur Caïn!
Pour d’autres professionnels de la presse pseudoscientifique à sensation, la grippe A/H1N1v serait une arme biologique de destruction massive pour «lutter contre l’explosion démographique», explique une certaine Kerry Cassidy (membre fondatrice de Camelot) dans la revue «Dossiers Secrets d’États» de décembre 2009.

Série B

Plus loin dans la même revue, on retrouve une interview de Jane Burgermeister, une journaliste autrichienne. Celle-ci a été au centre d’une polémique lorsqu’elle a mis «au grand jour» un «complot» visant à intoxiquer nos contemporains par un vaccin anti-grippe falsifié de manière volontaire. Il faut dire que son curriculum vitae la place comme journaliste chez Nature et Science. Cela appuie donc forcément ses propos.
Son récit semble sorti de la littérature d’espionnage des années de Guerre froide. Elle voit dans la préparation de l’OMS et des États une opération coordonnée volontaire (jusque-là elle a raison) afin de vacciner les gens avec du matériel contaminé par d’autres virus comme celui de la grippe H5N1 (là, elle dérape…). Elle préconise donc de refuser le vaccin, de porter un masque et de consommer des vitamines C et D3. Elle porte plainte auprès des autorités autrichiennes et fait même enregistrer sa plainte auprès du FBI, incriminant l’industrie pharmaceutique, les dirigeants américains, les financiers, etc. Rien que ça! Elle affirme même que la «population mondiale» a refusé de se faire vacciner, prenant pour preuve des réactions de personnes sur des blogs…
Tout cela prêterait à rire si cela ne contribuait pas à la désinformation globale, probablement plus délétère que la grippe elle-même.
En serons-nous à désirer, pour résoudre la crise économique et démographique qui transparaît en toile de fond de l’argumentation de Burgermeister une «bonne grippe» comme d’aucuns à une époque que l’on espère révolue, souhaitaient une «bonne guerre»?
Cynisme inhumain qui voyait dans la décapitation de villes entières lors des grandes épidémies de peste, l’opportunité de mettre en place de nouveaux gouvernants, voire aujourd’hui un «nouvel ordre mondial»…
Or plus on lutte contre ce genre de théories, plus elles s’en alimentent, renforçant ainsi leurs propres hypothèses paranoïdes. Ne pas les combattre, les ignorer revient à se taire, argument qu’elles n’hésitent pas à utiliser puisque «qui ne dit mot, consent!». Pour Denis Duclos , anthropologue au CNRS, dans le Monde Diplomatique (09/2009), c’est le passage à travers la peau qui engendrerait cette peur, «qui constituerait le noyau du fantasme».

Prix à payer !

Autre aspect polémique né de l’utilisation de ces vaccins, les profits réalisés par l’industrie pharmaceutique grâce à l’aval de l’OMS et de ses experts. Accuser les laboratoires pharmaceutiques d’avoir organisé la crise et la panique qui a suivi est méconnaître l’histoire. Les scientifiques assurent depuis plus de 20 ans que nous devrons faire face à une mutation majeure du virus grippal. A l’époque, nous ne possédions aucune arme de réaction rapide. Avec l’arrivée des antiviraux comme le Tamiflu® et le Relenza®, les cliniciens ont pu un peu respirer, mais nous ne disposons toujours pas d’un vaccin qui serait efficace contre tous les virus grippaux à la fois. Que l’industrie ait fait des profits dans cette affaire, il fallait s’y attendre. Reprocherait-on aux aciéries d’augmenter leur chiffre d’affaires quand la demande en acier se fait plus forte sur les marchés mondiaux?
La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût! De plus, l’industrie du vaccin a payé cher la recherche et le développement de ces vaccins pandémiques. Rappelons qu’au départ, elle travaillait sur le H5N1 et non sur le H1N1.
Que les experts qui ont été appelés par l’OMS soient également impliqués dans la recherche fondamentale ou clinique de ces mêmes vaccins ne peut étonner que ceux qui ignorent que ces experts travaillent bien souvent dans les meilleurs laboratoires de recherche universitaire. Or ils sont obligés de développer des contacts et des contrats avec l’industrie pharmaceutique pour la subsistance même de leur laboratoire. Et c’est parce que ce sont les meilleurs et les plus renommés qu’ils ont été appelés par les instances internationales en tant qu’experts.
Cependant, on ne peut effectivement s’empêcher de penser à l’importance démesurée donnée à cette grippe alors que sa cousine saisonnière fait bien plus de victimes dans le silence, sans même parler de la malaria (plus d’1 million de morts par an) ou d’autres maladies touchant les pays les plus pauvres. La peur comme la vie n’ont pas le même prix partout…

Que reste-t-il alors de toutes les accusations? Une série de faits qui ne peuvent être reliés les uns aux autres, une suite de coïncidences… Que certains lots de vaccins contaminés aient été retirés du marché, c’est certain; que certains aient retiré des bénéfices de la crise, c’est tout aussi probable, mais que l’on estime dès lors qu’il s’agit d’un vaste plan de destruction massive faisant intervenir des illuminati (5) et autres «anges et démons» tient du mauvais roman fantastique.
Que nous restions vigilants, en proie au doute, quoi de plus normal, quoi de plus sain? Toutefois si ce doute se mue en peur, voire en obligation d’avoir peur de l’autre, s’ouvre alors une boîte de Pandore libérant toutes les errances humaines, de celles qui ont mené à la mort de populations entières où la grippe ou d’autres infections n’ont aucune responsabilité…
Pierre Dewaele , journaliste Polyhedra

Grippe A/H1N1 – L’avis du Commissariat belge

Depuis avril 2009, plus personne n’ignore qui est le Dr Daniel Reynders , le coordinateur stratégique de la Cellule influenza, tant il a été sollicité par les médias. Aujourd’hui alors que nous sommes en phase post-épidémique, nous lui avons demandé quelles étaient ses impressions et les leçons à retirer des événements qui ont émaillé l’année dernière.
On sait que la vaccination n’a pas connu le succès qu’on supposait. Pourriez-vous nous dire la quantité de vaccins utilisée en Belgique?
Concernant les doses de vaccins, nous avons commandé à la firme GlaxoSmithKline 12,6 millions de doses. Vu la faible virulence du virus A/H1N1v, une réduction d’environ 30% des doses commandées a pu être obtenue, ce qui nous donne un stock d’environ 8 millions de doses dont 2,2 millions ont été distribuées dans les pharmacies.
Par ailleurs à la demande de l’OMS, la Belgique a donné plus de 1,2 million de doses pour permettre une vaccination gratuite dans les pays en développement. Le choix de la quantité de vaccins à produire a été réalisé en 2005-2006 donc bien avant qu’une pandémie se déclare. À ce moment-là, nous vivions avec le spectre du virus H5N1 qui était beaucoup plus dangereux que celui que nous avons connu en 2009. Il était donc raisonnable de vouloir protéger le plus de monde possible.
Concernant les coûts, il est trop tôt pour pouvoir réaliser un bilan définitif (6). Il faudra attendre les chiffres des mutuelles pour en savoir plus car les médecins apposaient sur le bordereau de consultation les lettres VGA (pour Vaccin Grippe A). La consultation était alors remboursée complètement au patient.
Dans les hôpitaux, la vaccination était totalement gratuite et bien enregistrée, donc nous avons dans ce cas des chiffres précis.
Est-ce à dire que 2,2 millions de résidents en Belgique ont effectivement été vaccinés?
Non, là encore on manque de données puisqu’en dehors des hôpitaux, l’enregistrement des vaccinations n’a pu être effectué de manière suffisamment précise. En effet, certains médecins généralistes ont refusé d’utiliser la plateforme e-Health .
Ce refus dépasse de très loin la problématique soulevée par le vaccin, mais le résultat est que nous n’avons pas de chiffres fiables à l’heure actuelle. Le remboursement VGA nous renseignera mais il est probable que nous n’atteindrons pas les 2,2 millions de personnes vaccinées. Un certain nombre de médecins ont sans doute gardé une réserve de vaccins chez eux; de plus, comme il s’agissait de flacons contenant 10 doses, il se peut que toutes n’aient pas pu être utilisées dans le délai imparti et ont atteint leur péremption avant l’injection. Quoi qu’il en soit, il est raisonnable de penser qu’ environ 2 millions de personnes en Belgique ont effectivement été vaccinées.
Quel est le coût d’une telle campagne?
Le budget qui a été voté devait tenir dans une enveloppe de 110 millions d’euros, dont 80 ont été consacrés à l’achat des vaccins. À cela, il faudra ajouter tous les autres frais de logistique, de communication et, bien sûr, le remboursement des consultations. On dépassera probablement les 100 millions. Cela étant, les consultations remboursées à 100% pour la vaccination des personnes à risque ont permis probablement d’éviter d’autres consultations et la prescription d’autres traitements. N’oublions pas non plus que la grippe est responsable d’un absentéisme important et qu’elle tue aussi par les complications qu’elle engendre. Si celles-ci ne sont, heureusement, pas toutes mortelles, elles induisent une invalidité plus ou moins longue et un taux d’hospitalisations non négligeable. C’est l’ensemble de ces bénéfices qu’il faudra prendre en compte dans le décompte final.
Au moment de la campagne de vaccination, on a connu un certain flottement. Les autorités ne semblaient pas très bien savoir comment gérer cette situation, comment l’expliquez-vous?
Nous avions un plan prévu au départ pour vacciner le plus de monde possible en un minimum de temps. La méthode la plus efficace est de rassembler les personnes et de réaliser une vaccination de masse via un plan communal. Ceci a été décidé sur base d’un virus grippal dangereux et qui se répand vite.
Le plan des hôpitaux a bien fonctionné, mais le virus étant heureusement moins virulent que prévu, les experts ont recommandé de vacciner certains groupes à risque. Nous avons donc dû passer à un autre système impliquant les pharmaciens et les médecins généralistes, ces derniers étant effectivement les mieux placés pour vacciner les personnes à risque dans ce contexte.
Quels sont les enseignements que l’on peut retirer de cette expérience?
Tout d’abord, nous avons découvert avec cette pandémie, et cela se reproduira encore dans le futur, que nous ne pouvons jamais être totalement préparés à ce qui va se passer. Nous pensions le virus plus dangereux qu’il n’était, heureusement. C’est donc un élément important à intégrer dans notre plan d’action et à expliquer à la population. Ceci permet de mieux comprendre ce qui se passe pendant et après la crise. L’investissement qui a été fait paraît peut-être démesuré aujourd’hui, mais il se justifiait parfaitement. Il est très probable que la même prudence serait de mise si une autre crise devait survenir dans le futur.
Ensuite, si on additionne le nombre de personnes qui ont contracté cette grippe (symptomatiques ou non) et le nombre de personnes vaccinées, cela laisse tout de même un grand nombre de personnes susceptibles d’être contaminées lors d’une prochaine épidémie. Le suivi épidémiologique des virus de la grippe nous apprend d’ailleurs que le nombre de personnes atteintes par le A/H1N1v ira croissant pendant quelques années puis sera remplacé par un autre type du virus de la grippe.
Je pense aussi que les autorités sanitaires au niveau mondial comme au niveau national n’ont pas compris l’importance des mouvements d’opinion mettant en doute l’intérêt de la vaccination. On peut s’interroger sur les conséquences de telles mouvances si nous avions été face à une maladie grave. C’est donc un élément à prendre en considération d’autant plus qu’aujourd’hui avec les réseaux sociaux, l’information (quelle que soit sa qualité) circule beaucoup plus rapidement qu’auparavant.
Enfin, les professionnels de santé de première ligne, les médecins généralistes, les pédiatres, les gynécologues et les pharmaciens, devraient peut-être mieux prendre conscience qu’il est essentiel de se préparer à ce type d’événements. Les autorités, de leur côté, doivent mieux organiser leur réponse en tenant compte justement de ces intervenants de première ligne.
Cette crise a permis de créer des partenariats, nous devons entretenir ces bonnes relations.
Propos recueillis par Pierre Dewaele

Et les enfants alors ?

On l’a dit par ailleurs, les enfants sont contaminés par le virus de la grippe, sont malades et la transmettent facilement. Selon le Conseil supérieur de la santé (CSS), il s’agit des vecteurs principaux du virus dans nos populations. Ils peuvent contaminer des personnes potentiellement à risque comme leurs grands-parents.
Si on regarde les chiffres publiés par l’Institut scientifique de la santé publique, on s’aperçoit que le nombre de personnes contaminées est beaucoup plus important chez les moins de 14 ans que dans les autres tranches d’âge. C’est vrai non seulement pour la pandémie de la fin 2009 mais aussi lors du pic épidémique de janvier 2009 où le virus était de type H3N2.
Est-ce à dire qu’il faudrait dès lors vacciner tous les enfants? Aux USA, le CDC d’Atlanta recommande dans sa dernière publication de mars 2010 que le vaccin soit effectivement administré à tous les enfants à partir de 6 mois. En Belgique, le CSS y réfléchit depuis longtemps, mais soyons concret, la vaccination antigrippale des enfants pose plusieurs questions.
Comme on l’a dit, la création d’un vaccin se fait toujours actuellement sur des œufs. Ceux-ci peuvent être difficiles à obtenir. En Belgique, nous n’avons pas moins de 100.000 naissances par an. Il faudrait par conséquent environ 100.000 doses supplémentaires par rapport à ce que nous consommons déjà. Par ailleurs, l’allergie aux œufs semble être de plus en plus importante chez les enfants. Il faudra donc attendre le développement en suffisance de vaccins dits «cellulaires».
Autre question: le schéma vaccinal sera-t-il encore acceptable pour les parents avec un vaccin de plus à faire chaque année?
Côté positif, le vaccin est beaucoup plus efficace chez l’enfant que chez l’adulte ou la personne âgée. D’un point de vue sécurité, il est très sûr d’utilisation même chez les tout-petits.
Nous possédons l’une des couvertures vaccinales les plus fortes en Europe; il serait dommage que cela diminue en raison d’un vaccin de trop.
Enfin et c’est peut-être le plus grand frein, pour être efficace, il faudrait que cette vaccination soit gratuite. Or on voit mal comment la Communauté française pourrait supporter ce coût supplémentaire, alors qu’elle a déjà fortement augmenté son budget ‘vaccinations’ ces dernières années.
Vacciner les enfants contre la grippe se justifie d’un point de vue médical, scientifique et épidémiologique, mais ce bénéfice doit être mis en balance face à d’autres types de prévention tout aussi efficaces.
PDw

La grippe H1N1 et les médias sous la loupe

Une après-midi d’étude organisée à l’initiative de l’Observatoire du récit médiatique de l’UCL (ORM) a décortiqué le traitement médiatique de ce «non-événement» mondial le 26 mars dernier.
Les médias ont-ils été trop loin? Ont-ils espéré le pire? Ont-ils dramatisé l’événement? Ou ont-ils été à la traîne de l’OMS et des services de prévention des gouvernements? Toutes ces questions se posent, au lendemain d’un an de passions médiatiques autour de ce qui aurait dû être un événement planétaire: la grippe H1N1.
Il y a un an, la panique s’abattait en effet sur la planète: une grippe mortelle touchait le Mexique. Le pays était mis en quarantaine, l’OMS tirait rapidement la sonnette de l’alarme maximale et, dans le monde entier, on commençait à compter les morts tout en lançant d’imposantes campagnes de prévention.
L’épidémie annoncée dans nos contrées pour cet hiver n’a toutefois pas eu lieu. Et de drame, la grippe H1N1 est devenue un non-événement significatif du fonctionnement médiatique actuel.
Le traitement médiatique de la grippe a été au centre du travail mené par un séminaire de recherches de 3e cycle en information et communication à l’UCL. Le phénomène a été analysé à travers l’étude de cas précis de fonctionnement médiatique, à la fois en Belgique et dans plusieurs pays étrangers.
Rien de spectaculaire ne sort de l’analyse du ‘Soir’, du JT de France 2, ou du ‘Journal du médecin’, qui ne sont sans doute pas au départ les médias les plus friands d’informations ‘choc’.
Par contre, on observera avec intérêt la présence bien visible de la théorie du ‘complot’ dans la presse francophone canadienne (contamination nord-américaine oblige), la spectacularisation quasi fictionnelle du sort des ‘victimes’ dans les télés turques, et le vocabulaire ‘innocent’ de la chaîne ‘Al Jazeera’, qui qualifia systématiquement la grippe de ‘porcine’ plutôt que de ‘mexicaine’! On trouve parfois le contentieux Orient-Occident là où ne l’attend pas!
CDB
Dossier du n° 45 de Médiatiques – récit et société, une publication de l’ORM. En vente au prix de 6 euros au Département de communication sociale de l’UCL, ruelle de la Lanterne magique 14, 1348 Louvain-la-Neuve. Internet: http://www.comu.ucl.ac.be

(1) Grippe A/H1N1v: le petit «v» se trouvant à la fin signifie simplement qu’il s’agit d’un nouveau variant, une nouvelle variation génétique du virus de la grippe.
(2) L’adjuvant est une substance qui renforce simplement la réaction immunitaire et permet donc de réduire la quantité d’antigènes administrés par vaccin. En réduisant la quantité d’antigènes par dose, on peut donc augmenter le nombre de doses tout en gardant la même efficacité.
(3) Ce qu’aucune étude clinique n’a permis de démontrer à ce jour.
(4) Syndrome de Guillain-Barré: il s’agit d’une atteinte des nerfs entraînant des douleurs et des paralysies partielles, de manière transitoire, mais qui peuvent durer longtemps. La maladie est sévère et invalidante, pouvant aller jusqu’à nécessiter un séjour en réanimation. Traitée, elle peut être guérie, mais pas toujours sans séquelles. On connaît mal son origine exacte mais elle survient le plus souvent après une infection bactérienne, virale, etc.
(5) Il faut entendre ici illuminati au sens de la théorie du complot: organisation conspiratrice supposée, agissant dans l’ombre du pouvoir, contrôlant prétendument les affaires du monde au travers des gouvernements et des grandes multinationales et visant à l’établissement du Nouvel ordre mondial (définition de Wikipédia).
(6) Interview réalisée le 2/3/2010