Janvier 2017 Par Fondation Contre le Cancer Réflexions

La Fondation contre le Cancer et l’e-cigarette

Comment l’utiliser à bon escient?

La nouvelle réglementation en matière d’e-cigarette permettra de mieux encadrer la vente de ce produit. À cette occasion, la Fondation contre le Cancer lance un film qui répond à certaines questions et donne la parole à des témoins. En outre, elle propose désormais de l’information sur ce thème sur le site de Tabacstop www.tabacstop.be/e-cigarette .

Moins nocive que la cigarette classique

L’ensemble des experts estime aujourd’hui que la cigarette électronique est moins nocive pour la santé que la cigarette classique. La grande différence entre la cigarette classique et l’e-cigarette se situe au niveau de la combustion.

Lors de la combustion d’une cigarette classique, de nombreuses substances toxiques se libèrent (monoxyde de carbone, formaldéhyde, benzène, goudrons…). Ces substances augmentent le risque de développer un cancer ou des maladies cardiovasculaires. Par contre, lors de l’utilisation d’une e-cigarette, il y a une production de vapeur mais pas de combustion. On trouve une série de substances chimiques dans les e-liquides, mais grâce à l’absence de combustion, il n’y a pas de production de goudrons, qui sont à l’origine de nombreux cancers.

La Fondation contre le Cancer souligne que cet avantage n’est effectif que s’il y a un abandon total de la cigarette classique. En outre, elle souligne que l’incertitude demeure au niveau des risques à long terme de l’e-cigarette sur la santé. La prudence reste donc de mise. Comme l’indique le Conseil Supérieur de la Santé dans un avis rendu en octobre 2015: «Il existe encore peu d’utilisateurs de longue durée et, par conséquent, pas assez d’études à long terme pour pouvoir tirer des conclusions solides».

La cigarette électronique peut-elle jouer un rôle au niveau de l’arrêt tabagique?

La Fondation contre le Cancer rappelle que le premier conseil à donner aux fumeurs est d’arrêter de fumer. Si le fumeur n’y arrive pas seul, le deuxième conseil est de chercher de l’aide. La meilleure aide qui existe actuellement est un accompagnement par un tabacologue ou un médecin, combiné avec des moyens d’aide dont l’efficacité a été prouvée, comme par exemple des médicaments, des patchs ou des sprays. Ces moyens d’aide permettent de limiter les symptômes de sevrage. Si ces méthodes ne fonctionnent pas ou si le fumeur les exclut, l’e-cigarette avec nicotine peut offrir une alternative. L’objectif est le même qu’avec les substituts nicotiniques médicamenteux: diminuer les doses de nicotine progressivement afin de déshabituer le cerveau en douceur. L’e-cigarette peut donc jouer un rôle, mais il vaut toujours mieux donner la priorité à l’accompagnement et aux aides classiques.

Protéger les non-fumeurs

Par ailleurs, la Fondation contre le cancer met en garde sur un autre point. Il convient de protéger les personnes n’ayant jamais fumé de e-cigarette. La Fondation craint en effet que la cigarette électronique n’engendre un nouvel effet de mode. En outre, elle se méfie particulièrement de l’industrie du tabac, qui investit actuellement dans ce marché. S’agit-il d’une nouvelle stratégie pour attirer les jeunes par ce biais vers le tabagisme? D’autre part, si l’industrie du tabac mettait consciemment sur le marché des e-cigarettes moins efficaces, cela pourrait empêcher sa clientèle de rompre avec la dépendance au tabac.

Vous pouvez visionner le film (d’une durée d’un peu moins de 7 minutes) ici : https://youtu.be/MdP1VcwQgeE

Vous trouverez plus d’infos sur le site www.tabacstop.be/e-cigarette