Les traumatismes sont la cause principale de mortalité chez les enfants et les jeunes de 0 à 19 ans en Belgique. Chaque année, 300 enfants de 0 à 19 ans en moyenne meurent en Belgique suite à un traumatisme non intentionnel (accidentel). C’est dans ce contexte qu’a été développé, au niveau européen, le ‘Child Safety Report Card’, un outil visant à mesurer les prestations d’un pays dans le domaine de la sécurité des enfants. La Belgique, avec une moyenne de 3 sur 5, obtient juste ‘une satisfaction’, mais un peu plus d’ambition serait probablement bienvenue!
La ‘European Child Safety Alliance (ECSA)’ a examiné, en collaboration avec ses membres nationaux, le niveau de sécurité des enfants dans 18 pays de l’Union européenne. Un aperçu des scores par pays est repris dans une ‘Child Safety Report Card’, qui est basée sur un examen de bonnes pratiques prestées en Belgique dans le domaine de la sécurité des enfants et des jeunes jusqu’en juillet 2006.
Les scores concernant la sécurité des enfants démontrent que la Belgique peut mieux faire dans le domaine de l’introduction de mesures en faveur d’une amélioration de la sécurité des passagers et des cyclistes ainsi que de la prévention des noyades, chutes, brûlures et étouffements/strangulations.
Vers une approche consolidée
Les chiffres ne sont pas du tout encourageants et soulignent le besoin d’une approche plus stricte. Il faut par exemple qu’une stratégie nationale soit développée qui envisage des buts spécifiques relatifs à la sécurité des enfants et des adolescents.
A cause de la complexité institutionnelle belge, les compétences en matière de sécurité des enfants sont dispersées. Le secteur de la ‘prévention des accidents’ est tout aussi disséminé. Une approche coordonnée de toutes les actions en vue d’améliorer la sécurité des enfants, tant au niveau des autorités publiques que dans le secteur de la ‘prévention des accidents’, s’impose.
Les données chiffrées concernant les accidents dans la sphère privée sont plutôt rares et souvent incomplètes en Belgique. Pourtant la connaissance des causes et caractéristiques des accidents est une condition importante pour pouvoir mener une politique de prévention et garantir la sécurité des consommateurs. Disposer de données uniformes, scientifiques et représentatives sur les accidents, doit devenir une priorité absolue.
Par ailleurs, il y a un besoin spécifique de formation d’experts techniques et de construction de réseaux pour promouvoir l’échange d’informations sur les bonnes pratiques et l’expertise.
Actions concrètes
La Belgique ne baisse cependant pas les bras. Le CRIOC, en tant que représentant belge et membre de l’ECSA, a coordonné l’élaboration d’une proposition pour un plan d’action belge pour la sécurité des enfants (1) en concertation avec toutes les parties prenantes. Le processus fut mené par un Comité de planification (2). La proposition repose sur huit priorités thématiques, dont chacune souligne un aspect spécifique de la sécurité des enfants, et contient des recommandations concrètes, comme une éducation permanente à la sécurité routière (connaissances, aptitudes et attitudes) dans l’enseignement fondamental et secondaire.
Pour la prévention de brûlures , le plan d’action plaide pour l’obligation d’utiliser des détecteurs de fumée dans tous les logements privés et d’imposer que seuls des chauffe-eau équipés d’un système sécurisé de pré-programmation de la température puissent être introduits sur le marché.
Pour la prévention des chutes , les constructions doivent être rendues plus sûres pour les jeunes enfants de 0 à 4 ans, notamment en adaptant la norme pour les balustrades.
Ce ne sont que trois exemples parmi d’autres. La proposition complète du plan d’action belge pour la sécurité des enfants, un résumé de chaque priorité, ainsi que toute autre information concernant le Plan d’Action belge et la Report Card, sont disponibles sur le site [L]www.crioc.be[/L].
D’après un communiqué du CRIOC
(1) Le plan d’action traite uniquement les traumatismes non intentionnels (tous les accidents).
(2) Voici sa composition: Jan Deconinck (Cabinet fédéral de la Consommation), Maureen Logghe (Service public fédéral Economie, PME, Classes moyennes et Energie, Service Sécurité des Consommateurs), Anne Vandenberghe (Service publique fédéral Mobilité et Transport, Direction Sécurité Routière), Christophe Courouble (Service public de Programmation Protection des Consommateurs), Lynn Dupuis et Kirsten De Muler (Institut Belge pour la Sécurité Routière – Cellule Education), Kirsten De Mulder, Institut Belge pour la Sécurité Routière (IBSR), Barbara Vanden Bulcke (Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap, Agentschap Zorg en Gezondheid), Mia Van Laeken (Vlaams Instituut voor Gezondheidspromotie), Martine Bantuelle (Educa Santé), Martine Bauwens (Cellule Environnement et Santé)