C’est au début du siècle que l’initiative One Health a émergé. Cela veut dire une seule santé.
Au cours du temps, l’hyperspécialisation en tout genre, y compris médicale, a généré petit à petit une fragmentation des concepts, une séparation des disciplines de santé que ce soit humaine ou animale. Pourtant plus de la moitié des maladies humaines infectieuses connues ont une origine animale. Les zoonoses se transmettent des animaux à l’homme, et vice versa. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites. La transmission de ces maladies se fait soit directement, lors d’un contact entre un animal et un être humain, soit indirectement par voie alimentaire ou par l’intermédiaire d’un vecteur, un insecte par exemple. Ce genre de maladie peut être favorisé par des déséquilibres écologiques et/ou climatiques qui vont favoriser la multiplication d’un vecteur ou une résistance accrue du germe dans certaines conditions.
Rien de plus illustratif que la crise du Covid-19 que nous traversons, un virus qui s’est répandu rapidement sur toute la surface du globe et dont on soupçonne l’évolution passée par le règne animal.
De nombreuses études soulignent l’impact majeur de l’environnement sur la santé humaine. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 20% de tous les décès humains seraient attribuables aux facteurs environnementaux. Vu l’extrême complexité et diversité de ces facteurs et de leurs effets, les organisations sanitaires internationales et fédérales insistent sur l’importance de former les professionnels impliqués dans les secteurs de la santé publique, santé animale, santé végétale et de l’environnement. Ces différents secteurs sont en effet intimement liés et restent trop souvent gérés distinctement. L’appel à une intégration des disciplines scientifiques et à une collaboration intersectorielle dans la santé, alors comprise au sens large, constitue le cœur des approches promues sous les concepts One Health et EcoHealth, ou approches écosystémiques de la santé. Selon ces concepts, une aptitude à la pensée systémique doit être acquise par différents professionnels de la santé pour tenir compte des effets de feedbacks : effets de l’homme sur son environnement et effets de cet environnement sur la santé humaine.
L’objectif de cette formation est l’acquisition de compétences permettant d’identifier, évaluer, prévenir et répondre adéquatement aux risques pour la santé d’origine environnementale, reliés à des menaces, des contaminants et des nuisances de nature biologique, chimique ou physique. S’adressant à une diversité de professionnels de la santé, cet objectif s’intègre parfaitement dans l’approche One Health et EcoHealth, actuellement prônée par l’OMS, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), la Convention pour la Diversité Biologique (CBD) et le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).
Cette approche est soutenue par la co-organisation de cette formation avec la Haute Ecole Robert Schuman de Libramont, la Faculté de Médecine Vétérinaire et la Faculté de Médecine de l’Université de Liège.
A l’issue de ce certificat, l’apprenant doit être capable de mobiliser un corpus de savoirs lui permettant d’identifier les atteintes de santé dues aux expositions environnementales et d’appréhender la santé dans une approche écosystémique, de mettre en œuvre des actions appropriées pour prévenir et/ou résoudre un problème de santé environnementale.
L’apprentissage vise aussi les stratégies de communication pour permettre de sensibiliser efficacement sur les risques lors d’un colloque singulier, dans des relations interpersonnelles, mais aussi lors d’échanges d’informations avec des collègues, d’autres praticiens, décideurs, groupes d’intérêt, publics, etc. notamment par l’intermédiaire des médias (radio, télévision, Internet, presse) et conférences.
Une autre compétence amenée par le certificat est la capacité d’articuler les concepts de base de la santé publique, animale et environnementale afin d’assurer la compréhension de leur valeur et de leur importance lors d’un colloque singulier ou lors d’échange collectif, d’éduquer efficacement l’individu/groupes d’individus sur les questions de santé environnementale et à l’approche écosystémique de la santé. Cela passe aussi par la création de partenariats et d’alliances avec d’autres personnes et organisations afin d’apporter une plus-value en matière de santé environnementale, et donc développer des réseaux interdisciplinaires.
L’approche écosystémique est une méthode de gestion globale du sol, de l’eau et des ressources vivantes qui sont intégrées pour favoriser la conservation et l’utilisation durable et soutenable des ressources naturelles, afin de respecter les interactions dans les écosystèmes dont l’être humain dépend. En résumé, toutes les parties d’un écosystème sont liées, il faut donc tenir compte de chacune d’entre elles. Cela prend en compte l’impact des activités humaines ou des transformations naturelles de l’environnement sur leur écosystème et les répercussions qui s’ensuivent sur leur santé.
C’est justement cette approche globale qui est mise en avant et promue par le certificat en « Santé environnementale – approche écosystémique » organisé par l’Université de Liège. Les professeurs intervenants sont des médecins, des vétérinaires, toxicologues, climatologues et océanologues…
La crise du Covid-19 a forcé l’adaptation de certains enseignements à distance et nous espérons pouvoir conserver l’expérience acquise en distanciel pour une partie des enseignements à dispenser.
Nous clôturons actuellement la troisième édition, le nombre de participants augmente d’année en année. Comme évoqué, la situation sanitaire actuelle ne fait que nous rappeler l’importance à redonner à la protection de l’environnement et à la vision globale.
Plus d’informations sur le certificat proposé par l’ULiège, rendez-vous sur https://www.programmes.uliege.be/cocoon/20212022/formations/bref/MYCUSE90.html