Mai 2017 Par Cabinet du Ministre PRÉVOT Données

Description de la population

La Wallonie comptait au 1er janvier 2016 3.602.216 habitants, dont 51% de femmes. Elle compte des régions rurales voire très rurales, avec une densité de population descendant parfois jusqu’à moins de 30 habitants par km² (la moyenne en 2015 en Belgique est de 365 habitants au km² et en Wallonie de 213 habitants par km²).

L’âge moyen est de 40,9 ans (2015). 17,5% des personnes ont 65 ans et plus et l’indice de vieillissement (65+/-20 ans) est de 0,73 (en 2014) contre 0,79 pour la Belgique entière. Il y a chaque année environ 40.000 naissances et autant de décès. L’indice conjoncturel de fécondité est de 1.74 (sous la limite nécessaire pour un renouvellement démographique équilibré).

L’espérance de vie à la naissance est moins bonne en Wallonie que dans les autres régions du pays (79 ans en 2015 contre 81 ans à Bruxelles et 82 ans en Flandre). Bien que l’espérance de vie n’ait fait qu’augmenter depuis le 19e siècle partout en Belgique, l’écart entre la Wallonie et le reste de la Belgique tend à augmenter légèrement depuis la fin des années 1990 et reflète les inégalités sociales de santé.

L’enquête nationale de santé rapporte en 2013 que trois-quarts des répondants wallons s’estiment en bonne ou très bonne santé. Cette proportion diminue avec l’âge et est de 61% (hommes) et 59% (femmes) chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Globalement, 1 personne sur 3 déclare souffrir d’une maladie chronique, 2 sur 3 après 65 ans. Le gradient social, basé sur le dernier diplôme obtenu, est énorme.

Causes de décès

Tant les taux bruts que les taux standardisés de mortalité sont plus élevés en Wallonie (taux standardisé chez les hommes en 2013 : 10,6 ‰ en Wallonie, 9.5‰ à Bruxelles, 8.6‰ en Flandre).

Les trois premières causes de décès en Wallonie sont, dans l’ordre, les maladies cardiovasculaires, les cancers et les maladies respiratoires. Toutefois, la part relative des décès par maladies cardiovasculaires a diminué d’un tiers en 25 ans tandis que celle des décès par cancer ou par maladie respiratoire a augmenté. Les causes de décès varient selon l’âge :

  • les décès dans la tranche d’âge des 1-14 ans sont principalement dus à des causes non naturelles (36%) et à des tumeurs malignes (20%). Parmi les causes non naturelles, près des trois-quarts (72%) sont des accidents (dont près de la moitié sont des accidents de la circulation) ;
  • dans la tranche d’âge des 15-24 ans, 66% des décès sont dus à des causes non naturelles dont la majorité à des accidents de la circulation et un peu plus d’un quart à des suicides ;
  • chez les 25-44 ans, les causes non naturelles représentent 43% des causes de décès (un quart sont dus à des accidents de la circulation et presque la moitié à des suicides). Les causes naturelles de décès principales sont les tumeurs malignes et les maladies de l’appareil circulatoire ;
  • chez les 45-64 ans, les principales causes de décès sont les tumeurs malignes (39% des décès dont un peu plus d’un tiers sont des tumeurs de l’appareil respiratoire) et les maladies de l’appareil circulatoire. Les causes non naturelles représentent 10% des décès (près de la moitié sont dus à un suicide) ;
  • chez les 65-79 ans, les principales causes de décès sont également les tumeurs malignes et les maladies de l’appareil circulatoire. Viennent ensuite les maladies de l’appareil respiratoire ;
  • chez les personnes de 80 ans et plus, les principales causes de décès sont les maladies de l’appareil circulatoire, les tumeurs malignes et les maladies de l’appareil respiratoire. Les morts non naturelles représentent 5% des décès (deux cinquième de ces décès accidentels sont dus à des chutes accidentelles et 5% à des suicides).

En 2013, 19% des décès sont survenus avant 65 ans (décès prématurés). C’est 26% des décès chez les hommes et 13% chez les femmes. Cette proportion baisse cependant depuis 25 ans et ceci plus chez les hommes que chez les femmes.

On note des taux plus élevés en Wallonie qu’en Flandre, notamment dans la mortalité prématurée cardiovasculaire, celle liée à la consommation excessive d’alcool, par cancer du poumon ou au diabète de type 2.

Toutes ces affections sont modulées par les conditions de vie. En termes d’années de vie perdues (Years of Life Lost – YLL), c’est-à-dire le nombre d’années d’espérance de vie perdues du fait d’un décès prématuré, les cardiopathies ischémiques, le cancer du poumon et les maladies cérébro-vasculaires occupent toujours les trois premières positions entre 1990 et 2013.

Les décès liés aux accidents de la route ont diminué de 55% en 23 ans et ceci grâce aux diverses mesures de prévention : améliorations technologiques, des environnements, législation, mesures combinées à des actions visant à faire évoluer les mentalités et les comportements, et ce afin de favoriser le renforcement et l’application des mesures de sécurité.

Les maladies infectieuses respiratoires et la maladie d’Alzheimer ont augmenté entre 1990 et 2013, celles-ci étant liées au vieillissement de la population.

Cancers

En 2014, le Registre du cancer a enregistré en Wallonie 23.459 nouveaux diagnostics de cancer, 12.119 chez les hommes et 11.340 chez les femmes. Sur base des chiffres de 2014, 36% des hommes et 31% des femmes souffriront d’un cancer avant d’atteindre l’âge de 75 ans.

Le risque de cancer augmente généralement avec l’âge. Il touche principalement les personnes âgées de plus de 60 ans et les nouveaux cas les plus fréquemment diagnostiqués en Wallonie sont, dans l’ordre, chez les hommes, le cancer de la prostate, le cancer du poumon et le cancer colorectal et chez les femmes, le cancer du sein, du poumon et colorectal.

Le taux de dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus dans les groupes cibles est relativement faible et n’évolue pas (rapport KCE 2015) :

  • le taux de dépistage du cancer du sein (50 à 69 ans) est de 55,6% (cible 75%) ;
  • le taux de couverture du dépistage du cancer du sein via le programme organisé est trop faible pour être efficace ;
  • le taux de dépistage chez les femmes de 40 à 49 ans (en dehors du groupe cible) est trop élevé (45,6%) ;
  • le taux de dépistage du cancer du col de l’utérus est de 56% ;
  • le taux de dépistage du cancer colorectal est faible mais en progression (16,4% en Wallonie).

Par ailleurs, les personnes les plus défavorisées participent moins aux programmes de dépistage du cancer malgré la gratuité.

La survie à cinq ans des personnes ayant souffert d’un cancer a par contre fortement augmenté au cours des dernières années, ce qui signifie que pour bien des patients, le cancer est devenu une maladie chronique. Il reste de grosses disparités en fonction du type de cancer et de sa localisation.

Diabète

En Belgique (2014), 1 adulte entre 20 et 79 ans sur 16 est atteint de diabète. Cependant, l’Institut de Santé publique estime qu’1/3 des patients souffrant du diabète de type 2 en Belgique l’ignore. La prévalence serait donc en réalité plus élevée. En Wallonie (2013), 107.968 personnes sont soignées pour un diabète. Cela représente environ 3% de la population.

Maladies infectieuses

En 2015 en Belgique, 1001 nouveaux cas de VIH ont été rapportés : si une diminution globale de 4.7% est observée par rapport à l’année précédente, ce chiffre reste néanmoins élevé et correspond à 2,7 diagnostics de VIH par jour en moyenne. 14% mentionnent un lieu de résidence en Wallonie. Entre 2013 et 2015, le nombre d’infections VIH diagnostiquées a diminué. En Wallonie, la diminution est de 15%.

Une recrudescence des autres IST (infections sexuellement transmissibles) est observée de façon continue depuis 2002 en Belgique. La chlamydia est l’IST la plus fréquente en Wallonie. En Wallonie, le nombre de cas enregistrés est passé de 163 en 2002 à 946 en 2015. La gonorrhée présente également une tendance continue à la hausse depuis 2002. En Wallonie, le nombre de cas enregistrés est passé de 37 en 2002 à 162 en 2015. La syphilis a, elle aussi, connu une augmentation au cours de la même période (2002-2014). En Wallonie, on a ainsi enregistré 21 cas en 2002 contre 172 cas en 2014.

La tuberculose présente une tendance à la diminution en Belgique et reste une maladie à basse incidence. Néanmoins un risque de développement de formes multi résistantes persiste et nécessite de conserver un niveau de vigilance.

On observe depuis 2011 une forte augmentation du nombre de cas de coqueluche en Wallonie. Après un pic enregistré en 2014, une réduction du nombre de cas rapporté a été mise en évidence en 2016. Pour les trois premiers trimestres de l’année 2016, le nombre de cas déclarés est de nouveau à la hausse, avec 562 déclarations de cas de coqueluche pour la Wallonie, dont 38 déclarations concernaient des enfants de moins d’une année.

La rougeole est présente chaque année en Wallonie : 3,6 cas par 100000 habitants ont été notifiés en 2015.

Le taux de vaccination (chez les plus de 65 ans) de la grippe (influenza) atteint seulement 50% en Wallonie et reste inférieur aux objectifs fixés par l’OMS (75%). La politique de vaccination est par conséquent primordiale.

Santé mentale

Selon l’Enquête de santé par interview (2013), 35% de la population wallonne éprouverait des difficultés psychologiques et 20% souffrirait d’une pathologie sévère. Les femmes sont significativement plus nombreuses à éprouver des difficultés psychologiques, cette différence étant la plus forte pour la tranche d’âge 15-24 ans. Les populations les moins scolarisées sont également plus concernées.

En Wallonie, toujours selon la même enquête, 13% des hommes et 20% des femmes souffriraient d’un trouble dépressif (en 2008, respectivement 7% et 13%) ; 9% des hommes et 14% des femmes manifestent des symptômes de troubles anxieux (9% chez les diplômés du supérieur à 15% dans le groupe des ménages les moins scolarisés).

En Wallonie, 5,5% des répondants à l’Enquête nationale de santé par interview ont déclaré avoir fait une tentative de suicide au cours de leur vie et 0,3% au cours de l’année précédente. De plus, 5,1% des répondants ont signalé avoir eu des idées suicidaires au cours de l’année précédente.

Accidents

Toujours selon l’Enquête de santé de 2013, 7% de la population belge déclare avoir été victime d’un accident ayant requis des soins médicaux dans les 12 mois qui ont précédé l’enquête. Dans 56% des cas, les accidentés ont dû être admis à l’hôpital ou dans un autre établissement de soins. Ce pourcentage est plus élevé chez les personnes les moins instruites (78%) que chez les personnes ayant bénéficié d’une éducation de l’enseignement supérieur (48%).

Dans l’Enquête de santé de 2013, une personne sur cinq (20%) âgée de 65 ans et plus – voire une personne sur quatre (26%) de 75 ans et plus – déclare être tombée au moins une fois dans l’année qui précède l’enquête.

Environ une chute sur dix se traduit par une fracture de la hanche ou d’autres blessures graves qui conduisent souvent à un déclin fonctionnel, voire au décès.

La récupération après une chute chez les personnes âgées dépend souvent de leur état préalable. La condition fonctionnelle avant la chute est donc un facteur déterminant de la condition fonctionnelle après la chute.