La question du partenariat entre les secteurs marchand et non-marchand dans le domaine de la prévention alimente régulièrement des débats passionnants. La Ministre de la Santé francophone est assurément moins frileuse que d’autres sur cette question. En témoigne le discours qu’elle a tenu récemment en apportant son appui à une initiative d’une firme pharmaceutique (le titre ci-dessus est de la rédaction).
‘C’est un réel plaisir d’être parmi vous aujourd’hui pour la remise du Prix «Care for people». Par ma présence, je tiens à souligner l’importance du travail de la Fondation AstraZeneca qui met l’accent sur la qualité de vie du patient, sur une meilleure prévention de la maladie et de ses complications. Son implication en matière de promotion active de la santé et d’information du grand public est à souligner.
En tant que Ministre de la Santé en Communauté française, ma présence aujourd’hui n’est pas le fait du hasard. Nous partageons ensemble cet objectif de promotion de la santé et de prévention. Des convergences existent entre les objectifs de santé publique de la Communauté française et ceux d’une firme pharmaceutique telle qu’AstraZeneca qui, à côté de son activité commerciale, développe la recherche scientifique en santé et soutient des projets humanistes répondant à des besoins sociaux.
Permettez-moi de profitez de ma présence ce soir pour vous inviter à une réflexion sur les conditions de mise en place de partenariats privé-public. Au regard de ces objectifs communs de santé publique, et compte tenu des besoins immenses en matière de prévention, il me semble qu’il s’agit là d’une belle opportunité de collaboration. Ce type de partenariat peut donner une autre dimension aux actions menées en Communauté française, ils peuvent être un soutien important au développement de projets, ils apportent un intérêt pour chacune des parties. Je souhaite vraiment les valoriser.
Cette nouvelle dynamique doit également s’inscrire dans une valorisation de l’associatif dont les projets et actions précèdent bien souvent le politique et sont d’un réel intérêt.
De plus en plus, les entreprises, quel que soit leur domaine, tiennent aujourd’hui compte de leur responsabilité sociale et citoyenne. Nombre d’entre elles travaillent en ce sens.
Je citerai quelques exemples: au Québec, un fonds de partenariat sur la maladie d’Alzheimer a été créé grâce à une collaboration entre le Ministère de la Santé et trois compagnies pharmaceutiques. Chez nous aussi des initiatives existent: la FEVIA (Fédération de l’industrie alimentaire) a mis en place un code de déontologie dans la publicité, dont l’objectif est la promotion d’une alimentation saine et équilibrée. Pharma.be a également mis au point un code de déontologie visant à réglementer la promotion des médicaments.
Les partenariats privé-public doivent effectivement être balisés afin qu’éthique et qualité restent les maîtres mots. Contrairement à ce que l’on pense, l’associatif et le privé ne sont pas si éloignés. Dialogue et partenariat peuvent être amorcés. C’est la raison pour laquelle je souhaite prochainement mettre en place une plate-forme de réflexion sur la possibilité de créer un code de bonnes pratiques régissant les partenariats entre le privé et le public. L’idée est lancée, l’intérêt du partenariat souligné, je suis ouverte aux propositions, aux idées!
Je pense que demain la promotion de la santé et le bien-être de nos citoyens pourront bénéficier de l’union entre public, associatif et privé. Après tout, ne dit-on pas que «l’union fait la force»? J’en suis personnellement convaincue!’
Catherine Fonck , Ministre de la Santé de la Communauté française
Intervention faite à l’occasion de la remise des ‘Care for People Awards 2005’ de la Fondation AstraZeneca, qui s’est déroulée au Palais des Académies le 10 mai dernier.