Promouvoir la santé par l’activité physique: bibliographie commentée
Le mode de vie sédentaire de plus en plus largement adopté dans les pays industrialisés est un facteur de risque qui peut favoriser l’émergence d’un certain nombre de maladies chroniques. D’après les estimations de l’OMS (1), l’inactivité physique serait globalement responsable d’1,9 millions de morts de par le monde. Or, la simple pratique d’une activité physique régulière, même modérée, élimine ces risques pour la santé et augmente la qualité de vie.
Les Etats-Unis ont, les premiers, sous l’impulsion de la communauté de santé publique américaine (2), développé dans les années 1990, le concept liant l’activité physique et la santé. Plusieurs études scientifiques (3) provenant principalement des pays anglo-saxons démontrent les effets bénéfiques de l’activité physique régulière sur l’obésité, le risque de maladies cardiovasculaires, l’hypertension, le diabète, certains cancers, la santé mentale et la qualité de vie.
Ces théories sont déjà mises en pratique dans certains pays. Au Canada notamment, le Ministère de l’éducation du Québec a commencé à mettre en place en 2000 un élargissement du domaine de l’éducation physique à l’éducation pour la santé en y intégrant des interventions relatives à la santé et au développement global de la personne (4).
En Belgique, si le sport et l’activité physique ont toujours été une préoccupation de promotion de la santé et de santé publique, on assiste récemment à une multiplication des campagnes sur ce thème (« Bouger pour votre santé » par l’Observatoire de la santé du Hainaut ou « Les clés pour la forme » à l’initiative du Ministre des Sports Rudy Demotte, menées en 2003). Cette préoccupation fait d’ailleurs partie des problématiques de santé prioritaires du nouveau Programme quinquennal de promotion de la santé 2004-2008.
Le sujet de cette bibliographie concerne l’activité physique, entendue comme «tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles squelettiques et dont le résultat est une augmentation substantielle de la dépense d’énergie par rapport à la dépense de repos (Bouchard et al (5) (1993))» et son impact sur la santé, la question du dopage et du sport pratiqué de manière intensive n’est pas envisagée.
Une recherche menée dans la base de données bibliographiques Doctes (base de données partagée en éducation et promotion de la santé interrogeable en ligne (6)) avec les mots-clés ‘ éducation pour la santé ’ and ‘ activité physique ’ donne 121 références couvrant une période de 17 ans (1986-2003). Dans cette bibliographie, une sélection des documents les plus pertinents, les plus récents et illustrant de préférence en français les effets du sport sur la santé pour des publics et dans des milieux divers vous sont présentés. Tous ces documents peuvent être consultés et empruntés au RESOdoc, service de documentation de l’unité RESO-UCL.
OMS (2003) Health and development through physical activity and sport, Genève, 16 p. Cote: RESO OMS T.16
Dans ce document, l’OMS fait le constat alarmant du manque d’activité physique à travers le monde (60% des adultes n’atteignent pas le niveau d’activité qui serait bénéfique pour leur santé). L’OMS met également en évidence les bénéfices directs ou indirects de l’activité physique sur la santé des différents publics (enfants, jeunes, personnes handicapées) et sur l’économie. Elle appelle à la constitution de politiques multisectorielles (secteur de la santé, du sport, de l’éducation, de la culture et des médias, de la planification urbaine, du transport…) visant à soutenir le développement de l’activité physique et du sport pour tous. L’initiative de l’OMS “Move for health day” est exposée.
PERRIN C., HOUSSEAU B. (2003) Jeunes et activité physique: quelle place pour la santé? in La Santé de l’Homme, 364, pp. 9-47. Cote: RESO S.02
Les spécialistes sollicités pour ce dossier tentent d’expliquer dans quelle mesure les activités physiques et sportives peuvent être des supports d’une éducation pour la santé. On privilégie 4 axes. Dans un premier temps, on définit les activités physiques et sportives et on dresse l’état des lieux de la pratique des activités physiques selon l’âge et le sexe. Dans un second temps, on fait le point sur la façon dont les activités physiques sont pratiquées en milieu scolaire en abordant la délicate question des dispenses d’éducation physique et sportive. Ensuite, ce dossier se penche sur la formation des professeurs d’éducation physique et sportive mais aussi des différents intervenants dans ce domaine. Au final, on passe d’une vision de l’enseignement de l’activité physique et sportive centrée sur la dépense énergétique, le respect des règles, la loi de l’effort, le corps sculpté et normatif, à une vision beaucoup plus large et dans laquelle un plus grand nombre de jeunes trouveront leur épanouissement.
VANDERBECK V. (2002) Etude des représentations de l’activité physique et de la santé et des obstacles à la pratique sportive chez les personnes âgées sédentaires, mémoire non publié, Université Catholique de Louvain, unité d’Education pour la santé, Louvain en Woluwe, 27 p. Cote: RESO A.07.02.227
La finalité de cette recherche est de contribuer à la promotion de la santé chez les personnes âgées de 60 à 75 ans, retraitées et non institutionnalisées, grâce à la pratique d’une activité physique. Le but est de poser les bases d’un programme d’éducation pour la santé pour promouvoir l’activité physique chez ces personnes sédentaires (le programme ne se trouve pas dans ce mémoire). La question que l’on se pose est de savoir pourquoi ces personnes ne pratiquent pas d’activité physique en tentant de connaître leurs représentations du sport et le lien qu’elles établissent avec la santé. Les objectifs spécifiques sont d’identifier, chez les personnes âgées sédentaires, les représentations de la santé, les représentations du sport, le lien entre sport et santé, les obstacles à la pratique sportive, la connaissance des bienfaits de l’activité physique sur la santé.
CHOQUET M. (février 2001) Jeunes et pratiques sportives. L’activité sportive à l’adolescence. Les troubles et conduites associées in INJEP n°49, 94 p. Cote: RESO WC.01.03.03
Qu’en est-il des pratiques sportives habituelles et des conduites à risque très banales? C’est la question qui est au cœur de cet ouvrage. Les jeunes, de manière générale, sont-il nombreux à faire du sport? Quelles sont leurs motivations? Leurs caractéristiques sociales? Leurs modes de vie? Leurs conduites de consommation de produits psychoactifs? Leur état de santé (sommeil, alimentation, accident)? Leurs conduites scolaires?
Sur base d’enquêtes menées par des institutions nationales françaises ( CFES, Inserm…), l’auteur se propose de vérifier les hypothèses suivantes: la pratique sportive est une des principales activités extrascolaires des jeunes; la pratique sportive est liée à des variables sociales, scolaires et d’accessibilité; les jeunes qui ont une pratique sportive ont moins de troubles et conduites à risque que les non-sportifs.
MANIDI M-J, DAFFLON-ARVANITOU (2000) Activité physique et santé: apport des sciences humaines et sociales. Education à la santé par l’activité physique, Paris, Masson, 229 p. Cote: WC.01.03.04
Les liens entre activité physique et santé sont au cœur du débat sur la prévention en santé publique. Cet ouvrage offre une approche pluridisciplinaire de la notion d’activité physique qui s’inscrit dans une perspective de prévention et de promotion de la santé. Une première partie réalise une synthèse de l’apport des diverses disciplines de sciences humaines et sociales à ce concept: recherches historiques, perspectives anthropologiques et psycho-corporelle, approches psychologiques, économiques et politiques des relations entre activité physique et santé. L’ouvrage illustre dans une seconde partie, axée sur la physiologie, les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé, ainsi que les interrogations qui subsistent grâce à des études épidémiologiques récentes. Dans la troisième partie, on incite à une orientation nouvelle dans l’enseignement et la recherche: stimuler le développement de l’éducation à la santé par l‘activité physique. Après avoir exposé les étapes didactiques, il rend compte de diverses applications faites en France, en Belgique, au Canada et aux Etats-Unis.
BUI-XUAN G., BRUNET F., DEJEAN O. (2000) Activité physique, santé et qualité de vie. Enquête sur l’activité physique, la santé et la qualité de vie des personnes déficientes intellectuelles de CAT in HANDICAP, n°85, pp.47-67. Cote:RESO AS.03.14
Cette enquête a pour but d’établir des relations entre le niveau d’activité physique et des paramètres de santé et de qualité de vie des personnes handicapées mentales. L’enquête est menée sur un échantillon de 133 sujets adultes déficients intellectuels de CAT (Centre d’Adaptation au Travail) âgés de 20 à 60 ans. L’analyse de résultats de cette enquête montre d’abord la capacité des sujets handicapés à exprimer leurs sentiments avec une extrême cohérence, ensuite la nécessité de leur proposer des programmes de « loisirs sportifs ». Ceux-ci devraient permettre d’améliorer leur indice d’activité physique tout en les faisant accéder à des espaces de contact de partage, de convivialité, éléments constitutifs de la qualité de vie qui leur fait cruellement défaut.
PAULET J.L. (1999) Promotion de la santé et activité physique en milieu scolaire: contraintes et obstacles, perspectives d’actions, mémoire non publié, Université Catholique de Louvain, unité d’Education pour la santé, Louvain en Woluwe, 123 p. Cote: RESO A.07.02.168
Depuis quelques années, la condition physique des jeunes s’avère médiocre pour toute une série de raisons, entraînant ainsi des conséquences sur l’état de santé. La pratique de l’activité physique devrait donc être encouragée et facilitée dans le milieu familial, à l’école ou encore dans le milieu professionnel et associatif. Le questionnement va porter sur: les obstacles et les contraintes à la pratique de l’activité physique; les acteurs qui peuvent favoriser cette pratique; l’intérêt d’un programme de promotion de la santé en utilisant l’activité physique comme outil; le contexte approprié pour mettre en place un programme de promotion de la santé. Le contexte scolaire est analysé du point de vue de l’intervenant extérieur partant de l’hypothèse que le professeur d’éducation physique par sa fonction, par ses contacts privilégiés avec les élèves pourrait être un agent de santé et de changement au sein de l’école.
Karine Verstraeten , Dominique Doumont , Yvette Gossiaux , RESOdoc, Unité UCL – RESO, Ecole de Santé Publique, Health System Research, Université Catholique de Louvain
(1) OMS (2003) Health and development through physical activity and sport, Genève, 16 p.
(2) MANIDI M-J, DAFFLON-ARVANITOU (2000) Activité physique et santé: apport des sciences humaines et sociales. Education à la santé par l’activité physique, Paris, Masson, 229 p.
(3) Ces études sont résumées dans le rapport « Physical activity and health; A report of the Surgeon General.US Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention cité in NIELENS H. (1999) «Docteur, je veux refaire du sport» in Louvain Médical, 118, pp. 19-24
(4) MANIDI M-J, DAFFLON-ARVANITOU (2000) op cit
(5) BOUCAHRD C., SHEPARDR.-J.,STEPHENS T. (1993) Physical activity, fitness and health consensus. Human Kinetics, Champain(II) cité in MANIDI M-J, DAFFLON-ARVANITOU (2000) Activité physique et santé: apport des sciences humaines et sociales. Education à la santé par l’activité physique, Paris, Masson, 229 p.
(6) Consultable gratuitement à l’adresse http://www.md.ucl.ac.be/entites/esp/reso (y figurent également tous les renseignements pratiques concernant le service de documentation RESOdoc).