Depuis le 1er juillet 2011, la Belgique est le 20e pays européen (1) à généraliser l’interdiction de fumer dans le secteur Horeca. La Fondation contre le Cancer a souhaité connaître l’opinion des Belges face à cette nouvelle réglementation, et les résultats de son enquête sont éloquents: ils sont 91 % à être conscients des dangers du tabagisme passif, et majoritairement favorables aux cafés sans fumée.
Le tabagisme passif est non seulement inconfortable, mais il peut également mener à de réels problèmes de santé. C’est l’amère expérience vécue notamment par Jean-Pierre Verbeeke , non-fumeur, ancien tenancier de café et aujourd’hui atteint d’un cancer: «Comme ancien tenancier de café, j’ai été pendant longtemps opposé à l’interdiction de fumer. Depuis que mon cancer a été diagnostiqué, bien que je n’aie jamais fumé, je comprends mieux. Je suis maintenant totalement convaincu de l’importance d’une interdiction généralisée de fumer dans l’Horeca. Il ne faut plus me raconter que le tabagisme passif n’est pas si grave» .
Suite à l’introduction de la nouvelle législation sur l’interdiction de fumer dans le secteur Horeca, la Fondation contre le Cancer a souhaité savoir si le public était conscient des dangers du tabagisme passif et de ses conséquences: cancers, maladies cardio-pulmonaires et affections respiratoires. En effet, la fumée secondaire, libérée par la cigarette en train de se consumer entre chaque bouffée, est particulièrement toxique du fait de sa température moindre de combustion. La recherche a démontré (2) que le tabagisme passif est une cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs, et qu’il est responsable d’un décès toutes les 17 minutes, rien que dans l’Union européenne.
Une enquête, commanditée par la Fondation contre le Cancer et financée par le Fond anti-tabac, a été réalisée par l’institut de sondages Dedicated Research. Deux mois avant l’introduction de la nouvelle législation, un échantillon représentatif de la population belge a été interrogé (3).
L’enquête a montré que la population belge est particulièrement favorable aux cafés sans fumée:
-73% des personnes interrogées sont favorables à des cafés sans fumée. Ils étaient 65% en 2010, 61% en 2007, et 49% en 2004. Cela montre une nette évolution des mentalités;
-les jeunes sont majoritairement favorables à l’interdiction de fumer dans les cafés: 78% des 15-24 ans sont partisans de la nouvelle réglementation. La jeune génération est donc particulièrement sensible à l’impact du tabagisme dans les lieux publics;
-presque la moitié des fumeurs (46%) et la majorité des non-fumeurs (80%) sont favorables aux cafés sans fumée.
Les dangers du tabagisme passif et les avantages de cafés non-fumeurs sont aujourd’hui connus:
-91% des personnes interrogées déclarent être d’accord sur le fait que «le tabagisme passif dans les cafés peut provoquer un cancer du poumon chez ceux qui y travaillent»;
-61% déclarent être d’accord sur le fait que «l’interdiction de fumer dans tous les endroits publics (y compris les cafés) permet de réduire le nombre d’attaques cardiaques».
Depuis 2007, les restaurants sont non-fumeurs en Belgique et cette réglementation est très appréciée: 96% des personnes interrogées considèrent qu’il est plus agréable de se rendre dans un restaurant où il est interdit de fumer (ils étaient 84% à répondre favorablement à cette question en 2007).
Par ailleurs, les pays européens qui appliquent l’interdiction de fumer dans le secteur Horeca depuis quelques années constatent que les mentalités continuent à évoluer favorablement: les gens apprécient de plus en plus l’absence de fumée de tabac dans les lieux publics. Ainsi, en 2008 – et selon les chiffres de l’Eurobaromètre – la proportion de personnes en faveur de cafés non-fumeurs variait ainsi entre 80% et 94% en Irlande, en Italie et en Suède.
Christian De Bock , d’après le communiqué de la Fondation contre le cancer
(1) Angleterre, Chypre, Croatie, Écosse, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Lettonie, Lituanie, Malte, Norvège, Slovénie, Suède, Turquie.
(2) Selon le Centre International de Recherche contre le Cancer.
(3) Soit 4000 personnes, dont 30,4 % ont accepté de répondre aux questions. La sélection a été faite dans les annuaires téléphoniques, et 20% des enquêtes ont été réalisées sur des numéros de portables sur base de random digital dialing.