Juin 2001 Par V. HALBARDIER A. RIFFON M. ANDRIEN Initiatives

Quatorze ans d’enseignement au CERES dans le domaine de la communication pour la santé et l’environnement

Le CERES, Centre d’enseignement et de recherche en éducation pour la santé de l’Université de Liège, organise depuis 1987 des formations dans le domaine de la communication pour la santé à l’intention des personnes à la recherche d’un emploi. Depuis 2000, ces formations sont également accessibles aux professionnels de la santé et de l’environnement.
Sandra a 37 ans . Secrétaire de formation , elle a exercé son métier dans différents secteurs . Au chômage depuis quelques mois , elle décide de suivre une formation qui l’aidera à se réorienter . Très intéressée et impliquée dans la vie associative , elle souhaiterait travailler sur le terrain , être au contact des gens dans un domaine auquel elle est sensible , la santé .
Motivée , elle s’inscrit à la formation en éducation et communication relatives à la santé organisée par le CERES . Après 2 mois et demi de cours où les modules de communication et les cours spécifiques se succèdent , elle réalise un stage de 5 semaines dans un organisme de promotion de la santé qu’elle a choisi et où elle va mettre ses acquis en pratique . Le stage terminé , convaincue de sa reconversion , elle se lance dans la recherche active d’un emploi . Une proposition parmi d’autres l’attire davantage , elle postule ; la procédure de sélection réussie , elle est engagée comme animatrice à la Ligue des Familles . Son travail consiste à organiser en équipe des modules de formation en éducation pour la santé destinés aux femmes habitant des quartiers urbains socio économiquement défavorisés . Sandra travaille à mi temps . Epanouie , elle déborde d’idées et de projets .

Historique

Sandra figure parmi les quelque 800 personnes ayant suivi une formation du CERES depuis 1987. C’est à cette date que le CERES mit en place, avec l’appui du Fonds social européen et de la Région wallonne, une formation à l’intention des personnes sans emploi. Son nom: CAPS, pour curriculum d’agents de promotion de la santé. Le CERES affirmait ainsi sa volonté d’offrir aux personnes à la recherche d’un emploi la possibilité de se former en promotion de la santé. Ces nouvelles compétences devaient leur permettre de retrouver plus facilement un emploi tout en encourageant la prise en compte de la promotion de la santé dans des secteurs professionnels diversifiés.
En 1994, un tournant s’opérait: ECOCOM voyait le jour, la santé accueillait l’environnement. Les deux formations, CAPS et ECOCOM, s’orientaient résolument vers le développement des compétences en communication.
En 2000, CAPS et ECOCOM sont devenues les ‘ Formations intégrées en communication pour la santé et l’environnement ‘ (FICSE), accessibles non seulement aux personnes sans emploi, mais aussi aux personnes exerçant une activité professionnelle dans les domaines de la santé et de l’environnement.

Finalité

:

la réinsertion professionnelle

Depuis 1987, 27 formations Caps et 14 formations Ecocom de quatre mois ont été réalisées au bénéfice de plus de 800 personnes. L’emploi (re)trouvé de 60% des apprenants dans les 6 mois qui ont suivi la formation témoigne de l’adaptation de ce type de formation au marché de l’emploi dans des domaines aussi variés que l’éducation du patient, la sauvegarde du patrimoine, la promotion de la santé auprès de publics spécifiques, la sensibilisation des enfants à l’environnement à l’école et hors de l’école, l’organisation d’événements dans les domaines de la santé et de l’environnement, la responsabilité de projets dans des organismes s’occupant de prévention, etc.
La réinsertion professionnelle des personnes ayant participé à la formation CAPS montre un bel éventail de possibilités. Certaines sont devenues responsables de la communication au sein d’associations actives dans le domaine de la promotion de la santé. Plusieurs sont responsables de l’accueil et des activités d’éducation pour la santé en maisons médicales. D’autres sont animateurs-santé dans des organismes associatifs. Quelques-uns ont trouvé place au sein d’équipes chargées de l’éducation du patient en milieu hospitalier.
Les parcours de réinsertion des personnes qui ont suivi la formation ECOCOM sont également multiples. L’un ou l’autre est devenu éco-conseiller ou responsable de la cellule environnement d’une commune. Certains sont responsables de la communication au sein d’échevinats de l’environnement, de maisons de l’environnement ou d’autres services actifs dans le domaine de la sensibilisation à l’environnement. D’autres sont devenus animateurs-nature dans des associations de protection de l’environnement. Quelques-uns travaillent dans des organismes spécialisés en environnement et en communication environnementale.

Le curriculum

Pour FICSE, l’entrée dans le troisième millénaire est signe de maturité et d’évolution. L’évaluation des formations a donné lieu à une adaptation du curriculum de formation.
Le tronc des formations, la communication, se décline en 7 modules qui répondent aux besoins, sur le terrain, du communicateur en santé et en environnement.
Celui-ci est amené à inscrire ses actions dans un schéma de planification. Le module ‘ Stratégies et méthodes en communication sociale ‘ l’aidera à planifier une intervention, à réaliser un diagnostic de situation et à construire une évaluation.
Dans sa pratique professionnelle, le communicateur en santé et en environnement évolue au sein de groupes. Le module ‘ Communication en groupe ‘ l’aidera à comprendre le fonctionnement d’un groupe, à rentabiliser le travail en équipe et à gérer les conflits. Il apprendra également à conduire des réunions et s’initiera aux techniques de médiation.
Le communicateur en santé et en environnement est souvent amené à communiquer en face à face. Le module ‘ Communication interpersonnelle ‘ lui permettra d’acquérir des méthodes et des attitudes qui l’aideront à communiquer efficacement avec l’autre.
La maîtrise de la communication écrite est également une exigence du métier. Le module ‘ Conception de supports de communication ‘ apprendra au participant à organiser une stratégie de communication vers la presse et le préparera à la formulation de messages et à la conception de supports (affiches et dépliants).
Pour certains, communiquer dans les domaines de la santé et de l’environnement, c’est animer. Le module ‘ Techniques d’animation ‘ donnera au communicateur en santé et en environnement l’opportunité d’analyser et de tester différentes démarches pédagogiques et de découvrir des outils didactiques appropriés. Il apprendra également à se mettre à l’écoute d’un groupe à travers la méthode du groupe focalisé (‘ focus group ‘).
Le communicateur en santé ou en environnement devra très souvent prendre la parole en public. Le module ‘ Communication orale ‘ lui donnera les compétences nécessaires pour préparer et présenter oralement un contenu et l’entraînera à la réalisation de supports de communication orale.
Last but not least, le module ‘ Clarification des valeurs ‘ l’aidera à construire ses repères éthiques en promotion de la santé.
Des cours spécifiques permettront en outre au futur communicateur de se familiariser avec les thèmes ou problématiques actuels en matière de santé – les assuétudes , le sida , l’éducation nutritionnelle , les soins palliatifs , la santé communautaire , l’interculturalité , etc .- et d’environnement – les déchets , l’eau , l’énergie , l’aménagement du territoire , l’éco consommation , le management environnemental , etc . Organisés en plates-formes de discussions et d’échanges, les cours spécifiques ne feront pas du communicateur en santé ou en environnement un spécialiste des deux domaines considérés, mais ils lui serviront de points de référence par rapport à ces thématiques.

Le lien santé-environnement constitue une des principales préoccupations des organisateurs de la formation. L’actualité nous montre quotidiennement l’intérêt majeur à établir des interactions entre la santé et l’environnement et ce dans une perspective de développement durable. Par ailleurs, des forums de discussion, des travaux pratiques et les cours spécifiques poursuivront cet objectif.
Afin de satisfaire le public en répondant à ses besoins, nos méthodes sont axées sur la participation: cours concrets et pratiques, recherches et travaux, mises en situations, échanges d’expériences. Les bases théoriques serviront à la mise en œuvre de projets sur le terrain et à la réalisation d’activités.
Les participants demandeurs d’emploi bénéficient en outre d’un module ‘ recherche d’emploi ‘ et d’un stage de cinq semaines dans une administration, une entreprise ou une association. Au terme de la formation, chacun se trouve ainsi armé pour la conquête d’un nouvel avenir professionnel.

Le calendrier 2001 des formations

Comme chaque année, deux sessions de formation sont programmées en 2001. La première session a commencé le 28 février et se terminera le 30 juin. La seconde session aura lieu de la fin août à la fin décembre 2001. Les demandeurs d’emploi suivent l’intégralité de la session tandis que les professionnels de la santé et de l’environnement ont la possibilité de choisir ‘ à la carte ‘ parmi les modules proposés.
Les formations ont lieu à l’Université de Liège; elles sont ouvertes à toutes et tous quel que soit le lieu de domicile de la personne .
Ces formations bénéficient du soutien du Fonds social européen, de la Région wallonne et de la Communauté française de Belgique.
Bienvenue au CERES !
Véronique Halbardier , chef de projet au CERES, Michel Andrien , directeur du CERES, Anne Riffon , coordinatrice du Programme FICSE du CERES

Toute information concernant le programme FICSE peut être obtenue auprès d’Anne Riffon, CERES, rue Stévart, 2, bât.C1, 4000 Liège, tél.: 04-366 90 60, fax: 04-366 90 62, mél: Anne.Riffon@ulg.ac.be