Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les maladies bucco-dentaires telles que la carie dentaire, les parodontoses (qui touchent les gencives) et les cancers de la cavité buccale et du pharynx posent un problème de santé partout dans le monde, dans les pays industrialisés comme, de plus en plus, dans les pays en développement, surtout dans les communautés les plus pauvres. Ainsi, l’OMS estime à cinq milliards dans le monde le nombre des personnes présentant des caries dentaires.
« Au niveau mondial , la perte de dents est perçue comme une conséquence naturelle du vieillissement , alors qu’elle est évitable », a déclaré le Dr Catherine Le Galès-Camus , Sous-directeur général de l’OMS pour les maladies non transmissibles et la santé mentale. « On croit que la carie dentaire ne pose plus problème dans les pays développés alors qu’elle touche 60 à 90 % des enfants d’âge scolaire et la grande majorité des adultes . La carie dentaire est également la maladie bucco – dentaire la plus courante dans plusieurs pays d’Asie et d’Amérique latine .»
Les effets des maladies bucco-dentaires – douleur, souffrances, dysfonctionnement et baisse de la qualité de la vie – sont nombreux et coûteux. Le traitement représenterait de 5 à 10 % des dépenses de santé dans les pays industrialisés et n’est pas à la portée de nombreux pays en développement.
Si la carie dentaire semble constituer un problème moins grave dans la plupart des pays d’Afrique, le rapport estime qu’avec l’évolution des conditions de vie, son incidence devrait augmenter dans de nombreux pays en développement d’Afrique, en particulier du fait de la consommation croissante de sucres et d’une exposition insuffisante aux fluorures.
« Dans de nombreux pays en développement , l’accès aux soins de santé bucco – dentaire est limité et les dents ne sont pas toujours soignées ou extraites », déclare le Dr Poul Erik Petersen , Coordonnateur du Programme mondial OMS de santé bucco-dentaire. « En Afrique , le nombre de dentistes par habitant est d’environ 1 pour 150 . 000 contre 1 pour 2 . 000 dans la plupart des pays industrialisés . Et si , dans les pays développés , des progrès restreints ont été faits chez les plus jeunes , la carie dentaire reste une cause majeure de douleurs et de morbidité pour beaucoup de personnes âgées .»
Globalement, la plupart des enfants montrent des signes de gingivite (gencives qui saignent) et chez l’adulte, on observe les premiers stades de parodontopathie. La parodontose sévère, qui peut aboutir à la perte de dents, touche 5 à 15 % des populations. Dans les pays industrialisés, les études montrent que le tabagisme est le facteur de risque principal de parodontopathie.
Le cancer de la cavité buccale est le huitième cancer par sa fréquence chez l’homme au niveau mondial. En Asie centrale du Sud, il figure parmi les trois types de cancer les plus répandus. Toutefois, une nette augmentation des cancers de la cavité buccale et du pharynx a également été signalée dans plusieurs pays et régions comme l’Allemagne, le Danemark, l’Ecosse, L’Europe centrale et orientale et, dans une moindre mesure, l’Australie, les Etats-Unis d’Amérique, la Nouvelle-Zélande et le Japon. Le tabagisme, l’usage de tabac sans fumée, la chique de bétel et l’alcoolisme sont autant de facteurs de risque.
Le Rapport définit les priorités et les principaux éléments du Programme mondial OMS de santé bucco-dentaire. Il porte non seulement sur les risques modifiables tels que les pratiques en matière d’hygiène bucco-dentaire, la consommation de sucres, la carence en calcium et en micronutriments et le tabagisme, mais aussi sur les déterminants socioculturels majeurs que sont des conditions de vie médiocres, un faible niveau d’instruction mais aussi l’absence de tradition favorable à la santé bucco-dentaire. Les pays devraient veiller à ce qu’il soit fait un usage approprié des fluorures pour prévenir la carie dentaire. Par ailleurs, une eau insalubre et de mauvaises conditions d’hygiène sont des facteurs de risque environnementaux aussi bien pour la santé bucco-dentaire que pour la santé en général.
Les systèmes de santé bucco-dentaire doivent être orientés sur les soins de santé primaires et la prévention. L’initiative mondiale OMS pour la santé à l’école, qui s’efforce de mobiliser les secteurs de la promotion de la santé et de l’éducation aux niveaux local, national, régional et mondial, a récemment été confortée par un document technique sur la santé bucco-dentaire. D’autre part, l’accent est mis davantage sur les personnes âgées; d’ici 2050, deux milliards de personnes dans le monde auront plus de 60 ans, et 80 % vivront dans des pays en développement. Le programme de santé bucco-dentaire apportera également une importante contribution au diagnostic précoce, à la prévention et au traitement du VIH/SIDA, qui se manifeste souvent d’abord par des infections et des lésions buccales d’origine mycosique, bactérienne ou virale.
« Une mauvaise santé bucco – dentaire peut avoir des répercussions importantes sur l’état de santé général et sur la qualité de la vie » a déclaré le Dr Petersen. « L’expérience de la douleur , les abcès dentaires , les difficultés de mastication et donc d’alimentation , les dents manquantes , colorées ou abîmées ont des effets non négligeables sur la vie quotidienne et le bien – être des individus .»
Pour plus d’informations : Dr Catherine Le Galès – Camus – Sous – Directeur général , Maladies non transmissibles et santé mentale , OMS , téléphone : + 41 ( 22 ) 791 2999 , courriel : legalescamusc@who.int
D’après un communiqué de presse de l’OMS