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Pauvreté, contrôle social et (dé)stigmatisation

Le 30 Déc 20

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Selon l’avis et le rapport du Conseil économique et social, «la grande précarité est un obstacle aux droits de l’homme car à travers l’irrespect des droits fondamentaux, il est porté atteinte au droit de vivre dans la dignité».
Dans nos états dits riches, le fossé se creuse entre les nantis et les populations dites «défavorisées».
Les Cahiers de Prospective Jeunesse consacrent leurs deux dernières livraisons à ce sujet essentiel.
Le premier tome de ce dossier «Pauvreté, contrôle social et (dé)stigmatisation: entre survie et solidarités citoyennes» se penche sur les stratégies mises en place par ces personnes pour s’en sortir, survivre… sur les bricolages de la vie quotidienne et (re)questionne leurs sens dans ces contextes particuliers.
Porter un autre regard, tenter le «désétiquettage», la déstigmatisation, accompagner des personnes dans leur histoire plutôt que se centrer sur des «problèmes», oser une globalité plutôt qu’un morcellement… tel est le pari dont témoignent des professionnels dans le deuxième tome, intitulé «Vers d’autres regards… du côté des professionnels».
Pour commander ces Cahiers (6,20 €/numéro) ou recevoir la liste des autres numéros parus, contactez Claire Haesaerts, secrétaire de rédaction. Tél.: 02 512 17 66, fax: 02 513 24 02, Courriel: claire.haesaerts@prospective-jeunesse.be

AVC: un univers qui bascule

Le 30 Déc 20

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La revue Education du Patient & Enjeux de Santé consacre trois numéros à la problématique des patients victimes d’un accident vasculaire cérébral, des patients hémiplégiques et de leurs proches, autant de publics fragilisés par la confrontation à une maladie brutale qui entraîne dans son sillage un profond bouleversement de la vie et un terrible désarroi.
Ces trois numéros prennent leurs racines dans un travail mené depuis 1995 par le Centre d’éducation du patient, en collaboration avec dix institutions hospitalières, autour de la prise en charge de la personne hémiplégique.
La volonté des partenaires était de mener une démarche commune pour évaluer l’état de la situation existante, connaître les attentes des soignants, des patients et de leur entourage, et d’envisager des pistes pour augmenter la qualité de l’accompagnement.
Les trois numéros de la revue se penchent sur différents moments de l’accompagnement de la personne hémiplégique en montrant quelles actions éducatives sont possibles par les différents professionnels du monde hospitalier et extrahospitalier: neurologue, physiothérapeute, psychologue, assistant social, logopède, infirmier à domicile, médecin généraliste…
Ces numéros abordent donc des concepts tels que l’éducation thérapeutique et l’éducation à la santé du patient hémiplégique. Ils proposent une illustration de prises en charge pour une meilleure compréhension du traitement, une plus grande autonomie de la personne, un accompagnement dans le processus de deuil… Ils relatent aussi des actions relevant du secteur de la prévention.
Le premier numéro (n° 4/2004) d’une part présente le programme global et d’autre part s’intéresse au parcours de la personne hémiplégique et de son entourage directement après l’accident, dès l’entrée en milieu hospitalier, avec la parole donnée au neurologue, au physiothérapeute et au psychiatre.
Le deuxième numéro (n° 1/2005) s’intéresse au quotidien de l’accompagnement durant la période d’hospitalisation. Il donne les résultats d’une enquête menée auprès de patients hémiplégiques, de leur entourage et de soignants dans les dix institutions hospitalières, afin de faire le bilan de l’accompagnement éducatif dans celles-ci. Il donne ensuite la parole aux divers professionnels du monde hospitalier.
Le troisième numéro s’intéresse à la période qui précède l’accident avec la présentation d’une campagne de prévention des maladies cardio-vasculaires menée actuellement en Communauté française de Belgique. Il se penche aussi sur la période qui suit le séjour hospitalier avec la préparation du retour à domicile et la nécessaire coordination des soignants.
Le trimestriel ‘Education du Patient et Enjeux de Santé’ est une publication du Centre d’éducation du patient asbl, rue Fond de la Biche 4, 5530 Godinne. Tél. 082 61 46 11. Fax 082 61 46 25. Courriel: cep_godinne@skynet.be. Site: https://www.educationdupatient.be .
L’abonnement est de 22,50 € (individuel) ou 30 € (institution). Le prix au numéro est de 7,50 € (frais de port non compris).

MVA

Des hommes sur le fil

Le 30 Déc 20

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Comment quitter l’adolescence, devenir un homme et s’affirmer en tant que tel dans les cités et autres zones dénigrées, touchées de plein fouet par la désindustrialisation et son cortège d’insécurités sociales et mentales?
Cette enquête de terrain menée pendant trois ans dans des cités d’anciennes villes ouvrières s’intéresse aux figures masculines dans des milieux où la précarité s’étend. Elle montre comment les prises de risque et conduites «décalées» permettent aux jeunes gens de poser les bases de leur identité virile et de construire leur réputation sur un territoire. Mais aussi, plus avant dans leur vie d’hommes, de gagner leur vie dans les réseaux souterrains, de diversifier leurs relations et de répliquer à la honte de vivre dans des lieux stigmatisés.
Ces prises de risque s’apparentent à des conduites d’honneur et de distinction, et sont souvent le fruit d’une conjonction d’éléments: fragilisation du rapport au travail, question du logement social, évolution des relations familiales, culture des cités stigmatisées et tensions de genre exacerbées qu’elle produit…
À travers les multiples portraits de jeunes gens et d’hommes vivant dans des cités sociales ou dans la rue, Pascale Jamoulle montre combien la précarisation accentue les souffrances psychiques, familiales et sociales, et exacerbe les tensions familiales. Certains pères, disqualifiés par femme et enfants, perdent pied; d’autres trouvent des appuis dans différents réseaux sociaux; d’autres encore engagent des trajectoires de soin et tentent de reprendre leurs engagements affectifs, d’assumer leur fonction paternelle.

Une cagnotte multiculturelle: régulations des prises de risque par l’entourage

Dans des contextes de précarisation, la communauté recompose des espaces de relations, de subjectivation et de solidarité. Pour étudier ces processus de régulation des risques, des identités, et de la parentalité, par l’entourage, j’ai participé à un cercle d’épargne populaire. Cette ‘cagnotte’ est un lieu de rencontre et de dialogue interculturel. Les cagnotteurs y trouvent des ressources essentielles pour faire face à leurs difficultés personnelles, socio-économiques et familiales.
Les cagnottes sont des formes d’épargne collective issue de la tradition ouvrière. Elle propose une planification de l’épargne d’une année, de juin à juin, pour ‘mettre de côté pour les vacances’. A la génération précédente, on cagnottait plutôt d’octobre à octobre, ‘pour rentrer le charbon’. Les vagues successives d’émigration dans les régions d’anciennes industries ont composé un monde urbain multiculturel. Aujourd’hui, la plupart des cagnottes populaires rassemblent des personnes de toutes origines. Les cagnotteurs mettent en commun un bien précieux, leur épargne. A travers le fonctionnement de la cagnotte, il se fréquentent, échangent des expériences et s’entraident

Une initiative positive dans un panorama un peu désespérant…
(extrait, page 239)

Cet ouvrage offre un éclairage sensible sur ces hommes touchés par la précarité, qui intéressera en particulier toutes les personnes amenées à intervenir auprès d’eux.
Assistante sociale, licenciée en lettres et docteur en anthropologie, Pascale Jamoulle travaille en Belgique au Laboratoire d’anthropologie prospective de l’Université catholique de Louvain et dans un centre de santé mentale. Elle est par ailleurs l’auteur de deux autres ouvrages remarquables, Drogues de rue . Récits et styles de vie (chez De Boeck en 2000) et de La Débrouille des familles . Récits de vies traversées par les drogues et les conduites à risques (chez De Boeck en 2002).
JAMOULLE P., Des hommes sur le fil, la construction de l’identité masculine en milieux précaires, La Découverte, Collection Alternatives sociales, 2005, 300 pages.

Génération cannabis

Le 30 Déc 20

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Entre 5 et 10 % des jeunes consommateurs de cannabis surconsomment. Onze d’entre eux témoignent dans Génération Cannabis (L’Harmattan). L’ouvrage comporte aussi des avis d’experts (psychiatre, psychothérapeute, juriste…) Ils étaient d’ailleurs réunis pour un colloque néo-louvaniste sur ce thème.
Nicolas, Sébastien, Mia… Ils ont entre 18 et 21 ans. Ils ont rencontré un problème de gestion de leur consommation de cannabis et frappé à la porte de La Chaloupe, service d’aide aux jeunes et aux familles. A moins qu’ils n’aient croisé dans le quartier un professionnel de la relation d’aide qui y travaille…
Le récit de leurs tracas est consigné par le menu dans «Génération Cannabis», paru récemment aux Editions L’Harmattan.
On n’ignorera rien de la spirale qui les a emportés. Certains en ont aujourd’hui fini avec le cannabis, d’autres pas. Et pourtant, comme l’a souligné Eric Janssens , Procureur du Roi, section Jeunesse au Parquet de Nivelles, « ceux ci ont eu de la chance . Ils ont mis des mots sur leur expérience . Il faut se battre pour que les jeunes qui sont en pleine surconsommation trouvent une main tendue . Je suis frappé de voir arriver dans mon bureau des gamins à qui on n’a jamais dit non . Je suis le premier à le faire . Il y a un travail d’éducation et de communication à faire en amont . En aval aussi , quand vous téléphonez à une institution pour qu’elle accueille un jeune et que vous vous retrouvez septantième sur la liste , vous vous demandez si les bons choix politiques ont été faits
Même nécessité de redorer la fonction paternelle pour la psychothérapeute Diane Drory : « Il faut confronter l’enfant à des limites , lui montrer que le manque existe .» Un travail à mener à la maison et en milieu scolaire, tôt car les premières consommations apparaissent déjà à la fin de l’enseignement primaire.
Quant à savoir ce qui détermine une première consommation, Luc Descamps (responsable de La Chaloupe) évoque deux logiques: celle du «Pourquoi?» chez l’adulte et celle du «Pourquoi Pas?» chez les pré-adolescents et les adolescents: « Ils ont essayé pour le plaisir , par jeu , par curiosité , parce que l’ambiance était à la fête et aux expériences . Le « pourquoi nous place dans le champ du principe de réalité , de la justification , de l’utilité . Le « pourquoi pas dans celui du principe de plaisir , du gratuit , du léger …»
Le passage de la consommation à la surconsommation? Elle semble bien dépendre de trois facteurs: biologique (on est devenu accro au produit), psychologique (on est dans une période de vulnérabilité) et social (le cercle dans lequel on évolue se spécialise, on fréquente des fumeurs de joints).

Aïe les cervelets…

Pierre Schepens est psychiatre. Il dirige le service de psychiatrie de la clinique Saint-Pierre à Ottignies. Evitant les « deux écueils qui se profilent quand on évoque le sujet cannabis , soit la banalisation et la dramatisation », il avance quelques données qui pointent les effets du produit sur les adolescents.
« Sous influence , certaines connexions du cerveau ne sont pas utilisées . Savez vous que le cervelet se développe tardivement de manière générale ? C’est le siège de l’équilibre , d’où cette allure parfois dégingandée chez les jeunes . Cet équilibre , il faut le stimuler , en sortant , en faisant du sport . Le jeune gagne à bénéficier de stimuli , tout le contraire du repli qui caractérise certains jeunes dépassés par leur consommation de drogues .» Où se situe le seuil d’une consommation normale? On peut citer le chiffre de 14 grammes par mois pour une consommation moyenne et de 28 grammes par semaine pour une consommation sévère, ou autrement dit quand l’usage d’une drogue dite douce se fait dur.
Encore faut-il se pencher sur le sens de l’addiction. «Génération cannabis», le terme a aussi été choisi pour l’ouvrage en raison du présupposé que le cannabis est généré par une histoire personnelle, « une souffrance enfouie qui traîne dans le sujet » selon l’expression de Diane Drory. Une histoire au présent aussi, comme l’explique le psychanalyste Jean-Pierre Jacques : « Cet abus pourrait s’expliquer en partie par le regard rempli d’angoisse ou de reproche , posé par l’adulte sur l’adolescent qui dérape . Il est flagrant qu’en phase de surconsommation le cannabis apaise l’angoisse de l’adolescent et décuple celle de l’adulte . Dans ce cercle vicieux , cette angoisse en excès chez l’adulte se déporte sur l’adolescent et entretient en boucle la nécessité d’une surenchère d’une consommation défensive . Cette hypothèse permet de rendre compte du fait clinique et sociologique de la diminution de la consommation à l’entrée dans la vie professionnelle , c’est à dire l’entrée formelle dans l’âge adulte , qui se soustrait au regard anxieux de ses propres parents

Paroles de fumeurs de joints

Si, dans les témoignages, la consommation démarre en groupe, lorsqu’elle s’accroît, elle se pratique en solitaire.
Autre caractéristique: le cercle des relations va souvent se restreindre à des consommateurs de cannabis. Voici ce qu’en dit Nicolas: « J’adore être stone avec des copains , être ensemble . C’est une jouissance : qu’on soit dans le même état (…). A partir de 16 ou 17 ans , j’ai commencé à fumer un petche pour moi : mon petche le jour et mon petche le soir , il me fallait mon moment à moi où j’étais stone . Une fois par jour au moins . J’étais pas tout le temps avec des gens et il me fallait être stone une fois par jour , ou même plusieurs . Dès que j’ai eu 17 ans , j’ai commencé à dealer . Et c’est quand j’ai commencé à avoir de la matte en permanence que j’ai consommé tout le temps . J’en fumais un le matin , je prenais une douille dans les toilettes à onze heures puis c’était deux à midi . Déjà rien qu’à l’école , j’en fumais 4 ou 5 .» Certains vont, par contre, rationaliser leur consommation de cannabis en dealant. En effet, mieux vaut avoir les idées claires pour faire du commerce! Sébastien, lui, a arrêté le cannabis dès qu’il ne lui a plus procuré de plaisir, sensation et valeur importantes pour lui. Il se sent tout autre: « Ce qui a changé , c’est le nombre d’heures de sommeil . J’étais tout le temps fatigué . Je dormais beaucoup quand je fumais , mais c’était pas un sommeil réparateur . Je ne rêvais plus quand je fumais . J’étais crevé le matin . Je mangeais énormément , je dévalisais le frigo . En fait , je mangeais , je dormais , je fumais
Si les jeunes témoins ont tous trouvé de l’aide auprès de l’association La Chaloupe, ils sont nombreux à avoir aussi été soutenu par leurs parents. Parfois maladroitement. La reconstruction d’un dialogue avec les parents va aider les jeunes à retrouver une consommation modérée ou à arrêter de consommer. Mais le coup de pouce décisif viendra plus sûrement d’un nouvel amoureux ou d’une nouvelle amoureuse. Valérie conclut: « J’ai envie de dire aux parents de ne pas nous laisser tomber , qu’ils soient là même si on les envoie à la merde , même si on dit le contraire
Véronique Janzyk
Génération cannabis, paroles de jeunes, paroles d’experts, sous la coordination de Luc Descamps et de Cécile Hayez, préface de Jean-Pierre Jacques, L’Harmattan, 2005, 300 pages.
La Chaloupe, chaussée de la croix 10, 1340 Ottignies. Tél.: 010 41 70 53.

La santé s’affiche au Québec

Le 30 Déc 20

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Les Presses de l’Université de Québec viennent de publier un impressionnant ouvrage en couleurs retraçant plus de 100 ans de santé publique. Il propose quelque 800 affiches produites de 1886 à 2005, qui donnent un large aperçu des productions réalisées par les gouvernements et les agences privées préoccupées par le bien-être et la santé de la population québécoise.
Classées par période et regroupées sous différents thèmes comme l’hygiène, les maladies infectieuses, les habitudes de vie ou les soins à apporter aux enfants, ces documents reflètent l’évolution de la santé publique tout comme celle de la communication. Qu’il s’agisse de tabagisme, de nutrition, de cancer ou de sida, certaines images suscitent l’étonnement, d’autres l’amusement voire un léger agacement (comme ces affiches sexistes de 1975 sur le thème de la sécurité produites par le Ministère de la Défense nationale).
Au delà de l’éloignement géographique, le lecteur européen sera frappé par d’évidentes convergences par rapport à des thématiques classiques comme la prévention du tabagisme, et par des spécificités québécoises, comme l’insistance sur l’évitement des accidents par noyade, très peu traité chez nous dans les campagnes de communication sociale et qui fait ici l’objet d’un thème à part entière, la sécurité aquatique .
Chaque affiche peut être retrouvée facilement grâce à l’index par thème (il y en a 17 en tout), complété par une liste alphabétique par titre.
Lise Renaud , professeure au Département de communication sociale et publique à l’Université du Québec à Montréal et directrice du groupe de recherche Médias et Santé, a écarté de son survol les communications à vocation commerciale. Voilà un champ d’études qui pourrait s’avérer tout aussi passionnant. Rappelons-nous par exemple les publicités américaines des années 50 vantant les bienfaits du tabac pour la santé! Voici une dizaine d’années, l’asbl Question Santé avait fait tourner une intéressante exposition d’affiches belges de santé publique. La lecture (ou plutôt la vision) de cet album coloré donne envie de réactiver cela, et, pourquoi pas, d’en faire aussi un beau livre…
CDB
Lise RENAUD en collaboration avec Caroline BOUCHARD, La santé s’affiche au Québec, Presses de l’Université de Québec, Collection Santé et Société, 2005, 260 pages.
Distribution en Belgique par Patrimoine sprl, rue du Noyer 168, 1030 Bruxelles.

Les conséquences de la maladie chronique

Le 30 Déc 20

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Résultat d’enquêtes menées en collaboration avec cinq groupes d’entraide de malades chroniques

La Mutualité chrétienne porte une attention toute spéciale à la situation des personnes souffrant d’une maladie chronique. En effet, en raison de leur état de santé, elles sont souvent confrontées aux problèmes et coûts liés à la dépendance, et aux dépenses élevées en soins de santé. Elles sont ainsi parmi les plus vulnérables de notre société.
Afin de mieux connaître ces problèmes et de faire des propositions constructives pour que les malades chroniques soient mieux protégés dans le cadre de notre sécurité sociale, elle fait régulièrement des études ciblées auprès de ces personnes.
Au cours de l’année 2003, une série de ces enquêtes ciblées avaient été mises en œuvre, en étroite collaboration avec 5 groupes d’entraide de patients souffrant de pathologies chroniques: la Ligue belge francophone des patients fibromyalgiques, l’Association polyarthrite, la Ligue Huntington francophone, la Huntington Liga, la Crohn en Colitis Ulcerosa Vereniging.
Avec chaque groupe d’entraide, une enquête sur mesure a été mise au point. Les enquêtes comprenaient des questions communes – le degré de dépendance, l’usage, le coût et le manque de soins à domicile professionnels, le matériel de soins, le coût des soins paramédicaux et des médicaments non remboursés (c’est-à-dire ceux qui sont totalement à charge du patient) -, et d’autres relatives à des problèmes spécifiques à certaines pathologies – la consommation et le coût des suppléments alimentaires, l’alimentation par sonde, les vitamines et minéraux, l’usage et le coût des aides techniques et des appareils orthopédiques, la pratique et le coût de l’accueil des patients Huntington, et les impressions des patients atteints de fibromyalgie, sur la qualité des traitements (para)médicaux.
Au total, ce sont 1.115 personnes, membres de ces 5 associations, qui ont participé à cette démarche. Le dossier reprend les principaux résultats de ces enquêtes, chaque chapitre regroupant les résultats afférents à une pathologie. Ces données ont été présentées et discutées au cours d’une journée d’étude et de concertation, organisée le 24 avril 2004, et dont le thème était: ‘Malades chroniques: comment garantir et faciliter l’accès à des soins de qualité?’. Le dossier se termine par les nombreuses propositions formulées lors de cette journée d’étude.
AVALOSSE H ., BOLY J ., DU BOIS M ., et al . Les conséquences de la maladie chronique . Résultats d’enquêtes menées en collaboration avec cinq groupes d’entraide de malades chroniques , Alliance nationale des mutualités chrétiennes , Dossier thématique n ° 6 , septembre 2005 , 90 pages .
Le dossier est téléchargeable en format PDF ( 540 K ) à partir du site https://www.mc.be .
Il est également disponible gratuitement sur demande écrite par courrier ou par courriel : ANMC , Département Recherche et Développement , Franca Tartamella , Chaussée de Haecht 579 BP 40 , 1031 Bruxelles , courriel : franca.tartamella@mc.be.
MVA

Donner un coup d’arrêt à l’épidémie mondiale de maladies chroniques

Le 30 Déc 20

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Un rapport de l’Organisation mondiale de la santé estime qu’une action mondiale destinée à prévenir les maladies chroniques pourrait permettre de sauver 36 millions de vies d’ici 2015.
A l’heure actuelle, les maladies chroniques sont de loin la principale cause de mortalité dans le monde et leur importance augmente régulièrement. Selon les projections contenues dans le rapport, l’épidémie mondiale de maladies chroniques ferait environ 17 millions de décès prématurés chaque année.
Face à la perspective de ces millions de personnes qui mourront prématurément et souffriront inutilement de cardiopathies, d’accidents vasculaires cérébraux, de cancers et de diabète, l’OMS veut donner un coup d’arrêt à l’épidémie mondiale des maladies chroniques.
Contrairement à l’opinion qui prévaut généralement, cette épidémie en grande partie invisible, frappe plus durement les pays à faible et moyen revenu, où surviennent 80 % des décès imputables aux maladies chroniques. Le rapport expose de manière détaillée les derniers résultats concernant neuf pays: le Brésil, le Canada, la Chine, la Fédération de Russie, l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, la République-Unie de Tanzanie et le Royaume-Uni.
Le rapport établit également de nouvelles projections concernant l’impact économique des maladies chroniques. Ainsi, la Chine, l’Inde et la Fédération de Russie pourraient perdre des milliards de dollars de revenu national au cours des dix prochaines années du fait des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, du cancer et du diabète. Par exemple, les pertes accumulées entre 2005 et 2015 sont estimées pour la Chine à US $558 milliards, pour l’Inde à US $236 milliards et pour la Fédération de Russie à US $ 303 milliards.
Pour le Dr LEE Jong-wook , Directeur général de l’OMS, « la situation est très grave aussi bien sur le plan de la santé publique que pour les sociétés et les économies touchées et elle ne fera que s’aggraver . Il est clair que ne rien faire coûterait cher et serait inacceptable . Il est donc capital que les pays envisagent et mettent en oeuvre les mesures sanitaires dont nous savons qu’elles permettront de réduire le nombre de décès prématurés dus aux maladies chroniques
Dans ce rapport, l’OMS propose un nouveau but mondial: réduire les taux de mortalité par maladies chroniques de 2 % chaque année jusqu’en 2015. Cela permettrait d’éviter 36 millions de décès par maladies chroniques au cours des dix prochaines années, dont près de la moitié avant l’âge de 70 ans.
Mais la solution de ces problèmes ne dépend pas d’un seul secteur. Pour atteindre cet objectif, ce sont tous les secteurs, du secteur public à l’industrie privée en passant par la société civile et les collectivités qui devront unir leurs forces. « De plus en plus de personnes meurent prématurément et souffrent trop longtemps de maladies chroniques » a déclaré le Dr Catherine le Galès-Camus , Sous-Directeur général, Maladies non transmissibles et santé mentale. « Nous savons quoi faire , mais il faut agir sans tarder

Les facteurs de risque évitables

La grande majorité des cas de maladies chroniques sont imputables à un petit nombre de facteurs de risque connus et évitables. Parmi les principaux: une mauvaise alimentation, la sédentarité et le tabagisme. Au niveau mondial, ces facteurs de risque progressent à mesure que les gens modifient leurs habitudes alimentaires et favorisent les aliments gras et sucrés et que les conditions de vie et de travail supposent moins d’activité physique. L’offensive de la commercialisation et des ventes des produits du tabac dans les pays à revenu faible et intermédiaire se traduit également par une plus forte exposition au risque de tabagisme.
Un milliard de personnes dans le monde sont en surcharge pondérale ou obèses, et l’OMS prévoit que ce chiffre dépassera 1,5 milliard d’ici 2015 si des mesures immédiates ne sont pas prises.
Le rapport passe en revue l’étendue des connaissances factuelles concernant les mesures peu coûteuses et efficaces susceptibles de produire des résultats rapides sur le plan sanitaire et dont les avantages dépassent de loin les coûts. Ainsi la réduction de la teneur en sel des aliments transformés, l’amélioration des repas scolaires et la taxation des produits du tabac sont non seulement des mesures économiques mais elles permettent aussi aux Etats d’accroître leurs revenus.
D’après un communique de presse de l’OMS
Le rapport est disponible en anglais à l’adresse https://www.who.int/chp/chronic-disease_report/en/

Communication en santé

Le 30 Déc 20

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Santé conjugée, la revue trimestrielle de la Fédération des maisons médicales et collectifs de santé francophones, consacre un épais dossier d’une centaine de pages de son numéro 33 (quel heureux hasard!) à la communication et l’information en santé.
Sur une telle longueur, il est possible d’aborder bien des aspects de cette vaste question. Tout d’abord, ce qui se joue dans la relation entre soignant et soigné, les uns et les autres ayant ici droit à la parole. Comment gérer le paradoxe qui veut qu’une société saturée de messages divers (en particulier sur les questions de santé) déplore dans le même temps un déficit chronique de communication pertinente? Des éléments de réponse nous sont fournis.
Ensuite, plusieurs auteurs s’interrogent sur les bouleversements imposés au colloque singulier par les nouvelles technologies de l’ information (je vous recommande en particulier l’article ‘La santé est-elle soluble dans l’internet’, écrit d’une plume allègre par Carl Vanwelde ).
Quelques textes évoquent aussi des enjeux plus globaux, qu’il s’agisse de publicité et d’information sur les médicaments, ou de programmes éducatifs sponsorisés par de grandes firmes: il est évident qu’ici santé rime avec promotion des ventes, même si les ‘émetteurs’ s’en défendent avec énergie.
Le dossier fournit aussi des exemples concrets de communication modeste au profit des usagers, pour se terminer par un rapide survol de l’histoire et des théories de la communication, ‘Communiquer, tout simplement?’, dû à Axel Hoffman , particulièrement stimulant.
Santé conjugée, FMMCSF, Bd du Midi 25/5, 1000 Bruxelles. Tél.: 02 514 40 14. Fax: 02 514 40 04. Courriel: fmmcsf@fmm.be. Internet: https://www.maisonmedicale.org .
Abonnement Belgique: 29,75 € (individuel) 54,54 € (institutionnel). Prix au numéro: 8,68 €.

Les troubles du comportement alimentaire

Le 30 Déc 20

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Ecrit sur un ton à la fois narratif, didactique et scientifique, cet ouvrage mêle études de cas, témoignages de patients, diagnostics cliniques, modalités de prise en charge et évaluation des pratiques. Les auteurs de cet ouvrage, quatre scientifiques et professionnels de terrain (médecin généraliste, psychothérapeute, diététicienne et thérapeute familial/social) démontrent l’intérêt d’une prise en charge multidisciplinaire – centrée sur le malade – des troubles du comportement alimentaire (anorexie mentale, boulimie et troubles alimentaires atypiques).
Ils se basent entre autres sur l’analyse suivante:
– les troubles alimentaires résultent d’une histoire particulière à chaque individu;
– un ensemble de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux peuvent prédisposer un individu à de tels troubles. Ceux-ci peuvent surgir dans des moments de plus grande vulnérabilité (l’adolescence par exemple);
– la prise en charge par une équipe partageant une éthique et des principes communs d’action ainsi que la relation médecin-malade sont des éléments essentiels dans la guérison.
La diversité d’approche que présentent les différents chapitres est précieuse car elle permet de revisiter les clichés associés à ces maladies. Le contenu du livre montre, en toute humilité et avec réalité, combien l’humain est complexe et combien la science n’apporte que les réponses qu’elle peut à un moment donné, ce qui encourage la poursuite de recherches à ce sujet. L’approche centrée sur le malade, qui fonde la pratique des auteurs, a le mérite de réconcilier différents aspects de la personne: son mode de fonctionnement, ses idées, ses sentiments, ses attentes.
Plus que jamais, à l’heure de larges campagnes médiatiques – européenne, nationale et communautaires – sur le thème de la prévention de l’obésité, à l’heure de discours généralisés sur l’alimentation équilibrée et l’activité physique, il est d’actualité de s’interroger sur leur impact éventuel (positif et négatif) auprès des populations ainsi davantage sensibilisées et, en particulier, auprès des enfants et jeunes.
Dans le récent rapport du Conseil de l’Europe «L’alimentation à l’école – Faire le choix de la santé» (1), le professeur Léa Maes (Gand) fait état de chiffres interpellants: l’étude de l’OMS concernant la santé des jeunes montre qu’à l’âge de 15 ans, dans les 35 pays d’Europe et d’Amérique du Nord participants, 38 % des filles signalent une pratique de régime, un effort pour perdre du poids ou une conviction qu’elles doivent perdre du poids (2).
Sans nul doute, ce livre vient à point nommé: il est nécessaire en effet de faire connaître largement de telles pratiques auprès des professionnels de la santé et de les former à des modes de prise en charge multidisciplinaire.
Celles-ci sont d’ailleurs expérimentées également en Belgique dans certaines unités hospitalières et de soins spécialisées à l’attention des enfants, des jeunes ou des adultes présentant ces troubles. Des formations de médecins généralistes, de diététiciens, de thérapeutes et psychologues, de professionnels de la santé scolaire, les rendront sans aucun doute plus aptes à faire face en temps utiles à ces problèmes de santé fréquents dans nos sociétés d’abondance et déroutants par leur multicausalité.
Ces formations permettraient aussi de déceler les différents niveaux de troubles de comportement alimentaire et de référer les situations nécessaires. Face à l’anorexie et la boulimie, le travail en équipe des professionnels de différentes disciplines est une nécessité. Il implique également des modes de fonctionnement permettant de croiser des regards clinique, psychologique, nutritionnel, éducatif, psychiatrique. C’est une première étape pour aborder la complexité de la personne et de son environnement social, familial et culturel en lui laissant une place centrale dans la lutte contre sa maladie.
Un point encore à souligner au travers de l’ouvrage: la volonté de le rendre accessible pas exclusivement à des médecins mais aussi à des professionnels et personnes intéressées de formation différente; le langage clinique est en effet explicité chaque fois que nécessaire. Les médecins généralistes, diététiciens et spécialistes en santé mentale y trouveront une aide nécessaire et pointue pour faciliter le diagnostic de troubles alimentaires et une prise en charge appropriée. A noter aussi le travail de révision scientifique proposant une sélection récente d’ouvrages francophones de référence actualisant ainsi la bibliographie de l’ouvrage original édité en anglais.
Cristine Deliens
K.M. BERG, D.J. HURLEY, J.A. McSHERRY, N.E. STRANGE, Les troubles du comportement alimentaire, De Boeck, 2005, 320 pages, 19 euros.
(1) Paru en 2005, ce rapport fait suite au Forum Européen organisé conjointement avec le Bureau Européen de l’OMS en novembre 2003 à Strasbourg.
(2) Voir le chapitre concernant l’alimentation dans l’enquête belge HBSC «La santé des jeunes en 2004, Quoi de neuf », Piette D. et al. ULB PROMES, Bruxelles, 2004. D’après les données recueillies, il semblerait que le pourcentage de jeunes Belges francophones présentant un sous poids serait similaire à celui des jeunes présentant un poids et une taille les plaçant dans la catégorie «obèses».

La BD contre le silence: les enfants atteints du VIH/Sida font du bruit!

Le 30 Déc 20

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L’infection par le VIH/Sida n’épargne pas les enfants… Il n’est pas superflu de répéter qu’aujourd’hui, pas moins de 16 000 nouveaux cas de séropositivité se déclarent chaque jour dans le monde, dont 3 rien qu’en Belgique et que, dans notre pays, 67% des nouveaux cas sont des jeunes de 15 à 24 ans.

La plupart du temps, ceux-ci ont le virus dès leur naissance, et ont été contaminés par leur mère, elle aussi atteinte. En l’absence de traitement, ces enfants vont très vite présenter des signes graves de la maladie, et ont peu de chances de survivre. Le pire est que, bien souvent, la famille de ces enfants (mère, père, frères et sœurs) est aussi atteinte du virus. Dans ces conditions, il est d’autant plus difficile d’assumer les soins de l’enfant.
Cette maladie est trop souvent stigmatisée à cause de son mode de transmission. Cela a un impact considérable sur le développement de l’enfant, et empêche toute communication autour de la maladie. Le secret quant au diagnostic est maintenu vis-à-vis de l’entourage mais surtout au sein de la famille. L’enfant lui-même est souvent très tardivement informé de la gravité de sa maladie.
Pour prendre en charge ces patients, il est nécessaire de réunir autour d’eux une équipe psycho-médico-sociale, qui devra aborder de façon pluridisciplinaire les différents problèmes auxquels sont confrontés les enfants.

Le traitement du VIH/Sida actuellement…

Depuis près de 10 ans, des médicaments permettant de contrôler efficacement le virus sont disponibles. Ils ne guérissent pas l’infection mais l’empêchent de progresser. Ils ont donc profondément changé l’impact de la maladie et les exigences de la prise en charge.
Le VIH/Sida est devenu une maladie chronique et ses complications sont moins fréquentes et sévères qu’il y a 10 ans. Le traitement est par contre difficile à assumer pour le patient. Il implique la prise quotidienne astreignante de médicaments souvent inadaptés pour l’enfant. Les effets secondaires des traitements sont nombreux et nécessitent une surveillance médicale régulière. Et si la prise n’est pas respectée, le virus infectant le patient peut devenir résistant à ces médicaments!
Face à cela, un des objectifs majeurs des équipes de prise en charge des enfants est de réunir toutes les conditions pour une adhésion optimale de ces derniers au traitement. Les soignants vont devoir donner une information adaptée à l’âge de l’enfant sur la cause et les caractéristiques de sa maladie, sur les principes du traitement, les causes d’échec… Un accompagnement aux aspects pratiques du traitement va aussi être envisagé (comment avaler les comprimés de grande taille, comment gérer son stock de médicaments, etc.). Enfin, la prise en charge des adolescents confrontés aux questions que soulèvent l’infection par le VIH à propos de leur espérance de vie, de leur sexualité, de leur désir de fonder une famille, s’avère indispensable dans cette étape difficile de leur existence.
Ce nouveau système de fonctionnement a ouvert la voie à un dialogue plus libre autour de la maladie, tout en respectant la confidentialité. Ce changement a donc aussi naturellement amené les enfants à vouloir rencontrer d’autres patients atteints de la même affection.

Les enfants et adolescents pris en charge au CHU Saint-Pierre

140 enfants et adolescents atteints par le VIH/Sida sont actuellement suivis dans cette clinique bruxelloise. Pour répondre à leurs besoins, l’équipe du CHU a pris, ces dernières années, quelques initiatives. Des outils didactiques ont été créés et présentés aux jeunes malades.
A côté de cette prise en charge individuelle, l’équipe propose aux enfants d’une même tranche d’âge, ayant une connaissance identique de leur maladie, de participer à des ateliers aux cours desquels se partagent le vécu de la maladie, du secret, des traitements…
C’est ainsi qu’un groupe d’adolescents s’est fixé comme objectif d’expliquer à ses pairs ce que c’est d’être né et de vivre avec le VIH/Sida, et a créé ‘La BD contre le silence’, parue aux Editions Dupuis (1).

La BD contre le silence

Pour la première fois, des jeunes séropositifs bruxellois ont choisi de s’exprimer avec leurs mots, de manière anonyme, sur leur maladie. En 2002, il a été décidé, au CHU St Pierre, de proposer à une quinzaine d’enfants et adolescents séropositifs de participer à un atelier d’écriture de bande dessinée. Une année durant, une fois par mois, ceux-ci se sont réunis pour inventer des histoires, imaginer des personnages et des gags. Le tout avec l’aide de trois dessinateurs professionnels.
Pour le CHU St Pierre, l’objectif est atteint: les jeunes ont pu parler par l’intermédiaire des héros de BD qu’ils ont imaginés. Cela a donné des planches amusantes, dérangeantes, interpellantes.
En regard de ces planches, le lecteur trouvera des textes explicatifs, courts et accessibles à un public jeune, rédigé par des spécialistes (psychologues, médecins). Ces textes expliquent clairement des notions parfois compliquées, dénoncent les idées reçues, etc. Des témoignages d’enfants infectés par le virus parsèment aussi tout l’ouvrage.
Les objectifs de l’album sont multiples. Le premier est de permettre à des enfants et adolescents atteints d’une maladie stigmatisée de s’exprimer, via un outil de communication, avec leurs pairs. Le second est d’améliorer, grâce à la diffusion de cet outil, l’intégration des jeunes séropositifs dans la vie de tous les jours, en sensibilisant des adolescents à la vie de certains de leurs condisciples qui n’ont pas tous la chance d’être en parfaite santé. Et enfin, le dernier est de créer un outil de prévention contre le sida destiné aux jeunes de 12 à 18 ans.
Au final, la BD contre le silence est un formidable outil d’éducation pour la santé, original et poignant par ses témoignages; un outil qui fait tomber les préjugés et qui permet de se rendre compte de ce que vivent ces enfants, pas seulement à cause de leur maladie, mais surtout à cause du regard des autres, du secret qui leur pèse…
Cette BD permettra aux professionnels de l’éducation et de la santé de faire passer aux jeunes, avec le sourire, un message de prévention toujours d’actualité!
Un travail de sensibilisation a débuté auprès des acteurs du monde éducatif, politique, mais aussi auprès des instances publiques et privées concernées par la santé des jeunes, afin qu’ils puissent, selon leurs besoins, faire usage de cet album et répondre aux attentes des adolescents dans les mois qui viennent.

La BD contre le silence, une initiative d’Anne Linet, Jack Levy et Thierry Tinlot, avec les dessinateurs Salma, Geerts et Mauricet, un album de 48 pages paru chez Dupuis.
Il est possible d’acquérir la BD au prix de 12 € en la commandant sur le site https://www.labdcontrelesilence.com .
(1) Notons que l’éditeur s’investit activement dans la lutte contre ce fléau. Parallèlement à La BD contre le silence , Dupuis a joint un préservatif à la première édition du 22e épisode de Pierre Tombal, justement intitulé Ne jouez pas avec la mort , et dont l’une des histoires traite du sida.

Vive la fête?

Le 30 Déc 20

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“Trop de fête et ça pourrait être ta fête!”

Le 35e Cahier de Prospective Jeunesse vient de paraître.
A la fois espace de transgression et de régulation sociale, la fête incite l’individu qui y participe, qui s’y inscrit, à un dépassement de soi, à une rupture avec le quotidien, à quelque chose de l’ordre de l’”extra-ordinaire”, hors des normes habituelles. Cette rupture se traduit par de l’exceptionnel: la pratique de comportements inducteurs de transes permettant d’atteindre un état non habituel, différent, “a-normal” (état de conscience modifiée obtenu grâce à la musique, la danse…) et l’excès, l’abus, dont celui des psychotropes (alcool, ecstasy, cannabis…).
L’inflation de ‘célébrations’ et par là même la banalisation de la fête (entre autres parce qu’elle n’est plus de l’ordre de l’exceptionnel mais devient l’habituel) nuit à l’esprit de la fête, en nie le sens. Les règles de la fête n’étant plus (re)connues, elles sont transgressées. C’est dans ces cas que surviennent les débordements, les “dérives” problématiques, dangereuses: agressions, perte de contrôle des consommations de produits psychotropes, sexualité non protégée, violences sexuelles, provocations, défis…
Dès lors, il importe de privilégier une approche préventive suscitant des attitudes visant à faire prendre conscience des responsabilités qu’une personne a, tant vis-à-vis d’elle-même que vis-à-vis des autres, et de réintroduire la question du sens de la fête, tout en réfléchissant aux moyens d’actions sur l’environnement pour réduire les risques liés à ces usages.
Alors, «faire la fête», s’éclater, célébrer, partager, se rencontrer…? Sûrement!
Mais c’est quoi la fête? Quel est son sens, quelles sont ses fonctions? Et le coût de la fête, les risques, les débordements?
Que mettre en place pour que vive la fête? Qu’elle ne soit «mal-fête»? Pour qu’elle ne devienne «dé-fête»?
Pour commander ce Cahier (6,20 €) ou recevoir la liste des autres numéros parus, contactez Claire Haesaerts, Secrétaire de Rédaction au 02 512 17 66, ou par courriel à claire.haesaerts@prospective-jeunesse.be

Abus d’alcool: prévenir sans stigmatiser

En novembre 2004, Infor-Drogues et Question Santé organisaient un colloque ayant pour thème la prévention de l’abus d’alcool (1). Au cours de cette journée, les participants avaient pu entendre trois experts: Michel Craplet , psychiatre et alcoologue, Jean Pierre Castelain , anthropologue, et Claude Macquet , sociologue.
Les Actes de cette journée sont aujourd’hui publiés dans un numéro spécial de la revue Bruxelles Santé (juin 2005).
Ce numéro est disponible moyennant l’envoi de 3 timbres à 0,50 € à Question Santé, rue du Viaduc 72, 1050 Bruxelles.
Le document est aussi téléchargeable sur https://www.questionsante.org .

(1) Voir l’article de C. De Bock faisant le compte rendu de cette journée, ‘A votre santé’ , paru dans Education Santé, n°197, janvier 2005.

Cancer du sein littéraire

Le 30 Déc 20

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Annie Ernaux livre dans «L’Usage de la photo» un remarquable témoignage sur sa maladie, un cancer du sein.
Tout commence par des photos. Le titre l’annonce: «L’Usage de la photo». Annie Ernaux et le nouvel homme de sa vie, Marc Marie, décident de prendre des photos de leurs vêtements éparpillés ici et là, matin ou soir. Comme des natures mortes de tissu, des paysages sentimentaux, des scènes de crime parfois quand la lumière est moins présente. Chacun à son tour commente les clichés.
Dès le début, la maladie est présente. Première rencontre avec Marc Marie ou presque: «Au cours du repas je lui ai dit j’aimerais vous emmener à Venise et ajouté aussitôt que je ne pouvais pas. J’ai un cancer du sein. (…) Il n’a manifesté aucun des signes, une imperceptible rétraction, un figement, par lesquels même les gens les plus éduqués ou maîtrisés laissaient passer malgré eux leur épouvante quand je leur annonçais que j’avais un cancer. Il a seulement montré du trouble au moment où je lui ai révélé que ma nouvelle coiffure, sur laquelle il m’avait beaucoup complimentée, était une perruque.»
De jour en jour, de nuit en nuit, le couple vit son histoire, la maladie en marge. A moins que la maladie pousse à vivre encore plus intensément les sentiments. «C’est comme si l’écriture sur les photos rendait possible le récit du cancer, explique Annie Ernaux. Comme s’il y avait un lien entre les deux. Comme si M. me faisait vivre au-dessus du cancer.»
«Rien n’était effrayant, poursuit-elle. J’accomplissais ma tâche de cancéreuse avec application et je regardais comme une expérience tout ce qui arrivait à mon corps. Je me demande si, comme je le fais, ne pas séparer sa vie de l’écriture ne consiste pas à transformer spontanément l’expérience en description. En France, 11% des femmes ont été, sont atteintes d’un cancer du sein. Plus de trois millions de femmes. Trois millions de seins couturés, scannérisés, marqués de dessins rouges et bleus, irradiés, reconstruits, cachés sous les chemisiers et les tee-shirts, invisibles. Il faudra bien oser les montrer un jour. Ecrire sur le mien participe de ce dévoilement. »
Et d’ajouter sur le rapport entre le cancer et les photos de vêtements: «Pendant des mois, mon corps a été investigué et photographié des quantités de fois sous toutes les coutures et par toutes les techniques existantes. Je me rends compte maintenant que je n’ai vu ni voulu voir quoi que ce soit du dedans, de mon squelette et de mes organes. »
V.J.
Annie Ernaux, L’Usage de la photo, Gallimard, 2005

Le vieillissement, un enjeu collectif

Le 30 Déc 20

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Ce dossier thématique des Mutualités chrétiennes consacré au vieillissement propose une clarification des effets du vieillissement sur les dépenses de santé et établit un état des lieux de la prise en charge des personnes âgées en Belgique.
Dans la première partie, il montre tout d’abord que si plusieurs facteurs, tels que la hausse de l’espérance de vie ou la réduction de la natalité, semblent désigner le vieillissement comme facteur explicatif essentiel de la hausse des dépenses de santé, l’effet du vieillissement proprement dit est en fait marginal.
En effet, les conséquences budgétaires du vieillissement ‘pur’, c’est-à-dire de la modification de la structure de la pyramide des âges, ne représentent qu’un dixième du taux de croissance moyen annuel nominal des dépenses publiques de santé. En suivant la consommation de soins de santé des affiliés des mutualités chrétiennes entre 1995 et 2002, les auteurs mettent en évidence un effet appelé ‘générationnel’ qui explique la majeure partie de la hausse des dépenses. Cet effet est lui-même constitué d’un ensemble de facteurs dont il est difficile d’évaluer l’effet financier exact, tels que l’effet de l’introduction de nouvelles technologies, de nouveaux médicaments, l’importance de la rémunération du facteur ‘travail’ prépondérant dans de nombreux secteurs de soins, et l’évolution des attentes, tant des patients que des prestataires.
D’une ‘génération’ à l’autre, les comportements se modifient et induisent des dépenses nouvelles. Or, le concept de génération ne fait pas nécessairement référence à une longue période, en ce qui concerne le mode de consommation et de prestation des soins de santé. Cet effet ‘générationnel’ n’est pas proportionnellement lié à l’âge, mais sa prise en compte constitue indiscutablement une première nuance à apporter aux effets budgétaires du vieillissement.
L’étude montre aussi que la prise en compte de la proximité du décès des patients explique une grande part des dépenses, qui sont bien supérieures aux dépenses des autres personnes. Cependant, ces dépenses ne sont pas proportionnelles à l’âge des personnes qui décèdent. C’est en ce sens qu’une nuance de plus est ajoutée aux effets budgétaires du vieillissement.
Dans la deuxième partie, le lecteur peut découvrir un état des lieux des modes de prise en charge des personnes âgées. Les services et prestations existants sont de nature à inviter à la prudence quant à la nécessité et à la possibilité de créer des formes alternatives de couverture, et il semble essentiel aux auteurs d’envisager d’abord l’amélioration des systèmes existants.
Dans la troisième et dernière partie, la description des expériences étrangères permet de mettre en évidence les enjeux liés à la mise en place d’une assurance spécifique à la perte d’autonomie.
Le vieillissement, un enjeu collectif, par Hervé Avalosse, Koen Cornelis, Christian Léonard et Rebekka Verniest, ANMC, 2005, 156 pages. Ce dossier est disponible gratuitement (jusqu’à épuisement du stock) sur demande écrite ou par courriel : ANMC, Département Recherche et Développement, Franca Tartamella, Chaussée de Haecht 579 BP 40, 1031 Bruxelles, franca.tartamella@mc.be.
Il est aussi téléchargeable en format PDF (2,33Mb) sur le site https://www.mc.be .
Education Santé peut également vous fournir un résumé de l’étude d’une quarantaine de pages sur simple demande.

La santé à quel prix?

Le 30 Déc 20

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Maintenir des soins de santé de qualité accessibles à tous, nécessitera un effort soutenu de chacun d’entre nous: les patients en préservant dès l’enfance leur capital santé, les soignants en veillant à l’efficience et à l’humanité de leurs décisions, les Etats en maintenant un service public fort dans des domaines aussi essentiels que l’enseignement, la santé ou l’information.
De la recherche clinique à l’industrie pharmaceutique et hospitalière, ‘La santé à quel prix?’ dénonce les évolutions actuelles de notre système de soins. Il interroge le comportement des médecins et des patients. Il questionne les politiques, les valeurs et les enjeux qui le sous-tendent. Enfin, il suggère des propositions concrètes pour faire mieux en dépensant moins.
L’auteur, chirurgien, collaborateur de l’Université de Liège, a aussi une large expérience de la médecine en Afrique noire et au Proche-Orient. Cela ne donne que plus de poids à son plaidoyer un peu rapide (140 pages) mais très agréable à lire ‘pour un système de soins efficace et solidaire’.
Oscar Grosjean prépare l’adaptation en français d’une étude américaine très critique à l’égard du développement anarchique de toutes sortes de dépistages dans nos pays riches. A suivre prochainement!
Oscar Grosjean, La santé à quel prix?, Couleur Livres, 2005.

Faits & Gestes

Le 30 Déc 20

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Cette revue de qualité, éditée par le Service de la recherche du Secrétariat général du Ministère de la Communauté française, se veut un témoignage des faits de société, de l’action menée par les pouvoirs publics et de son impact sur les terrains socio-économiques et culturels. De la culture à l’enseignement, des questions de santé à celles du sport , des questions de politique de la jeunesse à celle de la petite enfance, Faits & Gestes fait écho aux nombreuses études et recherches commanditées ou financées par la Communauté française et dont la vocation est de porter un regard d’analyse et de critique sur les domaines d’activité couverts par ses compétences.
Faits & Gestes rend ainsi ces travaux trop souvent confinés à la confidentialité ou réservés aux seuls spécialistes plus accessibles au grand public.
Dans le prolongement de ses publications, Faits & Gestes cherche aussi à ouvrir des débats avec les acteurs concernés par les sujets traités, débats auxquels peuvent participer les abonnés à la revue.
La revue est disponible soit sous format papier soit téléchargeable directement sur le site https://www.faitsetgestes.cfwb.be

Les numéros parus

2000
N°1 Les investissements éducatifs (scolaires et sportifs) des familles
2001
N°2 Les cinémas multiplexes et les mutations de l’exploitation cinématographique
N°3 Les dépenses culturelles publiques en Belgique (1995-2000)
N°4 Les résultats financiers des Théâtres (Evolution 1983-2000)
2002
N°5 L’audience des télévisions
N°6 La garde des enfants malades (Inégalités femmes / hommes)
N°7 Les filles et les carrières scientifiques et techniques
2003
N°8 Les Centres culturels (poids économique et emplois)
N°9 Les Ecoles de devoirs
N°10 L’évolution des dépenses culturelles de la Communauté française: 1981 à 2001
N°11 L’école: quelles violences
2004
N°12 Les études et les carrières scientifiques au féminin
N°13 Regards sur les dépenses culturelles en Belgique et en Communauté française
N°14 Les comportements alimentaires des jeunes
N°15 Mariage choisi, mariage subi: quels enjeux pour les jeunes?
2005
N°16 La condition physique des jeunes

Le dernier numéro paru traite de ‘La condition physique des jeunes’. Ce numéro est réalisé à partir des baromètres de la condition physique des élèves de 10 à 18 ans qui ont été établi en 1994 et en 2004 à la demande de la Direction générale du Sport. L’analyse de ces deux baromètres, réalisée par les professeurs Christian Heyters (ULB) et Thierry Marique (UCL), et les comparaisons entre les deux années ont montré une évolution dégradée et peu optimiste de cette condition physique car elle semble davantage liée aux modes de vie des jeunes qu’à des questions d’intensité et de suffisance de pratique sportive.
MVA
‘Faits et gestes’ est disponible gratuitement par numéro ou sur abonnement auprès du Ministère de la Communauté française, boulevard Léopold II 44, 1080 Bruxelles. Tél.: 02 413 36 42 ou 02 413 22 56. Courriel: faits.gestes@cfwb.be. Site: https://www.faitsetgestes.cfwb.be

La dépression au féminin

Le 30 Déc 20

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Psychanalyste français responsable d’une Unité de soins spécialisée dans la dépression, La Belle Etoile dans le Jura, Moussa Nabati livre aux Editions Fayard ses constats sur celle qu’il ne nomme pas «maladie» mais «chance de guérir le Moi». Avec, à la clé, des portraits de patientes.
Selon Moussa Nabati, les femmes, deux fois plus nombreuses que les hommes dans sa patientèle, surmontent mieux leur dépression. Elles expriment davantage leur ressenti et une demande d’aide. «Les femmes acceptent mieux le manque, explique-t-il. Elles connaissent tôt la perte dans leur vie. Les règles, c’est de ce registre-là. Avoir un enfant aussi, c’est être dans la séparation.» Un autre exemple où femmes et hommes se montrent différents dans l’épreuve? «Une femme frigide va en souffrir mais continuer à se sentir femme. Un homme impuissant, lui, peut en arriver au suicide. D’ailleurs, ce personnage fondateur de la Vierge Marie, ce n’est pas un hasard. On peut être une femme et ce sans homme. »

Culpabilité et expiation

A la dépression réactionnelle, Moussa Nabati préfère l’idée de la culpabilité des innocents et de l’expiation. Explications: «On va trouver de la culpabilité chez ceux et celles qui ont vécu des difficultés, un traumatisme dans l’enfance. Ils se disent, cela peut être inconscient, que s’ils avaient été plus aimables leur sort aurait été différent. Ce seront des êtres gentils, serviables, trop. Comme s’ils rejouaient toujours la possibilité de se refaire aimer. Leur agressivité est muselée. Je parle de cette saine agressivité qui permet de cultiver son identité, de ne pas être dans la fusion dans le désir d’autrui.» Quant au mécanisme d’expiation qui s’active, il mène à échouer dans des projets, à prendre mal soin de soi. A être boulimique, à présenter des comportements à risque, à fuir dans le travail.
En guise de traitement, Moussa Nabati propose un vrai retour sur soi (même si des médicaments peuvent être nécessaires). Il en appelle à une prise de conscience chez tous les soignants susceptibles d’intervenir autour de la personne déprimée : « Certains devraient réaliser que, chez eux aussi, une culpabilité se manifeste, qui conduit à vouloir faire le bien d’autrui à tout prix. La culpabilité n’est donc pas que négative… »

Société déculpabilisatrice

Notre société brimerait l’expression de la culpabilité, chemin nécessaire vers la déculpabilisation et l’épanouissement : « Le droit à l’IVG, à vivre son homosexualité est important. Mais une femme qui a vécu un avortement est une femme qui n’a pas pu mener une grossesse à terme. Un tel impouvoir mène à la culpabilité. Etre homosexuel, c’est aussi un deuil à faire, celui de l’enfantement. Notre société bloque l’expression émotionnelle relative à cette culpabilité. Je ne connais pas, sous couvert de déculpabilisation, de société plus répressive que la nôtre. La vraie déculpabilisation, c’est quand on peut assumer sa culpabilité.’
V.J.
Moussa Nabati, La dépression, Editions Fayard.

La contraception des jeunes sous la loupe

Le 30 Déc 20

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De nos jours, l’importance d’une contraception et des moyens de protection des maladies sexuellement transmissibles n’est plus à démontrer. Les jeunes sont d’autant plus concernés par le sujet qu’ils sont en pleine découverte et apprentissage de leur sexualité et que leurs partenaires se succèdent parfois assez vite. C’est la raison pour laquelle la Fédération des centres de planning familial des Femmes prévoyantes socialistes a réalisé une enquête sur les méthodes contraceptives chez les jeunes.
620 jeunes de 13 à 21 ans ont été interrogés sur leurs perceptions des méthodes contraceptives, via les centres de planning de Bruxelles et de Wallonie. Quelles sont les méthodes qu’ils connaissent? Ont-ils peur d’en parler? De se renseigner? L’accès financier est-il un problème? Observe-t-on des différences entre les garçons et les filles?

Quelques résultats

En ce qui concerne le profil du répondant, l’âge moyen est de 16 ans, 60% sont des filles et 61% proviennent de l’enseignement général.
Les méthodes contraceptives les plus citées sont la pilule (+ de 90%) suivie de très près par le préservatif (89%); viennent ensuite le stérilet (56%) et l’anneau (19%). En ce qui concerne l’importance accordée à la contraception, on se rend compte qu’elle est très élevée pour 68% des jeunes (73% des filles et 59% des garçons). 73% des filles sexuellement actives prennent la pilule.
L’enquête s’interroge aussi sur les freins et les incitants à l’utilisation d’une contraception. Pour la pilule contraceptive, les freins sont la peur des parents, le prix, la peur de grossir et la peur de l’oubli. Pour le préservatif, l’immaturité, ne pas avoir de préservatif sur soi, le non souhait d’emploi et le prix. Dans les deux cas, les incitants sont: la peur des maladies, la peur d’une grossesse, la sécurité, les campagnes de sensibilisation et la distribution de contraceptifs gratuits. Le dialogue avec le partenaire, les parents, les amis et le monde médical est cité par 1 jeune sur 3.
L’enquête fait également le point sur les relations sexuelles. L’âge moyen du premier rapport est de 15 ans et 40% des jeunes se déclarent sexuellement actifs.
La relation entre le type d’enseignement et le fait d’être sexuellement actif est significative: 22 % des jeunes de l’enseignement général déclarent avoir déjà eu des relations sexuelles, pour 60 % de jeunes suivant l’enseignement professionnel ou technique.
73 % des jeunes interrogés disent avoir utilisé un moyen contraceptif: 1/3 disent avoir utilisé un préservatif et 13 % affirment avoir appliqué la règle ‘des deux P’: pilule et préservatif. Toutefois, 1/4 des jeunes n’ont pas répondu à la question de la protection lors de premiers rapports. Le rapport émet deux hypothèses: soit ils ont trouvé que la réponse était trop intime et ont refusé de répondre, soit ils n’employaient réellement pas de contraception à ce moment-là.

Des pistes de réflexion

Une large part des répondants a encore aujourd’hui des relations sans protection, contre les risques de grossesse mais aussi contre les MST et le sida.
Il existe donc encore un fossé entre les connaissances théoriques et les applications de celles-ci dans le comportement quotidien des jeunes. Il reste important de travailler sur les freins à l’utilisation, notamment sur la gêne et la honte vis-à-vis de l’entourage et du partenaire. Les jeunes soulignent que le fait de parler avec le partenaire, les parents et les amis sont autant d’éléments pouvant les inciter à utiliser un moyen contraceptif. Le travail sur les variables ‘sociales’ est donc aussi important que celui sur les variables plus individuelles.
Parmi les freins à la pilule, la nécessité d’avoir une ordonnance d’un médecin est citée par plus d’un tiers des jeunes interrogés. Le dialogue avec le milieu médical peut jouer un rôle important dans la responsabilisation des jeunes face à la contraception.
Les campagnes de sensibilisation et la distribution de préservatifs gratuits paraissent importantes pour de nombreux répondants. Ce type de campagnes associé à des actions plus proches des jeunes reste donc essentiel.
Ces quelques pistes et d’autres contenues dans le rapport continueront à être explorées par les centres de planning familial des FPS lors de leurs animations auprès des jeunes.
Les méthodes contraceptives chez les jeunes . Enquête menée auprès des 13 21 ans par la Fédération des Centres de planning familial des Femmes prévoyantes socialistes , mars 2005 , 39 pages .
Adresse : place Saint Jean 1 2 , 1000 Bruxelles . Tél . 02 515 04 89 . Courriel : cpf @ mutsoc . be

Sex’Primer

Quand on est jeune, on se pose toujours des milliers de questions sur l’amour, la drague, les sentiments, la sexualité, la contraception, la protection contre les maladies sexuellement transmissibles…
C’est au moment des grands chambardements de la puberté et de l’adolescence que s’expérimente l’approche de l’autre. Premiers regards, premiers émois, premières audaces. Premier sourire complice… Les mains se frôlent, les conversations s’éternisent, les lèvres se touchent, le désir monte…
Puis vient la découverte de l’amour et de la sexualité. Certains font preuve d’une maturité parfois étonnante, d’autres prennent des risques inconsidérés par ignorance ou par bravade.
Les différents moyens de contraception, la protection contre le sida et autres MST lors d’une relation sexuelle sont des sujets très importants. Ceux-ci sont abordés et expliqués à travers deux publications réalisées en partenariat par la Mutualité socialiste et la Fédération des centres de planning familial des FPS.
La brochure « Sex’Primer , Sex’périmenter »
Elle commence par remettre les pendules à l’heure concernant quelques tabous entourant l’amour et la sexualité, et susceptibles de provoquer honte ou angoisse chez les jeunes (virginité, masturbation, homosexualité, etc.). On y aborde également les mythes et réalités de la ‘première fois’.
Elle explore ensuite toutes les questions relatives à la contraception (y compris d’urgence), à l’interruption de grossesse, à la prévention des maladies sexuellement transmissibles.
Enfin, le rôle des consultations médicales et des centres de planning familial y est largement détaillé. Des adresses utiles et un lexique ferment la brochure.
Le dépliant « Contraception »
Les différents modes de contraceptions expliqués clairement aux jeunes: description, avantages, inconvénients, prix, remboursement, adresses utiles etc.
Ces publications sont disponibles gratuitement aux guichets de la Mutualité socialiste et dans les centres de planning familial des FPS .
Vous pouvez également adresser votre demande au département Communication de l’UNMS , rue Saint Jean , 32 38 , 1000 Bruxelles . Courriel : unms @ mutsoc . be . Tél .: Johanna Biasetto 02 515 05 59 . Les surfeurs peuvent aussi télécharger ou commander la brochure sur le site https://www.mutsoc.be

Choisir de vivre dans la rue

Le 30 Déc 20

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Colette et Michel Collard-Gambiez vivent depuis plus de dix ans en couple parmi les plus démunis, en Belgique et en France. Une expérience pour témoigner mais aussi pour analyser et proposer des pistes d’action sociale et politique.
Aucune intention éducative ne sous-tend le projet. A part celle d’éduquer les nantis à regarder ces «prisonniers du dehors» qui ont besoin autant d’une aide matérielle que d’attention de la part de ceux qui arpentent leurs dérisoires territoires. Lettrés, animés par la foi, sans mimétisme ni fusion, loin d’une démarche de «colonisateurs qui nient la parole d’autrui et plaquent sur lui leurs perceptions», Colette et Michel Collard-Gambiez se posent comme «la voix des sans voix», des «ambassadeurs entre deux mondes». Les propos de SDF (même si l’acronyme est réducteur et qu’on «ajoute, selon Camus, au malheur du monde en le nommant mal») jalonnent les pages. Les analyses des auteurs aussi, sensibles, pertinentes.

Spirale

Ainsi sur l’émoi suscité par les décès dus au froid : ‘ Et quand le cœur de l’homme en été s’étiolait , qu’en avions nous à faire ?’. Ou sur les résistances à être pris en charge: ‘ Ils ont peur de quitter leurs repères et leurs habitudes pour affronter les contraintes d’une collectivité rappelant trop celles dont ils ont pu pâtir dans les foyers ou en prison . Peur d’être déplumés pendant leur absence du peu qu’ils ont . Et puis , celui qui est hors du monde finit par être hors de lui même . Il y a comme un dédoublement , une délocalisation . Mon corps n’est plus moi . Il est là , à côté comme un objet . Récemment , Marjorie , une femme du quart monde nous écrivait : « Mon corps fait le con ». Ce n’est donc pas elle qui fait le con .’
Passer des mois avec ces compagnons d’infortune permet aussi aux auteurs de décrire des «circuits»: rue, maison d’accueil, appartement lorsqu’ils parviennent, pour certains d’entre eux, à récupérer leurs enfants. Les sorties de la grande précarité sont malheureusement rares: ‘La plupart de temps, un processus d’identification au malheur entre en jeu. Puisqu’on ne parvient ni à surmonter les échecs ni à satisfaire ceux qui vous portent secours, il faut trouver une issue. Et l’issue, c’est que le malheur et vous, vous ne formez plus qu’un. L’identification complète à son propre malheur devient la seule manière d’exister lorsqu’on ne peut plus affronter tout ce qu’il faudrait faire pour changer la situation. Pour certains c’est même la haine de soi. Ils retournent contre eux le rejet extérieur. Comment ne pas pressentir l’immense tâche de déculpabilisation qui serait à entreprendre avant toute perspective d’insertion?»

Croyances

‘Et si les pauvres nous humanisaient’, présenté sous forme de questions-réponses aborde aussi quelques idées reçues. La zone guette-t-elle tout un chacun? Pas vraiment, répondent les auteurs: ‘ Les diverses études et statistiques attestent que la majorité des personnes sans domicile proviennent d’un univers marqué par la grande pauvreté . S’imaginer que cela puisse arriver à tout le monde , comme on l’entend dire fréquemment aujourd’hui , c’est peut être un peu vrai , mais surtout très faux et indubitablement léger .’ Le ‘froid n’est que l’arme du crime’ écrivent-ils d’ailleurs. Autre idée combattue: la solidarité entre exclus. Un mythe qui nous arrangerait bien…
Parmi les modifications sociales structurelles suggérées, on trouve les lieux de résidence, plutôt que ceux d’urgence. Des lieux de vie durables, familiaux, où chacun disposerait d’un espace à soi. Et du droit de revenir, même après avoir déserté l’endroit. Un «contrat de non abandon» serait établi. Une meilleure collaboration entre services serait bienvenue, pour éviter par exemple que des repas soient servis par une association à tel endroit pendant qu’à tel autre un abri de nuit ouvre ses portes. Avec ses places chichement comptées… Car il est une autre idée reçue à combattre, c’est celle que l’offre doit être minime pour éviter tout excès, toute installation dans l’aide sociale. Chaque année, des SDF paient de leur vie cette aberration.
V.J.
Et si les pauvres nous humanisaient, par Colette et Michel Collard-Gambiez, chez Fayard