Est-ce vraiment un sujet pour la promotion de la santé? Peut-être pensez-vous ‘Mais c’est exceptionnel, c’est l’affaire de quelques-uns qui doivent être pris en charge par des spécialistes. Pourquoi y prêter attention, c’est déjà tellement difficile, douloureux, mieux vaut ne pas y penser, ne pas s’y attarder, les distraire de ces pensées morbides.’
A l’école de mon fils (une centaine d’enfants), en deux mois, deux événements tragiques ont bouleversé la communauté: l’oncle d’une copine s’est tué dans un accident de voiture, et le frère d’une éducatrice est mort dans un accident de travail. Autant vous dire que cela ne passe pas inaperçu: les enfants ne sont ni sourds, ni aveugles, ni insensibles. Sans oublier la mort du poisson rouge pendant nos vacances à l’étranger… et la tristesse, et les questions qui ont suivi ‘Je n’ai pas pu lui dire au revoir!’, ‘C’est pour tout comme ça?’ (comprenez: et tout le monde va mourir?).
La mort n’est pas étrangère à l’enfance même si on la souhaiterait bénie et sans souffrance.
Marquer son affection aux proches endeuillés que l’on côtoie, (se) poser des questions sur la mort, toutes ces ‘petites’ choses font partie de la vie d’une communauté (enfantine ou non) et permettent de grandir en humanité. Ce n’est pas du travail en plus, c’est tout simplement la vie. C’est la place des enseignants, des parents, des enfants. Les articles de ce dossier vous permettront d’ouvrir le débat, de découvrir quelques pistes pour ‘apprivoiser la mort’ avec les enfants comme nous le dit Marie – Ange Abras .
Bernadette Taeymans