Les services Promotion de la santé à l’école (ex-IMS) suivent depuis la rentrée scolaire 2002 une formation qui vise à faire vivre les recommandations du décret PSE sur le terrain.
Cette formation PSE est organisée, non sans peine, par le Service Education pour la santé de la Croix-Rouge. Si on dit ‘non sans peine’, c’est parce qu’il semble difficile pour les formateurs et pour les participants des services PSE de se retrouver dans un climat propice à l’apprentissage de nouvelles manières de travailler. Qu’est-ce qui bloque, qui cloche, qui empêche les différents partenaires de préparer sereinement l’avenir du travail des services PSE? Est-ce la résistance des équipes à suivre une formation imposée d’ ‘en haut’? Un climat social où règne l’insécurité de l’emploi? Une concurrence entre les divers partenaires appelés à travailler en promotion de santé dans les écoles? La difficulté de remettre ses pratiques professionnelles en cause, d’y réfléchir sous un nouvel éclairage? Les freins ne manquent pas. Tous sont humains et par conséquent, complexes, sensibles et sujets à la grogne.
Reste aux uns et aux autres à ne pas oublier l’essentiel: le travail capital à accomplir, au jour le jour, pour la santé et le bien-être des élèves.
C’est ce que nous rappelle Marie Ledoux – Courcelle , coordinatrice pédagogique des formations PSE au Service Education pour la santé de la Croix-Rouge.
Education Santé: Pouvez-vous expliquer le rôle du Service Education pour la santé?
Marie Ledoux-Courcelle: Le Service Education pour la santé a été mandaté par le cabinet Maréchal pour mettre en place et coordonner la formation Promotion de la santé à l’école auprès des différentes équipes PSE du territoire de la Communauté française de Belgique, et ce dans les 3 réseaux existants: le libre, le provincial et celui de la Communauté française, avec une particularité qui différencie ce dernier: les missions IMS et PMS sont accomplies par une même équipe. Dans le réseau libre et le provincial, les bureaux, les lieux sont parfois bien distincts, certaines équipes n’ont jamais travaillé en collaboration. De ce fait, il y a une différence majeure quant à la façon dont la formation est perçue selon les prérequis. Les modes de fonctionnement sont quelquefois totalement différents, et par extension, chaque équipe a des contraintes et des ressources différentes. Notre public est très hétérogène. Cela peut être très positif mais également constituer un frein au bon déroulement des séquences de formation. Les groupes de participants aux formations sont constitués de médecins, d’infirmières, exceptionnellement d’assistantes en promotion de la santé ou en éducation pour la santé. C’est la première fois qu’une formation regroupe des médecins et des infirmières.
E.S.: Comment s’organise la formation?
M.L-C.: 15 groupes sont répartis en Communauté française. Chaque groupe compte entre 18 et 30 participants. Une trentaine de formateurs , issus d’organismes spécialisés en matière de promotion de la santé, collaborent à cette formation PSE. Les Centres locaux de promotion de la santé (CLPS) font également partie de nos partenaires; suivant les groupes et les régions, chaque CLPS intervient de manière plus ou moins soutenue dans le déroulement de cette formation.
Pour 2002-2003, la formation s’est organisée en 6 modules de 2 jours. Ceux-ci ont débuté en novembre 2002, et se terminent en juin 2003 pour «rempiler» l’année prochaine.
De manière globale, la première année s’articule essentiellement autour des approches conceptuelles et théoriques tout en incluant progressivement des notions plus concrètes de l’école en projet-santé. La deuxième année s’orientera vers la ‘formation-action’. Un accompagnement des équipes PSE pour la mise en place de leur projet est envisagé. Pour rappel, la démarche visant l’instauration de projets en promotion de la santé à l’école a été fixée par décret ministériel. Dans leurs missions, 70% du temps des services PSE est consacré aux missions biométriques (biomédicales), aux vaccinations… et 30% doit relever de la promotion de la santé. Dans un premier temps, il s’agira d’instaurer un esprit de promotion de la santé à l’école et/ou de consolider ce qui est déjà établi.
En effet, certaines équipes PSE sont déjà en projet avec les écoles, d’autres ne se sont jamais investies dans cette pratique; dans certaines équipes, les infirmières n’ont jamais quitté le centre, dans d’autres, le personnel médical et paramédical se rend dans les écoles et collaborent avec celles-ci sur des projets-santé: médecins et infirmières sont aussi initiateurs de projets… Il y a plein de réalités concrètes sur le terrain en matière de promotion de la santé des enfants et des adolescents!
E.S.: D’où viennent les grosses tensions senties au sein des groupes de formation?
M.L-C.: Je pense que plusieurs raisons peuvent être avancées. Il y a d’abord le facteur humain lié à tout processus de changement et de mise en projet. Le fait qu’un décret impose une pratique constitue une première réticence de la part des équipes qui doivent suivre une formation PSE. Il y a également la réalité de terrain: le fait que l’IMS devienne PSE a causé certaines restructurations, les gens se sentent dans l’insécurité en matière d’emploi tant au niveau de la sauvegarde de celui-ci qu’au niveau des exigences induites par le changement lié aux directives du décret de la promotion de la santé à l’école. C’est légitime. De plus, les équipes perçoivent cette nouvelle orientation de leur pratique de manière abrupte: ‘Ah! Tout d’un coup, Mme Maréchal a pensé que…’ Or l’application de ce décret est la conséquence de tout un travail préalable: le service Education pour la santé a rencontré environ 20 centres PSE fin juin 2002 pour faire l’analyse des besoins afin de compléter les infos du cabinet et le travail de la cellule scientifique qui a planché un an et demi sur le projet. En novembre 2002, on commençait les formations. Cela n’a pas été improvisé.
Cela coince aussi parce que, pour les équipes, un quota impressionnant de tâches à réaliser semble être imposé. Il est un fait que quelle que soit l’équipe et son évolution dans le domaine de la promotion de la santé, il s’agira de s’inscrire dans cette dynamique. Pour certaines, cela se traduira par l’établissement de partenariats, pour d’autres, par l’action pragmatique sur le terrain.
En 2004, un rapport d’activités devra relater leur démarche en promotion de la santé. Ce rapport constitue également une grosse crainte pour les équipes qui se disent: ‘Si on ne fait pas telle ou telle chose, ce sont nos subsides qui sont en jeu…’. Mais cette grille sera fidèle à la grille traditionnelle de mise en place d’un projet en promotion de la santé en Communauté française. Beaucoup d’entre nous l’utilisent couramment. Le souci des équipes rencontrées au cours de la formation PSE, est surtout lié à l’insécurité induite par une injonction encore peu explicite, pour certains, encore à ce jour. Elles ont l’impression qu’on leur demande de faire complètement autre chose alors qu’il ne s’agit pas de cela du tout.
Une grande partie de l’énergie des formateurs se focalise sur le fait de mettre des mots et d’identifier ce qu’ils font déjà et qui peut s’inscrire dans une démarche en promotion de la santé. Evidemment, ensuite il s’agit de cadrer cela avec la méthodologie et les ressources mobilisables dans le domaine. C’est ici, notamment, que la participation des partenaires locaux tels que les CLPS est précieuse.
E.S.: Les équipes ne voient pas la réflexion qu’il y a eu avant la mise en place des formations?
M.L-C.: Non et même lorsqu’on le souligne et le répète, elles n’arrivent pas à appréhender le fait qu’il y a tout un processus scientifique réalisé avec de nombreux partenaires sous-jacent à la construction de cette initiative du cabinet Maréchal.
De plus, pour rappel, en juin, nous avons rencontré les équipes; en septembre, nous avons organisé quatre grosses journées d’information à Bruxelles, Liège, St-Hubert et à Charleroi pour initier les équipes susceptibles de suivre la formation, pour enfin établir la configuration finale de la formation qui allait leur être proposée tout en rappelant les objectifs du décret. Attention, la formation PSE ne doit pas être identifiée au décret, elle relève des moyens d’appliquer une partie du décret. Là aussi, cela pose problème: les participants font souvent l’amalgame entre formation, décret et cabinet. Il est important alors de recadrer notre fonction pédagogique dans l’accompagnement des équipes dans leur projet de promotion de la santé à l’école. Malgré cette précision, nous sommes régulièrement interpellés sur le décret alors que cela ne relève pas de notre mission.
E.S.: On vous adresse des critiques politiques…
M.L-C.: Tout à fait! Comme je l’ai dit, notre mission n’est pas de fournir des explications quant aux dispositions ministérielles. Toutefois, on ne peut pas, en tant que pédagogues, ignorer le malaise. Les stratégies relevant de la gestion de projet sont intimement liées au contenu des modules, y porter attention nous permet aussi de les travailler. Pour le reste, nous conseillons d’interpeller directement le cabinet et la ministre. Je pense que la difficulté est là: les gens identifient le Service Education pour la santé mais aussi les formateurs comme des intermédiaires, des missionnaires choisis par le cabinet alors que ce n’est pas du tout le cas.
On ne peut nier, qu’au début, un phénomène de résistance était très marqué, non par rapport à la formation, mais par rapport au contexte et c’est là qu’il y a eu, dès le départ, d’énormes difficultés surtout lorsqu’un module commence par une étape de conceptualisation (santé, promotion de la santé…). Parmi les participants, certains n’ont jamais suivi de formation continue, ces personnes sont en permanence dans « l’agir » et nous disent: ‘On a autant d’enfants, autant de vaccinations. Qu’est-ce qu’on a à perdre son temps ici à réfléchir sur ce qu’on fait?’
Dans un processus de formation, les résultats ne sont pas immédiats. Or, ils sont dans ce que l’on appelle ‘l‘activisme’, qui cela dit leur a été imposé depuis longtemps.
En contrepartie, les personnes qui sont souvent en formation ont parfois l’impression de perdre du temps avec les autres. Comme processus pédagogique, cela peut être intéressant mais dans ce contexte, c’est parfois difficile.
E.S.: Pensez-vous que le climat peut s’améliorer?
De module en module, je vois que le climat devient plus positif. Il y a par exemple, des médecins ou des infirmières sceptiques au début qui deviennent moteurs dans la formation. C’est assez anecdotique, mais dans un groupe à la fin du 4e module, la réalisation d’un exercice, le parachute, visant à identifier nos compétences en processus de changement a apporté, en quelque sorte, un indice de satisfaction vis-à-vis de la formation PSE. Il s’agit d’un dessin représentant le ciel, le soleil, les endroits où on ne peut pas aller, les intempéries… qui représentent le soutien qu’on peut avoir, les compétences, les contraintes que l’on subit en processus de changement… Un médecin avait mis le prénom du formateur et par extension la formation, en ressource et en soleil. Quelle évolution! Avant de partir, en saluant le formateur, il l’a remercié alors que d’habitude, il fait partie des plus sceptiques. Il intervenait avec des arguments scientifiques pour valider ou invalider ce qui était dit mais c’était hors propos, puisqu’on est dans une démarche de promotion de la santé et pas de « préventif-quantitatif ». Pour certains toute la vérité tient dans cette dernière approche alors que notre belle théorie de promotion de la santé constitue une « belle chose » mais très peu réaliste! Leur réaction a changé. Ils ont compris qu’on pouvait modifier la manière de travailler pour viser la promotion de la santé et que ça ne se fait pas tout seul.
Les équipes PSE peuvent voir la formation comme une contrainte mais je me dis aussi que c’est une vraie opportunité d’être encadré de la sorte. Les pratiques doivent changer pour s’inscrire en cohérence avec l’évolution de notre société.
E.S.: Les journées de sensibilisation ‘promouvoir la santé à l’école secondaire’ pour les directeurs d’écoles constituent-elles l’autre versant de la formation PSE?
M.L-C.: Non, en fait c’est l’autre volet d’activité du Service Education pour la santé. Ce projet n’est pas lié au décret. Les journées de sensibilisation à la promotion de la santé à l’école pour les directeurs des écoles secondaires font partie d’un projet soutenu par la Communauté française, et où effectivement, nourri des expériences du Réseau européen d’écoles en santé (REES), le service comme l’avaient fait nombre de nos partenaires a identifié le directeur comme plaque tournante pour la mise en place de projets en promotion de la santé. Au quotidien, le directeur a beaucoup de missions à remplir et pour certains, la santé passe après d’autres priorités. Nous trouvions important de les sensibiliser à la promotion de la santé voire de les resensibiliser. Le travail avec les équipes PSE, l’a démontré: deux jours sur ce qu’est la promotion de la santé, porte sur de nombreuses questions et on se rend compte qu’on peut y réfléchir beaucoup plus.
E.S.: Sensibiliser le directeur permet de préparer le terrain pour les équipes PSE, non?
M.L-C.: Chaque école doit développer un projet d’école. Il pourrait être axé sur le sport, les compétences psychosociales ou n’importe quel thème. Etant donné que les déterminants de la santé sont multiples, cela constitue autant de points d’ancrage pour que les équipes PSE et les divers partenaires puissent implanter un projet de promotion de la santé. La promotion de la santé, se construit en interdisciplinarité en prenant en compte les savoirs-faire transversaux.
E.S.: Avez-vous pensé aux réactions des familles des élèves qui seront également touchées par cette nouvelle vision de la promotion de la santé puisqu’elle vise les divers aspects de la vie de tous les jours…
M.L-C.: L’année prochaine, la formation sera un temps de ‘formation-action’ qui devra être travaillé en partenariat avec l’école.
Chaque école est porteuse d’un projet pour lequel plusieurs instances se mobilisent: on peut y retrouver un conseil de participation composé de parents, d’enseignants, du directeur, du personnel technique. En promotion de la santé, il s’agit d’envisager l’élève dans l’école et hors de l’école, suivant une approche systémique. Une telle démarche concerne inévitablement les parents.
Toutefois, il est intéressant d’étudier la relation parents-école. Il y a toute la question de voir comment les parents sont identifiés par l’école et comment les parents identifient celle-ci. Certains ont un vécu scolaire très difficile et quand ils y retournent avec leurs enfants, c’est comme s’ils étaient jugés eux-mêmes. On doit repenser cette relation si l’on veut devenir partenaires. Le parent a l’expertise de sa famille. L’enseignant a l’expertise de son cours, de sa discipline, plus celle de la vie de l’enfant en classe et à la limite, dans l’école. Mais ce sera peut-être plutôt le surveillant de la cantine qui saura vraiment comment est l’enfant dans l’école. Lorsqu’on arrive à rassembler ces différentes expertises et faire un consensus en tenant compte de la diversité des offres et besoins des gens, on réunit plus de critères de réussite. A Namur, dans le cadre du projet REES, des parents se sont mobilisés pour animer les garderies les mercredis après-midi en s’occupant de la cour, en mettant des fleurs… C’est ça aussi la promotion de la santé à l’école. C’est la vie et qui est expert de la vie à l’école? Les gens qui y vivent! Ce sont eux les partenaires de la promotion de la santé à l’école.
E.S.: Comment les élèves vont-ils recevoir les messages de promotion de la santé?
M.L-C.: Justement, ils ne vont pas les « recevoir » parce que l’axe majeur de la promotion de la santé à l’école impose que l’élève ne soit plus sujet mais acteur du projet. Si on s’inscrit dans une réelle promotion de la santé, ce sont les élèves qui vont faire émerger leurs besoins pour nous les expliquer, qui vont se mobiliser pour être partenaires des projets mis en place. Le principal acteur de la promotion de la santé à l’école, c’est l’élève. L’agent PSE est celui qui donnera l’opportunité pour que les élèves expriment, développent un projet. Le but du jeu est que l’élève soit dans une dynamique de promotion de la santé. L’agent PSE est agent de changement, coordinateur pour qu’un projet puisse se faire, il est également une personne ressource. Il ne faut pas oublier que l’important dans notre pratique, c’est le bien-être de l’enfant, de l’adolescent. On travaille pour cela, pour l’élève. Quand on s’égare, il faut penser à ça: est-ce qu’au bout du compte, on essaie de répondre le mieux possible à notre interlocuteur? Quelque part, on est certainement dans ce secteur professionnel parce que notre principale préoccupation, c’est l’élève!
E.S.: Comment pouvez-vous expliquer que, pour beaucoup d’acteurs du milieu médical et scolaire et pour le grand public, la promotion de la santé soit encore perçue de manière floue, peu mobilisatrice?
M.L-C.: J’ai fait quelques formations au Canada, notamment avec le réseau francophone international de promotion de la santé. On rencontre des professionnels de Suisse, de France… Le gros handicap des travailleurs en promotion de la santé belges, c’est qu’ils font un travail remarquable sur le terrain mais publient très peu. Quand on dit que c’est difficilement compréhensible, flou… C’est parce qu’il n’y a pas vraiment d’écrit, à part votre revue Education Santé mais, à titre d’exemple, beaucoup de directeurs d’écoles ne la connaissent pas.
C’est dilué parce que les acteurs de promotion de la santé sont des gens pragmatiques, ils n’ont pas l’habitude d’écrire. Les gens vont de projet en projet, ils font des choses merveilleuses mais rien ou si peu n’est retranscrit sauf parfois lors d’une présentation pour un colloque ou une occasion bien précise. Par rapport aux autres pays, notre pratique est reconnue mais il y en a très peu de traces. De plus, si nous sommes peu identifiés dans d’autres secteurs d’activité comme partenaires, c’est que l’aspect global de la santé est entendu mais non appréhendé en tant que tel. On pourrait intervenir dans de nombreux champs de la vie quotidienne puisque les déterminants de santé sont multiples et interdépendants.
E.S.: Le mot de la fin?
M.L-C.: Il faut travailler dans un climat d’ouverture. Si les équipes PSE pouvaient se mettre des « lunettes promotion de la santé » pour lire leurs missions et être attentives à ce qui est intéressant à travailler dans ce domaine, ça serait certainement utile pour fonctionner en cohérence avec des principes proposés par décret ministériel, il est vrai, mais qui, ne l’oublions pas, visent la promotion de la santé de l’enfant et de l’adolescent..
On ne change pas de pratique, on change de philosophie de travail.
Propos recueillis par Sylvie Bourguignon
Contact: Marie Ledoux-Courcelle, coordinatrice pédagogique des formations PSE, Service Education pour la santé Croix-Rouge, Place Brugmann, 29, 1050 Bruxelles. Tél.: 02-349 55 86. Fax: 02-343 89 90
Ce programme « Ecole en santé », mis sur pied conjointement par l’OMS, la Commission européenne et le Conseil de l’Europe, a été expérimenté dans les écoles pilotes du Réseau Européen d’Ecoles en Santé (REES), dans 40 pays et dans une vingtaine d’écoles (tous niveaux et réseaux confondus) en Communauté française.
Le programme propose une approche globale et intégrée de la santé et repose sur les « 12 critères d’une école en santé », qui sont:
1. Construire le programme de promotion de la santé à partir des attentes, des demandes, des besoins des élèves.
2. Promouvoir activement l’estime de soi de chaque élève.
3. Favoriser les bonnes relations entre enseignants et élèves et entre les élèves eux-mêmes.
4. Faire percevoir clairement aux élèves et aux enseignants le projet pédagogique et les objectifs sociaux de l’école.
5. Mobiliser les élèves dans des activités stimulantes incitant à un mode de vie sain.
6. Protéger et/ou améliorer l’environnement physique que constitue l’école.
7. Fonder des relations solides entre l’école et le milieu familial.
8. Etablir des liens continus entre l’enseignement maternel, l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire associés pour élaborer des programmes d’éducation cohérents.
9. Promouvoir activement la santé et le bien-être du personnel enseignant et du personnel d’encadrement.
10. Conférer aux enseignants un rôle de référence en matière de santé.
11. Affirmer le rôle complémentaire de l’alimentation scolaire dans le programme d’éducation pour la santé.
12. Exploiter le potentiel éducatif des services de santé dans l’optique d’un soutien actif du programme d’éducation pour la santé.
On retrouve les fondements du programme « Ecole en santé » intégrés aux lignes directrices du Décret de Promotion de la Santé à l’Ecole (PSE), entré en vigueur en septembre dernier. Ce décret élargit les missions des équipes de médecine scolaire dans une approche de santé globale (lire également l’article du Dr Florence Renard dans ce numéro).
C’est donc sur base de son expérience des ‘Ecoles en santé’ que le Service Education pour la santé a été désigné par la Ministre de la santé et de l’Aide à la Jeunesse pour coordonner la formation des équipes PSE (ex-IMS). Ces équipes seront amenées à élaborer avec les communautés scolaires, des projets santé pour répondre aux besoins des élèves et au contexte spécifique de chaque établissement.
Le but était d’initier ou de renforcer l’articulation entre éducation et santé, objectifs d’enseignement et objectifs de bien-être. Il était aussi question d’entamer et d’approfondir le dialogue avec le directeur, acteur central de la vie scolaire.
Cette sensibilisation fait aussi partie des priorités du programme quinquennal du Service Education pour la santé de la Croix-Rouge. Elle s’inscrit dans l’actualité de la réforme de la médecine scolaire.
Nous avons participé à la journée du mercredi 19 février dernier, à Bruxelles.
Les participants étaient répartis dans 4 ateliers: construire la santé à l’école (auquel nous étions inscrits); définir le projet d’école… en santé; développer la confiance en soi pour un mieux-être à l’école et stimuler la participation au projet d’école… en santé.
Dans notre groupe, sur les 14 participants, seuls 3 directeurs étaient présents.
Mme Monique Verly , directrice de l’Institut Provincial de Nursing du Centre à La Louvière, était de la partie. Elle nous donne ses impressions à la fin de cette journée bruxelloise: ‘J’ai apprécié la journée. Mais j’aurais aimé un peu plus de concret, qu’on nous dise, par exemple, que dans telle école on a monté un projet, et qu’on peut, nous, dans notre école, le faire en suivant différentes étapes. Qu’on nous prévienne aussi des problèmes à éviter pour que le projet ne se casse pas la figure.’
Comme quoi, le désir de concret réclamé par les acteurs de l’école, a du mal à s’harmoniser avec les préoccupations des professionnels de la promotion de la santé…