Qui se souvient encore d’un projet européen qui voulait développer la santé à l’école?
Qui se souvient que c’est le service Éducation pour la Santé de la Croix-Rouge qui fut chargé de mettre en œuvre ce projet en Communauté française, au grand dam d’autres institutions?
Qui, en dehors de ceux qui ont porté le projet, se rappelle de cette période exceptionnelle où des écoles de différents réseaux, de la maternelle au supérieur ont travaillé ensemble dans un esprit de vraie camaraderie?
Qui se souvient de l’essai de généralisation du projet à toutes les écoles de la Communauté française sous la pression d’une ministre sous influence et de conseillers pressés par le temps politique?
Au-delà de ceux qui s’en souviennent, pour l’avoir vécu, que reste-t-il de ce formidable élan d’enthousiasme de quelques-uns?
Que reste-t-il de toute cette énergie déployée?
Rien sans doute, ou si peu.
Et puis, un jour au détour d’une réunion-débat sur l’école, à mille lieux de la promotion de la santé, on croise une échevine de l’enseignement qui développe avec conviction et enthousiasme tout ce qui se fait dans les écoles de sa commune pour la santé des enfants et des adolescents.
Elle raconte des actions diverses, construites en lien direct avec les parents, les enseignants et les élèves.
Elle évoque une équipe de coordination où se retrouvent quelques-uns de ces utopistes qu’on a côtoyés il y a bien longtemps.
L’échevine, probablement trop récemment élue, n’a jamais entendu parler du projet «Écoles en santé». Sait-elle que le médecin directeur du Centre de santé a participé aux formations Croix-Rouge, sait-elle que le merveilleux dentiste dont elle parle a été un des piliers de la Campagne Dents 2000 de la Croix-Rouge, il y a 20 ans?
Sans doute que non. Tout cela n’a d’ailleurs aucune importance.
Cependant c’est avec un léger sentiment d’euphorie et le sourire aux lèvres qu’on quitte la réunion…
Il faut du rêve dans la vie et on a pu croire un moment qu’une parcelle de l’enthousiasme de l’équipe Croix-Rouge de ‘dans le temps’ se perpétuait dans ce projet en plein développement.
Viviane Delegher