Des activités sportives à destination des classes de 6e primaires ont été souvent organisées à Bruxelles Ville. Mais on n’avait encore jamais lié le sport à la santé de manière directe et concrète. C’était la première édition de Sportez-vous bien une fois.
La ville de Bruxelles a défrayé la chronique voici deux ans en maintenant l’interdiction de distributeurs de boissons sucrées dans ses établissements scolaires. Mais ce n’était qu’une des facettes d’un processus impulsé par l’Echevine Faouzia Hariche et soutenu par son administration et par les services PSE et PMS de la commune. Un comité diététique réunissant ces derniers a déjà impulsé des petits-déjeuners malins, un cadastre des pratiques pour la ville, la distribution de gourdes pour tous.
A côté de ces actions collectives, le PSE vient en appui d’initiatives individuelles. Ainsi une école maternelle a instauré les tartines à quatre heures pour tous, un autre établissement des collations-santé à 10 heures, Marie-José Mozin diététicienne pédiatrique, a été invitée à parler des problèmes de l’obésité infantile et des apports nutritionnels nécessaires à un enfant. Cette série d’actions, qui sont loin d’être terminées, ont certainement préparé un terrain favorable à la grande journée du 19 octobre dernier.
L’origine du projet
Messieurs De Bock et Hannon , respectivement inspecteur de l’éducation physique à la Ville de Bruxelles et collaborateur dans le même service, ont été impressionnés par la Course aux sciences, une épreuve sportive réalisée à Ciney. S’inspirant de ce modèle, ils ont réuni autour de la table les partenaires du Comité diététique, à savoir Mesdames Henry et Hoffman , médecin et infirmière responsable du PSE, Messieurs Devriese et Masquelier de la Fondation pour la santé dentaire, ainsi que Monsieur Orrico et Madame Debusscher , des Cuisines bruxelloises, le traiteur local qui fournit 5.000 repas quotidiens aux écoles de la ville. L’objectif poursuivi était de rendre concrets pour les enfants les effets d’une bonne condition physique pour la santé.
Du sport au stade Roi Baudouin
Dans le cadre prestigieux du stade Roi Baudouin, des classes de sixième année de 14 écoles, soit un total de 900 élèves, ont été invitées à cet événement. Les directions d’écoles, enseignants et parents avaient été prévenus auparavant par courrier et on avait expressément demandé aux parents de jouer le jeu en garnissant la boîte à tartines de produits sains et équilibrés. A leur arrivée, des groupes étaient formés aléatoirement, l’objectif étant d’une part qu’ils aient quelque chose à raconter aux copains à la fin de la journée et aussi qu’ils rencontrent des enfants d’origines et de milieux différents.
Ils recevaient un dossard et étaient encadrés par les étudiants en éducation physique de Charles Buls (Haute école Francisco Ferrer). Une banane et une bouteille d’eau leur étaient offertes par les Cuisines bruxelloises, libres à eux de remplir ces dernières tout au long de la journée aux fontaines installées sur le site par Aquaviva (1). Les épreuves sportives regroupaient le saut en longueur, le saut en hauteur, le 100 m, le 200 m, le lancement du poids et une course relais…
Un village santé
En plus des épreuves sportives, plusieurs stands consacrés à la santé attendaient les élèves.
La Fondation pour la santé dentaire était un des partenaires de la Ville. Le but étant de montrer l’importance du brossage des dents, les élèves avaient leurs dents enduites de révélateur de plaque. En passant ensuite dans un «discodent», un tunnel avec stroboscope, miroir et musique dansante, les jeunes découvraient des dents pour la plupart très fluo. Au sortir du tunnel, on leur offrait une brosse à dents et ils étaient invités à 3 minutes de brossage. Ensuite ils faisaient un deuxième passage dans le discodent avec plus de 90% de dents propres! Michel Masquelier ne voit pas l’intérêt de parler uniquement de l’hygiène dentaire si aucune réflexion n’est menée parallèlement sur les sucreries. Ici, la démarche était donc globale.
Le stand PSE était décoré par les affiches et cartes postales de la campagne de la Communauté française http://www.mangerbouger.be et permettait à chaque enfant de se mesurer et puis de repérer son poids idéal sur la courbe de croissance.
S’il le souhaitait l’enfant pouvait aussi se peser. Chaque enfant avait la possibilité de discuter avec les infirmières de la pyramide alimentaire, de son alimentation, etc. « Au final , nous sommes étonnées de la connaissance que les enfants ont de la pyramide alimentaire et de ce qu’il convient de manger , mais nous sommes de plus en plus inquiètes de l’augmentation du nombre d’enfants en surpoids » nous confiait l’une d’elles.
Les Cuisines bruxelloises présentaient un atelier du goût: il était demandé aux enfants de savourer quelques aliments, de ressentir les sensations que ces aliments procuraient au niveau des papilles: sucré, salé, amer, doux-amer, acide? Le traiteur avait également préparé une délicieuse soupe de tomates à midi pour tous les enfants.
Un sac santé
Chaque enseignant est reparti avec un sac santé comprenant différents outils pédagogiques et autres: un coupe-pomme offert par la Fondation à chaque élève, une pyramide alimentaire, un jeu questions-réponses «Croque la pyramide», des dépliants informatifs et des outils ludiques de la campagne http://www.mangerbouger.be (magnet, quiz, cartes postales et affiches). De quoi prolonger en classe les thèmes amorcés par la journée.
Pour la prochaine fois…
L’année prochaine, « on s’y prendra plus tôt pour tout organiser parce que 6 semaines , cela tient du marathon », « on organisera deux journées pour satisfaire plus d’enfants ( 2 )», « on ouvrira le partenariat aux bibliothèques publiques de la ville de Bruxelles ».
Bref, toutes les bonnes volontés seront acceptées pour autant qu’elles apportent leur pierre à l’édifice d’une meilleure santé et d’une bonne condition physique des jeunes.
Bettina Cerisier , chargée de projet à Question Santé
(1) Aquaviva avait également un stand de démonstration installé sur la stade.
(2) Pour des raisons de sécurité et d’organisation, le stade ne peut pas accueillir plus d’enfants et la population scolaire pour la ville de Bruxelles est de 25 000 enfants francophones et 2 500 néerlandophones.