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Nouveau décret francophone bruxellois de promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Nouveau décret francophone bruxellois de promotion de la santé

Le vendredi 5 février, le Parlement francophone bruxellois a adopté un nouveau décret qui organisera la politique de promotion de la santé. Porté par la Ministre de la Santé, Cécile Jodogne, ce texte permet d’accueillir les nombreuses compétences transférées suite à la 6e réforme de l’État et celles consécutives aux accords intra-francophone (Cocof, Fédération Wallonie-Bruxelles, Région wallonne).La promotion de la santé à destination des Bruxellois francophones s’articulera dorénavant autour d’un plan quinquennal. Le décret est basé sur un dispositif permanent d’évaluation et de concertation, le but étant d’adapter les priorités définies à la réalité de terrain. Ces priorités seront toujours mises en œuvre par les acteurs de terrain (asbl pour la plupart), mais l’initiative sera dorénavant du côté du Ministre, afin de permettre un pilotage cohérent et centralisé de la politique de promotion de la santé.L’objectif de la promotion de la santé est d’améliorer le bien-être de la population et de réduire les inégalités sociales de santé en mobilisant de façon concertée l’ensemble des politiques publiques. Parmi les thématiques prioritaires, citons les attitudes saines, la prévention des maladies sexuellement transmissibles et la réduction des risques liés à l’usage de drogues et la consommation d’alcool.En lien avec les priorités du plan, des programmes de médecine préventive pourront être mis en place sous forme d’un ou de plusieurs protocoles et pilotés par un ou des centres de référence.Pour la ministre bruxelloise, «Ce décret amène rigueur, souplesse et transparence. Grâce au plan quinquennal, les priorités en matière de promotion de la santé à Bruxelles seront clairement énoncées. Mais nous resterons naturellement attentifs à faire évoluer les axes du plan en cours de quinquennat si besoin en est.»Des appels à projets seront lancés par le Collège sur base du plan. Les acteurs de terrain sélectionnés verront leur action évaluée après trois ans, afin d’assurer la qualité et l’efficacité de leur projet.Le dialogue et la concertation seront la clé d’un équilibre efficace entre volonté politique et dynamique associative. Il y aura d’ailleurs toujours une place pour soutenir des actions pertinentes qui ne feraient pas partie des appels à projets.Au sein de l’administration de la Cocof, une cellule d’appui sera chargée de faire la synthèse des orientations politiques et des réalités du terrain et assurera l’aide à la décision concernant l’ensemble de la politique de promotion de la santé.Dans un deuxième temps, une instance de pilotage, composée de représentants du Gouvernement francophone bruxellois, de l’administration, du coordinateur de la cellule d’appui et le cas échéant d’experts, préparera les décisions du Gouvernement.Cécile Jodogne: «Ce nouveau décret de promotion de la santé est bien plus qu’une réponse aux attentes liées à l’accueil des nouvelles compétences. Grâce au travail de fond qui a été mené, il met en place une nouvelle manière de gérer le secteur. Je veux insuffler une nouvelle logique de pilotage des actions et d’évaluation de la politique publique, en favorisant l’interaction entre le citoyen, le secteur associatif et la décision politique, pour une meilleure adéquation entre les besoins constatés et les moyens mis en œuvre.»Éducation Santé reviendra largement sur ce sujet dans ses prochains numéros.

François Baudier, invité de la « dernière » du CSPS

Le 30 Déc 20

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Propos de François Baudier recueillis par Carole Feulien

Suite au transfert des compétences santé aux régions, le Conseil supérieur de promotion de la santé, organe d’avis de la Fédération Wallonie-Bruxelles, n’est plus… Il s’est réuni pour la dernière fois le 4 décembre dernier. François Baudier, Président de la Fédération nationale d’éducation pour la santé (FNES) en France, était son invité d’honneur. À l’heure où les deux plateformes régionales belges francophones réunissant les acteurs du secteur s’interrogent sur l’intérêt de se constituer en fédérations (voir encacré), Éducation Santé l’a rencontré pour vous…

Éducation Santé: Vous présidez la FNES. Pouvez-vous nous présenter cette association? Depuis quand existe-t-elle?, Quels sont ses objectifs, les valeurs sur lesquelles elle s’appuie?

François Baudier: La Fédération nationale d’éducation pour la santé (FNES) a été créée en 2002, en même temps que l’Institut national d’éducation et de promotion de la santé (Inpes). En effet, à l’époque du Comité français d’éducation pour la santé (CFES), les comités d’éducation pour la santé régionaux et départementaux constituaient le réseau de terrain du CFES. À la création de l’Inpes et lors de la disparition du CFES, l’Institut a souhaité diversifier ses relais de proximité et donc, les comités d’éducation pour la santé ont décidé de se fédérer afin d’être un interlocuteur unifié auprès des instances nationales, dont l’Inpes.

Concernant nos valeurs, elles sont en rapport direct avec la Charte d’Ottawa. Nous les avons exprimées dans notre projet fédératif, adopté pour la période 2014-2018. Nous militons pour une promotion durable de la santé, inscrite dans une véritable politique de santé publique. Nous souhaitons également favoriser la responsabilité et l’autonomie des personnes dans leurs choix individuels et collectifs. Nous insistons sur le fait qu’il est impératif de tenir compte des pressions sociales, économiques et culturelles. En effet, elles limitent la responsabilité individuelle des choix comportementaux et la capacité de les modifier. La dignité humaine, l’équité et la démocratie sont les trois autres valeurs guidant nos actions au quotidien.

ES: Qui dit fédération dit membres. Qui en fait partie? Sont-ils nombreux? De combien de personnes se compose l’équipe?

FB: Il existe une Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (Ireps) dans chaque région française, y compris en outre-mer. La Fédération regroupe donc près de 600 professionnels salariés, dont 500 à plein temps, issus de divers secteurs d’activités: santé publique, sociologie, sciences de l’éducation et psychologie notamment. Plus de 2000 administrateurs y sont bénévoles. Nous avons une vie fédérative très riche avec un Bureau et un Conseil d’administration composés à parts égales d’élus et de salariés. Notre équipe nationale n’est que de trois personnes.

Les Ireps mettent à disposition dans les régions leurs expertises en formation, méthodologie et documentation pour accompagner les politiques de santé publique. Elles analysent les besoins de santé locaux, exercent un rôle de soutien et d’expertise auprès des acteurs dans le champ de la promotion de la santé: institutionnels, professionnels, bénévoles, élus…

ES: De quels moyens dispose la FNES? Développe-t-elle ses propres projets et outils? Dans quelle optique?

FB: Financièrement, nous avons deux sources principales: d’abord, la cotisation des membres de notre Fédération, mais également une convention de partenariat avec l’Inpes.

Notre activité s’organise autour de plusieurs axes. Nous avons vocation à renforcer le professionnalisme du premier réseau généraliste français en promotion de la santé. Il est important que sur tous les territoires, l’offre de service soit équivalente. Dans cette perspective, nous avons favorisé une démarche ‘qualité’ au sein des Ireps.

La recherche interventionnelle mais également l’identification et le déploiement des actions probantes et prometteuses sont des orientations récentes et fortes. Dans cette perspective, nous travaillons étroitement avec l’École des hautes études en santé publique de Rennes (EHESP).

Nous souhaitons nous inscrire également dans une démarche plus active de démocratie en santé. Nous allons collaborer avec les Conférences régionales de la santé et de l’autonomie, instances stratégiques des ARS concourant à la mise en œuvre de la politique régionale de santé par des avis sur ses modalités d’élaboration, de suivi et d’évaluation. Elles existent dans chaque région et nous souhaitons faire du plaidoyer en faveur de la promotion de la santé auprès de leurs membres, afin de leur permettre d’en appréhender les valeurs et concepts.

Enfin, la question du numérique et des réseaux sociaux est un sujet clef. Nous pensons que les acteurs de la promotion de la santé n’ont pas assez investi ce champ. Nous désirons notamment activer la participation des citoyens à travers ce mode d’échange, trop souvent régulé par des intérêts commerciaux.

ES: La FNES est-elle représentative du secteur de la promotion de la santé en France?

FB: Le paysage de la santé a profondément changé dans notre pays depuis quelques années. La création des ARS a modifié significativement l’organisation de l’offre. Tout d’abord, elle est aujourd’hui simplifiée, puisque plusieurs organismes se sont réunis au sein d’une même Agence, couvrant à la fois la prévention, le soin et le médico-social.

Par ailleurs, sans être une décentralisation affichée, ces agences ont une certaine autonomie dans leurs orientations. Chaque région a adopté son propre Projet régional de santé. Certes, il s’appuie sur de grandes orientations nationales, mais il trouve également ses priorités au sein des réalités de santé spécifiques à chaque territoire. Dans ce contexte les Ireps jouent un rôle majeur en promotion de la santé. La plupart d’entre elles ont une convention d’objectifs et de moyens signée pour une période pluriannuelle avec leur Agence. Il existe aussi d’autres acteurs en promotion de la santé. Ils ont une orientation plus thématique, par exemple sur les addictions, la lutte contre le sida, la nutrition… ou populationnelle: jeunes, personnes âgées, sujets handicapés…

ES: Sa parole est-elle entendue dans les débats relatifs à l’organisation de la politique de santé en France?

FB: La tâche est difficile! Nous avions beaucoup d’espoir dans la nouvelle loi de santé adoptée il y a quelques jours. D’abord, elle comportait une partie introductive très ‘promotion de la santé’. Elle insistait sur le rôle des déterminants de santé, notamment ceux qui ne sont pas liés directement à notre système de soin. De plus, une trentaine de chantiers avaient été ouverts pour consolider une vraie stratégie nationale de santé.

Au final, nous avons une loi comportant certes quelques dispositifs de prévention intéressants mais très épars. Le cœur des mesures législatives concerne le soin, j’allais dire comme d’habitude!

Un point positif: la création d’une Agence nationale de santé publique. Elle va réunir notamment l’Inpes et l’Institut national de veille et de sécurité sanitaire. Nous avons beaucoup d’espoir dans sa mise en place. Depuis plusieurs mois, nous avons entamé des échanges avec les responsables préfigurateurs de cette nouvelle entité. Elle va peser dans le nouveau paysage de la santé en France.

ES: Agit-elle en concertation, voire en coalition avec d’autres acteurs comme la Société française de santé publique (SFSP) pour donner plus de poids à la promotion de la santé, qui reste le parent (très) pauvre de nos dispositifs socio-sanitaires?

FB: Oui, mon prédécesseur à la Présidence de la FNES a impulsé la création d’une coalition réunissant les principaux acteurs nationaux œuvrant en promotion de la santé. Elle a été très active dans toute la période des débats parlementaires sur le projet de loi. Nous avons interpellé les députés, les sénateurs dans toutes les régions, avec la participation de nos instances régionales. Les résultats ont été très très modestes. Clairement, la représentation nationale est plus sensible au lobby des producteurs de vin qu’à celui de la santé publique!

ES: Les soins de santé dominent de manière écrasante nos systèmes de santé et mobilisent la quasi totalité des ressources publiques. Cela fait aussi bientôt 30 ans que la charte d’Ottawa inspire les acteurs de la promotion de la santé. Avec votre longue expérience, quel bilan tirez-vous de ces 30 années? Avez-vous des motifs de satisfaction à partager?

FB: Le bilan est très mitigé mais il nous faut «continuer le combat!». Rendez-vous compte, en France, au début des années 80, avant l’adoption de la Charte d’Ottawa, les pouvoirs publics avaient impulsé la mise en place de comités régionaux, départementaux et locaux de promotion de la santé! Ces instances ont disparu très rapidement du paysage. Au début des années 2000, nous avons même assisté à une forte médicalisation de la prévention: dépistage des cancers, vaccination, éducation thérapeutique du patient… L’approche est devenue également plus individualisée, moins communautaire.

La France a donc une fédération pour une population de 67.000.000 d’habitants.

Pour la Belgique francophone, les acteurs de la promotion de la santé ont décidé le 14 janvier 2016 d’en constituer… deux, une bruxelloise (1.000.000 d’habitants francophones en étant généreux) et une wallonne (3.500.000 d’habitants). Comparaison n’est pas raison, mais quand même!

Il y a heureusement quelques motifs d’espérer. Je vais prendre deux exemples.

Les Contrats locaux de santé (CLS): ils sont conclus sur des territoires de proximité entre l’ARS et une ou plusieurs collectivités territoriales, comme des villes ou des communautés d’agglomération. Dans ce contexte partenarial, l’évaluation d’impact en santé est une approche en pleine expansion. Les actions promues sont très intersectorielles et répondent en général bien aux besoins de la population, avec une dimension participative affichée et souvent réelle. Aujourd’hui, plus de 250 CLS ont été signés et beaucoup vont être renouvelés.

L’autre dynamique prometteuse rejoint la dimension soin: c’est le développement des maisons et pôles de santé. Certes, ce type d’organisation des professionnels de santé reste encore limité, mais ces acteurs ont en général un vrai projet de santé comportant de plus en plus souvent une dimension collective, proche de l’esprit de la promotion de la santé.

ES: En francophonie, quel regard portez-vous sur le travail des équipes actives en promotion de la santé dans notre pays?

FB: Depuis de nombreuses années, je tente de favoriser des échanges au sein de la francophonie. L’organisation des Universités d’été en santé publique et en promotion de la santé, à Besançon, depuis plus de 12 ans, témoigne de mon engagement. Les acteurs français de la promotion de la santé regardent avec beaucoup d’intérêt et souvent d’admiration deux pays: le Québec et la Belgique. Nous avons la perception que votre approche est innovante, en tout cas elle nous stimule. Par exemple, votre publication est une référence et une vraie source d’inspiration.

ES: Merci! En Belgique francophone, les acteurs de promotion de la santé se sont regroupés dans deux plateformes informelles en Wallonie et à Bruxelles. Ils envisagent de constituer une ou deux fédérations pour mieux défendre leurs intérêts bousculés par les récentes réformes institutionnelles en Belgique. Qu’en pensez-vous? Jugez-vous que c’est une bonne idée et si oui, avez-vous des conseils à leur donner?

FB: Je pense en effet que c’est une excellente idée. Depuis sa création, notre Fédération a eu une vie riche! Elle chemine avec persévérance et conforte progressivement la promotion de la santé en France.

Pour cela, il y a trois principaux enjeux. D’abord, développer un plaidoyer pour la promotion de la santé. Nos décideurs la connaissent mal et nous avons trop souvent des approches très théoriques. Nous devons être plus illustratifs, plus pédagogiques.

Le deuxième point important est la question du financement. Il nous faut sortir de la précarité et demander, comme pour le soin ou le médico-social, non seulement des budgets dignes mais également plus stables sur la durée.

Enfin, le vrai garant de notre succès et de notre efficacité sera notre professionnalisme et notre capacité d’innovation. Dans l’esprit de beaucoup, les représentations autour de l’éducation pour la santé sont encore trop poussiéreuses!

La nouvelle loi de santé française: la prévention au cœur du système?

Le 30 Déc 20

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La nouvelle loi de santé française: la prévention au cœur du système?

D’après le dossier de presse du 17 décembre 2015À l’issue d’un travail parlementaire de plus d’un an et de nombreux échanges avec les professionnels de santé, le projet de loi de modernisation du système de santé français de la Ministre Marisol Touraine a été définitivement adopté par l’Assemblée nationale le 17 décembre 2015.Il se décline en trois axes fondamentaux: innover pour mieux prévenir, innover pour mieux soigner en proximité, innover pour renforcer les droits et la sécurité des patients.

Axe1 – Innover pour mieux prévenir

Le projet de loi fait de la prévention le coeur du système: il organise le déploiement d’un parcours éducatif en santé de la maternelle au lycée, crée de nouveaux outils pour lutter contre le tabagisme, améliore l’information nutritionnelle, combat l’alcoolisation excessive des jeunes, encourage le dépistage des infections sexuellement transmissibles et renforce la réduction des risques, dont les usages de drogues. Les mesures qui nous intéressent plus particulièrement sont détaillées ci-dessous.

Déployer un parcours éducatif en santé, de la maternelle au lycée

Le projet de loi a pour objectif prioritaire de réduire les inégalités de santé. Tous les indicateurs de santé publique démontrent que nous n’avons pas tous les mêmes chances d’être en bonne santé. Certains facteurs, comme notre niveau de revenu, notre degré d’éducation et le lieu où nous habitons influent directement sur notre santé.Les inégalités sociales et territoriales de santé persistent et sont, pour certains, de plus en plus marquées. Il faut agir sur les causes de ces inégalités, dès leur origine, en donnant à chacun, le plus tôt possible, tous les outils pour prendre soin de soi et de sa santé.La garantie d’une bonne santé à long terme passe par l’adoption, dès le plus jeune âge, de certains réflexes essentiels, en matière d’alimentation, d’hygiène, d’activité physique, etc. L’école est le lieu idéal pour faire connaître ces gestes du quotidien et sensibiliser les enfants aux grands enjeux de santé.

Désigner un médecin traitant pour les enfants (jusqu’à 16 ans)

Aujourd’hui, le suivi de la santé des enfants repose sur les médecins de famille et les pédiatres, mais trop d’enfants, souvent dans les milieux les plus modestes, ne bénéficient d’aucune coordination de leurs soins. Ainsi les enfants ne sont actuellement pas incités à être suivis régulièrement par un médecin traitant et leur parcours de soins n’est organisé qu’autour des examens obligatoires du nourrisson, du calendrier des vaccinations et des examens de médecine scolaire aux âges clés. Ce constat explique aussi la difficulté à cibler les enfants pour mettre en oeuvre les mesures de prévention et les priorités de santé publique qui peuvent les concerner (prévention de l’obésité, amélioration du suivi vaccinal, prévention du tabagisme, lutte contre l’alcool ou la consommation de drogues, etc.) en l’absence de médecin désigné pour coordonner leur parcours de soins.

Renforcer l’information nutritionnelle sur les emballages alimentaires

Aujourd’hui, en classe de CM2, les enfants d’ouvriers sont dix fois plus victimes d’obésité que les enfants de cadres. C’est surtout parmi eux que se recruteront les futures victimes de la ‘diabésité’, cette épidémie silencieuse qui progresse massivement et qui conduit un nombre important de personnes à développer un diabète avec des risques graves pour leur santé.Si les causes de l’obésité sont multiples, la mauvaise connaissance de la composition des aliments en est une. C’est donc pour réduire les inégalités sociales en matière d’accès à une alimentation équilibrée que le Gouvernement a souhaité agir. Et pour que cette action soit efficace, il est nécessaire que l’information nutritionnelle puisse aider chacun dans ses choix pour sa santé en devenant pour tous un élément du choix alimentaire au même titre que le prix, la marque, la présentation ou le goût.Le projet de loi pose le principe d’une information nutritionnelle synthétique, simple et accessible par tous. La mise en place de cette mesure sera assurée par les industriels et les distributeurs du secteur agroalimentaire et sur la base du volontariat. Elle contribuera ainsi à mieux informer le consommateur. Cet affichage visuel, dont les modalités pratiques seront élaborées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) permettra une différenciation, sur le plan nutritionnel, des produits au sein d’une même catégorie. Une grande concertation associant les industriels du secteur, les associations de consommateurs et les experts scientifiques a été lancée dès le mois de mars 2015.

Réduire les phénomènes d’alcoolisation massive chez les jeunes

L’alcoolisation des jeunes est devenue un fait de société. Le jeudi, le vendredi ou le samedi, selon les habitudes, sont devenus des soirs où l’objectif de certains jeunes est d’être saouls le plus rapidement possible. Ces pratiques dont la dangerosité est incontestée (risque de comas éthyliques mais également de comportements dangereux pour soi ou contre les autres) ont été notamment promues par les séances de bizutage qui ont progressivement banalisé l’ivresse dans certaines grandes écoles ou universités.Le projet de loi propose que les sanctions prévues contre le bizutage soient étendues à toute personne qui incite autrui à «consommer de l’alcool de manière excessive». Il prévoit également de combattre l’image festive et conviviale de l’ivresse diffusée par de nombreux jeux ou objets qui font la promotion de la consommation excessive d’alcool. Concrètement, la vente ou l’offre gratuite à des mineurs de tout objet (coques de Smartphone, tee-shirts, etc.) vantant l’ivresse sera interdite.

Lutter activement contre le tabagisme

Un fumeur sur deux meurt du tabac. Le tabagisme est responsable de la mort de 73.000 personnes chaque année en France, soit 200 personnes par jour. La cigarette tue 20 fois plus que les accidents de la route. Face à ce constat accablant, et alors que le nombre de fumeurs augmente à nouveau, le Gouvernement a décidé d’agir en prenant une série de mesures articulées autour de trois axes au sein du Programme national de réduction du tabagisme (PNRT), afin de protéger les jeunes et d’éviter leur entrée dans le tabagisme (paquets neutres de cigarettes, interdiction de fumer en voiture en présence d’enfants, interdiction de fumer dans les espaces publics de jeux et encadrement de la publicité pour les cigarettes électroniques), d’aider les fumeurs à arrêter de fumer (campagne d’information choc, implication des médecins traitants et meilleur remboursement du sevrage tabagique) et d’agir sur l’économie du tabac (fonds dédié aux actions de lutte contre le tabagisme, transparence sur les activités de lobbying, lutte contre le commerce illicite).

Améliorer le dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST)

Engager une véritable politique de prévention, c’est aussi agir en faveur de ceux qui sont le plus éloignés du système de santé. Le projet de loi se fixe pour objectif de favoriser les stratégies et les outils innovants afin d’atteindre ces publics, notamment en matière de dépistage.Le projet de loi prévoit de développer la pratique des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) et des autotests de dépistage des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH, notamment en autorisant leur dispensation gratuite par les associations de patients et les structures de prévention. Il poursuit en outre les actions engagées auprès des populations les plus exposées au risque de développer des maladies sexuellement transmissibles.Le traitement prophylactique en pré-exposition du VIH est ainsi rendu disponible aux personnes les plus exposées dans les nouveaux Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CegiDD).

Encourager la réduction des risques chez les usagers de drogues

Agir en faveur de ceux qui sont le plus éloignés du système de santé, c’est aussi poursuivre la politique de réduction des risques chez les usagers de drogues et orienter ces derniers vers des modes de consommation à moindre risque pour s’engager dans un processus de substitution ou de sevrage.Ainsi l’expérimentation, pendant 6 ans, d’un nouveau dispositif de réduction des risques auxquels s’exposent les toxicomanes, les ‘salles de consommation à moindre risque’ sera permise. Il s’agit d’espaces supervisés par des professionnels assurant aux usagers de drogues injectables des conditions d’hygiène (pour éviter les risques infectieux) et leur permettant de recevoir conseils et aides spécifiques. Les expériences étrangères ont montré que ce dispositif permettait de diminuer les comportements à risque et les overdoses mortelles.

Autres mesures

Faciliter l’accès à la contraception d’urgence dans les établissements scolaires du second degré auprès des infirmiers des établissements scolaires;Permettre aux sages-femmes et aux infirmiers d’effectuer certaines actions de prévention et de dépistage chez les mineurs sans consentement parental afin de lever les freins existants pour certains jeunes et dans certains territoires;Lutter contre la consommation excessive de sucres avec l’interdiction de la mise à disposition, en accès libre d’offre à volonté (gratuite ou pour un prix forfaitaire) de boissons avec ajout de sucres ou d’édulcorants de synthèse (‘fontaines à soda’);Lutter contre la maigreur excessive en rendant obligatoires la mention des retouches sur les photographies de mannequins à usage commercial et une évaluation de l’état de santé global de la personne, prenant en compte son Indice de Masse Corporelle (IMC), pour exercer la profession de mannequin;Soutenir les services de santé au travail en facilitant la collaboration d’un médecin non spécialiste en médecine du travail auprès d’un service de santé au travail;Mieux prévenir l’impact sanitaire de la pollution et des dégradations environnementales en renforçant l’information sur la qualité de l’air et la lutte contre la présence de plomb dans les habitations;Renforcer la protection contre l’amiante.

Axe 2 – Innover pour mieux soigner en proximité

La loi recentre le système de santé sur les soins de proximité et engage le «virage ambulatoire» que les professionnels demandent depuis longtemps. Dans cette perspective, il encourage le développement d’une médecine de proximité, facilite l’accès aux soins avec la généralisation du tiers payant, améliore l’information des usagers sur l’offre de soins de proximité, en particulier sur les plages de garde, donne aux professionnels de santé les outils pour assurer un suivi efficace de leurs patients et renforce le service public hospitalier.

Axe 3 – Innover pour renforcer les droits et la sécurité des patients

La loi crée de nouveaux droits concrets pour les patients. Elle instaure un droit à l’oubli pour les anciens malades de certaines pathologies lourdes et rend plus effectif l’accès à l’IVG sur l’ensemble du territoire.Elle prend des mesures fortes pour faire progresser la démocratie sanitaire, comme l’ouverture des données de santé, l’association des usagers au fonctionnement des agences sanitaires et la transparence sur les liens d’intérêts entre médecins et industries de santé.Elle renforce enfin la sécurité des patients en leur apportant de nouvelles garanties sur l’approvisionnement et le contrôle des médicaments et en leur permettant de se défendre collectivement face à certains préjudices subis dans le domaine sanitaire (action de groupe).Pour plus d’informations: www.sante.gouv.fr

L’exposé des motifs du décret bruxellois francophone relatif à la promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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L’exposé des motifs du décret bruxellois francophone relatif à la promotion de la santé

Cadre de référence de la promotion de la santé

Rappel historique

Confrontés aux désastres provoqués par la deuxième guerre mondiale, les Nations Unies ont organisé en 1946 la première conférence internationale de santé, préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Une définition positive de la santé est adoptée par les participants qui par ailleurs insistent sur le droit universel à la santé.En septembre 1978, à l’occasion de la Conférence internationale des soins de santé primaires qui s’est tenue à Alma Ata, l’OMS a réaffirmé le droit à la santé pour tous en précisant que l’accession à un bon niveau de santé ne peut se faire qu’en disposant, au préalable, de nourriture en quantité (et en qualité), en bénéficiant d’une éducation de base, d’un logement décent, de revenus minimum, d’un statut social, de sécurité et de paix.La déclaration d’Alma Ata précise, en outre, que: «… Tout être humain a le droit et le devoir de participer individuellement et collectivement à la planification et à la mise en oeuvre des soins de santé qui lui sont destinés…».En 1986, l’OMS, au cours de la première Conférence internationale pour la promotion de la santé qui se déroule à Ottawa, définit la promotion de la santé comme la maîtrise de la santé par les individus et la mise à leur disposition de moyens pour l’améliorer.La Charte d’Ottawa est le texte fondateur de la promotion de la santé. Elle décrit cinq stratégies clés d’intervention de la promotion de la santé:1) élaborer des politiques favorisant la santé,2) créer des environnements favorables,3) renforcer l’action communautaire,4) acquérir des aptitudes individuelles et5) réorienter les services de santé.En 1988, à l’occasion de la deuxième conférence internationale sur la promotion de la santé qui se réunit à Adélaïde, la santé est vue comme étant à la fois un droit fondamental et un excellent investissement social. Les gouvernements sont appelés à promouvoir la santé en liant entre elles les politiques économiques, sociales et sanitaires. Les recommandations formulées à Adélaïde sont:1) améliorer la santé des femmes – qui sont en première ligne pour promouvoir la santé dans le monde,2) permettre à tous l’accès à des quantités suffisantes d’aliments sains,3) mener des actions concernant la consommation de tabac et d’alcool,4) mettre en place des environnements favorables afin de faire de la santé un centre d’intérêt.La déclaration de Sundsvall (troisième conférence internationale sur la promotion de la santé) de 1991 met en lumière le lien essentiel entre la santé et l’environnement et souligne l’importance de créer des environnements – physiques, sociaux, économiques et politiques – favorables à la santé en misant sur l’action sociale.En 1997, la conférence de Jakarta (quatrième conférence internationale sur la promotion de la santé) est l’occasion de réexaminer les déterminants de la santé dans un nouveau contexte de mondialisation, de réfléchir sur l’efficacité de la promotion de la santé et de définir les orientations et stratégies à adopter pour relever les défis de la promotion de la santé au 21e siècle.La cinquième conférence internationale sur la promotion de la santé se tient à Mexico en 2000. La déclaration de Mexico reconnaît que l’atteinte du meilleur état de santé possible est un bien précieux pour profiter pleinement de la vie et est nécessaire pour le développement économique et social et l’équité. Elle souligne l’importance d’agir sur les facteurs sociaux, économiques et environnementaux.À l’occasion de la sixième conférence internationale sur la promotion de la santé la Charte de Bangkok de 2005, confirme l’importance de la Charte d’Ottawa et élargit ses cinq domaines d’action. Elle implique l’ensemble des décideurs à un niveau international afin que la promotion de la santé soit reconnue comme approche incontournable pour faire face aux défis du 21e siècle.Ensuite, l’Appel à l’action de Nairobi lors de la septième conférence internationale sur la promotion de la santé en 2009, devant les défis mondiaux de santé (émergence de nouvelles pathologies, changements climatiques et crise financière internationale) réaffirme que la promotion de la santé doit jouer un rôle prioritaire dans la mise en oeuvre des soins de santé primaires et en réponse aux besoins sanitaires des populations.Cette conférence insiste à nouveau sur l’importance d’agir sur les déterminants sociaux de la santé, à travers des partenariats et des collaborations intersectoriels.D’autres réflexions sont encore à l’origine de recommandations ou d’engagements, tels le rapport de 2009 de la Commission des déterminants sociaux de l’Organisation mondiale de la Santé, la déclaration de Rio de 2011, etc.L’adoption de la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé lors de la première conférence internationale sur la promotion de la santé (1986) marque un tournant majeur dans la façon de concevoir la santé. Cette Charte pose les ‘conditions préalables’ ainsi qu’un ensemble de ‘perspectives favorables à la santé’. Son contenu a indéniablement contribué à considérer les déterminants sociaux de la santé comme faisant partie intégrante des préoccupations de santé.Bien que la Charte d’Ottawa constitue le texte fondateur de la promotion de la santé, son contenu et son application ont fait l’objet de nombreux débats. L’adoption de la Charte de Bangkok pour la promotion de la santé à l’heure de la mondialisation en 2005 a mis en évidence les limites de son contenu par rapport à la situation mondiale et à la réalité, vingt ans après Ottawa.Plus particulièrement, les ‘conditions préalables à la santé’ relèvent de l’utopie pour de nombreux pays. Il n’en demeure pas moins que les stratégies fondamentales de promotion de la santé, définies dans la Charte d’Ottawa, sont plus que jamais d’actualité.

Définitions

Qu’entend-on par ‘promotion de la santé’?

La Charte d’Ottawa propose la définition suivante: «La promotion de la santé est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci. Cette démarche relève d’un concept définissant la santé comme la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie: il s’agit d’un concept positif mettant en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les capacités physiques. Ainsi donc, la promotion de la santé ne relève pas seulement du secteur sanitaire: elle dépasse les modes de vie sains pour viser le bien-être.».De nombreuses autres définitions existent (voir notamment: O’Neill et Cardinal, 1994; Décret de la Communauté française, 1997; Green et Kreuter, 1999; Département de santé publique – Université Paris VII, 2003; Charte de Bangkok – OMS, 2005; Agence de la santé publique du Canada, 2007).Ces différentes définitions apportent chacune certaines nuances et ont une visée tantôt conceptuelle, tantôt opérationnelle. La plupart d’entre elles ont cependant de nombreux traits communs, notamment:– la vision globale et positive de la santé envisagée comme une ressource de la vie quotidienne, proche des notions de qualité de vie et de bien-être, incluant les dimensions physique, mentale, sociale et spirituelle;– l’attention accordée au renforcement du contrôle des individus et de la population sur la santé;– la mise en évidence des déterminants de la santé en dehors du champ strictement sanitaire (environnement physique et social, conditions socio-économiques, etc.);– le caractère incontournable des stratégies de plaidoyer afin d’inscrire la santé dans les différentes compétences politiques.

Les inégalités sociales de santé

Les inégalités sociales de santé peuvent être définies comme «toute relation entre la santé et l’appartenance à une catégorie sociale»Note bas de page.Deux éléments sont importants dans cette définition. Tout d’abord, l’existence d’un lien entre l’état de santé d’un individu et sa position sociale. Ensuite, le fait que ces inégalités de santé sont considérées comme évitables. Elles ne relèvent pas seulement de la biologie, mais de déterminants socialement construits.On distingue classiquement trois types d’inégalités en santé, qui peuvent être en partie liées:1. les inégalités entre hommes et femmes,2. celles entre catégories socioprofessionnelles,3. celles entre territoires.Selon la commission des déterminants sociaux de l’OMS, les inégalités sociales de santé ne peuvent être résolues par la seule lutte contre la pauvreté ou par la mobilisation du système de soins.

Que sont dès lors les déterminants de la santé?

L’Agence de la santé publique du Canada (2007) propose la définition suivante:«Facteurs définissables qui influencent l’état de santé, ou qui y sont associés. La santé publique se rapporte essentiellement aux interventions et aux activités de plaidoyer qui visent l’ensemble des déterminants de la santé modifiables, non seulement ceux liés aux actions sur les individus, tels les comportements en matière de santé et le mode de vie, mais également les facteurs tels que le revenu et le statut social, l’instruction, l’emploi et les conditions de travail, l’accès aux services de santé appropriés et l’environnement physique. Les déterminants de la santé interagissent entre eux et engendrent des conditions de vie qui influent sur la santé».En 2007, certains organismes (dont l’Agence de la santé publique du Canada, 2007; Mouvement acadien des communautés en santé du Nouveau-Brunswick, 2007) ont proposé une liste de 12 déterminants de la santé:1. Le niveau de revenu et le statut social2. Les réseaux de soutien social3. L’éducation et l’alphabétisme4. L’emploi et les conditions de travail5. Les environnements sociaux6. Les environnements physiques7. Les habitudes de santé et la capacité d’adaptation personnelle8. Le développement de la petite enfance9. Le patrimoine biologique et génétique10. Les services de santé11. Le sexe12. La cultureEn théorie plus une personne possède de déterminants positifs, meilleures sont ses chances d’être en santé. Les inégalités relatives à la distribution de ces déterminants entre personnes et entre groupes sociaux expliquent en grande partie les inégalités en matière de santé. La promotion de la santé vise à réduire ces inégalités.

Qu’entend-on par prévention?

La prévention recouvre différents processus:– La prévention primaire désigne des actions menées pour éviter ou supprimer la cause d’un problème de santé d’un patient ou d’une population avant son émergence (par exemple la vaccination);– La prévention secondaire concerne les actions menées pour prévenir à un stade précoce le développement d’un problème de santé d’un patient ou d’une population en réduisant sa durée ou sa progression (par exemple le dépistage du cancer);– La prévention tertiaire se rapporte aux actions menées pour réduire l’effet et la prévalence d’un problème de santé chronique d’une personne ou d’une population en minimisant le handicap fonctionnel induit par un problème de santé aigu ou chronique (par exemple la prévention des complications du diabète);– Enfin, la prévention quaternaire consiste à identifier un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d’interventions médicales invasives, et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables (par exemple les soins palliatifs).La promotion de la santé et la prévention renvoient à une vision positive et globale de la santé, ce qui implique d’agir sur les divers déterminants de celle-ci pour l’améliorer et réduire les inégalités sociales de santé. Une action transversale, intersectorielle, associant les différentes politiques ayant un lien avec ces déterminants, est donc un enjeu majeur de la promotion de la santé.

Évolution de la compétence promotion de la santé

À l’origine, les compétences santé dévolues aux Communautés par la loi spéciale du 8 août 1980 concernent la politique de dispensation des soins de santé, dans et hors des institutions de soins, l’éducation à la santé et la médecine préventive.En 1993, la Communauté française a délégué l’exercice de certaines de ces compétences à la Région wallonne et à la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (Cocof). Il s’agit principalement de la médecine curative comprenant, entre autres, l’agrément et l’octroi de subventions à des services tels que les maisons de repos et de soins, les services de santé mentale, les services intégrés de soins à domicile etc.En 2009, le décret ‘ambulatoire’ définit le ‘soin’ dans sa vision la plus large: «Le soin: action au bénéfice d’une personne, d’un groupe de personnes ou de la population dans le but de promouvoir, d’améliorer, de protéger, d’évaluer, de maintenir ou de rétablir sa santé».En 2014, la 6e réforme de l’État modifie la loi spéciale du 8 août 1980 des réformes institutionnelles, afin d’attribuer aux Communautés de nouvelles compétences dans les matières de la santé et de l’aide aux personnes.En avril 2014, un nouveau décret est adopté par lequel la Communauté française, dans un souci de cohérence, délègue de nouveau l’exercice de certaines compétences en matière de santé à la Région wallonne et à la Cocof. C’est le cas de la promotion de la santé, qui comporte des programmes d’action et de recherche thématiques (assuétudes, VIH/sida et Evras, santé cardiovasculaire, prévention des traumatismes, santé communautaire) et des programmes de médecine préventive. Est visé ici le décret du 4 avril 2014 relatif aux compétences de la Communauté française dont l’exercice est transféré à la Région wallonne et à la Commission communautaire française.

Avant la sixième réforme de l’État: le décret de la Commuauté française de 1997

La Communauté française s’est approprié les concepts novateurs de la Charte d’Ottawa au travers du décret du 14 juillet 1997, modifié le 17 juillet 2003, portant organisation de la politique de promotion de la santé en Communauté française, ainsi qu’au travers du Programme quinquennal de promotion de la santé.En application de ce décret, la promotion de la santé suppose une approche multifactorielle et donc transversale des questions de santé en tenant compte des aspects biologiques, psychologiques, sociaux, culturels, politiques, environnementaux, économiques et éthiques. Elle prend en compte cette complexité dans l’analyse des problématiques et dans le choix des stratégies d’action.La promotion de la santé en Fédération Wallonie- Bruxelles est «un processus qui privilégie l’engagement de la population dans une prise en charge collective et solidaire de la vie quotidienne, alliant choix personnel et responsabilité sociale. La promotion de la santé vise à améliorer le bien-être de la population en mobilisant de façon concertée l’ensemble des politiques publiques».La Communauté française s’est appuyée sur l’expertise du Conseil supérieur de promotion de la santé (CSPS), des centres locaux de promotion de la santé (CLPS), des services communautaires de promotion de la santé (SCPS), sur des programmes d’action et de recherche et des programmes de médecine préventive, en favorisant une large concertation entre ces acteurs.En pratique, la Communauté française a soutenu un ensemble d’actions mises en place par les acteurs de terrain dans un souci de cohérence du secteur de la promotion de la santé, en ce compris les programmes de médecine préventive (dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal, dépistage de la tuberculose et dépistage néonatal des maladies congénitales et de la surdité) ainsi que la diffusion de campagnes d’éducation pour la santé par les organismes de radiodiffusion (Arrêté du Gouvernement de la Communauté française relatif à la diffusion de campagnes d’éducation pour la santé par les organismes de radiodiffusion, Moniteur belge du 19 avril 1995).L’administration de la Communauté française a veillé au respect de la législation et aux priorités politiques inscrites dans le Programme quinquennal et le Plan communautaire opérationnel (PCO).Dans le cadre de ce suivi, la Direction de la promotion de la santé a formulé un avis relatif aux demandes de subvention pour des programmes d’action ou de recherche en promotion de la santé et aux demandes d’agrément de services. Notons à ce propos que ces demandes de subvention ont également été examinées par une Commission d’avis, issue soit du Conseil supérieur de promotion de la santé, soit des CLPS (commission d’avis des projets locaux).La Direction de la promotion de la santé a également été chargée de la gestion administrative et financière des subventions et des agréments, ainsi que du suivi des programmes et services, via notamment des comités d’accompagnement.

Quel impact a eu la Charte d’Ottawa sur la santé publique?

Des experts en promotion de la santé se sont exprimés sur la portée de la Charte d’Ottawa, en tant que texte fondateur de la promotion de la santé, sur la pratique de santé publique, de son adoption en 1986 à aujourd’hui.En Belgique, la Charte d’Ottawa a eu un grand impact sur le plan législatif et sur les pratiques locales.La Charte d’Ottawa a servi de cadre de référence pour structurer les interventions en promotion de la santé et marque un tournant majeur dans la façon de concevoir les questions de santé.Le décret de 1997 a eu un impact déterminant sur les pratiques des acteurs locaux. Il reste toutefois des défis à relever, en termes d’approche participative, d’intersectorialité, d’évaluation des programmes et des actions ainsi que de disponibilité des ressources pour réduire les inégalités sociales de santé.

Depuis la sixième réforme de l’État – économie générale du projet de décret de la Commission communautaire française – 2016

La mise en oeuvre de la sixième réforme de l’État et la nécessité d’inscrire la promotion de la santé dans l’arsenal législatif de la Commission communautaire française constituent une opportunité de revisiter le décret de 1997.La volonté que la promotion de la santé telle que définie par la Charte d’Ottawa continue de se positionner comme une approche incontournable dans la lutte contre les inégalités sociales de santé est plus que jamais affirmée, tout en veillant à intégrer les nouveaux défis à relever par la société actuelle, tels que ceux soulevés par les évolutions démographiques, la mondialisation, les changements climatiques, etc.Une partie des compétences en matière de promotion de la santé est cependant restée dans le giron de la Communauté française. L’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) l’organisme de référence de la Communauté française pour toutes les questions relatives à l’enfance, est désormais compétent pour les services de Promotion de la Santé à l’École (PSE), la prévention dans les écoles y compris l’hygiène dentaire, la vaccination, le dépistage des anomalies métaboliques et le dépistage de la surdité.L’objectif principal du nouveau décret de la Commission communautaire française est de se doter d’un nouveau cadre légal et de se donner les moyens d’une politique de promotion de la santé. Cette politique se veut évolutive en fonction des priorités définies par le Collège sur la base des besoins de la population bruxelloise.L’élaboration du décret s’est basée sur l’existant, en veillant à conserver l’expertise des acteurs et la qualité du travail réalisé depuis 1997 (voir plus loin l’explication relative au passage du dispositif de la Communauté française à celui de la Cocof).Une attention particulière a été accordée aux liens entre le Décret de promotion de la santé et le Décret dit ‘ambulatoire’ (Décret du 5 mars 2009 relatif à l’offre de services ambulatoires dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé), notamment à travers la collaboration entre les réseaux émanant des deux dispositifs et la précision apportée à l’article 2, 10° quant à l’expertise des acteurs.

Finalité, lignes de force et opérationnalisation du dispositif

La finalité du projet de décret est de se doter d’une stratégie d’amélioration de la santé de la population et de réduction des inégalités sociales de santé, dans les limites des compétences de la Commission communautaire française.Cette finalité implique, selon les principes de promotion de la santé rappelés ci-dessus (Cadre de référence de la promotion de la santé), de soutenir la mise en oeuvre de multiples stratégies: travail de proximité dans le milieu de vie, formation et accompagnement de relais, travail en intersectorialité et en réseau, etc.Elle implique également une coordination interministérielle particulièrement efficace afin d’agir sur les déterminants sociaux de la santé.Une attention particulière doit aussi être accordée à la qualité de la politique menée (pilotage) et des actions mises en oeuvre (support et accompagnement).

Pilotage

À la suite de l’évaluation du dispositif de promotion de la santé de la Communauté française menée à l’initiative de la Ministre de la santé, le Conseil supérieur de promotion de la santé, dans un avis du 17 février 2012, a rappelé «la nécessité d’un système de pilotage de la politique de promotion de la santé afin de mesurer l’impact notamment en termes de réduction des inégalités sociales de santé et d’accès universel aux offres et services de santé et de promotion de la santé».Le nouveau décret de la Commission communautaire française crée le système de pilotage nécessaire par la création d’une instance de pilotage dont l’administration assure le secrétariat et la coordination.Une cellule de promotion de la santé est créée à l’administration au sein du Département des affaires sociales, de la santé, de la cohésion sociale et de la petite enfance. Cette cellule doit réunir des compétences administratives et scientifiques afin de fournir l’appui adéquat et complet à l’instance de pilotage. À cet effet et dès 2016, un coordinateur chercheur sera engagé pour le volet scientifique de la promotion de la santé et affecté au service de la santé aux côtés des agents administratifs affectés à la promotion de la santé (agents transférés de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Il sera chargé du secrétariat de l’instance de pilotage et de la coordination du plan de promotion de la santé. Il collaborera étroitement avec l’Observatoire de la santé et du social (Cocom).L’instance de pilotage est chargée notamment de proposer des orientations au Collège et de suivre la mise en oeuvre du plan de promotion de la santé, en bénéficiant de l’appui de l’Administration (voir ci-dessus).L’instance de pilotage permet aussi de favoriser les transversalités associatives et institutionnelles et la concertation interministérielle. À ce titre, elle peut également inviter des experts du dispositif et hors du dispositif de la promotion de la santé, tel que l’Observatoire de la santé et du social.

Support et accompagnement

Pour garantir la qualité des interventions, le dispositif prévoit de confier à des organismes piliers des missions d’accompagnement et de support à la mise en oeuvre du plan de promotion de la santé.

Explication du dispositif

Le dispositif s’organise afin de promouvoir la santé de la population bruxelloise et de réduire les inégalités sociales de santé. Ces finalités sont déclinées et précisées dans le plan de promotion de la santé, document de référence pour l’ensemble des acteurs du dispositif et établi en concertation avec ces acteurs.Le dispositif comporte:– en première ligne, des acteurs et des réseaux de promotion de la santé qui mettent en oeuvre les programmes, projets et activités de promotion de la santé, conformément à ce qui est défini dans le plan de promotion de la santé;– en deuxième ligne, des services d’accompagnement et de support ainsi que des centres de référence. L’accompagnement généraliste a pour objectif de garantir la qualité des projets et des activités menés par les acteurs de terrain et les relais, en apportant à ceux-ci des ressources diverses. Les supports contribuent également à garantir la qualité des projets et activités. Ils développent une expertise méthodologique et/ou thématique utile à la promotion de la santé et ils font bénéficier de cette expertise l’instance de pilotage, les acteurs et les relais. Les centres de référence organisent quant à eux la coordination des programmes de médecine préventive selon différentes stratégies;– l’Administration apporte un appui au pilotage assuré par l’instance de pilotage (aide à la décision), y compris en ce qui concerne l’élaboration du plan de promotion de la santé et son évaluation. Il sera créé au sein même de l’Administration une cellule de promotion de la santé qui réunit des compétences administratives et scientifiques afin de mettre en oeuvre le plan de promotion de la santé;– une instance de pilotage qui réunit au minimum un représentant du Collège et deux représentants de l’Administration, et qui a pour rôle d’élaborer des propositions de décision de manière collective à soumettre au Collège et de suivre la mise en oeuvre de la politique de promotion de la santé. Cette instance peut inviter des représentants d’autres politiques et d’autres niveaux de pouvoir afin de prendre en compte les déterminants de la santé en favorisant la transversalité de la promotion de la santé dans les différentes politiques. Elle s’adjoindra également des experts, notamment l’Observatoire de la santé et du social (Cocom). Une réflexion sera menée avec les entités concernées pour définir des modalités de collaboration indispensables à l’atteinte des objectifs (accords de coopération, protocoles d’accord, etc.).Image

Passage du dispositif de la Communauté française à celui de la Cocof

L’élaboration du nouveau dispositif de promotion de la santé de la Cocof a pris pour point de départ les différentes missions et fonctions déjà existantes au sein de la Communauté française en les adaptant, notamment en créant une instance chargée du pilotage et en précisant les articulations entre les différentes composantes.Ainsi, les acteurs de terrain subventionnés par la Cocof correspondent aux programmes d’action et de recherche précédemment subventionnés par la Communauté française. Les réseaux de promotion de la santé, soumis aux mêmes procédures que les acteurs de terrain, constituent quant à eux une nouveauté et permettent de contribuer au plan de promotion de la santé selon des approches intersectorielles et multidisciplinaires.Les services de support et d’accompagnement (Cocof) remplissent des missions similaires à celles, respectivement, des services communautaires de promotion de la santé et du Centre local de promotion de la santé. Les Centres de référence pour les dépistages des cancers voient quant à eux leurs missions inchangées.Le plan de promotion de la santé de la Cocof, en tant que cadre de référence pour la politique de promotion de la santé, correspond au Programme quinquennal de promotion de la santé de la Communauté française.L’instance de pilotage et l’appui de l’administration à cette instance en tant qu’outil d’aide à la décision constituent une nouveauté du dispositif pour organiser un système de pilotage efficace de la politique.Cela répond à une recommandation suite à différentes évaluations du décret de 1997.La section promotion de la santé, créée au sein du Conseil consultatif de l’aide aux personnes et de la santé de la Cocof, assure les missions d’avis précédemment dévolues au Conseil supérieur de promotion de la santé.Les lignes de force du nouveau décret peuvent être résumées comme suit:– il se base sur un dispositif évolutif comprenant les grandes étapes de la gestion de cycle de projet (cycle de Blum): analyse de situation, planification, mise en oeuvre et évaluation;– il prévoit des mécanismes de concertation tant internes qu’externes;– il crée une instance de pilotage;– il se décline en un plan de promotion de la santé qui constitue le cadre de référence pour l’ensemble des acteurs du dispositif;– il garantit les approches collectives;– il est structuré selon trois niveaux: des acteurs de terrain et réseaux (1re ligne), des services dédiés à l’accompagnement et au support méthodologique et thématique (2e ligne), un appui au pilotage de la politique de promotion de la santé par l’Administration.Vous trouverez le texte du décret dans ce numéro, sur notre site. Nous pouvons aussi vous le fournir sous la forme d’un PDF de 4 pages sur simple demande à education.sante@mc.be.

A. Guichard et L. Potvin, «Pourquoi s’intéresser aux inégalités sociales de santé?», in L.Potvin et coll, La réduction des inégalités sociales de santé: un objectif prioritaire des systèmes de santé, INPES, 2010.

Décret relatif à la promotion de la santé

Le 30 Déc 20

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Titre 1 Dispositions générales

Article 1er

Le présent décret règle, en application de l’article 138 de la Constitution, une matière visée à l’article 128 de celle-ci.

Article 2

Pour l’application du présent décret, il faut entendre par:1° le Collège: le Collège de la Commission communautaire française;2° l’Administration: les services du Collège de la Commission communautaire française;3° la promotion de la santé: le processus qui vise à permettre à l’individu et à la collectivité d’agir sur les facteurs déterminants de la santé et, ce faisant, d’améliorer celle-ci, en privilégiant l’engagement de la population dans une prise en charge collective et solidaire de la vie quotidienne, alliant choix personnel et responsabilité sociale. La promotion de la santé vise à améliorer le bien-être de la population et à réduire les inégalités sociales de santé en mobilisant de façon concertée l’ensemble des politiques publiques;4° la prévention: ensemble des processus qui permettent d’intervenir avant l’apparition de la maladie (prévention primaire), d’en détecter les premiers signes (prévention secondaire) et d’en prévenir les complications ou les rechutes (prévention tertiaire) ou d’éviter la surmédicalisation (prévention quaternaire). La prévention fait partie intégrante de la promotion de la santé;5° le plan de promotion de la santé: document de référence présentant l’ensemble des objectifs, des programmes et des approches stratégiques prioritaires définis par le Collège pour une durée de cinq ans;6° l’instance de pilotage: organe composé de représentants du Collège, de l’Administration et d’invités associatifs et institutionnels, dont le rôle est de piloter la politique de promotion de la santé;7° le service d’accompagnement: la personne morale de droit public ou de droit privé sans but lucratif qui constitue le service d’accompagnement en promotion de la santé;8° le service de support: la personne morale de droit public ou de droit privé sans but lucratif qui assure un service de support méthodologique et/ou thématique en promotion de la santé;9° les organismes piliers: ensemble formé par les services d’accompagnement et de support de deuxième ligne et les centres de référence;10° l’acteur: la personne morale de droit public ou de droit privé sans but lucratif subventionnée dans le cadre du présent décret sur la base d’une convention ou d’un appel à projets et chargée de contribuer à la mise en oeuvre du plan de promotion de la santé de par son expertise en la matière;11° la médecine préventive: méthodes de prévention conformes aux dispositions légales régissant l’exercice des soins de santé et les modalités d’organisation des services de santé, pour contribuer à éviter les affections morbides ou pour découvrir le plus rapidement possible, dans la population, ceux de ses membres qui sont réceptifs ou atteints d’une de ces affections, dont l’existence constitue un risque de détérioration grave pour l’état de santé du malade lui-même, parfois aussi un risque de propagation de la maladie à l’entourage du malade, et enfin souvent un risque de dégradation de la situation matérielle et sociale du malade et de sa famille;12° le centre de référence: organisme désigné pour piloter un programme de médecine préventive décliné en protocoles et chargé de veiller à la réalisation des différentes étapes de ces protocoles;13° la firme: la personne morale de droit public ou de droit privé désignée pour le contrôle de la qualité des appareillages médicotechniques nécessaires à la réalisation des programmes de médecine préventive, lorsque ce contrôle est une condition sine qua non d’agrément du centre de référence;14° le réseau: forme organisée d’action collective sur la base d’une démarche volontaire de coopération, unissant des acteurs, des organismes piliers, des relais et d’autres associations, dans des relations non hiérarchiques;15° le Conseil consultatif: la section «Promotion de la santé» du Conseil consultatif bruxellois francophone de l’Aide aux Personnes et de la Santé, créé par décret le 5 juin 1997;16° le relais: toute personne, association ou service pouvant contribuer à la mise en oeuvre du plan de promotion de la santé et qui n’est pas subventionné dans le cadre du présent décret;17° l’universalisme proportionné: principe selon lequel les caractéristiques, la fréquence, la durée et l’intensité des actions universelles de promotion de la santé sont adaptées au degré de désavantage des différents groupes au sein de la population.

Titre 2 Dispositions relatives au plan de promotion de la santé

Article 3

§ 1er. – Afin de promouvoir la santé et de réduire les inégalités sociales de santé en Région de Bruxelles-Capitale, le Collège adopte, pour une durée de cinq ans, un plan de promotion de la santé selon les modalités qu’il détermine. Ce plan s’appuie, dans la mesure du possible, sur le principe d’universalisme proportionné et prend en compte les différences de statut socioéconomique, de genre, de culture, pour permettre à chacun de disposer des moyens d’agir sur sa santé.Le plan précise:1. les thématiques, objectifs, stratégies et publics cibles ou milieux de vie prioritaires;2. les déterminants sociaux et environnementaux de la santé sur lesquels il convient d’agir pour améliorer l’état de santé de la population et réduire les inégalités sociales de santé;3. les articulations avec les autres plans bruxellois existants en matière de santé ainsi que la concertation et les collaborations avec les acteurs et les entités publiques dont la contribution est nécessaire à l’atteinte des objectifs, qu’ils relèvent de la promotion de la santé ou d’autres niveaux ou domaines de compétence politique;4. les modalités d’évaluation et de suivi (notamment les critères et indicateurs) permettant d’évaluer le degré de réalisation des différents objectifs.§ 2. – Pour mettre en oeuvre les objectifs du plan de promotion de la santé, le décret organise le dispositif de promotion de la santé de la manière suivante:

  • une instance de pilotage dont le secrétariat et la coordination sont assurés par un membre de l’Administration;
  • des services de support et d’accompagnement apportant en deuxième ligne leur expertise aux acteurs de terrain, ainsi que des centres de référence qui coordonnent des programmes de médecine préventive;
  • des acteurs de terrain et des réseaux qui mettent en oeuvre des actions répondant aux stratégies de promotion de la santé;
  • une section de promotion de la santé au sein du Conseil consultatif, qui constitue l’organe d’avis du secteur.

Les stratégies prioritaires sont l’intersectorialité, le travail en réseau, la participation des publics, la mobilisation communautaire, l’analyse partagée du territoire, la formation des relais professionnels et non professionnels, le travail de proximité avec des publics spécifiques dans leur milieu de vie et la mise en oeuvre de politiques publiques transversales favorables à la santé.§ 3. – Au moins six mois avant l’échéance du plan de promotion de la santé en cours, un projet de plan actualisé est rédigé par l’Administration en collaboration avec les organismes piliers et les acteurs. Ce projet de plan est proposé à l’instance de pilotage qui l’amende le cas échéant et le soumet au Collège.Le premier projet de plan de promotion de la santé est élaboré selon les mêmes modalités de collaboration et proposé à l’instance de pilotage par l’Administration dans le délai déterminé par le Collège.

Titre 3 De l’instance de pilotage

Article 4

§ 1er. – Il est créé une instance de pilotage composée, au minimum, d’un représentant du Collège et de l’Administration représentée par deux membres du service de la santé.En fonction des thématiques traitées et pour assurer les transversalités associatives et institutionnelles, cette instance peut également inviter des organismes piliers, des acteurs et des experts à ses réunions, ainsi que des représentants des pouvoirs exécutifs des autres entités publiques exerçant des compétences ayant un impact sur la santé.Elle se réunit au minimum trois fois par an. Un bureau peut être créé en son sein.§ 2. – Les missions de l’instance de pilotage se déclinent comme suit:1° proposer au Collège des orientations actualisées;2° analyser et approuver le plan de promotion de la santé à soumettre au Collège;3° assurer le suivi concernant l’exécution du plan de promotion de la santé et son évaluation;4° déterminer un modèle de rapport d’activité pour tous les acteurs ainsi que les indicateurs, servant de base au recueil de données. L’instance de pilotage les communique au Collège qui les arrête;5° assurer la concertation avec des représentants des pouvoirs exécutifs des autres entités publiques exerçant des compétences ayant un impact sur la santé ou sur la thématique traitée;6° analyser et approuver le rapport d’évaluation préparé par l’Administration qui comprend l’évaluation après cinq ans du fonctionnement du dispositif dans son ensemble et formuler des recommandations.§ 3. – Le Collège désigne les membres composant l’instance de pilotage et arrête les modalités de fonctionnement de celle-ci et du bureau.

Article 5

L’Administration est chargée d’élaborer le plan de promotion de la santé, le suivre, le mettre en oeuvre et l’évaluer. À ce titre, elle agit en tant qu’outil d’aide à la décision et participe à l’instance de pilotage.L’Administration intervient en appui scientifique auprès de l’instance de pilotage. Les chercheurs travaillant au sein des services de support collaborent avec l’Administration. Des protocoles de collaboration avec des organismes régionaux, communautaires ou fédéraux qui recueillent des données socio-sanitaires, avec lesquels elle travaille en complémentarité, peuvent être proposés au Collège.Elle remplit des missions d’appui scientifique, d’analyse, de planification, d’évaluation et d’aide à la décision qui se déclinent comme suit:1° identifier et synthétiser les données socio-sanitaires existantes sur le territoire bruxellois utiles à la politique de promotion de la santé;2° coordonner les recueils de données quantitatives et qualitatives réalisés par les piliers et acteurs en promotion de la santé;3° proposer à l’instance de pilotage des orientations politiques actualisées;4° proposer à l’instance de pilotage un projet de plan de promotion de la santé actualisé ainsi qu’un outil de suivi de la mise en oeuvre;5° évaluer la politique de promotion de la santé.L’Administration appuie son travail sur des méthodes scientifiques et sur les obligations et recommandations en vigueur dans les domaines de la promotion de la santé et de la santé publique aux niveaux belge, européen et international.

Titre 4 Des services d’accompagnement et de support

Article 6

Après un appel public à candidatures définissant l’expertise souhaitée, et dans le cadre du plan de promotion de la santé, le Collège désigne pour une période de cinq ans renouvelable un service d’accompagnement, selon les modalités qu’il détermine.Pour être désigné, le service d’accompagnement doit justifier de son aptitude à remplir les missions suivantes:1° organiser et apporter, en concertation avec les services de support, l’aide méthodologique dans les démarches en promotion de la santé aux acteurs et aux relais et mettre à leur disposition les ressources d’accompagnement disponibles, notamment en documentation, formation, outils et expertise;2° accompagner et/ou coordonner des dynamiques qui soutiennent la promotion de la santé et ses méthodes de travail telles que le développement de partenariats, l’intersectorialité et la participation communautaire;3° soutenir et coordonner des concertations rassemblant les acteurs et les relais, notamment sous la forme d’une plateforme.À l’issue des cinq ans de désignation, et dans le cadre du plan de promotion de la santé, une évaluation est soumise au Collège portant tant sur l’expertise du service que sur son adéquation aux missions visées ci-dessus. En cas d’évaluation positive par le Collège, la désignation est reconduite pour cinq ans sans nouvel appel public à candidatures.

Article 7

Après un appel public à candidatures définissant l’expertise souhaitée, et dans le cadre du plan de promotion de la santé, le Collège désigne des services de support pour une période de cinq ans renouvelable selon les modalités qu’il détermine.Pour être désignés, les services de support doivent justifier de leur aptitude à apporter, sur la base de leur expertise, un support permanent en matière de formation, de documentation, d’évaluation, de communication, de recherche ou de recueil de données à l’instance de pilotage, aux acteurs et aux relais désignés dans le cadre du présent décret.Les missions de chaque service de support sont précisées dans des conventions qui accompagnent la désignation.Ce support peut concerner:

  • une ou plusieurs thématiques de santé prioritaires définies dans le plan de promotion de la santé;
  • -une ou plusieurs méthodologies ou stratégies d’action définies dans le plan de promotion de la santé.

À l’issue des cinq ans de désignation, et dans le cadre du plan de promotion de la santé, une évaluation est soumise au Collège portant tant sur l’expertise du service que sur son adéquation aux missions visées ci-dessus. En cas d’évaluation positive par le Collège, la désignation est reconduite pour cinq ans sans nouvel appel public à candidatures.Les services de support tiennent compte des obligations et recommandations en vigueur dans les domaines de la promotion de la santé et de la santé publique aux niveaux belge, européen et international. Ils entretiennent des collaborations étroites avec l’Administration et le service d’accompagnement.

Titre 5 Des programmes de médecine préventive

Article 8

§ 1er. – Le Collège fixe, pour une durée de cinq ans renouvelable, des programmes de médecine préventive, liés au plan de promotion de la santé et présentés sous forme d’un ou de plusieurs protocoles. Les programmes sont pilotés par un ou plusieurs centres de référence.Par pilotage, on entend le fait de veiller à la réalisation des différentes étapes d’un protocole de médecine préventive, à savoir la programmation des actions, leur mise en oeuvre, l’enregistrement des données, le suivi des actions et l’évaluation selon les indicateurs définis dans le protocole. Les programmes sont décidés et réalisés en adéquation avec les recommandations scientifiques validées internationalement. Ils prennent en compte l’expérience des professionnels de la santé et les valeurs et les attentes de la population.§ 2. – Les programmes sont, dans la mesure du possible, réalisés par, ou en concertation avec, les intervenants les plus proches de la population et dans la relation la plus continue avec elle, à savoir les médecins généralistes, le secteur ambulatoire et les services de proximité dans le champ de l’aide socio-sanitaire. Dans l’élaboration et la mise en oeuvre de ces programmes, il est en particulier tenu compte des populations qui connaissent une situation sociale, de santé ou économique défavorable.Le service d’accompagnement peut être associé à l’accompagnement de ces programmes.

Article 9

§ 1er. – Le Collège désigne un ou plusieurs centres de référence pour assurer la mission visée à l’article 8, § 1er. Dans le cadre de cette mission, ces centres de référence contribuent aux travaux des organismes piliers et développent une expertise scientifique, la concertation avec les acteurs et la coordination avec les établissements et les personnes de droit public ou privé sans but lucratif visées à l’article 8, § 2. Le Collège peut également désigner des établissements ou des personnes de droit public ou privé sans but lucratif pour assurer la mission visée à l’article 8, § 2.Dans le cadre de cette mission, ces établissements ou personnes de droit public ou privé sans but lucratif réalisent les actes de dépistage et les autres interventions de médecine préventive.§ 2. – Le Collège fixe la procédure et les conditions de désignation des centres de référence visés au § 1er, ainsi que les modalités de recours. Les conditions de désignation portent notamment sur l’appareillage et les conditions techniques, les qualifications du personnel, les critères de qualité pour la réalisation des programmes.§ 3. – Le Collège fixe le montant et les conditions d’octroi des subventions forfaitaires octroyées aux centres de référence pour la mise en oeuvre des programmes de médecine préventive et, le cas échéant, aux établissements et personnes de droit public ou privé sans but lucratif visées à l’article 8, § 2.

Article 10

Le Collège peut désigner des firmes pour procéder aux contrôles de qualité physicotechniques des appareillages visés à l’article 9, § 2, lorsque l’accomplissement desdits contrôles constitue une condition de désignation des centres de référence.Le Collège fixe la durée, la procédure et les conditions de désignation des firmes visées à l’alinéa 1er, ainsi que les conditions de retrait de la désignation et les modalités de recours.

Titre 6 Des acteurs et des réseaux de promotion de la santé

Article 11

§ 1er. – Sur la base du plan de promotion de la santé et après un appel à projets, le Collège désigne des acteurs et conclut avec eux des conventions de trois ans, renouvelables selon les modalités qu’il détermine.À l’issue des trois ans de désignation, une évaluation est soumise au Collège portant tant sur l’expertise de l’acteur que sur son adéquation aux missions visées dans la convention et au plan de promotion de la santé. En cas d’évaluation positive par le Collège, la désignation est reconduite pour deux ans maximum sans nouvel appel à projets.§ 2. – Le Collège accorde des subventions forfaitaires aux acteurs désignés. Ces subventions couvrent des frais de rémunération, de formation et de fonctionnement. Elles sont indexées suivant les modalités fixées par le Collège et liquidées suivant les modalités visées à l’article 19.§ 3. – Pour être désignés, les acteurs introduisent leur demande de désignation au Collège ou répondent à des appels à projets.§ 4. – Le Collège peut aussi accorder des subventions annuelles en fonction de l’agenda défini dans le plan de promotion de la santé.

Article 12

§ 1er. – Les réseaux de promotion de la santé sont des acteurs de promotion de la santé, tels que visés à l’article 11 en ce qu’ils contribuent au plan de promotion de la santé en améliorant la coordination, la complémentarité, l’intersectorialité, la pluridisciplinarité, la continuité et la qualité des activités en faveur de la population. Ils sont organisés sur une base géographique et/ou thématique.§ 2. – Dans le cadre du plan de promotion de la santé, le Collège désigne des réseaux en promotion de la santé.§ 3. – Le Collège accorde des subventions liées à des conventions triennales renouvelables à ces réseaux de promotion de la santé. Le Collège fixe le montant des subventions forfaitaires octroyées aux réseaux en promotion de la santé.Ces subventions forfaitaires sont indexées suivant les modalités fixées par le Collège et liquidées suivant les modalités visées à l’article 19.§ 4. – En fonction du plan de promotion de la santé et lorsque cela est nécessaire, les réseaux de promotion de la santé collaborent avec les réseaux de santé «ambulatoires» agréés en vertu du Décret du 5 mars 2009, relatif aux services ambulatoires dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé.

Titre 7 Des procédures et du subventionnement

Article 13

Les appels publics à candidatures visés aux articles 6 et 7 précisent les missions qui sont confiées aux services désignés ainsi que les aptitudes requises pour remplir ces missions et les critères de sélection des candidatures.Le Collège détermine le contenu de ces appels publics à candidatures et fixe le calendrier de la procédure de désignation.Ils sont publiés dans un délai d’au moins six mois avant la période de subventionnement et comprennent un formulaire de candidatures arrêté par le Collège.

Article 14

§ 1er. – Les appels à projets visés à l’article 11 précisent les missions qui sont confiées aux acteurs désignés ainsi que les aptitudes requises pour remplir ces missions et les critères de sélection des projets. Ils sont soumis au Conseil consultatif pour avis avant leur publication.Le Collège détermine le contenu de ces appels à projets et fixe le calendrier de la procédure de désignation.Ils sont publiés dans un délai d’au moins six mois avant la période de subventionnement et comprennent un formulaire de candidatures arrêté par le Collège.§ 2. – Les dossiers de candidatures du service d’accompagnement et des services de support sont soumis pour avis au Conseil consultatif. Les dossiers répondant aux appels à projets sont également soumis pour avis au Conseil consultatif pour autant que la subvention demandée soit supérieure à un montant fixé par le Collège.Dans les deux cas, cet avis est rendu selon une grille d’analyse arrêtée par le Collège. Cette grille d’analyse doit permettre d’évaluer si le dossier de candidature correspond aux priorités du plan de promotion de la santé, ainsi que sa pertinence, sa cohérence et sa plus-value et l’aptitude de l’équipe à remplir les missions définies dans l’appel public à candidatures.En ce qui concerne les acteurs, le Collège fixe les modalités de conventionnement et le contenu des conventions.

Article 15

Le Collège fixe la procédure de retrait de la désignation des acteurs en cas de non-respect des missions qui leur ont été confiées, ainsi que, le cas échéant, la procédure de renouvellement.

Article 16

Les candidats non désignés par le Collège suite aux appels publics à candidatures ou aux appels à projets peuvent demander des explications par écrit à l’Administration dans les quinze jours de la notification.

Article 17

§ 1er. – Si les missions dévolues à un acteur ou à un organisme pilier ne sont pas remplies conformément aux critères mentionnés dans la convention, le Collège en réfère par écrit aux membres de l’instance de pilotage et adresse un courrier de mise en demeure à l’acteur ou l’organisme pilier défaillant, l’enjoignant à se conformer à la convention.§ 2. – Si la défaillance persiste, la convention est dénoncée et la subvention liée à la convention est supprimée trois mois après la date de la dénonciation.

Article 18

Le Collège peut poursuivre les subventions aux acteurs et aux organismes piliers préalablement conventionnés durant le processus de renouvellement.

Article 19

Le subventionnement du dispositif de promotion de la santé s’opère par la liquidation de subventions aux acteurs, aux réseaux et aux organismes piliers. Ces subventions sont mentionnées dans une convention pluriannuelle conclue avec le Collège et leur montant est déterminé en fonction des missions figurant également dans la convention. Elles couvrent des frais de rémunération, de formation et de fonctionnement et sont indexées suivant les modalités fixées par le Collège.Une avance égale à 85 % de la subvention est liquidée au plus tard le 20 février de l’année civile concernée, au profit des acteurs et des organismes piliers dont la subvention globale ne dépasse pas 10.000 €. Le solde est liquidé sur la base d’un décompte final selon les modalités fixées par le Collège.Les acteurs et les organismes pilier dont la subvention globale est supérieure à 10.000 € reçoivent, au plus tard le 20 février de l’année civile concernée, une première avance de 85 % de la subvention, et au plus tard le 30 juin, une deuxième avance égale à 10 % de la subvention. Le solde est liquidé sur la base d’un décompte final selon les modalités fixées par le Collège.

Article 20

L’acteur ou l’organisme pilier tient une comptabilité en partie double par année budgétaire et fournit annuellement un bilan et un compte de recettes et de dépenses selon le modèle déterminé par le Collège. Il fournit aussi annuellement un rapport d’activités suivant le modèle visé à l’article 4, § 2, alinéa 1er, 4° et un recueil de données, dans les délais fixés par la convention.

Titre 8 Du contrôle et de l’inspection

Article 21

§ 1er. – L’Administration procède annuellement au contrôle in situ du respect des termes des conventions.§ 2. – L’Administration constate les manquements par procès-verbal. Une copie est adressée à l’acteur, au réseau, à l’organisme pilier ou au centre de référence défaillant dans les 15 jours suivant la constatation du manquement afin qu’il puisse y répondre et s’expliquer.

Article 22

Le paiement de la subvention est suspendu aussi longtemps que, pour des subventions reçues précédemment, l’acteur, le réseau, l’organisme pilier ou le centre de référence ne produit pas les justificatifs exigés, s’oppose à l’exercice du contrôle ou ne restitue pas, en tout ou en partie, la subvention improprement utilisée.

Titre 9 Dispositions relatives à l’évaluation du plan de promotion de la santé

Article 23

L’Administration réalise une évaluation de la politique publique de promotion de la santé sur la base des objectifs, des modalités d’évaluation et de suivi (notamment les critères et indicateurs) définis dans le plan de promotion de la santé. À cette fin, elle exploite notamment les données et les rapports d’activités qui lui sont transmis par les acteurs, les réseaux et les organismes piliers.Elle rédige et transmet au Collège et à l’instance de pilotage:

  • un rapport d’évaluation intermédiaire à mi-parcours de la mise en oeuvre du plan de promotion de la santé, permettant de réorienter éventuellement les conventions en cours et de proposer des appels à projets;
  • un rapport d’évaluation final au moins six mois avant l’adoption du nouveau plan de promotion de la santé, en vue de la préparation de celui-ci.

Le Collège précise l’objet, les critères et les modalités de l’évaluation.Ce rapport final est également transmis à l’Assemblée.

Titre 10 Dispositions modificatives, transitoires, abrogatoires et finales

Article 24

À l’article 4, § 1er, du décret du 5 juin 1997 portant création du Conseil consultatif bruxellois francophone de l’Aide aux personnes et de la Santé, est ajouté un point 6°, la section «Promotion de la santé».

Article 25

À l’article 5 du même décret, un nouveau paragraphe 7 est ajouté et libellé comme suit: «§7 – D’initiative, à la demande de l’Assemblée sur des propositions de décret, ou à la demande du Collège, la section «Promotion de la santé» a pour mission de donner des avis sur toutes les questions qui concernent la promotion de la santé, y compris sur la médecine préventive, et d’instruire les questions d’éthique.Son avis est requis sur des projets de décret et d’arrêtés d’exécution relatifs à la politique de la santé et plus particulièrement de la promotion de la santé, ainsi que sur le plan de promotion de la santé. Il est aussi requis sur les appels à candidatures du service d’accompagnement et des services de support et les appels à projets destinés aux acteurs, ainsi que sur les dossiers de candidatures et les réponses aux appels à projets pour des subventions supérieures à un montant fixé par le Collège».

Article 26

À l’article 8 du même décret, le § 2 est complété par ce qui suit:«Le Collège détermine la composition, le mode de sélection et les incompatibilités avec d’autres fonctions des membres de la section «Promotion de la santé» du Conseil consultatif bruxellois francophone de l’Aide aux personnes et de la Santé».

Article 27

Le décret du 14 juillet 1997 portant organisation de la promotion de la santé en Communauté française est abrogé.

Article 28

Le présent décret entre en vigueur le 1er janvier 2016.Ce texte a été voté par le Parlement francophone bruxellois (Assemblée de la Commission communautaire française) le 5 février 2016.

Un premier état des lieux de la violence faite aux femmes en Wallonie

Le 30 Déc 20

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Un premier état des lieux de la violence faite aux femmes en Wallonie

Maxime Prévot, Ministre wallon de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, annonce la concrétisation du premier état des lieux des violences faites aux femmes en Wallonie, qui permettra de mener plus efficacement des actions en matière de lutte contre les violences.En Wallonie, près de 28.000 femmes déclarent avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles au cours des douze derniers mois. Plus d’un dossier sur quatre pour coups et blessures volontaires rapportés aux parquets ont lieu au sein du couple. On enregistre aussi environ quatre plaintes pour viol chaque jour. Enfin, plus d’une femme sur quatre hébergée en maison d’hébergement spécialisée dans l’accueil de victimes de violences, a entre 18 et 25 ans.Ces chiffres sont le résultat d’un travail d’analyse statistique réalisé, pour la première fois, par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique(IWEPS) et par le Service public de Wallonie, en partenariat avec l’Observatoire wallon de la santé. Ce baromètre permettra d’avoir un nouvel éclairage sur la réalité des violences et de guider plus efficacement les actions en matière de lutte contre les violences en Wallonie.

Quelques chiffres

  • 7700 plaintes à la police pour faits de violence dans le couple en Wallonie en 2014.
  • Selon une étude française, seulement 16% des femmes victimes portent plainte.
  • Dans 5 affaires d’homicides conjugaux sur 6, le prévenu est un homme.
  • En Belgique, 36% des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles depuis l’âge de 15 ans.
  • Une femme sur quatre a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part de son partenaire ou de son ex-partenaire.
  • Plus de la moitié des demandes d’hébergement en maison d’accueil spécialisée concernent des femmes avec enfants.
  • En 2014, la ligne d’écoute ‘Violence conjugale’ a reçu 13 appels par jour en moyenne.

Ces chiffres sont d’autant plus préoccupants que les faits de violences sont largement sous-déclarés et sous-évalués.En matière d’élimination et de prévention des violences envers les femmes, le Ministre Maxime Prévot peut s’appuyer sur de nombreux acteurs de terrain: maisons d’accueil et services ambulatoires d’aide aux victimes de violences, services de prise en charge des auteurs de violences, centres de planning familial, services de santé mentale, services d’aide aux victimes dans les zones de police, etc.Afin de prendre les mesures les plus adéquates possibles, il s’agit tout d’abord de piloter et d’évaluer l’efficacité des actions menées en fonction des constats réalisés. Le Ministre a donc demandé que l’important travail de récolte de données entamé par cet état des lieux soit poursuivi afin de permettre une meilleure prise en charge de la réalité des violences faites aux femmes en Wallonie.Les axes de la politique à mener sur le terrain ont ensuite été définis dans le cadre du Plan intra-francophone 2015-2019 de lutte contre les violences sexistes et intra-familiales lancé en juillet dernier. Une version résumée et pédagogique du Plan est accessible sur le portail https://socialsante.wallonie.be.Parmi les actions concrètes de ce dispositif, il s’agit notamment de garantir à toutes et tous un service d’accueil et d’aide via la ligne d’écoute Violences Conjugales 0800 30 030 et le site www.violenceentrepartenaires.be.Les actions de sensibilisation constituent également un des maillons précieux sur le terrain. Du 8 au 21 février dernier, des spots radio-TV de la campagne No Violence – ne laisse personne décider en ton nom ont d’ailleurs été rediffusés pour poursuivre ce travail d’information. Cette campagne est menée conjointement par la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF.

Tisser la promotion de la santé pour l’avenir

Le 30 Déc 20

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Le Conseil supérieur de promotion de la santé a été pendant 18 ans l’organe d’avis de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour toute question relative à la promotion de la santé et aux compétences relatives à la santé confiées à la Fédération par les lois des 8 août 1980, 16 janvier 1989 et du 19 juillet 1993. Aujourd’hui il tient sa dernière séance puisque ces compétences sont désormais exercées par la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale pour certaines d’entre elles et pour d’autres, par l’Office de la Naissance et de l’Enfance pour la Fédération Wallonie-Bruxelles.Depuis 1997, le Conseil a été renouvelé trois fois. Chacune de ces quatre assemblées était remarquable par la diversité de sa composition, qui amenait un précieux croisement d’expertises: acteurs associatifs, fédérations ou associations professionnelles, acteurs publics et administrations, mutuelles, universités, associations d’usagers, professions de santé mais aussi professions du social ou du monde éducatif.Par sa composition, par sa constance dans la volonté d’organiser les échanges, de faire émerger les enjeux et de confronter les positions, par ses avis à la demande ou d’initiative, on peut dire que le Conseil a contribué à tisser une toile de fond pour la promotion de la santé, laissant aux acteurs la responsabilité d’y broder des activités de qualité. Les outils du Conseil s’appelaient: commissions et documents de référence pour analyser les demandes de subventions pour les actions, pour les recherches, pour les cadastres et enquêtes socio-épidémiologiques; démarche créative pour analyser et guider les productions audio-visuelles; définition de priorités et de processus porteurs pour développer la promotion de la santé; avis sur des thèmes sensibles en matière de prévention et vigilance quant aux projets législatifs.Le Conseil a eu à cœur de mener des réflexions de fond sur une série de thèmes fondamentaux pour la promotion de la santé: inégalités sociales de santé, critères pour recommander des dépistages, risques de marchandisation de la prévention, santé dans toutes les politiques, dynamiques ascendantes et empowerment.Par-dessus tout, le Conseil était peut-être une des rares tribunes officielles pour dénoncer le sous-financement abyssal de la prévention par rapport au curatif, pour réaffirmer l’importance d’un investissement des politiques publiques dans la prévention, la promotion de la santé et l’éducation pour la santé, et suggérer des pistes pour remédier aux nombreuses lacunes en la matière.Au moment de passer le témoin à de nouveaux gestionnaires et à de nouveaux organes consultatifs, le Conseil souhaite formuler six pistes pour le développement futur de la promotion de la santé.Le Conseil estime qu’une politique globale, cohérente et efficiente de promotion de la santé doit se construire sur un socle spécifique de dispositifs, de services, d’acteurs, de compétences qui occupent une place reconnue dans le système de santé ou dans le système social. L’objectif premier de cette politique doit être la réduction des inégalités sociales de santé. Le continuum ‘promotion de la santé – prévention – soin – accompagnement’ doit être renforcé dans et en dehors du système de santé.Ces politiques de promotion de la santé doivent être financées et implantées dans une optique d’universalité proportionnée. Il faut créer, en prévention et promotion de la santé, un socle de services universels, mais aussi soutenir des interventions adaptées aux difficultés de certains groupes de populations. Une attention particulière doit être portée aux personnes vulnérables notamment en raison d’une situation de pauvreté ou de handicap, afin d’accroitre leur accès aux services et de leur permettre d’exercer leur droit à la santé.La prévention et la promotion de la santé visent une action globale sur des facteurs individuels, collectifs et contextuels qui peuvent diminuer ou accentuer cette vulnérabilité, notamment au sein des milieux de vie. C’est pourquoi, la dimension territoriale des inégalités doit être prise en compte. C’est aussi pourquoi il importe de soutenir les actions et les professionnels de proximité, de première ligne.Ces politiques doivent suivre les personnes tout au long de leur vie, car la prévention et la promotion de la santé se construisent à chaque âge. Dans une optique d’efficience des stratégies de réduction des inégalités sociales de santé, l’enfance et les personnes qui entourent les enfants doivent cependant rester des cibles prioritaires, au centre de politiques coordonnées et cohérentes, qui touchent leurs différents milieux de vie.La pertinence et l’efficacité des politiques passent par la mise en œuvre de programmes transversaux fondés sur des priorités clairement identifiées, sur base du croisement des expertises des publics concernés, des professionnels et des scientifiques. L’efficience de ces programmes exige qu’ils impliquent les structures aux différents paliers de l’action publique (du fédéral au local) et dans les différents secteurs d’activités concernés par les déterminants sociaux de la santé. C’est bien la référence à «la santé dans toutes les politiques» qui doit prévaloir.L’amélioration et le transfert des connaissances issues de la recherche et des expériences locales ou internationales, leur articulation avec les savoirs issus de la pratique des professionnels et des populations, sont indispensables au développement d’actions de qualité. Ce socle de connaissances doit être largement diffusé de façon à être compréhensible, utile et utilisable pour les professionnels et les populations.

Pilule du lendemain

Le 30 Déc 20

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Pilule du lendemain

La Fédération des centres de planning familial des Femmes Prévoyantes Socialistes souhaite réagir aux informations imprécises qui circulent au sujet de la distribution de pilules en centre de planning familial.

Que les citoyennes et citoyens se rassurent, les centres de planning familial continuent à distribuer des pilules contraceptives et pilules du lendemain. Seules les modalités changent.

Depuis décembre 2014, la Région wallonne fait appliquer strictement par les structures qu’elle finance la loi fédérale sur les médicaments datant de 1964. Celle-ci interdit à toute personne exerçant une autre profession que celle de médecin ou de pharmacien de distribuer des médicaments.

Les modalités de distribution de médicaments en centre de planning familial sont donc restreintes mais les médecins qui pratiquent au sein de ces structures sont donc toujours habilités à distribuer et prescrire des pilules contraceptives.

Concernant la contraception d’urgence dite ‘pilule du lendemain’, traditionnellement distribuée à l’accueil des centres de planning familial par du personnel non-médical mais néanmoins formé, c’est plus problématique. En effet, depuis l’année dernière, ces pilules-là ne peuvent plus être délivrées à l’accueil. Or, matériellement, il est impossible que seuls les médecins prennent cela en charge dans les équipes des centres de planning familial.

Cette situation n’est pas gérable; elle oblige les médecins à interrompre leurs consultations pour se rendre à l’accueil du centre à chaque fois qu’une femme se présente sans rendez-vous pour une pilule du lendemain.

Certains centres ont ainsi arrêté de délivrer les pilules du lendemain et se sont vus contraints de renvoyer les femmes vers la pharmacie la plus proche. Cette étape supplémentaire est loin d’être idéale dans un processus confidentiel car bon nombre de femmes ne se rendent jamais à la pharmacie…

D’autres centres continuent à assurer une distribution à l’accueil afin de garantir l’accès à la contraception d’urgence pour toutes les femmes. Nous faisons face aujourd’hui à un problème résultant de l’application d’une loi non adaptée à notre réalité de terrain et à notre public. C’est pourquoi, la Fédération des centres de planning familial des FPS somme les ministres compétents de se saisir de ce dossier en vue de trouver une solution permettant de répondre de manière optimale aux besoins des femmes en matière de contraception.

Les autorités fédérales investissent dans la recherche clinique

Le 30 Déc 20

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Les autorités fédérales investissent dans la recherche clinique

La Ministre de la Santé Maggie De Block charge le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) de lancer un programme de recherche clinique et d’en assurer le suivi. Un budget de 5 millions d’euros est libéré à cet effet pour 2016 et un même montant pour 2017.Maggie De Block: «Nous voulons réaliser des études que les firmes pharmaceutiques ne font pas mais qui peuvent nous apporter de précieuses informations sur l’effet d’un médicament ou d’un dispositif médical. Par exemple, pour un patient qui a trop de cholestérol, quelle est la meilleure solution: adapter son style de vie en mangeant plus équilibré et moins gras, et en faisant plus de sport? Ou prendre une statine?»Avant qu’une firme pharmaceutique puisse mettre un nouveau médicament sur le marché, elle doit réaliser une série d’études cliniques pour tester ce médicament sur un grand nombre de patients et prouver qu’il est à la fois sûr et efficace. Mais pour les médecins et l’assurance maladie, ces études ne répondent pas nécessairement à toutes les questions. Car il ne s’agit pas seulement de savoir si un traitement est efficace; il est également important de déterminer s’il est plus efficace que les traitements existants.Il serait donc intéressant de pouvoir comparer des médicaments entre eux ou avec des traitements non-médicamenteux, comme des modifications du style de vie, une intervention chirurgicale ou une psychothérapie. Ou de faire des études dans des domaines où l’industrie a peu d’intérêts, par exemple des catégories de population restreintes. Ou encore d’analyser l’efficacité d’outils de dépistage systématique dans la population.C’est pour ces raisons que certains pays comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas financent depuis plusieurs années des programmes de recherche clinique avec des fonds publics.

Avant l’été 2016, un appel à sujets d’étude

La Ministre De Block vient de charger le KCE de mettre sur pied un tel programme d’études cliniques dans notre pays. Un budget de 5 millions d’euros y sera alloué en 2016 et en 2017. Pendant la première phase, avant l’été 2016, les premiers sujets d’études seront sélectionnés. Tant les autorités que les cliniciens ou les chercheurs pourront faire des propositions dans le cadre d’un appel public qui sera coordonné par le KCE.Comme l’explique le Dr Frank Hulstaert (KCE): «Il va de soi que, pendant cette phase de démarrage, on ne pourra financer qu’un nombre limité d’études. Le comité de sélection sera surtout sensible à la possibilité d’impact immédiat sur les pratiques cliniques et sur le gain d’efficience pour les soins de santé. Il s’agira donc de préférence d’études portant sur un grand nombre de patients représentatifs des conditions réelles de pratique, avec des méthodes d’investigation solides, si possible avec une randomisation.»De toute évidence, la réglementation en usage pour les études cliniques devra être strictement suivie. En effet, seules les études irréprochables peuvent être prises en considération pour d’éventuelles adaptations des conditions de remboursement par l’assurance maladie. Ceci contribuera aussi à consolider l’expertise en la matière déjà présente dans les universités et les hôpitaux belges et à stimuler les collaborations entre eux. L’Agence Fédérale du Médicament et des Produits de Santé (AFPMS) jouera un rôle important de surveillance de la qualité.Après la sélection, le KCE sera également en charge de l’attribution et du suivi des études cliniques.

Investir pour des soins plus adéquats et une meilleure utilisation des ressources

Une étude clinique d’une certaine envergure peut facilement durer un à deux ans. Pour la Ministre De Block, «de telles études exigent une solide mise de départ et ne rapporteront pas des résultats immédiatement visibles. Mais comme le démontre le rapport du KCE publié en juin 2015 et les expériences réalisées à l’étranger, il s’agit d’investissements très utiles des moyens publics, parce qu’ils permettront à terme des soins plus adéquats pour les patients et une utilisation plus efficiente des ressources.»

La promotion de la santé et la prévention en Wallonie en 2016

Le 30 Déc 20

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La promotion de la santé et la prévention en Wallonie en 2016

Voici un extrait de la Déclaration de politique générale de Maxime Prévot du 19 novembre 2015 (les titres sont de la rédaction).Cette politique de promotion de la santé passera par la mise en place d’un plan d’amélioration de la santé des Wallons et des Wallonnes.

Un PWNS

Il y a quelques années, la ministre Catherine Fonck, à la Fédération Wallonie-Bruxelles, avait demandé aux acteurs de promotion de la santé d’élaborer un plan important en vue de l’amélioration de l’état de santé de notre population. Ces acteurs y ont travaillé pendant trois années. Le résultat est un travail de qualité, pratique et déclinant tant des mesures en matière de nutrition que d’attitudes saines. Il m’a semblé essentiel de ne pas laisser une législature de plus cet important travail dans le tiroir, au mépris total du travail harassant réalisé par les acteurs de terrain.En 2016, je demanderai donc aux acteurs d’actualiser rapidement ce travail et de pouvoir mettre en oeuvre les lignes d’actions qu’il contient. Afin de pouvoir le faire, j’ai tenu à conserver le stand still des moyens accordés aux acteurs de la prévention et de la promotion de la santé.Un véritable Plan wallon Nutrition-Santé accompagnera la démarche, avec une attention particulière portée aux personnes âgées et à la prévention des maladies chroniques. Le Plan Nutrition fera partie intégrante du plan général.

La fonction consultative

Ces derniers acteurs auront par ailleurs leur pleine place dans l’organisme d’intérêt public et en particulier dans la fonction consultative au sein du Conseil de stratégie et de prospective de l’OIP.Il me semble, en effet, essentiel de ne pas se contenter de faire des campagnes en matière de prévention mais bien plus d’impulser une politique de moyen et long terme. Le Gouvernement n’en récoltera sans doute que peu de fruits visibles d’ici la fin de la législature car l’amélioration de l’état de santé d’une population se juge à 15 ou 20 ans, mais nous osons espérer par cette mise en oeuvre placer les jalons d’une réelle vision de ce qu’est une politique de prévention efficace.

Milieu carcéral

La promotion de la santé en milieu pénitentiaire retiendra aussi l’attention du Gouvernement en 2016, période à laquelle un rapport parlementaire sollicité par mes soins auprès de la Députée Véronique Salvi devra être finalisé et présenté à la Commission parlementaire. Un plan d’action spécifique en découlera plus que probablement.

Plannings

Les centres de plannings familiaux sont également des acteurs clés de la politique de prévention et de promotion de la santé. L’année 2016 sera mise à profit pour réfléchir avec le fédéral sur l’absence de cadre formel pour la délivrance des moyens contraceptifs ou abortifs. Relevant de l’art de guérir, la délivrance de ces médicaments est du ressort du fédéral.La ministre De Block y a été sensibilisée par mes soins lors de la dernière Conférence interministérielle de la Santé publique. Gageons qu’elle prenne rapidement attitude en la matière pour apaiser et épauler les acteurs de terrain qui réalisent un travail de première importance en la matière.

Le Plan national sida se fait attendre depuis…2013!

Le 30 Déc 20

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Le Plan national sida se fait attendre depuis...2013!

À la veille de la Journée mondiale de la lutte contre le sida du 1er décembre 2015, les députés écologistes Matthieu Daele, Zoé Genot et Benoît Hellings ont appelé les différents Gouvernements à entreprendre toutes les démarches utiles pour que l’ensemble des parties concernées s’engagent résolument à mettre en œuvre sans délai ce Plan national sida.

Belgique, l’un des plus hauts taux d’infections au VIH diagnostiquées en Europe

L’épidémie de sida reste un enjeu majeur en Belgique. Notre pays connaît en effet l’un des plus hauts taux d’infections au VIH diagnostiquées en Europe, avec 10,7 cas pour 100.000 habitants contre 5,7 cas en moyenne en Europe en 2011. L’épidémie de VIH s’accompagne en outre de l’augmentation de plusieurs épidémies d’infections sexuellement transmissibles (principalement chlamydia, gonorrhée et syphilis).Le dépistage décentralisé et démédicalisé est l’un des défis prioritaires à relever. Plusieurs études internationales démontrent en effet que les personnes ne connaissant pas leur statut sérologique sont à l’origine de la moitié, voire de plus des deux tiers des nouvelles contaminations à l’infection VIH. Le dépistage de la population séro-interrogative représente donc l’un des enjeux majeurs dans la lutte contre le VIH et dans l’accomplissement des objectifs d’ONUSIDA pour 2020 afin de contrôler l’épidémie. Ces derniers visent à s’assurer que 90% des personnes infectées par le VIH connaissent leur séropositivité, que 90% des personnes vivant avec le VIH aient accès à un traitement antirétroviral et que 90% des patients traités aient une charge virale indétectable.Par ailleurs, le financement par l’INAMI du seul projet-pilote de dépistage décentralisé et démédicalisé vient d’être stoppé, au mépris du Plan interfédéral de lutte contre le sida et de toutes les recommandations internationales. Ce projet, baptisé ‘Test-Out’, était porté par l’asbl Ex Aequo, qui s’adresse aux homosexuels.

Le Plan national sida se fait attendre depuis 2013

Fin 2013, le constat du retard de la Belgique en matière de dépistage, de prévention et de prise en charge a poussé les autorités belges à se doter d’un Plan national d’action contre l’épidémie de sida. Ce plan résulte de plus de deux ans de concertation avec l’ensemble des acteurs médicaux et associatifs actifs dans le domaine.Transversal, il implique notamment les acteurs de la santé, de l’enseignement ou encore de l’intégration sociale; national, il engage l’ensemble des niveaux de pouvoir. Pluriannuel (2014 – 2019), ce plan se fonde sur quatre piliers stratégiques: la prévention; le dépistage et l’accès à la prise en charge; la prise en charge des personnes vivant avec le VIH; la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.Plus d’un an après sa finalisation, ce plan n’est toujours pas mis en œuvre, le Gouvernement fédéral refuse en effet de désigner un coordinateur national pour le plan. Si les coordinateurs de piliers ont bien été nommés pour prendre en charge le Comité de monitoring du plan, aucune rencontre avec Maggie De Block, Ministre de la Santé publique, n’a encore été possible.La ministre fédérale de la santé a également décidé de ne pas légiférer afin de permettre que se généralise l’usage du test sida démédicalisé (qu’il soit associatif ou à domicile). Or, parmi les recommandations de l’OMS, le dépistage précoce est considéré comme le meilleur rempart contre l’épidémie. Les écologistes appellent la ministre De Block à prendre l’initiative d’urgence: l’efficacité de cette arme de prévention et de détection peut changer la donne.C’est pourquoi Benoit Hellings, au parlement fédéral, Zoé Genot, au parlement bruxellois, et Matthieu Daele au parlement de Wallonie, ont déposé des propositions de résolutions et poursuivront leurs pressions parlementaires afin que le Plan national sida soit enfin mis en œuvre à tous les niveaux.

La Belgique aussi doit interdire de fumer dans les voitures en présence d’enfants

Le 30 Déc 20

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La Belgique aussi doit interdire de fumer dans les voitures en présence d’enfants

En Angleterre et au Pays de Galles, il est interdit depuis 1er octobre de fumer dans les voitures en présence d’enfants et de jeunes de moins de 18 ans. Le législateur a mis en place cette mesure afin de protéger les enfants et les adolescents contre les dangers du tabagisme passif. La France a, elle aussi, interdit de fumer en voiture en présence de mineurs. La Coalition Nationale contre le TabacNote bas de page demande au gouvernement belge de suivre ces exemples.

Fumer en voiture entraîne une concentration de substances cancérogènes dans l’air 27 fois plus élevée que fumer à la maison. Ouvrir la fenêtre de la voiture ne suffit pas à éliminer ces substances. Le tabagisme passif est nocif pour tous, mais les enfants y sont particulièrement sensibles. Leur respiration est plus rapide et leur système immunitaire ainsi que leurs poumons et voies respiratoires sont encore en développement. La fumée secondaire rend les enfants plus vulnérables face à la méningite, aux infections pulmonaires, à la bronchite chronique et aux infections de l’oreille. Elle augmente également les symptômes de l’asthme et le risque de développer dans leur vie adulte un cancer ou des maladies cardiovasculaires.

Suivre l’exemple des pays voisins

Contrairement aux adultes, les enfants ne sont pas, le plus souvent, en mesure de décider de monter ou non à bord d’une voiture où quelqu’un fume. De plus, ils ne sont pas toujours en capacité de défendre eux-mêmes leurs droits, surtout en bas âge.

De plus en plus de pays introduisent l’interdiction de fumer dans les voitures en présence d’enfants. Hors Europe, une telle interdiction est déjà en vigueur dans certains états américains et provinces canadiennes, en Australie et en Afrique du Sud. En Europe, elle est déjà effective en France, en Irlande, en Angleterre et au Pays de Galles.

La Coalition Nationale contre le Tabac appelle le gouvernement fédéral à suivre l’exemple des pays voisins en interdisant de fumer dans les voitures en présence d’enfants. Il sera possible de contrôler l’application d’ une telle loi comme cela se fait déjà pour l‘interdiction d’utiliser un téléphone portable au volant.

Par ailleurs, une enquête menée en 2014 par la Fondation contre le Cancer, membre de la Coalition, a montré que de nombreux citoyens belges soutiennent cette mesure: 67% des répondants sont pour. Soulignons que 55% des fumeurs interrogés y sont également favorables.

Des conséquences positives sur le tabagisme au domicile

Une interdiction de fumer en voiture, en présence d’enfants, pourrait aussi sensibiliser le public au tabagisme chez soi, comme ce fut le cas lors de l’introduction de cette mesure dans l’horeca. Dans une enquête menée par Kom op tegen Kanker, également membre de la Coalition, un parent fumeur sur cinq a déclaré ne plus fumer en présence de ses enfants depuis l’interdiction dans l’horeca, et un quart déclare le faire moins souvent.Interdire de fumer dans les voitures en présence d’enfants peut sans aucun doute inciter certains parents à moins fumer à l’intérieur de leurs maisons.

Les membres de la Coalition Nationale contre le Tabac sont la Fondation contre le Cancer (FCC), le Vlaams Instituut voor Gezondheidspromotie en Ziektepreventie (VIGeZ), Kom op tegen Kanker, le Fonds des Affections Respiratoires (FARES), l’Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH), la Vlaamse Vereniging voor Respiratoire Gezondheidszorg en Tuberculosebestrijding (VRGT), la Ligue cardiologique belge, l’Arbeitsgemeinschaft für Suchtvorbeugung und Lebenbewältigung (ASL), l’Association pharmaceutique belge, le Service d’Étude et de Prévention du Tabagisme (SEPT) et la Société Scientifique de Médicine Générale (SSMG).

Clés pour une politique d’enfance et de jeunesse au niveau local

Le 30 Déc 20

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Le niveau local est le niveau de pouvoir qui organise le plus directement le vivre ensemble des différentes catégories de population et qui peut répondre le plus adéquatement aux besoins de celles-ci. Sur base de ses recherches, lectures et rencontres, l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse a dégagé huit facteurs favorables au développement d’une politique transversale de l’enfance et de la jeunesse au niveau local.

Clés pour une politique d’enfance et de jeunesse au niveau local

Les missions, potentialités et spécificités du niveau local

La commune a un rôle à jouer vis-à-vis des enfants et des jeunes dans de multiples domaines: l’accueil des jeunes enfants, l’enseignement, l’extrascolaire, les activités sportives et culturelles mais aussi l’aménagement du territoire (pensons aux plaines de jeux par exemple), la santé, la mobilité… La commune a, dans tous ces domaines, à la fois un grand pouvoir d’initiative et une obligation de mettre en œuvre les décisions prises dans ces matières aux autres niveaux de pouvoir (régional, communautaire…).

La commune peut expérimenter, innover, développer des actions adaptées aux réalités locales en concertation avec les jeunes qui y vivent et ont des capacités de propositions sur les décisions qui les concernent. En effet, les politiques locales de l’enfance et la jeunesse ne doivent pas être envisagées comme de simples applications de politiques conçues à des niveaux supérieurs.

Comme le rappelle Patricia Loncle (pour la France): «Les mesures locales concernant la jeunesse ont servi à de nombreuses reprises d’espaces d’expérimentation à certaines actions publiques qui sont ensuite élargies à l’ensemble du pays.»Note bas de page

Comme il est également expliqué dans un document d’Amnesty International Belgique Francophone: «Dans certains pays, des pouvoirs locaux ont d’ailleurs cherché à ‘faire mieux’ que l’État central, en adoptant des mesures plus avancées en matière de droits humains. En ce qui concerne la mise en œuvre des politiques mises au point par d’autres niveaux de pouvoir, les communes disposent souvent d’une marge d’autonomie.»Note bas de page

Pour développer ces politiques, la commune doit s’appuyer sur les ressources et compétences d’une série de partenaires, tant locaux que supra-locaux. Or, les possibilités et leviers d’action dont ils disposent ne sont pas toujours bien connus des acteurs locaux.

Par ailleurs, la notion de droits de l’enfant n’est pas toujours bien cernée et l’amplitude que les politiques d’enfance et de jeunesse peuvent prendre au niveau communal est parfois sous-estimée.

L’OEJAJ a donc pensé utile de se pencher sur la question et de mettre au point des outils d’information à destination des acteurs locaux. Ceci d’autant plus qu’une réflexion se développe dans différents pays et au plan international sur le rôle de l’échelon local dans la conception et l’application de politiques d’enfance et de jeunesse.

Deux questions clé, à mettre en perspective avec la Convention internationale des Droits de l’Enfant, ont guidé notre réflexion:

  • comment garantir la cohérence des politiques publiques nationales et locales relatives à l’enfance?Note bas de page
  • comment s’assurer que la mise en œuvre de ces politiques publiques prenne suffisamment en considération l’enfant dans la globalité de ses besoins et de ses droits et dans son ou ses ’territoire(s)de vie’?Note bas de page

Les facteurs favorables au développement d’une politique transversale de l’enfance et de la jeunesse au niveau local

Nous avons étudié différentes expériences belges et étrangères et avons analysé une série de textes consacrés à cette question. Sur base de cette analyse, nous avons dégagé huit facteurs qui apparaissent favorables au développement d’une politique transversale de l’enfance et de la jeunesse au niveau local:

Un cadre légal doit exister au niveau supra-communal afin de favoriser la mise en œuvre de politiques d’enfance et de jeunesse adaptées aux réalités locales et de rappeler les obligations et valeurs intégrées dans les textes légaux (comme la Convention internationale des droits de l’enfant ou la Constitution) dans le respect du principe d’autonomie communale.

Un état des lieux de la situation, basé sur des indicateurs de contexte est un outil nécessaire car il permet d’avoir une vue des forces et faiblesses de la commune et de développer des politiques sur base d’un diagnostic rigoureusement établi. Ces considérations rejoignent celles du ‘cadre renouvelé pour la coopération européenne dans le cadre de la jeunesse (2010-2018)’, adopté en 2009. Les Observatoires de la santé provinciaux sont à ce titre des partenaires particulièrement indiqués.

Les différents acteurs concernés (bourgmestre, échevins, fonctionnaires, travailleurs de terrain…) doivent partager un minimum de représentations et de valeurs communes sur la place à réserver aux enfants et aux jeunes dans la commune, sur leurs droits et sur la nécessaire transversalité de la politique à mener.

La mise en place d’un plan d’actions local permet de se donner des objectifs communs et de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. Il permet aussi une évaluation continue des actions mises en place.

La mobilisation des acteurs institutionnels et associatifs permet de prendre en compte les différents aspects de la politique à mettre en œuvre et de tenir compte des réalités de terrain. Elle assure également le recours à l’ensemble des ressources existantes.

Des personnes responsables de la mise en œuvre du plan transversal sont indispensables afin que les objectifs communs ne soient pas oubliés dans le travail opérationnel quotidien de chaque secteur. Ces personnes doivent jouir d’une certaine indépendance d’action et d’un statut professionnel leur assurant une reconnaissance de la part de leurs interlocuteurs.

Ces professionnels de la transversalité doivent pouvoir participer à des réseaux (intercommunaux) afin d’enrichir leurs pratiques et de les nourrir d’expériences venues d’autres territoires, de sortir de l’isolement, voire de pouvoir développer des projets en collaboration avec d’autres communes.

La participation des enfants et des jeunes à la définition et la mise en œuvre des politiques les concernant est un élément incontournable d’une politique de l’enfance et de la jeunesse soucieuse de mettre en œuvre les droits des enfants et des jeunes. L’organisation de cette participation, si on la veut réelle, ne s’improvise pas et doit reposer sur une méthodologie précise. Des outils et organismes existent pour aider les communes à mettre en œuvre cette participation.

Un working paperNote bas de page de l’OEJAJ est consacré à cette question.

Il est divisé en deux grandes parties.La première partie s’attache à décrire la situation en Fédération Wallonie-Bruxelles. On y découvrira les compétences du niveau communal en matière de politiques d’enfance et de jeunesse et leur articulation avec les autres niveaux de pouvoir (intra- et intercommunal, provincial, régional, communautaire). Des exemples concrets de politiques transversales et d’initiatives locales sont également exposés.

La deuxième partie de cette publication présente différentes expériences étrangères et initiatives d’organismes internationaux susceptibles de nourrir et d’inspirer une politique communale d’enfance et de jeunesse.

Enfin, les conclusions dégagent les facteurs favorables au développement d’une politique transversale de l’enfance et de la jeunesse au niveau local et reviennent sur la question de l’articulation des politiques.

Une brochure a également été réalisée à destination des acteurs locauxNote bas de page. Elle a été conçue comme un outil de référence pratique pour les mandataires et responsables communaux ainsi que pour toute personne désireuse de participer au développement d’une politique d’enfance et de jeunesse volontariste au niveau local.

LONCLE, P. (2007), Évolution des politiques locales de jeunesse, Presses de Sciences-Po/Agora débats/jeunesse, 2007/1 N°43, pp.12-28

AMNESTY INTERNATIONAL (2010), Les droits humains au cœur de la cité. Guide de bonnes pratiques d’ici et d’ailleurs pour les responsables des collectivités locales et les associations citoyennes, AIBF (www.lesdroitshumainsaucoeurdelacité.org).

DIEU, A.-M., ROSSION, D., OEJAJ, Les politiques communales en matière d’enfance et de jeunesse – Expériences et perspectives, En’jeux, n°2, septembre 2013, Bruxelles. Cette publication est disponible en ligne.

Cette brochure est disponible en ligne.

De réelles avancées pour le secteur associatif

Le 30 Déc 20

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De réelles avancées pour le secteur associatif

Les initiatives du secteur associatif offrent des centaines de milliers d’emplois et organisent surtout des services essentiels pour rencontrer les besoins de l’ensemble de la population. Elles sont gérées par des dizaines de milliers de volontaires qui partagent une vision solidaire de la société et aussi une responsabilité citoyenne.

Pour le Ministre Maxime Prévot, ces milliers de projets ont le droit de trouver de manière durable dans leur rapport aux autorités politiques et administratives des conditions de gestion, d’innovation et de développement qui garantissent à la fois la liberté d’association et d’entreprise mais aussi une juste et bonne utilisation des deniers publics.

Les Gouvernements et Parlements francophones avaient signé un protocole d’accord en 2009 portant sur les principes de la Charte associative. Sans attendre l’accord de coopération qui en découle et qui doit être pris entre les Gouvernements concernés, le ministre wallon a décidé de se référer à ce protocole et ses principes dans l’attribution des subsides ainsi que dans les textes légaux qu’il propose au Gouvernement. Respectant la liberté d’association, il propose des conventions reconnaissant les acteurs, leur donne des objectifs clairs et des critères d’évaluation en leur laissant toute liberté d’organisation, de projet et de réalisation. Il a concrétisé une série d’avancées en ce sens dans le cadre de ses compétences.

Moyens financiers

Un des facteurs d’instabilité pour la gestion des projets des associations résidait dans l’incertitude sur la liquidation des moyens financiers par l’autorité. Afin de leur éviter tout problème de trésorerie, dans les secteurs réglementés, les associations recevront une avance de 85% sur leur subvention annuelle au plus tard le 1er mars.

Conventions pluriannuelles

En ce qui concerne les projets et les secteurs dépendants de subventions facultatives, le Ministre a entamé la transformation d’une série de conventions annuelles en conventions pluriannuelles. Ce processus doit permettre à des secteurs non encore réglementés ou qui n’ont pas pour vocation de le devenir de pouvoir développer leurs actions avec des perspectives de rentrées financières garanties sur 3 ans.

Simplification administrative

Faciliter la gestion des projets associatifs, c’est aussi avoir la volonté de simplifier et de rationaliser les exigences administratives. Le Ministre avec son administration finalisent un nouveau modèle de rapport d’activité allégé. Ne pas demander deux fois la même information, avoir accès facilement à son dossier administratif et aux données des subventions… Les entrepreneurs associatifs ne sont pas différents des autres, ils préfèrent garder leur précieux temps pour la réalisation de leurs activités. L’administration wallonne se doit d’être à la fois facilitatrice et contrôleur juste. Les outils rénovés garantiront ce double objectif.

Coopération

Préférant éviter, dans les cas d’espèce, une centralisation rarement facteur d’efficacité dans la gestion, le Ministre soutient les coopérations de terrain dans le respect de la différenciation entre ‘opérateur’ et ‘régulateur’. Cela se concrétise de nombreuses manières. Dans le transfert de compétences, il s’agit de la création d’une caisse publique d’allocations familiales (opérateur) différente de l’administration (régulateur, contrôleur). Dans l’action sociale, il a rendu aux associations de terrain les capacités d’agir et aux coordinations, le rôle de facilitateurs.

Gestion paritaire

Si la liberté des associations sur le terrain est essentielle, la reconnaissance de ceux qui les représentent et les fédèrent l’est aussi. Conformément aux accords de la Sainte Emilie, le modèle de gestion de la santé, du handicap ou de la famille, maintenant dans les responsabilités de la Wallonie depuis la 6e réforme de l’Etat, est bâti sur le modèle de la gestion paritaire. Ce modèle implique qu’une place essentielle soit donnée dans la gestion aux fédérations patronales et aux syndicats mais aussi aux acteurs entrepreneurs dans ces secteurs et aux représentants des usagers de ces services. L’Agence wallonne sera gérée par les acteurs paritaires et la fonction consultative liée aux matières de santé, du handicap ou de la famille est clarifiée et renforcée afin de donner aux associations représentatives une réelle voix.

L’Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles

Le 30 Déc 20

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L’Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles

[D’après un communiqué de presse de Maxime Prévot, Vice-Président du Gouvernement wallon]

Suite à la 6e réforme de l’État et aux accords de la Sainte Émilie, il a été décidé que de nombreuses compétences en matière de santé et d’action sociale allaient être transférées aux Régions, marquant ainsi un tournant majeur dans la gestion des mécanismes de protection sociale de notre pays: santé, assurance maladie, allocations familiales…

Une nouvelle agence

Un organisme d’intérêt public (OIP) autonome gérant les compétences de la santé, du bien-être, de l’accompagnement des personnes âgées, du handicap et des allocations familiales sera mis en place pour le 1er janvier 2016. Cet OIP sera la nouvelle Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles.

Afin de fixer la structure, l’organisation et la gestion de cette nouvelle Agence capitale dans le paysage des soins de santé et de l’Action sociale en Belgique, le Ministre et ses collaborateurs ont rencontré l’ensemble des secteurs concernés, soit des centaines de personnes durant six mois: associations, patronat, syndicats, mutualités, représentants des professions médicales, prestataires de soins, représentants des caisses d’allocations familiales, Famifed, associations représentant les familles, associations de personnes handicapées, fédérations représentant les entrepreneurs sociaux des secteurs concernés, dirigeants des administrations fédérales, communautaires et régionales chargées actuellement de ces matières, etc.

Trois politiques majeures

Au-delà du transfert de compétences, il s’agit également d’assurer une plus grande cohérence et une réelle simplification. Les politiques concernées sont, aujourd’hui, éclatées entre le niveau fédéral, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Wallonie et, d’autre part, dans chaque niveau de pouvoir, entre plusieurs administrations et organismes d’intérêt public.

Le Gouvernement wallon a donc décidé de simplifier les instances et de créer une seule Agence qui établira des synergies entre l’ensemble des matières qu’elle gérera afin de répondre au mieux aux besoins des citoyens.

S’appuyant sur le bon fonctionnement des institutions de sécurité sociale au fédéral et en collaboration avec les acteurs paritaires, l’Agence conservera les bonnes pratiques acquises en plus de 50 ans de gestion de la sécurité sociale dans notre pays. Elle regardera également vers le futur en établissant des règles de gestion, de responsabilité et de cohérence dans les matières gérées.

Afin d’assurer une vision globale et une gestion commune des budgets, l’Agence sera chapeautée par un Conseil Général composé principalement des partenaires sociaux interprofessionnels, du Gouvernement et des organismes assureurs.L’Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles mènera trois politiques majeures:

  • les politiques en matière de bien-être et de santé: le remboursement de prestations de sécurité sociale en santé en maison de repos et de soins, l’organisation de la première ligne d’aide et de soins, la prévention et la promotion en matière de santé;
  • la politique du handicap: certaines des compétences qui relèvent de l’AWIPH actuellement, soit l’aide à l’aménagement du domicile, le financement des politiques d’emploi, les politiques relatives à l’accueil et l’hébergement des personnes handicapées…;
  • les politiques familiales: la définition des prestations d’allocations familiales principalement, le paiement de ces allocations et le contrôle des caisses y afférant…

Ces trois branches spécifiques ‘bien-être et santé’, ‘handicap’ et ‘politiques familiales’ géreront de manière autonome leurs budgets respectifs et développeront des synergies au travers de commissions transversales, comme par exemple au sein de la commission qui gérera les budgets relatifs à la couverture de prestations ou de services en lien avec la perte d’autonomie.

Au sein des instances de l’Agence, un Conseil de stratégie et de prospective a également été créé. Composé d’une série d’experts, il aura notamment pour mission de:

  • remettre un avis sur les textes à portée générale (décrets, arrêtés…) renouvelant ainsi la fonction consultative;
  • évaluer les politiques;
  • proposer des recommandations à long terme.

La fonction consultative sur les matières de l’Agence s’y trouve regroupée et confortée pour une concertation réelle avec les acteurs du terrain? La future Agence sera basée à Charleroi et emploiera environ 800 personnes.

Une Agence en lien avec les autres entités

L’Agence wallonne de la Santé, de la Protection sociale, du Handicap et des Familles sera un maillon important de l’organe de concertation prévu entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale relatif à la concertation intra-francophone en matière de santé et d’aide aux personnes.Cette concertation sera primordiale pour mener des politiques cohérentes à destination des francophones. Le Conseil stratégique et de prospective aura également un rôle de veille politique entre les décisions prises aux différents niveaux de pouvoir en matière de santé.La création de l’Agence est aussi l’occasion d’insuffler de nouveaux principes de gouvernance. Dans un objectif de meilleure maîtrise des moyens budgétaires, l’Agence sera suivie par:

  • un Conseil de monitoring financier et budgétaire » qui sera consulté avant la conclusion de nouvelles conventions, sera associé au processus de préparation du budget et évaluera de manière régulière les ressources de l’Agence;
  • un comité d’audit indépendant;
  • une procédure d’évaluation de la structure administrative mise en place.

De plus, aucun jeton de présence ne sera octroyé aux membres des différents organes de gestion de l’Agence.Le Ministre Maxime Prévot a également tenu à fonder les conditions qui lui permettent, avec le soutien de l’Administration, de jouer pleinement son rôle de contrôle et de régulateur des politiques. Cela s’illustre en particulier dans le cadre de la gestion des allocations familiales où sera créée une caisse séparée de l’Administration, elle-même sous forme d’un OIP. La mise en place de cette caisse d’allocations publique, différenciée clairement de l’Administration, est garante que, dans le cadre de ses missions de contrôle et de régulation, l’autorité publique assumera ses responsabilités en toute neutralité. Cette clarification des rôles d’opérateur et de régulateur est à la fois la preuve d’une pérennisation de la caisse publique au moment du transfert et par ailleurs, une garantie donnée aux caisses associatives et privées qu’elles seront traitées de manière parfaitement égale.

L’Assurance autonomie

L’allongement de la vie est une excellente nouvelle qui implique aussi une responsabilité politique et collective essentielle. Il s’agit de prendre les mesures qui permettent, dans de bonnes conditions, l’accompagnement de la perte d’autonomie liée au handicap, à l’âge ou à la santé sachant que le souhait de la majeure partie de la population est de rester le plus longtemps possible dans son habitation.

Le principe d’une Assurance autonomie est enfin acté après de nombreuses années d’attente. Elle sera mise en place pour le 1er janvier 2017.

Sur base d’une échelle commune et unique, partagée avec le niveau fédéral, l’Assurance autonomie donnera droit à des services d’aide et de maintien à domicile, des aménagements de l’habitation… Ces prestations viseront à soutenir tant les personnes en perte d’autonomie (quel que soit leur âge) que leur entourage.

Aujourd’hui, la Wallonie va hériter du fédéral de la compétence de l’APA (aides à la personne âgée) octroyée aux personnes de plus de 65 ans, handicapées, en fonction de leurs revenus.

Par ailleurs, la Wallonie avait mis en place, pour les personnes de moins de 65 ans, à l’AWIPH, un BAP (budget d’aide personnalisé) qui ouvre le droit à un montant pour couvrir des services et des aides en fonction d’un état de dépendance.

L’accueil des compétences en Wallonie est l’occasion d’harmoniser les dispositifs pour ne plus avoir la barrière des 65 ans. La mise en place de cette assurance autonomie permettra un accès clair aux droits pour les personnes, une lisibilité des droits pour les acteurs sociaux ou de soins sur le terrain, et une garantie d’être accompagné tout au long de la vie.Cette assurance obligatoire et solidaire sera mise en oeuvre par le biais des mutualités. Elle permettra un développement important de l’offre de services, par exemple des aides familiales ou des gardes à domicile.

La perte d’autonomie est très largement déterminante pour entrer en institution. La majeure partie des citoyens préféreraient demeurer dans leur logement le plus longtemps possible. Cela n’est envisageable, surtout pour des personnes isolées dépendantes, que si des professionnels de l’aide (et des soins) sont accessibles pour préparer un repas, assurer l’entretien de la maison, rassurer la personne et sa famille par une garde à domicile durant la journée ou de nuit.Il s’agit aussi de permettre, à titre illustratif, l’aménagement raisonnable de l’habitation afin de pouvoir y poursuivre quelques années de vie. Cet aménagement peut aller de la simple barre de soutien dans un WC à un équipement plus lourd ou à des aides plus technologiques.

Un virage à 180° pour les cars de dépistage en province de Liège

Le 30 Déc 20

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Un virage à 180° pour les cars de dépistage en province de Liège

Précurseurs à leur création, les cars de dépistage de la Province de Liège entament aujourd’hui un virage à 180! L’idée est de faire peau neuve et de progresser en termes d’efficience des actions proposées et de renforcement de la collaboration avec les médecins généralistes, tout en visant une plus grande adéquation entre les objectifs poursuivis et le public effectivement rencontré.

C’est dans ce contexte que, depuis plus de deux ans, la Province de Liège a entamé une concertation avec les médecins généralistes. Au terme de celle-ci, un rapport complet rédigé par le Département de Médecine générale de l’Université de Liège et la Société Scientifique de Médecine Générale a été remis au Collège provincial.

Tenant compte des recommandations scientifiques fédérales et internationales, ce rapport indique clairement que ni le dépistage du cancer du sein pour les femmes de 40 à 49 ans et de 70 à 75 ans, ni le dépistage des affections prostatiques par dosage de PSA, ni le dépistage de masse du diabète ne peuvent aujourd’hui être recommandés.

Quant aux autres dépistages proposés dans la campagne «Un quart d’heure pour votre santé!», le rapport préconise de se conformer aux mêmes recommandations et d’adapter les pratiques pour apporter une plus-value aux médecins généralistes. Celle-ci pourrait se concrétiser sous la forme d’une transmission directe des données de santé récoltées auprès des visiteurs, et avec leur accord, vers le Dossier Médical Informatisé de leur médecin généraliste.

La nouvelle politique de prévention et de sensibilisation pourrait ainsi se résumer en trois mots: innovation, complémentarité et non concurrence avec l’ensemble des acteurs de la santé en province de Liège.

Ces trois maîtres-mots imposent dès à présent au Service des cars de dépistage une réflexion avec l’ensemble du réseau qui aboutira à la naissance d’un réel projet de promotion de la santé physique et mentale début 2016, un projet concerté et adapté aux réalités et aux besoins locaux.

Katty Firquet, Députée provinciale Vice-présidente en charge de la Santé et des Affaires sociales: «Mon souhait est de maintenir un service de proximité grâce aux unités mobiles. Je souhaite que cette nouvelle politique soit conceptualisée dès le départ avec les médecins généralistes, les associations de terrain, les hôpitaux, les communes, les pharmaciens, les Centres locaux de promotion de la Santé…».

Travail en réseau et promotion de la santé (2e partie)

Le 30 Déc 20

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Travail en réseau et promotion de la santé (2e partie)

Recommandations au départ de l’expérience des Centres locaux de promotion de la santé

Dans la première partie de cet article, il s’agissait de s’entendre sur le sens du mot ‘réseau’, sur les raisons qui font que les réseaux se créent et sur la façon dont les centres locaux de promotion de la santé, au départ de leur situation privilégiée dans leur ressort territorial peuvent s’impliquer dans les réseauxNote bas de page.

Cette seconde partie précise concrètement les rôles que les CLPS peuvent jouer pour contribuer à la réussite des dynamiques mises en place.

Des méthodes éprouvées

Les expériences des CLPS montrent que, en tant qu’animateur/facilitateur de réseau, ils sont confrontés à de multiples questions. Comment :

  • gérer la ‘mobilité’ des partenaires (présence permanente ou ponctuelle, changement des représentants) ?
  • gérer la diversité du partenariat (gestion des enjeux différents, de la pluralité, de l’intersectorialité, des attentes différentes, etc.) ?
  • gérer le nombre de partenaires ?
  • gérer la tension inévitable entre les objectifs spécifiques de chaque institution et les objectifs communs de l’ensemble des membres du réseau ?
  • intégrer des nouvelles institutions ?
  • amener des partenaires ‘utiles’ au projet quand ils ne sont pas présents ?
  • gérer la communication au sein du réseau (circulation de l’information) et en dehors du réseau (donner de la visibilité) ? Qui s’en occupe ?
  • prendre les décisions, sur quel mode ?
  • autonomiser un réseau (dans le cadre d’une diminution du rôle porteur du CLPS) ?
  • inscrire le réseau dans une démarche évolutiveNote bas de page ?
  • définir le rôle et la place des partenaires (notamment quand le fonctionnement du réseau évolue) ?
  • définir le territoire d’action pertinent pour mener le réseau ?
  • gérer la disponibilité et les temporalités différentes des partenaires ?

Même s’il n’existe pas de recette unique, différents éléments favorisent la réussite de l’animation d’un réseau. Relevons-en trois.

Les étapes de mise en œuvre d’un réseau

Comme pour la méthodologie de projet, la mise en place d’un réseau passe par différentes étapes.

Au départ des expériences des CLPS, on peut mettre en avant les étapes suivantes dans la mise en place d’un réseau :

  • apprendre à se connaître;
  • clarifier les enjeux de la création du réseau
  • identifier les points communs et les problématiques communes;
  • déterminer les objectifs, les changements espérés et les plans d’action (stratégies et méthodes);
  • déterminer la structure et le mode de fonctionnement du réseau;
  • définir le rôle de chacun;
  • organiser les activités;
  • évaluer le processus et les activités réalisées.

Il faut toutefois noter que ces différents points ne sont pas à concevoir de manière linéaire (l’ordre des étapes n’est pas toujours le même) et qu’il n’est pas toujours nécessaire de passer par l’ensemble de ces étapes.

Dans l’ouvrage Les partenariats en question, on retrouve de manière plus détaillée les différentes étapes significatives pour la mise en place d’un partenariatNote bas de page (voir figure 1) : définir la portée, identifier, bâtir, planifier, gérer, mobiliser les ressources, exécuter, mesurer, analyser, modifier, institutionnaliser, consolider ou mettre fin.

Figure 1 – Les étapes de la mise en place d’un partenariatImage

Les attitudes à adopter

L’animateur de réseau est un facilitateur. Il est l’une des personnes qui permet au réseau de vivre et de produire du dynamisme.

D’après les expériences des CLPS dans ce rôle, différents points d’attention sont à prendre en compte. En voici huit.

Identifier et impliquer les partenaires potentiels dès le début du projet.
L’animateur doit, quand c’est possible, construire le réseau sur des concertations locales existantes et sur des habitudes de partenariats déjà présentes (sur lesquelles le réseau pourra s’appuyer) ainsi que sur les ressources existantes, souvent spécifiques à chaque territoire.

Développer une vision partagée des besoins existants et des objectifs à atteindre.
Le défi est de faire converger les enjeux propres à chaque membre vers l’enjeu global du réseau. Une personne ou une institution ne s’investira de manière constructive que si au moins un des objectifs du réseau correspond à ses objectifs personnels ou institutionnels.
Le rôle de l’animateur est d’aider à définir et à formaliser des intérêts communs, à définir collectivement l’identité et le fonctionnement du réseau, et à organiser le recueil de données sur le problème identifié. Quand c’est possible, il est intéressant de pouvoir s’appuyer sur une demande existante.

Faciliter le travail des partenaires.
L’animateur est le facilitateur du fonctionnement du réseau en assumant différentes tâches opérationnelles comme : préparer et structurer les temps de réunion (pour en faire des moments de travail performants), planifier le travail, coordonner les activités et tâches de chacun, veiller à la gestion du temps nécessaire à la réalisation des différents projets, etc.
Dans le cadre de cette fonction, il devra développer des compétences dans différents domaines : techniques d’animation, de conduite de réunions, de gestion de la dynamique de groupe, capacités de développer des contacts et des relations humaines, etc.
Pour faciliter le travail, l’animateur peut structurer, si nécessaire, différents niveaux de fonctionnement : un comité de pilotage, des assemblées plénières, des groupes projets, etc. Pour maintenir l’implication des partenaires, il privilégiera la réalisation de projets concrets, des réussites, qui permettent aux partenaires d’avoir un sentiment d’efficacité («Les partenaires sont satisfaits, on voit qu’on avance»).

Mettre en place les moyens de communication pour faciliter les échanges entre les partenaires.
Il faut mettre en place et gérer un système d’information. «Pour cela, l’animateur doit penser à toute l’information qui circule, à sa forme, aux supports les plus utiles; il s’occupe de mémoriser l’information nécessaire, de l’archiver, de la ranger, de façon à ce qu’elle soit disponible pour chacun au moment où il en aura besoin; mais il est aussi un pousseur d’information : il diffuse, publie, envoie, met à disposition, fait circuler, etc.»Note bas de page

Veiller à répartir les tâches de manière équilibrée et en fonction des possibilités, des spécificités et de la disponibilité des partenaires.
L’animateur doit veiller à solliciter le réseau pour la réalisation des tâches liées à son fonctionnement et ne pas tomber dans le piège de tout faire soi-même. En agissant ainsi, il fait travailler les membres ensemble, qui développent des liens et se sentent partie prenante du réseau et de ses projets.

Veiller à la visibilité et à la reconnaissance des partenaires (notamment via la notoriété du réseau et des activités organisées).
Dès que c’est possible, il faut mettre en valeur ce qui est réalisé par le réseau (publications, couverture presse, etc.).
D’autre part, «l’animateur est à la fois le porte-parole du réseau vis-à-vis de l’extérieur, et la personnalisation du réseau dans l’esprit d’autres personnes, vis-à-vis d’autres structures. Toutefois, l’animateur aura souvent intérêt à partager ce rôle avec de simples membres du réseau : cela permet à ce dernier d’être présent dans plus de manifestations ou de réunions, cela permet aussi de renforcer l’appropriation du réseau par les membres qui agissent en représentants»Note bas de page.

Mettre de la convivialité dans les relations entre les personnes, créer du lien et du contact interpersonnel.
Travailler en réseau, c’est aussi développer des nouvelles manières de collaborer, basées sur la convivialité, la solidarité et la bonne humeur, autant d’éléments qui vont donner aux personnes l’envie de travailler ensemble.

Aider le réseau à évoluer.
L’animateur doit permettre aux membres du réseau de faire le point régulièrement sur son fonctionnement, ses objectifs et ses réalisations. Ce sont ces moments d’évaluation qui vont permettre au réseau d’évoluer, de s’ouvrir vers d’autres partenaires, d’identifier de nouveaux projets, etc. C’est aussi lors de moments d’essoufflement qu’il est utile de revenir aux questions de départ : qui sommes-nous, qu’est-ce qui nous relie, que souhaitons-nous faire ensemble, etc. ?

Ces attitudes identifiées par les CLPS ont également été mises en lumière dans d’autres expériences.

Pour qu’un réseau soit dynamique et que les partenaires s’y investissent, certains facteurs récurrents ont été identifiés dans le cadre des réseaux territoriaux d’éducation à l’environnementNote bas de page :

  • la liberté d’engagement, l’absence de contrainte institutionnelle. Chacun est libre de choisir le projet sur lequel il s’engage, de déterminer son degré d’implication, de se retirer d’un projet en cours. Cette liberté n’est pas un handicap, dans la mesure où le réseau parie sur le sens de la responsabilité de ses membres qui, avant de prendre une décision, en pèsent les conséquences;
  • une organisation et des moyens de communication souples facilitant les contacts et le travail collectif;
  • le plaisir de partager en dehors du travail en commun;
  • la valorisation du travail effectué, la reconnaissance. Cette reconnaissance passe par les remerciements, mais aussi par les demandes de conseils, d’avis… qui prouvent à la personne qu’elle est quelqu’un qui compte et que ses ressources sont précieuses au réseau.

La certitude de retrouver un milieu à la fois connu et renouvelé (grâce aux mouvements d’entrée et de sortie des membres).

Bernard GoudetNote bas de page précise également qu’il y a une condition minimale pour constituer un réseau : identifier les attentes et les besoins de chacun afin de constituer une culture commune. Ce qui suppose d’établir un consensus minimal :

  • sur l’interprétation des problèmes de santé et des problèmes sociaux que les professionnels rencontrent chacun de leur côté, de manière spécifique;
  • sur de nouvelles pistes de compréhension ouvrant de nouvelles potentialités d’action qui permettront de dépasser la parcellisation des compétences, statuts et rôles des intervenants sociaux, souvent peu opérationnels face à la globalité et à la complexité des problèmes.

La rédaction d’une charte

Dans le cadre de plusieurs expériences, la rédaction d’une charte et son processus de rédaction ont été des éléments de renforcement du réseau.

Plusieurs points peuvent être précisés dans une charte :

  • définir les valeurs partagées;
  • présenter les objectifs poursuivis;
  • préciser les engagements et tâches de chacun (trouver un bon équilibre entre une extrême précision qui pourrait enfermer les partenaires et une trop grande imprécision qui ne permettrait pas aux partenaires de saisir leurs rôles et place au sein du réseau);
  • définir le mode d’organisation;
  • proposer une durée de vie renouvelable au partenariat (qui permet à des partenaires de s’engager sur une durée précise et de réaffirmer – ou pas – leur adhésion à la fin de cette période).

Ces expériences ont également montré que la rédaction d’une charte est encore plus utile pour le réseau, quand elle se base sur les questions de chaque partenaire et qu’elle se fait dans le cadre d’un processus de co-construction (impliquer les partenaires dans la rédaction de cette charte est un moyen pour qu’ils se l’approprient).

Une charte peut également être utile quand on souhaite un engagement de l’institution (pour les personnes mandatées, il est parfois utile d’avoir cet engagement de leur hiérarchie) et quand il est nécessaire de préciser à quoi on s’engage (les institutions doivent savoir jusqu’où elles s’engagent quand elles s’impliquent dans un réseau).

Ces éléments sont également mis en avant dans l’analyse des réseaux d’éducation à l’environnementNote bas de page : «La charte regroupe l’ensemble des valeurs et principes fondamentaux d’une organisation, officielle ou non. Y sont généralement repris la philosophie, les finalités, les objectifs et parfois les principes de fonctionnement de l’organisation. Dans le cadre d’un réseau, l’élaboration d’une charte doit bien entendu être une entreprise collective.

La charte d’un réseau doit clarifier un certain nombre de points :

  • l’objet du regroupement et de la mise en réseau, défini de façon précise, les valeurs qui y sont attachées;
  • ce qu’on entend par réseau, les objectifs et finalités qu’on attribue à cette organisation;
  • les missions et projets du réseau;
  • les principes généraux de relation entre les membres (prise de décision, entrée/sortie dans le réseau, gestion des conflits, …)»

À vous de jouer…

Comme précisé au début, l’intention de cet article est de proposer des points de repères aux professionnels qui vont s’impliquer dans une démarche de travail en réseau. Ceux-ci sont à prendre comme des pistes et des points d’attention à avoir à l’esprit, mais pas comme une vérité universelle. La pratique a effet montré que malgré ce balisage, il y a toujours une part d’incertitude et des imprévus à gérer en cours de route… Et c’est sans doute aussi ça qui fait le charme du travail en promotion de la santé !

«Il faut distinguer les réseaux d’acteurs dont la finalité est de développer un projet et de le réaliser et ceux dont la finalité est plus idéologique et donc permanente. Dans le premier cas, il semble normal que le réseau puisse se dissoudre à l’issue de l’action. (…) Dans le second cas, les valeurs défendues étant permanentes, le champ d’action étant plus vaste, le réseau rebondit d’un projet à l’autre, en faisant évoluer sa vision des problématiques. Le réseau devient plus complexe et passionnant, et chacun s’y engage et se responsabilise davantage» in Fonctionner en réseau. D’après l’expérience des réseaux territoriaux d’éducation à l’environnement, Poitiers, Réseau Ecole et Nature, 2002, p. 64.

Arnoldy P., Les partenariats en question, Seraing, Centre de dynamique des groupes et d’analyse institutionnelle, Collection Culture en mouvement, 2011, p.29.

Créer et animer des réseaux: entre savoir être et savoir faire des développeurs économiques, Lyon, Groupe de travail Aradel sur l’animation de réseau, n°6, janvier 2004, p. 13.

Ibid.

Fonctionner en réseau. D’après l’expérience des réseaux territoriaux d’éducation à l’environnement, Poitiers, Réseau École et Nature, 2002, p. 17.

Goudet B., Développer des pratiques communautaires en santé et développement local, Lyon, Chronique sociale, 2009, p. 170-171.

Fonctionner en réseau. D’après l’expérience des réseaux territoriaux d’éducation à l’environnement, op. cit., p. 59.

Au coeur du travail en réseau en promotion de la santé (1ère partie)

Le 30 Déc 20

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Au coeur du travail en réseau en promotion de la santé (1ère partie)

Recommandations au départ de l’expérience des Centres locaux de promotion de la santé

Amenées régulièrement à travailler au sein de réseaux (en tant que membres, mais de plus en plus régulièrement en tant qu’animatrices), les équipes des CLPS ont souhaité avoir un échange de pratiques sur ce thème, au départ de questions communes.

Ces questions concernent d’une part des éléments liés au concept même du réseau (sa définition, ses forces et ses faiblesses, sa plus-value pour les personnes qui s’y engagent) et d’autre part des éléments liés à sa mise en pratique (comment on met en place un réseau, comment on le soutient, comment on le rend dynamique, quelle place les équipes des CLPS peuvent-elles prendre dans ces réseaux, etc.).

La méthode choisie a été d’avoir une réflexion structurée sur des échanges d’expériences menées par les CLPS. Ce travail de mise en commun a permis de mettre en lumière les pratiques des uns et des autres et d’identifier celles qui sont plus particulièrement ‘soutenantes’. Complémentairement à cet échange de pratiques, un travail de recherche dans la littérature a été fait pour mettre en relation les éléments forts mis en avant avec d’autres analyses faites sur le fonctionnement en réseau.

L’objet de cet article en deux parties est de rendre compte de ce travail d’analyse de pratiques. L’intention n’est pas de proposer une recette imparable (qui n’existe d’ailleurs pas…), mais, de manière assez modeste, de partager des leviers aidant à une mise en réseau.

Que met-on derrière le terme ‘réseau’ ?

Pour débuter la réflexion, il a d’abord été intéressant de s’entendre sur le terme ‘réseau’. L’objet n’était pas d’en donner une définition en bonne et due forme. Il était de voir ce que chacun met derrière ce terme, et être ainsi certain que l’on parle bien de la même chose en évitant tout malentendu dans les échanges.

Au départ des expériences des CLPS, les éléments clés suivants ont été identifiés à chaque fois que l’on parle de ‘réseau’ :

  • un dispositif qui regroupe, assemble des acteurs (individus et/ou organismes);
  • un regroupement qui se crée au départ d’un intérêt et/ou d’une problématique commune;
  • un mode de fonctionnement qui a la caractéristique d’être dynamique, souple et mouvant;
  • des objectifs qui peuvent être différents en fonction des réseaux : organiser des échanges, structurer des contacts, mettre en place des synergies, co-organiser des projets et des actions;
  • des centres d’intérêt, qui peuvent varier : le réseau peut s’intéresser à une thématique (assuétude, vie affective et sexuelle, etc.), à un regroupement professionnel (réseau de centres de planning, réseau de santé qui réunit des professions médicales, etc.) ou à un territoire ou un lieu de vie (réseau communal ou supra communal, réseau au sein d’une entreprise ou d’une école, etc.).

On retrouve ces éléments mis en avant par les CLPS dans d’autres définitions.

Pour l’OMS, le réseau se définit de la manière suivante : «Un groupement d’individus, d’organisations ou d’institutions qui est organisé de manière non hiérarchique autour de questions ou de préoccupations communes, qui font l’objet d’une action préventive et systématique reposant sur une volonté d’agir et la confiance’Note bas de page.

Autre définition dans l’ouvrage Fonctionner en réseau. D’après l’expérience des réseaux territoriaux d’éducation à l’environnement, la notion de réseau est abordée ainsi : «Il suffit de quelques personnes ayant les mêmes centres d’intérêts, les mêmes besoins, une volonté commune d’agir sur une problématique donnée, qui se rencontrent et décident d’entretenir des contacts réguliers pour qu’émerge un réseau»Note bas de page.

Dans ce même ouvrage, est reprise la définition de Claude NeuschwanderNote bas de page : «Un réseau est constitué par un ensemble de personnes qui établissent entre elles des relations spécifiques. Ces personnes travaillent dans le même domaine, ont des tâches semblables. Surtout elles se reconnaissent les unes les autres un niveau de compétences, une capacité d’influence, une responsabilité tels que les complémentarités apparaissent, les rapports de force disparaissent, la communication et l’aptitude à agir deviennent naturelles»Note bas de page.

Les expériences vécues par les CLPS vont dans le sens de cette définition. De surcroît, une dimension intersectorielle y est aussi présente. Elles ne concernent donc pas uniquement des personnes qui travaillent dans le même domaine ou ont des tâches semblables.

Sur son site internetNote bas de page, l’association Habitat et Participation reprend la définition élaborée par Wilfrid Hertog (Resource Centre of Urban Agriculture – RUAF) : un réseau est un groupe quelconque d’individus ou d’organisations qui, sur une base volontaire, échangent des informations et des biens ou implantent des activités conjointement pendant que l’autonomie de l’individu reste intacte. Cette définition, dit Wilfrid Hertog, nous donne les éléments pour répondre aux questions du pourquoi et du comment :

  • il y a un intérêt, problème ou défi commun au sein d’individus ou d’organisations;
  • il y a un échange volontaire entre les membres et l’autonomie des membres reste intacte;
  • la structure du réseau n’est pas définie. Elle s’adapte aux circonstances et peut prendre des formes différentes, changer dans le temps, être informelle et légère ou formelle et plus lourde.

D’autre part, dans le cadre de cette réflexion, il est aussi utile de savoir qu’il existe différents types de réseaux en fonction de leur mode d’organisationNote bas de page :

  • les réseaux verticaux intégrés (réseaux de distribution, par exemple réseaux de banque, de bureaux de poste, etc.). Pouvoir venant d’en haut, structure hiérarchique, centralisation et déconcentration;
  • les réseaux verticaux fédérés, se construisant en pyramide ascendante (coopératives agricoles, syndicats professionnels, grandes associations sociales, etc.). Source du pouvoir dans l’unité de base, principe de parité des membres, appareil technocratique fort;
  • les réseaux horizontaux contractuels fondés sur le droit à travers la signature d’un contrat (réseaux de promotion d’une marque, franchises, etc.). Importance du label, enjeu autour de la qualité de la prestation;
  • les réseaux horizontaux maillés, fondés sur la complémentarité, l’intérêt et le goût à développer des relations d’échanges pour mieux répondre à des problèmes complexes.

Les réseaux au sein desquels les CLPS sont impliqués, font partie de cette dernière catégorie.

Pourquoi est-ce que les réseaux se créent ?

Dans les expériences échangées, les CLPS ont pu faire le constat que les institutions s’engagent dans un travail en réseau parce qu’elles peuvent en retirer les bénéfices suivants :

  • augmentation de l’efficacité;
  • renforcement mutuel;
  • enrichissement;
  • transfert de savoirs et de compétences;
  • mutualisation des ressources;
  • meilleure articulation/mise en lien.

L’analyse faite sur les réseaux territoriaux d’éducation à l’environnement met en avant des avantages similaires à ceux identifiés par les CLPS. «Au-delà des affinités et de la mise en œuvre de projets collectifs, l’acteur d’un réseau peut avoir d’autres motifs : se tenir informé, être au contact, s’ouvrir, appartenir à une communauté de valeurs et d’idées, accroître ses compétences au travers des échanges, bénéficier d’une caisse de résonance pour ses activités, voire se rapprocher de sources d’information permettant de se placer au mieux sur les appels d’offres publics»Note bas de page.

L’ouvrage Innover dans l’action. Guide pratique sur l’animation des réseaux locaux de services, reprend également des éléments de plus-value liés au travail en réseauNote bas de page : «En plus des nombreuses retombées déjà citées [… améliorer l’accès aux services, réduire les coûts, améliorer la continuité des services, améliorer la qualité des services …], les gestionnaires et les intervenants qui ont expérimenté le travail en Réseaux Locaux de Services notent d’autres avantages lorsqu’ils collaborent avec leurs partenaires.

Ils partagent:

  • des renseignements leur permettant de dresser un portrait plus précis de la problématique;
  • leurs expertises respectives, ce qui favorise la mise en œuvre d’actions qui englobent la complexité des problèmes vécus et des besoins perçus;
  • leurs ressources financières, humaines et matérielles, ce qui augmente leur capacité d’action.»

Le rôle et les implications des CLPS dans les dynamiques de réseau

Les expériences analysées montrent que les CLPS peuvent être impliqués de deux manières dans les dynamiques locales de réseaux : soit ils sont présents en tant que partenaire, au même titre que les autres membres du réseau (les apports sont alors liés à leurs missions de mise à disposition des ressources, de soutien à l’intégration des stratégies de promotion de la santé dans le projet, de création de liens avec d’autres projets existants, d’identification de partenaires utiles au projet, etc.), soit ils sont présents en tant que moteur du réseau. Les réflexions qui suivent sont essentiellement centrées sur ce deuxième mode d’implication.

Quand le CLPS est moteur du réseau, il peut assumer trois rôles importants: aider à la définition du projet, soutenir l’intégration de la promotion de la santé au sein du réseau et assumer une fonction d’animateur/facilitateur.

Aider à la définition du projet

Les CLPS aident les partenaires à structurer la mise en réseau en répondant aux questions suivantes : quel est le projet commun, qu’est-ce qui réunit les membres, qu’est-ce que les partenaires ont l’envie et la possibilité de réaliser ensemble, quels sont les avantages à s’impliquer dans le réseau en contrepartie de ce qu’on y investit ?

« Chose certaine, les acteurs partent généralement du constat qu’il leur serait difficile d’agir seuls sur le problème observé d’où l’intérêt de travailler en collaboration, de partager des expertises et des ressources et de s’entendre sur des objectifs communs « Note bas de page.

C’est souvent au départ de ce constat que les CLPS peuvent soutenir l’émergence et l’organisation d’un réseau, en rencontrant les défis suivants :

  • mobiliser des partenaires qui ont des objectifs et des mandats différents, des contraintes institutionnelles spécifiques, etc.
  • faire prendre conscience aux partenaires que le fait de mener des actions ensemble va leur permettre de mieux répondre à la complexité des situations que s’ils avaient agi de manière isolée;
  • identifier, avec les partenaires, les besoins de la communauté;
  • tenir compte, dans l’élaboration et le soutien au réseau, des réalités de chacun des territoires (enjeux locaux, ressources existantes, partenariats déjà présents, échecs et réussites d’expériences précédentes, etc.).

Soutenir l’intégration de la promotion de la santé au sein du réseau

Les CLPS fondent leur implication dans le travail en réseau sur les priorités suivantes :

  • inviter des acteurs issus de secteurs différents et des citoyens à collaborer dans le but final d’améliorer la santé et le bien-être d’une population définie (population qui partage une même appartenance géographique comme une commune ou un quartier; qui partage un même lieu de vie comme une école ou une entreprise; qui partage une problématique commune comme le sans-abrisme ou les assuétudes);
  • établir collectivement des priorités à partir d’une analyse et d’une connaissance des besoins de la population (besoins de santé et besoins sociaux, besoins exprimés et non exprimés, etc.);
  • avoir une approche globale de la problématique choisie et identifier l’ensemble des déterminants de la santé qui sont en jeu et sur lesquels il est important d’agir;
  • favoriser, chaque fois que c’est possible, la participation citoyenne dans la dynamique du réseau et dans les différentes étapes des projets élaborés;
  • veiller à ce que les projets développés réduisent les inégalités sociales de santé.

Assumer un rôle d’animateur/facilitateur

Cette position de facilitateur implique différentes tâches : gérer les réunions, soutenir la dynamique de groupe, garantir que le groupe travaille bien dans l’objectif défini collectivement, veiller à la rédaction des procès-verbaux et des invitations, faire avancer et faire vivre le réseau, amener des outils d’aide à la construction de projet, aider à la bonne circulation de l’information (transparence entre les membres du réseau), soutenir l’évaluation du fonctionnement du réseau et des activités réalisées.

Pour pouvoir assumer ce rôle, il faut que les membres du réseau reconnaissent à l’animateur cette légitimité et que celui-ci soit capable de recueillir la confiance nécessaire pour assumer la mission qui lui est confiée.

Dans la seconde partie de cet article, nous aborderons trois éléments de nature à favoriser la réussite de l’animation d’un réseau : le respect d’un certain nombre d’étapes pour sa mise en œuvre, huit attitudes à adopter pour stimuler son dynamisme et la rédaction d’une charte.

Glossaire de la promotion de la santé, Genève, OMS, 1999, p. 18.

Fonctionner en réseau. D’après l’expérience des réseaux territoriaux d’éducation à l’environnement, Poitiers, Réseau École et Nature, 2002, p. 17.

L’acteur et le changement, essai sur les réseaux, Le Seuil, 1991.

Ibid.

https://www.habitat-participation.be/reseau.html, consulté le 9 juillet 2014.

Goudet B., Développer des pratiques communautaires en santé et développement local, Lyon, Chronique sociale, 2009, p. 170-171.

Fonctionner en réseau. D’après l’expérience des réseaux territoriaux d’éducation à l’environnement, op. cit., p. 19.

Innover dans l’action. Guide pratique sur l’animation des réseaux locaux de services, Québec, Observatoire québécois des réseaux locaux de services, 2013, p. 6.

Innover dans l’action. Guide pratique sur l’animation des réseaux locaux de services, op. cit., p. 3.