Revue Prescrire (398, décembre 2016)
L’arrêt du tabac repose sur la motivation du patient et un soutien psychologique, avant l’aide médicamenteuse avec la nicotine.
La consommation de tabac est un facteur de risque majeur de mortalité et de maladies. Près de 6 millions de personnes dans le monde meurent prématurément chaque année du fait d’une consommation de tabac. Fumer du tabac conduit à absorber, entre autres, 1 mg à 3 mg de nicotine par cigarette, divers produits de combustion ainsi que des substances irritantes et cancérogènes. Fumer du tabac augmente la fréquence de nombreux cancers et de nombreuses autres affections, notamment cardiovasculaires et respiratoires.
La motivation du patient et un soutien psychologique jouent un rôle essentiel dans la réussite d’un arrêt définitif de la consommation de tabac.
Diverses méthodes proposées pour arrêter de fumer du tabac n’ont pas d’efficacité démontrée, notamment: l’acupuncture ; la méthode aversive par inhalation excessive et accélérée de la fumée ; l’hypnose. Les médicaments n’apportent qu’une aide limitée. Quand un traitement médicamenteux semble utile pour aider à arrêter la consommation de tabac, les substituts à base de nicotine sont le premier choix, y compris chez les femmes enceintes. Les substituts nicotiniques sont à garder hors de portée des enfants, afin de leur éviter tout risque d’ingestion.
Plusieurs médicaments sont à écarter en raison d’effets indésirables disproportionnés (bupropione (alias amfébutamone)) ou d’une efficacité non démontrée (anxiolytiques et antidépresseurs).
Les cigarettes électroniques contenant de la nicotine semblent avoir une efficacité voisine de celle des dispositifs transdermiques pour arrêter de fumer, malgré des incertitudes. La grande variété des compositions des solutions pour cigarettes électroniques constitue un obstacle à la connaissance des effets indésirables auxquels elles exposent.