Avril 2012 Par Christian DE BOCK Outils

Vous connaissez sûrement l’Outilthèque santé, ne fût-ce qu’en prenant connaissance chaque mois dans Éducation Santé d’un outil pédagogique jugé particulièrement intéressant par sa Cellule d’évaluateurs. Nous avons voulu aller plus loin, et avons posé quelques questions à un membre de l’équipe promotion santé de la Mutualité Socialiste-Solidaris qui travaille à ce projet.
Éducation Santé: Dites-nous tout d’abord en quoi consiste l’Outilthèque.
Muriel Durant , pour l’équipe : L’Outilthèque Santéì est un centre de référence de jeux et outils pédagogiques en promotion de la santé. Il s’agit d’un programme reconnu et soutenu depuis plus de 10 ans par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
«Centre de référence de jeux et outils pédagogiques en promotion de la santé», c’est un peu obscur comme appellation, on en est bien conscients. Concrètement cela signifie quoi?
D’abord, au cœur de notre projet, il y a le site http://www.pipsa.be , qui est avant tout une base de données de jeux et outils pédagogiques, sur une grande variété de thématiques en lien avec la santé. Mais http://www.pipsa.be , c’est bien plus que ça. La principale caractéristique de cette base de données, c’est que pour la grande majorité des outils répertoriés, un avis les accompagne (nous y reviendrons plus tard).
Ensuite, nous proposons le site http://www.creerunoutil.be . Il s’agit d’un guide qui offre des balises théoriques et méthodologiques pour une démarche de qualité dans la construction d’outils pédagogiques.
La plupart des outils référencés sur le site pipsa.be sont disponibles pour consultation dans nos locaux. Sur rendez-vous, nous proposons une découverte des outils, qui peut s’accompagner aussi de conseils méthodologiques. L’espace documentaire comprend aussi des livres, articles et références en processus pédagogiques et en promotion de la santé. Par exemple, la collection complète d’ Éducation Santé est disponible chez nous… et aussi bien d’autres références indispensables!
Parlons aussi de l’aide méthodologique à la conception d’un outil pédagogique. Nous proposons un soutien aux créateurs d’outils pour formaliser et organiser leurs idées et leur démarche… et au final les aider à produire un outil pertinent, utile et… utilisé!
Et enfin, nous dispensons des formations autour de l’outil pédagogique, sur demande. Quelques exemples de formations: où trouver les outils pédagogiques et comment les utiliser; l’outil pédagogique dans un projet de santé communautaire; créer un outil pédagogique (pourquoi, comment?)…
Les services de l’Outilthèque Santé sont proposés gratuitement à tous les intervenants porteurs de projets pédagogiques en santé de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
ES: Que cache le mystérieux acronyme PIPSa?
M.D.: Une des évaluatrices d’outils de notre réseau nous a dit qu’il signifie pour elle «Plaisir Intégral en Promotion de la Santé appliquée»… Ça pourrait être ça! Mais en fait, cela veut dire: «Pédagogie Interactive en Promotion de la Santé». Bref, ça parle de l’outil pédagogique, qui implique interactions, mise en travail!
ES: Quand ce projet a-t-il vu le jour, pourquoi, dans quel contexte?
M.D.: L’Outilthèque Santé est née en 1999. En 1998, la mise en place du nouveau décret (déjà un ‘nouveau’ décret… ndlr) organisant la promotion de la santé en Communauté française changeait le paysage de tout un secteur. Les missions confiées par la Communauté française au Service Promotion de la Santé de la Mutualité Socialiste dans le cadre de l’ancienne «Règlementation en Éducation pour la santé» ne cadraient plus avec ce nouveau décret. La Mutualité a donc fait le pari de lancer ce nouveau projet et a initié l’Outilthèque Santé. C’était le début d’Internet. Tous les inventaires d’outils qui existaient en Belgique étaient sur papier, donc très «périssables». Une belle occasion était donnée de faire quelque chose d’innovant en proposant un catalogue d’outils en ligne. Et puis, bien sûr, il y avait la plus-value que le service voulait proposer: les avis qui accompagnent les outils et qui permettent (on l’espère du moins!) de guider les utilisateurs d’outils dans leur choix, et opter pour l’outil le plus pertinent par rapport à leur projet.
ES: Quel intérêt avait une mutualité de se lancer dans ce genre d’aventure? On est très loin du paiement des indemnités ou du remboursement des soins de santé!
M.D.: Le rôle d’une mutualité va bien au-delà du paiement des indemnités ou du remboursement, même si ça n’est pas toujours connu du grand public. D’ailleurs, la loi sur les mutualités de 1990 le stipule bien: «Les mutualités ont pour but, dans un esprit de prévoyance, d’assistance mutuelle et de solidarité, de promouvoir le bien-être physique, psychique et social». Bref, le domaine de la santé tel que défini par l’OMS.
Outre le cadre légal, il y a une réelle conviction, portée par la Mutualité Socialiste-Solidaris et son secteur associatif, de la pertinence et de l’importance de la promotion de la santé. On constate, comme tout un chacun dans le secteur, la présence (et la croissance!) d’inégalités sociales de santé. Une partie importante des affiliés de la Mutualité Socialiste-Solidaris sont d’ailleurs des personnes fragilisées. On sait bien qu’outre la nécessaire intervention financière, une mobilisation est nécessaire. Le cadre de la promotion de la santé, les stratégies prioritaires définies par la Charte d’Ottawa, c’est quelque chose en quoi nous croyons. D’ailleurs, un grand projet de promotion de la santé se met en place au sein de la mutualité, en plus du projet «Outilthèque Santé»… Il concerne l’alimentation! La suite dans un prochain numéro d’Éducation Santé!
ES: Quels étaient les objectifs de départ de l’Outilthèque, ont-ils évolué au cours du temps?
M.D.: L’objectif premier de ce projet reste le même depuis le début: favoriser un processus de qualité autour de l’utilisation et de la conception des outils pédagogiques en promotion de la santé. Toutes nos actions vont dans ce sens, que ce soit le site PIPSa, les formations, l’accompagnement méthodologique…
ES: Au cœur de votre projet, il y a le site internet http://www.pipsa.be . Pouvez-vous nous le décrire?
M.D.: D’abord, il faut bien le dire, et sans se vanter (quoique !), le site PIPSa représente des heures et des heures de travail.
Il s’agit d’une part d’une base de données, comme nous l’avons déjà dit. Cette base de données est assortie d’avis sur la qualité des outils présentés. Une partie des avis sont émis par un groupe pluridisciplinaire et intersectoriel d’évaluateurs. L’autre partie des avis sont ceux d’utilisateurs-internautes.
Le site propose également un agenda avec toute l’actualité de la prévention et de la promotion de la santé de la Fédération Wallonie-Bruxelles (et même au-delà). Une newsletter mensuelle est envoyée à presque 4000 abonnés. Enfin, vous trouverez sur le site des ressources, des liens, des informations sur la promotion de la santé et sur l’outil et l’utilisation de l’outil dans le cadre de projets de promotion de la santé.
En 2010, le site a été complètement transformé. En 10 ans, Internet a beaucoup évolué, nos besoins aussi: la nécessité d’une refonte était apparue. Le travail a commencé en 2009 par un audit externe. En effet, les membres de l’équipe travaillant quotidiennement sur le site, il leur était impossible d’avoir une vision d’utilisateur «lambda». Deux focus groupes ont été organisés afin d’obtenir les avis, frustrations, attentes et suggestions d’un panel d’utilisateurs. Suite à cela, un cahier des charges a été rédigé et suite à un appel d’offres, un fournisseur de la Fédération Wallonie-Bruxelles a été choisi.
Le nouveau site a été lancé à l’occasion de la journée des 10 ans de PIPSa, le 23 novembre 2010. Entre fin novembre 2010 et décembre 2011, le site a continué à évoluer. La newsletter de PIPSa a été améliorée. Depuis janvier de cette année, il est enfin complètement terminé. Cela ne signifie pas qu’il n’y a plus rien à faire! Cette gestion nécessite un travail quotidien et rigoureux pour diffuser une information de qualité.
Notre espoir pour l’avenir: qu’il y ait de plus en plus d’avis d’utilisateurs sur le site. En effet, les avis de personnes qui ont «testé» l’outil sur le terrain, diffèrent souvent de ceux des évaluateurs PIPSa. Mieux que les grands discours, cette juxtaposition de points de vue parfois contradictoires, permet au visiteur de prendre du recul et de relativiser la toute-puissance de l’outil. Nous mettons en place un réseau d’utilisateurs. Plus d’infos sur pipsa.be!
ES: Comment faites-vous pour dénicher les outils? Scannez-vous la toile en permanence, les promoteurs prennent-ils spontanément contact avec vous, pouvez-vous compter sur un réseau d’informateurs pour vous signaler les nouveautés et les perles rares?
M.D.: Il faut ici parler du travail de fourmi de Maria Sugero , la documentaliste du service. Elle fait un formidable travail de veille documentaire, à l’affût de toutes les nouveautés, en utilisant les ressources du web: newsletters, flux RSS… Par ailleurs, elle fait partie de deux réseaux de documentalistes: le RBD (Réseau Bruxellois des Centres de documentation en santé) et le réseau inter-documentalistes des CLPS.
Certains outils nous sont proposés par les promoteurs eux-mêmes. Les demandes sont examinées en équipe. Nous refusons par exemple d’insérer dans la base de données des outils qui sont issus du secteurs de l’industrie agro-alimentaire, pour des raisons éthiques (refus de faire de la publicité indirecte).
Des internautes nous signalent parfois aussi des outils qui ne sont pas répertoriés dans la base de données.
ES: Comment fonctionne concrètement la sélection des outils qui seront évalués?
M.D.: Sur base des recherches de Maria, nous sélectionnons en équipe les outils qui seront examinés par la «cellule d’évaluateurs».
ES: Qui sont les évaluateurs, combien sont-ils, comment sont-ils recrutés, comment travaillent-ils?
M.D.: La cellule d’évaluateurs est un «groupe pluridisciplinaire et intersectoriel». Autrement dit, on y trouve des personnes issues d’horizons divers, qui sont actives dans le secteur de la promotion de la santé et/ou l’éducation: CLPS, associations actives dans le champ de la promotion de la santé, secteur jeunesse, assuétude, enseignement… Les évaluateurs se retrouvent lors de «cellules». Trois évaluateurs (et un animateur de notre équipe) se penchent de manière approfondie sur un outil. Pour cela, ils se basent sur une grille d’analyse. Élaborée en étroite collaboration avec l’APES-ULg, cette grille permet d’objectiver l’analyse, d’avoir un cadre commun à tous les experts. Elle a d’ailleurs évolué en 11 ans d’expertise, suite aux retours des évaluateurs.
Pour le recrutement des évaluateurs, on fait appel à des gens actifs dans les différents domaines que nous avons évoqués. Il arrive aussi que certaines personnes nous demandent spontanément de faire partie de la cellule. Les évaluateurs s’engagent pour minimum 2 ans. Les personnes intéressées suivent trois jours de formation pour faire connaissance avec la grille d’analyse et avec la démarche d’évaluation des outils.

La PIPSaBox Parentalité

Le projet «PIPSaBox» s’inscrit dans l’objectif d’augmenter l’accessibilitéì aux outils informatifs et pédagogiques de qualitéì pour les acteurs de terrain, et de favoriser l’utilisation de l’outil dans un processus de promotion de la santeì.
Les PIPSaBox ont pour ambition de fournir un ensemble choisi de ressources informatives et pédagogiques de qualitéì, actuelles et accessibles via Internet. La préoccupation principale est de proposer des ressources orientées vers l’action concrète et réaliste. Le contenu des PIPSaBox eìvolue au fur et aÌ mesure des nouveautés et des opportunités. La dernière version mise aÌ jour est disponible sur le site www.pipsa.be.
La première PIPSaBox, éditée en 2011, a pour thématique le soutien aÌ la parentalitéì (enfants de 0 aÌ 3 ans). Elle permet aux professionnels débutants de se familiariser avec le thème et de découvrir différents supports informatifs et pédagogiques utiles pour une intervention relative aÌ la parentalité. Les professionnels chevronnés peuvent y découvrir de quoi enrichir leur «boîte aÌ outils» d’information et/ou d’intervention.
Le livre-DVD Un bébé, comment ça marche? (www.bebemarche.be) édité par Latitude Jeunes (Service Jeunesse de la MS-S) à destination des parents et des professionnels fait bien entendu partie de cette PIPSaBox (voir à ce propos Éducation Santé n°235 – http://www.educationsante.be/es/article.php?id=1028 )

Une fois par an, les évaluateurs sont réunis lors d’une plénière. C’est l’occasion de faire un retour sur une année d’expertise, et d’approfondir l’un ou l’autre thème (par exemple, en 2011, nous avons discuté des inégalités sociales de santé, et de la manière d’utiliser un outil pédagogique en les prenant en compte). C’est toujours un moment très riche… et très convivial aussi. Il y a une bonne ambiance. Pour la fête des 10 ans de PIPSa, on a interviewé une série d’évaluateurs et on s’est rendu compte que pour eux, les cellules d’analyse étaient de bons moments. D’ailleurs, une bonne partie des évaluateurs nous accompagnent depuis la création du projet!
ES: Quelle est l’équipe permanente de l’Outilthèque?
M.D.: Commençons par les hommes, ou plutôt l’unique homme du service. Pierre Baldewyns est le responsable du service Promotion Santé. Médecin de formation, il chapeaute l’ensemble des projets (et retrousse en plus ses manches pour mettre ses mains dans le cambouis, je ne le dis pas pour frotter les sus-mentionnées manches, promis !). Catherine Spièce , co-fondatrice du projet, gère plus particulièrement le projet PIPSa, accompagnée de Muriel Durant (moi, quoi). Maria Sugero , dont j’ai déjà parlé, assure la mise à jour quotidienne du site. C’est aussi à elle qu’il faut s’adresser pour une visite de notre centre de documentation. Carine Perin est notre experte informatique et web. Elle travaille aussi sur la communication autour du site. Enfin, Annick Cornelis assure tout le travail administratif et comptable. Les membres de l’équipe travaillent sur le projet «Outilthèque», mais pas uniquement! Nous travaillons également sur des projets de la mutualité. C’est très vaste: ça va de la rédaction de brochures à l’encadrement de projets de promotion de la santé, à la mise à jour de l’Inventaire des groupes d’entraide, etc.
ES: Quelle collaboration avez-vous avec la Pédagothèque de l’INPES en France, avec la Médiathèque en Communauté française, avec les divers centres de ressources documentaires, dans les CLPS et ailleurs?
M.D.: En ce qui concerne les CLPS, comme dit plus haut, notre documentaliste fait partie du réseau inter-documentalistes, ainsi que du Réseau Bruxellois des Centres de documentation en santé. Cela permet de précieux échanges d’informations. Une fois par an, une séance de présentation des «coups de cœur» de l’année est organisée dans nos locaux, afin de présenter au réseau inter-documentalistes des CLPS les outils qui ont été jugés particulièrement intéressants par les évaluateurs (un «coup de cœur», c’est un outil qui a été jugé particulièrement cohérent, attractif, interactif, soutenant pour l’animateur et soutenant pour la promotion de la santé).
Nous sommes également en lien avec la Médiathèque en Communauté française, via son service Éducation pour la santé. Un membre de notre équipe fait partie de la cellule d’évaluateurs de la collection Éducation pour la Santé, et une personne de chez eux fait partie de la cellule d’évaluateurs PIPSa. Nous collaborons sur certains projets. Par exemple, la Médiathèque nous a fourni des références documentaires pour la PIPSaBox Parentalité (voir encadré).
À l’heure actuelle, nous n’entretenons pas de partenariat avec la pédagothèque de l’INPES. En 1999, lors de la mise en place du projet, nous avions reçu un accueil chaleureux et un «coup de pouce» bienvenu pour initier la procédure d’analyse d’outils. Entraînés par les nombreuses activités générées par ce nouveau projet (et des ressources en personnel qui ne sont pas celles d’aujourd’hui!), nous n’avons pas pu entretenir de liens comme nous l’aurions souhaité. Cela dit, nous sommes attentifs à leurs réalisations, et réciproquement! Lors de l’Université d’été en santé publique de Besançon, une documentaliste de l’INPES nous a d’ailleurs dit qu’elle utilisait très régulièrement le site PIPSa.
Fin 2010, l’INPES nous a invité à présenter l’Outilthèque Santé dans le numéro spécial 410 de La Santé de l’Homme intitulé «S’informer, se documenter en éducation et promotion de la santé».
ES: La Fédération Wallonie-Bruxelles vivra prochainement une importante réforme de son dispositif de promotion de la santé et de médecine préventive. Comment l’Outilthèque pourra-t-elle se positionner dans ce nouveau contexte?
M.D.: Quelle que soit la formule qui sera choisie, une Outilthèque santé devra avoir sa place. Nous pensons qu’il est très important que ce soit disponible en Fédération Wallonie-Bruxelles (tout comme une revue de promotion de la santé d’ailleurs!).
ES: Pour terminer, une question à chaque membre de l’équipe: quel est votre coup de cœur personnel parmi tous les outils «PIPSa»?
M.D.: Pour Pierre, c’est Des plumes et des voix de la Médiathèque pour sa richesse thématique, sa simplicité, ses abondantes pistes et sa gratuité! Mais il a surtout plus qu’un faible pour les outils du Service Jeunesse de la MS-S (où il a passé une partie de sa jeunesse) comme Accro , moi non plus !, Sécurité sociale et Un bébé , comment ça marche ? Comme le dit Pierre, ce n’est pas parce qu’il est un peu chauvin que ce ne sont pas les meilleurs outils du monde).
Pour Catherine: Graine de médiateurs , un outil belge, un bel exemple en matière de démarche pédagogique adaptée à l’école, impérissable car il y aura malheureusement toujours des conflits à résoudre. Cette démarche éducative part des interactions entre enfants et enseignants.
Pour Maria: Je vais bien à l’école . Un outil gratuit (téléchargeable donc accessibilité maximale), facile à utiliser, qui propose des activités très concrètes.
Carine a craqué pour Mic Mac , un jeu coopératif qui aborde la non-violence.
Annick choisit Shalimar , un jeu sur les relations amoureuses en contexte multiculturel (et un outil maison! comme le dit Pierre …).
Enfin, j’en sélectionne deux pour ma part. D’abord Une valise pleine d’émotion , qui travaille ce qui me semble être un point primordial en promotion de la santé: la reconnaissance des émotions chez les enfants du maternel. Ensuite, j’ai aussi craqué sur En rang d’oignons de CORDES … pour les illustrations, et bien sûr aussi pour les démarches pédagogiques, c’est un coup de cœur de PIPSa, savez-vous!
Propos recueillis par Christian De Bock