Septembre 2005 Par Véronique JANZYK Initiatives

De nombreuses équipes PSE (Promotion de la Santé à l’Ecole) se sont réunies au Parc d’aventures scientifiques de Frameries à la fin de l’année scolaire pour échanger sur leurs pratiques et sur les dernières nouvelles du secteur, parmi lesquelles la conversion des projets de santé d’établissements en projets de services.
La philosophie de la réforme de l’Inspection médicale scolaire (décret de 2002), elle, ne change pas : faire des services PSE des «services universels», actifs pour tous les enfants quelle que soit la filière d’enseignement.
« Il apparaît désormais clairement que plusieurs éléments , dans le cadre légal et réglementaire du fonctionnement des services , nécessitent des modifications , a d’emblée lancé la Ministre de la Santé, de l’Enfance et de l’Aide à la Jeunesse de la Communauté française, Catherine Fonck (voir ci-après le texte de son intervention). Quarante sept équipes PSE ont 725 000 élèves sous tutelle , sans oublier les Centres PMS qui assurent le suivi de 137 000 élèves de l’enseignement de la Communauté française . Je suis consciente de l’ampleur de la tâche
L’obligation de convention de projet santé par école est ainsi remplacée par une obligation de définir un projet de service. A chaque service de proposer à l’ensemble de l’école sa politique de santé scolaire. C’est l’occasion de poursuivre la clarification des notions de «projet», de «promotion de la santé», de «partenariat», d’évaluer les ressources propres et les besoins de l’école. La formation dispensée aux équipes depuis deux ans par la Croix-Rouge a déjà permis d’amorcer la réflexion et de jeter les bases de projets pilotes. Le projet de santé par établissement sera probablement repoussé à la rentrée 2008.

Mesurer ses forces

La notion de projet de service n’est pas pour déplaire aux équipes PSE. « On est ici davantage , explique le Dr Maskens , du service PSE de la province du Brabant wallon, dans la fédération de ce qui existe déjà . En réaliser l’inventaire est important , tout comme s’assurer que ce qui est en cours pourra se poursuivre . Les écoles font souvent de la promotion de la santé sans le savoir . Une prise de conscience à cet égard est constructive
On retrouve l’idée de l’inventaire du côté de la province de Liège, notamment à travers le PSE d’Ougrée. « Au cours de l’inventaire , explique Danièle Bonjean , infirmière au sein de l’équipe, nous avons été confrontés à une école qui voulait développer quantité de projets , en hygiène , alimentation , santé dentaire , éducation affective . Elle était convaincue d’arriver à tout gérer . L’équipe PSE souhaite , elle , s’entourer de partenaires et les faire découvrir aux enseignants . C’est nous qui sommes allés rencontrer l’échevin pour obtenir essuies et savons , qui avons démarché une diététicienne , qui avons pris contact avec le planning familial et la dentisterie sociale
Quid du projet quand, inévitablement, l’équipe aura pris du recul pour déployer ses compétences ailleurs? Cette question, Marie Hélène Jacques (PSE Couvin) se la pose aussi. Mais une certitude s’impose: « L’école doit être garante du projet au quotidien . Et ce n’est pas facile bien sûr , car la promotion de la santé à l’école , c’est comme les maladies chroniques , complexes à vivre au jour le jour , c’est un processus permanent en somme

Visite médicale

Le service PSE de l’UCL à Woluwe (Bruxelles) s’est penché sur les modifications à mettre en œuvre pour donner des couleurs promotion de la santé à la visite médicale. « Pour les petits de maternelle , explique le Dr Karin Levie , la préparation est importante . Certains sont stressés . Des copains leur ont dit qu’on allait leur faire une piqûre . Certains sont vraiment mal à l’aise de prendre le bus sans maman , d’avoir un bâton dans la gorge Les primaires disent s’ennuyer pendant l’attente qui peut durer jusqu’à trois heures . Ce laps de temps pourrait être utilisé pour parler de la santé . Dès la deuxième année primaire , les élèves seraient plus à l’aise si la mesure du poids et de la taille se déroulait en individuel , et non en groupe . Les plus grands , en secondaire , gardent pour eux des questions sur la puberté , le surpoids , la famille . Une collaboration avec les centres PMS et les centres de santé mentale pourrait être utilement nouée . L’attente , pour les plus grands , pourrait être comblée par une vidéo ( la sexualité et l’alimentation sont plébiscitées ), par des jeux de rôles , etc

Innovations

La ministre prévoit l’informatisation des services, à la fois pour informatiser les données des bilans de santé et pour offrir aux équipes, via internet, un accès à des outils. Certaines données pourraient, en outre, être transmises entre les consultations de l’ONE et les services PSE.
En matière d’information des équipes et des écoles, la parution du bulletin de liaison «Promouvoir la santé à l’école» se poursuit. Il est téléchargeable sur le site de Question Santé (questionsante.org).
Avec la réforme de l’Inspection médicale scolaire encore, le rôle, le statut et la vie du médecin scolaire ont considérablement changé. Il doit désormais s’engager au minimum 40 heures par mois. L’obligation n’est pas toujours compatible avec l’exercice de la médecine générale. Certains médecins scolaires ont quitté le navire. Devant le nombre de postes à pourvoir, une dérogation est prévue pour qu’un médecin n’ayant pas les titres requis puisse prendre ses fonctions dans un service PSE. A condition de suivre une formation courte avant l’entrée en fonction dans le service et une formation longue endéans les trois ans qui suivent l’entrée en fonction.

Ressources

On retiendra aussi de cette journée l’excellente organisation pratique, qui ‘obligeait’ les participantes (excusez ce féminin pluriel justifié par le très faible nombre d’hommes dans le public!) à visiter un espace réservé à des stands d’information au contenu bien ciblé, à côté de la découverte des initiatives présentées dans les ateliers. Cette formule a permis aux exposants (centres locaux de promotion de la santé, services communautaires, Médiathèque, mutualités, CORDES…) de riches échanges et une large distribution de matériel d’information. De quoi ne pas regretter ce ‘voyage scolaire’ sous le soleil éclatant du début de l’été…
Véronique Janzyk
Infos complémentaires auprès de Christine Rigaut (02 788 83 24) au Cabinet de la Ministre Fonck.