Le PSE d’Ixelles est impliqué depuis de nombreuses années dans la prévention du sida. À l’initiative de cet audacieux et ambitieux projet, il s’est basé sur ses constats de terrain et sur son expérience d’Éducation à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle (EVRAS) pour créer un parcours interactif sur la thématique du sida et des infections sexuellement transmissibles (IST), destiné aux élèves de 5° et 6° secondaires des écoles ixelloises, tous réseaux confondus.
Plannings familiaux, Service d’aide en milieu ouvert (AMO), Cellule Locale d’Accompagnement Scolaire (CLAS)… se sont réunis autour du PSE et ont travaillé main dans la main pour construire cette expo en bénéficiant de l’expérience de Céline Danhier, coordinatrice de SIDA’Sos, partenaire incontournable afin d’aborder ces problématiques avec les jeunes de manière ludique.
Cette exposition s’est tenue à la Maison de Quartier de la Commune d’Ixelles, du 4 au 8 novembre 2013. Elle était ouverte tous les jours aux écoles et accessible au public le mercredi après-midi. L’équipe s’y est relayée pour recevoir pas moins de 800 élèves tous fort intéressés par ce sujet qui faisait la une de l’info à l’approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre.
Un sujet d’actualité pourtant méconnu des jeunes
L’actualité, peu connue de la cible principale, révélait par exemple que la chlamydia fait d’énormes ravages chez les jeunes ! Chlamydia, un mot qui ne signifiait pourtant pas grand-chose pour ces derniers avant leur passage à la Maison de Quartier !
La Plate-forme prévention sida soulignait dans sa nouvelle campagne, que «la chlamydia est la plus répandue des infections sexuellement transmissibles (IST). Le groupe le plus touché se compose de jeunes femmes entre 15 et 25 ans. On constate une augmentation forte et continue.» Un jeune sur 20 en serait porteur, l’enjeu est donc de taille et le sujet particulièrement bien choisi !
Un projet novateur issu de collaborations fructueuses
En réunissant des partenaires issus de différents secteurs et collègues de terrain, le PSE avait pour objectif de sensibiliser les jeunes aux modes de transmission du VIH (virus de l’immunodéficience humaine) et des IST. L’idée novatrice, en tout cas dans le réseau libre, était d’aller plus loin dans l’objectif de santé et de promouvoir surtout l’usage du préservatif en valorisant le comportement de protection lors des relations sexuelles. Pour ce faire, les associations ont déployé divers jeux, ateliers ludiques et informatifs.
Un parcours aux objectifs complémentaires
La CLAS et Prospective Jeunesse entre autres, avaient élargi le sujet en invitant les jeunes à se questionner sur l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes sur les réseaux sociaux, leurs ‘addictions’ quotidiennes… La question du sida était donc abordée dans une vision globale de la santé et de la vie affective et sexuelle.
La ‘Black Box’, jeu pratico-pratique animé par l’équipe de SIDA’Sos a remporté beaucoup de succès auprès des jeunes. Ils ont appris grâce à elle à placer correctement un préservatif dans le noir. Ils ont pu en manipuler afin d’identifier les dates de péremption, vérifier l’intégrité de l’emballage, le sens dans lequel il doit être déroulé… Ce n’est en effet pas tout de prôner l’usage, encore faut-il apprendre à l’employer correctement !
Le stand ‘Risky or not Risky’, plus théorique et très explicite détaillait les comportements à risque. Le poste ‘Massacre des IST’, plus médical et scientifique, visait quant à lui à élargir le champ de connaissance des jeunes en matière d’IST.
Plusieurs ateliers, tels que le ‘Sexual Pursuit’ et ‘Info – Intox’, visaient à ouvrir le débat dans le groupe (5-6 participants), à répondre à des questions sur les pratiques sexuelles, les comportements à risque, la grossesse, la contraception… à corriger les idées reçues et à augmenter le niveau de connaissances.
L’AMO ‘Quartier Libre’, chargée de l’accueil des groupes à l’expo et de l’évaluation du projet, proposait aussi une cartographie ayant pour objectif d’aider les élèves à se repérer dans leur commune et à se rendre dans le service adéquat en cas de problème, de questionnement, de situation nécessitant une aide urgente (rapport non protégé, grossesse non désirée…).
Évaluation
En fin d’activité, une panoplie de ‘smileys’ était proposée aux jeunes pour qu’ils fassent connaître aux organisateurs leur ressenti par rapport à l’expo. De façon générale, les jeunes se disaient ‘contents’, ‘confiants’, ‘enchantés’, ‘complices’, mais parfois aussi ‘mal à l’aise’.
De plus, sur des post-it ‘j’aime ’, ‘j’aime pas’ (à la façon de Facebook), les participants ont exprimé leur satisfaction d’avoir appris à placer correctement un préservatif ! Ils se disaient aussi très satisfaits de l’accueil, du côté ludique et de l’ambiance générale. Ils se disaient mieux informés sur la contraception, les IST et surtout la prévention des risques.
Influencés par leur milieu social, culturel, religieux, leur entourage familial, le niveau scolaire… les participants envisageaient les sujets de façon très différentes et variées. Indéniablement ce thème amène des remises en question tant chez les jeunes que chez les adultes qui les entourent. Le PSE d’Ixelles avait pour objectif cette année de rassembler théorie et pratique dans une approche globale de la vie sexuelle et affective des jeunes : mission accomplie, le défi ayant été brillamment relevé grâce à la solidarité et au dynamisme d’une équipe pluridisciplinaire.
Adresse de l’auteure : Centre de Santé libre d’Ixelles, rue de la Crèche 6, 1050 Bruxelles. Tél. : 02 515 79 71. Fax : 02 515 79 68. Courriel : annelaure.berhin@ixelles.be.