Depuis que la Santé et l’Égalité des Chances ont rejoint, en juillet 2009, les compétences que Fadila Laanan exerçait en matière de Culture et d’Audiovisuel depuis 2004, elle a souhaité renforcer la transversalité des politiques publiques comme des initiatives subventionnées, et permettre au plus grand nombre possible de nos concitoyens de bénéficier des effets positifs de ces politiques et de ces initiatives.
Cela se traduit par des convergences entre les départements dont elle a la responsabilité depuis 2009 (sur le mode de celles déjà promues entre opérateurs culturels sous la précédente législature). Cela se concrétise aussi par des méthodes nouvelles pour faire passer les messages de promotion de la santé et de prévention en matière de santé auprès de populations qu’ils n’atteignent pas, ou pas assez, actuellement: la promotion du mammotest auprès d’une population féminine défavorisée en est un exemple; le concours ‘sida-stop’ pour la prévention du sida auprès des jeunes en est un autre.
Il s’agit, en effet, de concevoir et de diffuser le message de prévention du sida d’une manière originale, pour toucher un public qu’il n’atteint pas ou plus par les canaux traditionnels, et plus particulièrement un public jeune. Pour y parvenir, l’opération Sida-Stop apporte plusieurs innovations par rapport aux campagnes précédentes.
Elle prend la forme d’un concours faisant appel à la créativité des jeunes de plus de 18 ans pour susciter la réflexion personnelle et l’implication concrète des jeunes eux-mêmes, à travers la réalisation de clips audiovisuels et de spots radiophoniques.
Elle ambitionne de mobiliser les énergies créatives des forces vives en devenir des secteurs culturels et audiovisuels, via notamment les écoles de cinéma.
Elle repose aussi sur la volonté d’offrir une plate-forme d’expression originale aux talents émergents de notre Communauté. En effet, la ministre souhaite dans la mesure du possible utiliser les meilleurs messages générés par le concours Sida-Stop comme supports de futures campagnes d’intérêt général que la Communauté française diffusera en radio et en télévision.
Elle utilise les canaux de communication d’Internet, car ils sont très largement fréquentés par la population que le concours entend sensibiliser.
Elle implique le public-cible lui-même, en l’associant au choix des capsules audiovisuelles et sonores qui seront primées, pour l’inciter à la réflexion sur la thématique abordée.
Enfin, elle repose sur la conviction que des messages de promotion de la santé destinés à des jeunes seront mieux compris et plus efficaces s’ils sont conçus par des jeunes et si des jeunes sont associés à leur sélection.
Sida-Stop concrètement
L’opération Sida-Stop s’arc-boute sur une plate-forme internet. Elle est ouverte à tous les jeunes créatifs de la Communauté française; aux étudiants des écoles de cinéma; aux animateurs des centres culturels de Wallonie et de Bruxelles ainsi qu’aux jeunes qu’ils encadrent; aux maisons de jeunes; et, plus largement, à tous ceux que ce thème inspire.
Six thématiques sont proposées:
-le regard des jeunes sur le préservatif;
-la première fois et le préservatif;
-le mode de transmission du sida et des IST;
-les situations à risques rencontrées par les jeunes;
-les fausses croyances relatives au sida et aux IST;
-la solidarité avec les personnes séropositives.
Les participants au concours sont invités à présenter des clips audiovisuels ou des spots radiophoniques de 30 à 120 secondes via le site http://www.sida-stop.be .
Ce dernier permet évidemment de participer au concours, mais fournit aussi un contenu informatif inspiré du site internet de la Plate-forme prévention sida ( http://www.preventionsida.org ) et renvoie vers lui à travers une série de liens pour les internautes qui voudraient davantage d’informations.
De même, la section «Actualités» et le volet lié au débat interactif sur http://www.sida-stop.be seront gérés en lien avec les personnes ressources de la Plate-forme.
Pourquoi deux formes différentes?
Certaines personnes sont particulièrement à l’aise avec la vidéo, cela n’aura échappé à personne compte tenu de tout ce qui circule sur des plate-formes dédiées à ce mode d’expression: même avec un téléphone portable, certains artistes en herbe ou confirmés réalisent de véritables prouesses. Mais d’autres se sentent plus inspirés par le travail du son et par l’atmosphère particulière qui s’en dégage.
Dans aucun des deux cas, il n’est requis d’utiliser un matériel sophistiqué pour participer au concours: un clip réalisé avec un téléphone portable ou un diaporama photographique ont autant de chances d’être primés qu’un film réalisé avec des moyens plus professionnels, à condition que la pertinence du message et l’originalité de la forme soient présentes.
De plus, le concours n’est pas ouvert aux professionnels.
Dans le même esprit, pour offrir des chances équivalentes à tous les candidats, cette initiative s’articule en plusieurs étapes:
-jusqu’au 31 mai 2010, les clips audiovisuels et les spots radiophoniques envoyés par les candidats seront écoutés ou visionnés (pour éviter tout «dérapage» que la thématique pourrait entraîner) avant d’être mis en ligne sur http://www.sida-stop.be . Mais le public ne pourra pas encore voter. Ainsi, les candidats qui auront besoin de plus de temps pour la réalisation de leur œuvre ou qui ne pourront pas la réaliser rapidement ne seront pas pénalisés par rapport à ceux qui posteront la leur (sur You Tube) dès le début de l’action;
-du 1er au 15 juin 2010, après la clôture de l’envoi des candidatures, le public pourra voter pour ses clips audiovisuels et ses spots radiophoniques préférés. Lors de cette phase, 10 réalisations seront retenues;
-entre le 15 et le 25 juin 2010, un jury composé de professionnels des secteurs de la santé et de l’audiovisuel délibérera pour choisir, parmi la sélection du public, les 3 meilleures réalisations. Les résultats seront annoncés avant fin juin.
Les prix
Un prix de 1.000 euros sera décerné à chacune des 3 œuvres issues du vote du public et retenues par le jury de professionnels. Ces trois œuvres pourront éventuellement être diffusées par les opérateurs audiovisuels, dans le cadre des campagnes de promotion de la santé de la Communauté française. Ceci sous réserve d’acceptation par l’instance d’avis compétente pour ces campagnes et à condition de répondre à certains critères techniques.
Un prix de 500 euros sera décerné à chacune des 7 œuvres issues du vote du public mais non retenues par le jury de professionnels.
Le Jury
Il sera composé d’experts «santé» et d’experts «médias».
Experts « santé »
Jean – Christophe Goffard , médecin, Centre de référence sida Érasme; Thierry Martin , Plate-forme prévention sida; Xénia Maszowez , Centres de planning familial des Femmes prévoyantes socialistes; Vladimir Martens , Observatoire du sida et des sexualités; Patricia Piron , Direction générale Santé au Ministère de la Communauté française (en charge des thèmes liés au sida); Bénédicte Rusingizandekwe , Coordination sida assuétudes (en charge des projets «jeunes»).
Experts « médias »
Nabil Ben Yadir , réalisateur du film «Les Barons»; Dan Cukier , Président de la Commission de sélection des films du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel; Jean – Jacques Deleeuw , Directeur RTL Newmedia; Yves Gérard , Directeur général RMB; Alain Lorfèvre , La Libre Belgique (journaliste cinéma); Bernadette Wynants , Présidente du Conseil d’administration RTBF.
Nous reviendrons cet été sur le palmarès de cette initiative.
D’après un communiqué de la Ministre de la Culture, de l’Audiovisuel, de la Santé et de l’Égalité des chances de la Communauté française – 26 mars 2010